Il était une fois...
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Il était une fois...
Dans ce rêve maudit je suis la femme poisson. Quelqu'un va me réveiller, j'espère, et me sortir de l'eau. Tout le monde me regarde et je te vois partir sans te détourner. Je vois un long sillon entre toi et mon cœur, un fil mince qui peut se rompre à tout moment. J'ai froid!
Parfois sur le rivage, on découvre un poisson au corps de méduse et on retire les filaments de nacre et on le vide de lui. C'est ce que tu me fais en partant de mon cœur. Je ne souhaite pas ça. Je ne veux pas finir mon corps sur un étal à côté des sardines à la peau argentée, l'œil luisant encore pour quelques heures. Encore moins me faire acheter par un monsieur bien intentionné qui me mettra au froid dans le papier journal et finir décapitée dans une assiette dorée. Non merci!
Tu ne veux pas d'amour et tu me sacrifies. J'ai peur moi aussi. C'est une douleur muette que double le silence. Je vois apparaître un cerf-volant. Je m'arrime à lui et il m'emporte dans le ciel. La traction du départ m'arrache le cœur. Je sais cela fait très mal. C'est le risque à courir!
Tu refuses l'amour parce que tu as peur que je laisse un matin la chambre à demi faite, les oreillers froids. Bientôt je le sais, il sera trop tard. Tu coupes tout de moi, tu découpes mon flanc, tu y plonges tes mains parce que tu as froid et tu les joins en prière en implorant le ciel que je ne meure pas. J'essaie de faire couler le désir que tu ne partes jamais mais je ne sais comment m'y prendre...
Quelqu'un va-t-il enfin me réveiller?
Parfois sur le rivage, on découvre un poisson au corps de méduse et on retire les filaments de nacre et on le vide de lui. C'est ce que tu me fais en partant de mon cœur. Je ne souhaite pas ça. Je ne veux pas finir mon corps sur un étal à côté des sardines à la peau argentée, l'œil luisant encore pour quelques heures. Encore moins me faire acheter par un monsieur bien intentionné qui me mettra au froid dans le papier journal et finir décapitée dans une assiette dorée. Non merci!
Tu ne veux pas d'amour et tu me sacrifies. J'ai peur moi aussi. C'est une douleur muette que double le silence. Je vois apparaître un cerf-volant. Je m'arrime à lui et il m'emporte dans le ciel. La traction du départ m'arrache le cœur. Je sais cela fait très mal. C'est le risque à courir!
Tu refuses l'amour parce que tu as peur que je laisse un matin la chambre à demi faite, les oreillers froids. Bientôt je le sais, il sera trop tard. Tu coupes tout de moi, tu découpes mon flanc, tu y plonges tes mains parce que tu as froid et tu les joins en prière en implorant le ciel que je ne meure pas. J'essaie de faire couler le désir que tu ne partes jamais mais je ne sais comment m'y prendre...
Quelqu'un va-t-il enfin me réveiller?
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Il était une fois...
À priori j'aurais bien vu ces phrases à la fin: Je vois apparaître un cerf-volant. Je m'arrime à lui et il m'emporte dans le ciel. La traction du départ m'arrache le cœur. Je sais cela fait très mal. C'est le risque à courir!. C'est le cerf-volant qui tire du cauchemar, non ? En plus j'aime beaucoup cette image puissante parce qu'il me fait penser aux Cerfs-volants de Kaboul (de Khaled Hosseini - 2003), la joie des enfants, dans le malheur.
J'ai beaucoup aimé aussi cette ambivalence: tu ne veux pas m'aimer parce que tu as peur que je ne t'aime pas la première. Cela me rappelle la lecture d'un poème d'amour, écrit ici je crois mais je ne le retrouve pas, où pour déclarer sa flamme, le prétendant pensait "je ne serai pas aimable toujours".
Enfin, j'ai beaucoup aimé cette odeur de poisson frit, un air marin.
J'ai beaucoup aimé aussi cette ambivalence: tu ne veux pas m'aimer parce que tu as peur que je ne t'aime pas la première. Cela me rappelle la lecture d'un poème d'amour, écrit ici je crois mais je ne le retrouve pas, où pour déclarer sa flamme, le prétendant pensait "je ne serai pas aimable toujours".
Enfin, j'ai beaucoup aimé cette odeur de poisson frit, un air marin.
Re: Il était une fois...
Merci Denis. Voici un tableau de Magritte intitulé: les amants qui m'a énormément inspirée lors de l'écriture de ce texte. Ma version à moi de la femme poisson...enfin![img][/img]
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gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
Re : Il était une fois
Emouvant ton texte. Le rêve (et métaphore) révélant le non-dit du réel. Pas de sentimentalisme.
Il n'y a que l'épure, la colonne dorsale du poisson pour exprimer avec force ton appel... Parfait dans sa radicalité. Merci.
RAOUL
Il n'y a que l'épure, la colonne dorsale du poisson pour exprimer avec force ton appel... Parfait dans sa radicalité. Merci.
RAOUL
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Il était une fois...
Merci Raoulraoul de ton appréciation. Le non-dit du réel nous fait souvent le sublimer ...
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gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
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