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Le train

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Message  solfa Ven 9 Sep 2011 - 8:50

Le train file à pleine vitesse. Les voitures sont bruyantes, les bruits du train lui-même et les voix se mêlent, mélangent tout. Trois hommes et une femme vont mourir.

Le premier homme est un homme politique, un homme relativement jeune promis à un avenir admirable, mais qui a conscience que sa vie n’est pas telle qu’il l’aurait voulu en tant qu’homme : elle est telle que son image a voulu qu’elle soit.
Il est la marionnette de ses sourires, de ses plaisanteries. Sa vie d’homme simple est une somme d’erreurs considérables, une somme de ratés engloutis par les nécessités de son image. Des amis, une famille, des femmes, même un fils, un fils, ont été dévorés par l’effroyable course à l’honneur que son corps seul semble poursuivre, tant il est loin, lui, l’homme à l’intérieur de l’image, des considérations politiques que sa place devrait lui donner. Il est terriblement seul, prisonnier d’une enveloppe qui depuis longtemps se passe de ses états d’âme.
Parfois un sursaut le prend, et c’est de la colère rance ; il s’énerve, tremble, hurle, mais vite retrouve le calme, son corps refuse de suivre la marche destructrice que lui, en conscience, réclame pourtant. Le train continue sa route, imperturbable, il avale les kilomètres ; il est l’appétit politique, inébranlable, inaltérable, infatigable, résistant aux assauts de la conscience, de la raison, des émotions. Ce premier homme a perdu ce qui le faisait homme ; en quête du pouvoir, il a perdu celui de renoncer.

Le second homme connait le premier. Il est employé du gouvernement, un agent, il est les yeux et les oreilles de l’Etat, comme on dit, comme il dit. Mais le secret l’a dévoré. Il est embarqué dans un train dont il ne connait plus les gares de départ, ni d’arrivée. Il ne sait plus même quelle place est la sienne, il a oublié son nom, sa maison. Il a perdu femme, enfant, et croule sous les dettes, d’avoir voulu percer le secret de la vie en jouant. Il voulait, lui, l’homme des secrets, découvrir le code du hasard, le cœur des choses, ce qui rendait si malheureux, il voulait le saisir. Mais c’était l’argent qui le saisissait maintenant.
Il est dans le train pour piéger le premier homme, il veut contraindre à une rançon l’homme politique, parce qu’il sait son secret le plus lourd. Il s’est résolu à oublier les obligations, les morales, il s’est décidé à ne considérer que son avantage propre. Il va demander de l’argent à cette homme-langue, cette image pour qui les billets ne sont rien, directement, il va le menacer, l’extorquer. Son passé d’infiltré, de voleur, pilleur, menteur pour la bonne cause, le porte à se méfier toujours, à prendre des précautions, sans cesse. Il est armé et entrainé, il est déterminé, il aura sa seconde chance, il percera le secret de la réussite, et à son tour gagnera. Il est convaincu de sa réussite alors qu’il combat le froid qui irradie des fenêtres en buvant whisky sur whisky, tandis que dans la nuit noire le train poursuit sa course effrénée.

Le troisième homme est un jeune flambeur, dragueur, un petit criminel sans envergure. Il a un physique très enviable, mais il refuse son image ; il voudrait plutôt quinze cicatrices et qu’on détourne le regard. Il veut échapper à la vie, et veut prendre toute la place, figé dans une image intemporelle à la James Dean, beau, jeune, héroïque ; il veut être autre chose qu’un corps avec une âme, il veut être une âme pure, une icône, un produit pur de ses actes et de sa volonté sur qui le temps n’a plus de prise.
Il n’a pas reçu l’éducation qu’il faut, il n’a pas eu les chances qu’il faut, il préfère en rire : il est sa propre chance, il est désinvolte et sans gêne, il regarde droit devant, dans les yeux de l’homme politique, il sera l’ombre qui hantera ses nuits, il sera la marque de la lame contre son bras, il aura un peu de son pouvoir, un peu de son argent, mais il en fera autre chose, il détournera ces choses terrestres en un feu d’artifice, où sa chair se changera en lumière, et il sera l'acteur, il sera l'idole, le monstre sacré.
Il est dans le train, la lame de son couteau trop grand pour ses mains fines encore, tape de temps à autre sur sa peau, à travers le pan de sa veste, à chaque remouds du wagon encore glissant dans l'obscurité de la nuit, dans les cris du métal et les gémissements de la voiture. Il élabore un plan simple, où il surprend l’homme politique, il le plaque contre la paroi de la cabine, il garde le visage dans l’ombre et appose sa marque, le trait fin de son couteau sur le bras de celui qui tremble, qui promet argent et pouvoir, qui promet tout et donne son portefeuille, sa liasse vulgaire de billets, sa chevalière, ses chaussures peut-être. Il ne lui dira pas grand-chose, il susurrera qu’il le retrouvera quand le besoin se fera sentir.

