L'enfant qui ne pleurait pas
4 participants
Page 1 sur 1
L'enfant qui ne pleurait pas
Je n'ai presque pas écrit depuis six mois, ou plutôt si, je me suis jetée à corps perdu dans la création de trois nouveaux textes dramaturgiques en même temps que je me suis immergée dans l'écriture d'un pavé de 250 pages dont chaque mot comptait, puisqu'il s'agissait de l'écrit d'une licence arts et spectacles (culottée, j'ai osé passer la licence à 56 balais... bawi). Bref, je n'ai pas eu le loisir de m'égarer, ni en écriture, ni en lecture.
Un petit partage, toutefois :
L'enfant qui ne pleurait pas
Il y avait, entre les deux mains douces de Betty, la légèreté du corps d'un bébé et le poids de sa petite vie, bien trop fragile pour espérer grandir encore un peu.
L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombes se soient tues, le petit, si frêle entre les mains douces de Betty, muet, presque ailleurs, déjà.
Elle, dans un sourire bienveillant, ravaudait avec les moyens du bord. Tout à l'heure une femme fiévreuse, tout à l'heure encore cet homme aux blessures qui n'en finissaient pas de suinter, tout à l'heure, toutes les heures de tout à l'heure, tous ces hommes, toutes ces femmes, les enfants et les vieillards, des centaines, des milliers parqués là, dans le camp du désert.
Qu'est-ce qui pourrait bien justifier les atrocités de la guerre ?
Le bébé ne dira pas la réponse. Ni la femme fiévreuse, ni l'homme aux blessures qui n'en finissaient pas de suinter, ni tous ces hommes, ni toutes ces femmes, ni les enfants, ni les vieillards, ni ces milliers parqués là. Personne.
Pas même Betty, qui parcourait pourtant le monde pour ravauder de des mains ce qui ne s'explique pas.
http://didierruef.photoshelter.com/gallery-image/Uganda-1989-Village-and-Refugees/G00004cqYO39VWuI/I0000oYWqCLqaBxI
.
Un petit partage, toutefois :
L'enfant qui ne pleurait pas
Il y avait, entre les deux mains douces de Betty, la légèreté du corps d'un bébé et le poids de sa petite vie, bien trop fragile pour espérer grandir encore un peu.
L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombes se soient tues, le petit, si frêle entre les mains douces de Betty, muet, presque ailleurs, déjà.
Elle, dans un sourire bienveillant, ravaudait avec les moyens du bord. Tout à l'heure une femme fiévreuse, tout à l'heure encore cet homme aux blessures qui n'en finissaient pas de suinter, tout à l'heure, toutes les heures de tout à l'heure, tous ces hommes, toutes ces femmes, les enfants et les vieillards, des centaines, des milliers parqués là, dans le camp du désert.
Qu'est-ce qui pourrait bien justifier les atrocités de la guerre ?
Le bébé ne dira pas la réponse. Ni la femme fiévreuse, ni l'homme aux blessures qui n'en finissaient pas de suinter, ni tous ces hommes, ni toutes ces femmes, ni les enfants, ni les vieillards, ni ces milliers parqués là. Personne.
Pas même Betty, qui parcourait pourtant le monde pour ravauder de des mains ce qui ne s'explique pas.
http://didierruef.photoshelter.com/gallery-image/Uganda-1989-Village-and-Refugees/G00004cqYO39VWuI/I0000oYWqCLqaBxI
.
Re: L'enfant qui ne pleurait pas
Il faut lire, puis relire à la lumière de cette émouvante photo. Et se laisser imprégner des mots.
Et parce qu'ils méritent tout notre respect ces mots, il faut corriger : "L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombes se soient tues," par "L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombesse soient s'étaient tues," (pas de subjonctif après "après que").
Et parce qu'ils méritent tout notre respect ces mots, il faut corriger : "L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombes se soient tues," par "L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombes
Invité- Invité
Re: L'enfant qui ne pleurait pas
il faut la photo.
Avec la photo ce texte prend tout son sens.
Magnifique de révolte
Avec la photo ce texte prend tout son sens.
Magnifique de révolte
Re: L'enfant qui ne pleurait pas
Grand merci Easter. Je m'étais en vain fait des nœuds au cerveau et je sentais bien que quelque chose clochait, mais je ne parvenais pas à faire le clair. Effectivement c'était une faute de temps !Easter(Island) a écrit:"L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombes se soient tues," par "L'enfant ne pleurait pas, sidéré par le silence après que les bombesse soients'étaient tues," (pas de subjonctif après "après que").
Re: L'enfant qui ne pleurait pas
Quand on écrit trop vite c'est toujours faute de temps. :-))))Romane a écrit:Effectivement c'était une faute de temps !
Texte qui m'a pris et serré la gorge.
Re: L'enfant qui ne pleurait pas
Un instantané poignant d'une infirmerie de campagne. Une tournure pas très heureuse je trouve : "toutes les heures de tout à l'heure" et cette phrase tellement éculée qu'elle en devient vide de sens :[i]"Qu'est-ce qui pourrait bien justifier les atrocités de la guerre ?"[i]
On le sait que les guerres sont toutes atroces, ce n'est pas la peine de le répéter. D'autant plus que ton texte l'exprime déjà parfaitement.
On le sait que les guerres sont toutes atroces, ce n'est pas la peine de le répéter. D'autant plus que ton texte l'exprime déjà parfaitement.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: L'enfant qui ne pleurait pas
Toujours cette sensibilité généreuse, cette bouche pleine de cris d'amour, signé Romane, quoi !
Invité- Invité
l'enfant qui ne pleurait pas
Vous avez été nombreux à parler de photo à la lecture de ce texte émouvant. Justement, j'ai immédiatement pensé à ces images de photojournalisme qui nous prennent aux tripes en rendant compte de la réalité avec en prime la sensibilité de l'oeil témoin.
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|