Vaine Odyssée

[Arielle]

En écho à Est-ce Ithaque de zenobi, un voyage dans les mêmes eaux qui date de quelques années déjà...

Louvoyant d’île en île
sur la mer souveraine
j’ai cherché trop longtemps Ithaque la cruelle
qui s’éloigne sans fin des rameurs insolents
ils vont s’échouer
dolents
les yeux brûlés de sel

Chaque rive est plus nue
chaque anse plus malsaine
et l’écueil plus amer à mesure que le temps
arrache au creux des mains de ces forçats rebelles
des lambeaux de chair vive
leurs rimes et leur peine


Faut-il crever les yeux de tous ces délirants
qui ont rêvé si fort Ithaque la cruelle
sans jamais parvenir à déployer leurs ailes ?

Le pinson aveuglé lance sa cantilène
d’une plainte si pure

Sa muse magicienne
Homère l’a trouvée à l’ombre des persiennes
de son regard tourné
tout entier
en dedans

[Invité]

Wouh, total respect, m'dame !

Zenobi et toi nous proposez un voyage initiatique des plus intéressants...

A suivre ?

Je serais accro fan de votre duo en mers lointaines, terres incertaines et incursions intérieures.

[zenobi]

Bien joué.
Ceci posé, Ithaque, c'est l'impossible retour.
On ne se baigne js deux fois dans le même fleuve. Encore moins dans le ventre maternel.
Bise

[Anachrona]

Très beau texte ; j'aime bien le fait de revisiter les mythes antiques.

[Invité]

Ce que je retrouve toujours dans ton travail, Arielle et que j'apprécie avec bonheur, c'est l'équilibre des mots, la charpente de la construction, cela doublé d'une indubitable grâce, quelque chose d'aérien. C'est un don, en quelque sorte.

[Invité]

J'avais pensé mettre en quote les passages que je préfère... à la relecture, c'est impossible. Je prends le tout !

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