En face du jeune homme, une jeune femme, belle mais vulgaire, repasse une fois de plus une couche de rouge à lèvre carmin sur les deux oreillers de sa bouche, et vérifie dans le miroir de courtoisie l’éclat de ses yeux clairs, soulignés des deux faux-cils, qu’elle fait papillonner par pure coquetterie. Elle est trop voyante à cause du maquillage et de la longue robe moulante violette, mais gracieuse dans ses gestes, provocante mais élégante, finalement, dans sa façon d’allumer sa cigarette et de fumer. Dans son minuscule sac à main se serrent son fond de teint, son tube de rouge à lèvre, son étui à cigarette, et un petit flacon de parfum dont elle avait aspergé son léger foulard, qu'elle porte négligé autour du cou. Elle voyage léger, parce qu’elle ne veut s’encombrer de rien dans ce voyage.

Elle séduit par gestes grossiers le jeune homme à l'air rebelle, ce troisième homme qui ressemble à James Dean, assis en face, elle sait qu’il la veut, mais elle veut prolonger ce moment de paix, où elle peut savourer son verre de dry-martini, se recoiffer, se remaquiller, elle veut oublier les sacrifices et les souvenirs amers ; elle cherche à oublier la violence qui suivra, elle cherche à oublier l’issue fatale du tête à tête, quand ses mouvements seront celui du train, où elle vacillera quand il vacillera, emportée par des sursauts qui ne sont pas les siens.

Elle connait par cœur ces voyages en train, leurs heures creusées des chocs incessants, les bruits irréguliers, les hurlements des freins, l’étouffement des passages sous les tunnels. Elle avait l’habitude de ces hommes si sûr d’eux, si persuadés, si confiants ; elle savait par cœur leurs rictus, leurs petits sourires, leurs gros gloussements, leurs grognements, leurs jérémiades. Elle savait qu’ils pleuraient, et qu’ils pleuraient sans savoir encore ce que c’était que pleurer, et souffrir. Ils ne savaient pas la douleur qui glisse à travers la chair, et qui inonde le monde alentours de sa mélancolie.

Tout s'accélère.
Le jeune homme, face à la jeune femme, se lève, prétextant qu’il doit aller aux toilettes, quelque chose comme ça, pour aller inspecter les lieux, faire le tour des compartiments. L'agent se décide à passer à l'action, et se lève aussi, pour rejoindre ce qui tient lieu de comptoir dans le wagon, en face. Il se traine sur ces quelques centimètres de banquette qui l'obligent à un effort de contorsion ridicule, son ventre frottant le bord de la tablette, mais qui lui permettent de se signaler à l'homme politique, toujours lancé dans ses sourires et ses blagues stupides. La femme reste assise, dos à toute la scène.

L'homme politique a vu l'agent, il est visiblement énervé de sa présence. Les hommes politiques sont ainsi: une mémoire parfaite des visages et des noms. Il sait que la présence de cet homme des services spéciaux n'est pas anodine. Y-a-t-il une menace? Faut-il qu'il se prépare, qu'il s'arme, qu'il anticipe? Il décide de provoquer une rencontre directe. Il attend que le jeune homme et sa belle gueule reviennent, pour s'excuser à son tour, sortir de table, aller ailleurs, plus loin, un autre compartiment.

Le jeune homme revient quelques instants plus tard, des éternités de seconde lentement achevées. Il est satisfait de ce qu'il a vu. Le politique se décide, parvient à glisser un petit trait d’humour, malgré la peur qui le saisit maintenant tout à fait. Hilarité de la table. Il se lève et jette, en passant tout près, un regard à l'agent accoudé maladroitement au comptoir, un regard qu'il espère entendu. Le jeune homme, debout encore, se range sur le côté, laisse passer le politique, mais parce qu'il a voulu se retourner, l'empêcher de voir son visage, le couteau fait un écart dans le même mouvement que sa veste, et touche sans doute l'homme politique au ventre, inoffensivement. Il se rassied, convaincu qu'il a ruiné ses chances, que le politique sait maintenant qui il est, ce qu'il veut, ce qu'il s'apprêtait à faire.

