Horizon

[Sông]

Écarter l’instant
Se faufiler dans la fissure
Prendre le temps
De glisser sur le paysage
Écarter l’instant
Manger l’infini
L’eau et les rochers
Envoient des messages
L’être est minuscule
Écarter l’instant
La beauté a des tentacules
Qui encerclent mes sens
L’horizon est immense
Et mes yeux ridicules.

[Philippe]

Bonjour
J'ai bien aimé cette oppressante rêverie.
Quelques points ou virgules auraient été les bienvenus dans ce beau paysage.

Amicalement Philippe

[Frédéric Prunier]

je rejoins le commentaire de Philippe
ma nuance ?
si les virgules et les points vous donnent des boutons
(dès fois, quand je donne trop dans le paté de pathos, ils m'agacent itou)
alorsje, une solution est de faire des trous !
bonjour à vous

[Maryse]

Beaucoup de sensibilité et de beauté dans ce texte

[Lisa Decaen]

J'ai beaucoup aimé ce texte.

"Écarter l’instant" quelle excellent idée !!
"Manger l’infini" j'adore !!

Mon petit bémol : "Qui encerclent mes sens" ce qui gâche un peu le texte compte tenu de la qualité du reste

[Polixène]

J'aimais bien jusqu'aux tentacules qui encerclent les sens ... et je trouve que trois rimes en "ule" sur la deuxième moitié, vu la brièveté de l'ensemble, c'est trop .
Sinon j'ai apprécié " se faufiler dans la fissure", et j'aurais bien aimé y lézarder un peu plus, de bonnes idées sont à exploiter.
Réaction mitigée donc pour moi , sur ce texte-ci , mais une cordiale bienvenue !
A te lire

[Sông]

Merci beaucoup pour vos retours.

[Invité]

J'aime sans restrictions. Les failles, les fissures, les lézardes , les yeux trop grands et l'espace trop petit ou l'inverse... J'aime la simplicité de ce poème et sa façon de couler...

Si Dusha passe par ici, tu vas te faire fustiger ;-))) pour avoir centré : il parait que c'est gênant (???)

[Terrains Vagues]

J'aime également sans restrictions.

L’horizon est immense
Et mes yeux ridicules

Je crois aussi.

[Invité]

Moi non plus, d'ordinaire, je ne suis pas fan de la disposition centrée : elle attribue aux poèmes qui en usent une espèce de prétention qui me les rend tout à fait désagréables. Ici, c'est différent. Le minimalisme assumé du texte me paraît mieux mis en valeur ainsi. J'ajoute que j'aime particulièrement la répétition du vers-titre : le poème y gagne en rythme et prend ainsi, selon une esthétique du ressassement, des teintes mélancoliques qui me touchent.
Le commentaire le plus basique que je pourrais formuler serait d'y voir une forme de haïku. Les tournures infinitives, la syntaxe rudimentaire sujet-verbe-complément ou les allusions à la nature me mènent vers cette interprétation, sans doute un peu simpliste.

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