Le politique gagne d’un pas décidé le compartiment attenant, et attend l'agent. Il n'a pas senti la lame, trop plongé dans ce futur qu'il essaye d'anticiper, ce futur qu'il pense immanquablement sombre, et qui fait trembler son corps au diapason du rythme chaotique du train. Contradiction des tensions.
A côté, le jeune transpire, s'agite visiblement. La femme pense "Flanchera-t-il? Il est si jeune…" Lui se répète fuck fuck fuck, sans variations. L'agent est un peu imbibé, il reluque la pute sans retenue. Il regarde ses jambes, ses hanches, ses seins, et s'imagine des scènes salaces même s'il ne la trouve pas exactement comme il les aime, trop carrée, trop grande, lui il aurait voulu une fille menue, la peau très claire, diaphane, et dans un sursaut il se rappelle son affaire du soir, il se rappelle le politique, laisse négligemment un billet au serveur, et quitte le bar vers l'autre wagon, sans demander son reste.
L’homme politique et l'agent se retrouvent dans la voiture d'à côté. L'agent lui dit: "comment allez-vous monsieur le sénateur" en tendant la main, mais l'autre l'interrompt aussitôt "pourquoi vous êtes là?". L'agent est surpris, mais il garde son calme. "Je suis là pour vous demander des nouvelles de votre fils". Il le regarde droit dans les yeux, sans broncher, le regard morne. L'autre accuse le coup. Mais reste digne. Il passe de la surprise, à la colère, et tout cela est très lent. "Qu'est-ce que vous me voulez?" d'une voix un peu trop forte. "Du pognon, hein, c'est ça? Du pognon? Combien? Combien tu veux?". " Deux cent mille, demain matin dès qu'on arrive. Je te suivrai – tu me verras même pas.". Le politicien grogne "Deux cent mille", mais réajuste sa cravate, puis rentre dans le wagon restaurant, pour se rassoir, l'air d’autre chose. L'agent se dit qu'il l'avait sous-estimé. Deux cent mille c'est une somme, mais pour un sénateur... Il ne pensait pas que ça serait aussi facile. Il décide de retourner au bar, garder un œil par précaution sur son trésor.

Le jeune est de plus en plus nerveux. Il bat du genou, se fait craquer le cou, allume clope sur clope. La femme parait étonnée par instants, mais reste égale, battements de cils, regards étudiés, mouvements des lèvres. L'apparence du statu quo, chacun de nouveau assis à sa place, n'est troublée que par les vibrations du train, et le tremblement de la petite table provoqué par la jambe du jeune homme. Le train avance, il avance dans la nuit de plus en plus sombre, dans le froid de plus en plus mordant, qui semble se faire les dents contre les vitres embuées de la cabine.

Un tic nerveux apparaît sur le visage d'Apollon, une contraction improbable de l'œil, et sa main se met à trembler alors qu'il allume cette dernière cigarette, qui rougit d'une bouffée plus appuyée encore que les précédentes. La femme en face de lui passe – c’est son tour - à l'action. Elle s'apprête à se lever. Lui la regarde, comme surpris de sa présence même. Elle lance d'une voix presque grave une sorte de "tu viens mon chou, allons faire un tour", et l'autre en face se plie à cette voix venue le réveiller. Une voix maternelle en cet instant précis, mais pourtant dérangeante et érotique. Les deux se lèvent, la femme précédant l'autre dans un déhanchement peu naturel, trop appuyé, enveloppée de l'odeur entêtante de son parfum, soulignée alors qu'elle prend la main tremblante et l'entraine dans le compartiment suivant, et perce la trace évanescente de la fumée de sa propre cigarette.

L'homme politique et l'agent ne peuvent s'empêcher de regarder cette femme et ce jeune homme; l'homme politique profite alors de ce que l'agent se retourne pour tenter une sortie par l'arrière. Il se redresse précipitamment, jette sa serviette lourde et blanche sur la table, presque dans l’assiette et sans un mot ouvre la porte derrière lui, s'y engouffre, dans un souffle seulement.
L'agent se retourne vivement au son du train devenu plus fort alors que la porte s'ouvrait: il manque de tomber alors qu'il se lance, qu'il lance un pied après l'autre à la poursuite du politique enfui, car il sait qu'il a maintenant peu de temps pour agir: il faut éviter qu'il ne prévienne le service de sécurité.
Les bruits des couverts et des discussions anodines remplissent alors l'espace déchargé du wagon, tandis que le train semble amorcer une courbe.

Tout s'est accéléré.
L'agent tient l'homme politique en joue, il s’est raffermi, parait plus grand, et maintient la crosse du pistolet de ses deux mains, prêt à agir, enfin, perdant de vue l’objectif, voulant réparation; l'homme politique est livide, mais tient dans sa main droite, lui aussi, une arme. Il a l’autre bras le long du corps, si bien qu’il semble ne tenir debout que parce que son arme reste tendue, vissée sur l’agent, agissant comme un point d’attache. Ils ne disent rien, leurs canons prêts à fumer presque l’un contre l’autre.
Le jeune homme traverse le wagon restaurant, comme sous hypnose, après que la jeune femme, usant de ses charmes, frôlant le lobe de son oreille en le caressant d'idées folles, d'argent, de pouvoir, de possession, l'a convaincu d'agir à son tour. Il a la main plongée dans sa poche, les doigts presque déjà crispés sur le manche, et elle, suave, le suit, à distance, attendant que l'affaire se fasse.
Il entre dans le dernier wagon, le dernier compartiment. Il s'arrête. L'agent et l'homme politique tournent un instant leurs yeux, faisant de petits éclats luisants et furtifs dans la pièce à peine éclairée par la lumière de la lune. Le jeune homme est absent de son corps, il a le couteau sorti qui lui aussi réfléchit la morsure glacée de la nuit, il est l’arme brandie et suspendue dans l’instant. Une fraction de seconde où tout est une menace. Un moment de silence, où eux trois forment un triangle. Une ombre frôle l’entrée du wagon, derrière le jeune homme.
Surpris, il se retourne, et deux coups de feu retentissent: il trébuche, emporté dans l'élan de son propre poids qui l'abandonne déjà, et plante la lame dans ce sein qui l'excitait plus tôt. La femme, à peine le pas de la porte passé, et la porte encore ouverte, s'écroule sous et sur le corps pris de convulsion du jeune homme, comme dans une étreinte de pantins désarticulés. C'est le pistolet de l'agent qui fume, mais de son torse jaillit une gerbe d'un sang poisseux, transpercé lui aussi d’une balle, une balle tirée de l'arme du politique. A terre, le politique seul debout encore, l'agent réussit une dernière fois à tirer. Et l'homme politique, à son tour, s'écroule. 4 corps inertes, une femme et trois hommes, sont couchés, silencieux.

Une nouvelle ombre peine à se dégager de la dernière étreinte d'un amant, mais y parvient et se redresse, un peu chancelante, et avance vers le corps encore en vie de l'homme politique. L’ombre, sensuelle un instant plus tôt, ondulée et douce, s’est raidie et se baisse, parvenue près de ce visage qui soudain se tord d'une douleur plus vive encore que celle qu'avait provoquée le coup de feu. "Toi, toi, toi ", l'homme politique gémit quelques mots, et l’ombre, redressée, retire une perruque qui dévoile alors un crane rasé parfaitement, un crâne suant qui renvoie l'espace d'une seconde sous la lune blafarde un éclat vif, et l’ombre, l’ombre finalement enfonce, tout doucement, dans les hurlements de douleur de l'homme politique, le talon aiguille de sa chaussure délicate dans l'orbite d'un œil gauche bientôt sanglant. Au même instant le train s'ébroue, passe sous un tunnel, sous un pont, enveloppe les dernières traces de vies d'un halo opaque. Elle laisse son soulier de Cendrillon à cette place, et un orteil se découvre face aux yeux sans vie de l'agent tourné sur le côté, un orteil grossier, un orteil d'homme bientôt masqué par la robe violette tombée, un soutien gorge rembourré déchiré à gauche, marqué d’une fente large, et une masse inégale de cheveux épars sur le sol.

Au dessus du corps sanglant du jeune homme encore beau dans la nuit, au dessus du sang répandu par les deux plus âgés, s'efface alors une ombre qui est un autre homme, et qui disparait, plus loin, la porte refermée, au milieu des autres qui ignorent.

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Message  Invité Ven 9 Sep 2011 - 10:25

Il y a quand même de grosses ficelles et de nombreux clichés (dans la description des personnages et le déroulement de l'action, voire le contexte même) qui rendent difficilement crédible ce récit. D'un autre côté, si on accepte de jouer le jeu et de marcher dans la combine, ça se lit sans peine, on a même envie de connaître la fin.
J'ai le sentiment, l'intuition que le texte bénéficierait d'un autre format : soit plus court pour être plus percutant ; soit (et j'en doute) plus long pour bien asseoir les personnages, les affiner eux et leurs motivations...

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Message  Invité Ven 9 Sep 2011 - 11:48

J'ai trouvé ça longuet et confus... Pas du tout entrée dans l'histoire, pas captivée par l'écriture, bref...

Une autre fois !

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