Armoriques

[loic]

Armoriques

En ces creux de Novembre, au marnage d’une vie. Les vases d’une ria scintillent sous l’ennui. Au jusant des tristesses, serpentines rivières en dessinent les cingles, claquants comme des fouets

Armoriques anciennes, assignées de brouillards
Autarciques misères muselées par le ciel, et couturées de schiste
Vanités de paroisses, fillettes aux longs visages, porteuses d’enfants fous

Il plane sur nos villages, en sorte de bannières, de longs nuages de fiel
Et les saints nous regardent, en guipures de pierre, perchés sur les granits

La terre comme nos cœurs s’abreuve de l’acide, n’y viennent que l’ardu et les maigres saveurs.

[Lisa Decaen]

Armoriques

Les vases d’une ria scintillent sous l’ennui.

Très joli ça !!

Atmosphère de novembre vraiment bien restituée, on s'y croirait.

[Invité]

La terre comme nos cœurs s’abreuve de l’acide, n’y viennent que l’ardu et les maigres saveurs.

Pourquoi t'es pas venu à Bernay, Loïc ?

[loic]

en toute honnêteté, j'avais cru participer au concours et je me suis planté dans l'envoi (deux textes au lieu de trois) donc hors jeu, je redoutais en allant à Bernay de ne connaitre personne...(d'être comme un con prétentieux et blessé de ne pas avoir d'admirateurs) :)))
mais ce n'est que partie remise (s'il y en a une autre).

mes amitiés à tous

loic

[Invité]

(d'être comme un con prétentieux et blessé de ne pas avoir d'admirateurs) :)))

On n'est jamais le con qu'on croit ;-)
C'est benêt que tu ne sois pas venu.

Comme toujours, il faut prendre le temps des images. Certains font mal tellement elles sont réalistes : "fillettes aux longs visages, porteuses d’enfants fous"

d'autres sont pure poésie : "de longs nuages de fiel"

Un univers accablant, pesant sur l'esprit comme les épais brouillards d'automne.

[Maryse]

J'adore
J'adore.

[ellastique]

Magnifique. Merci beaucoup. Vraiment, merci.

[Polixène]

C'est étonnant comme tes images peuvent être poignantes .
Comme le souligne Easter, c'est un peu oppressant, je dirai "miserere nobis attitude" ...mais sous la chappe, l'espoir scintille discrétos...
Enfin, tu le sais je suis addict depuis le début.

[la fille du pays du nord]

Je viens de faire une jolie promenade, merci à vous !



La fille du pays du nord, il n'y a vraiment aucune nécessité de reprendre entièrement le texte de l'auteur chaque fois que vous voulez poster un commentaire. Merci.
La Modération

[Jean Lê]

Note : assignées de brouillards ; à l'oreille ça me semble incorrect, mais je ne suis pas grammairien.
L'âpreté se mêle à la beauté dans ces Armoriques.

[Yoni Wolf]

Très bon, comme d'habitude, et comme d'habitude je me suis plu à ne pas tout comprendre, laissant l'image me parler directement, sans chichis ni détours. Là où tu pourrais paraître poseur, tu m'étonnes par la simplicité et l'immédiateté de tes textes. Je ne me l'explique pas. Bravo.

[Invité]

Ben voilà : du coup, tu ne connais encore personne !

On se connait quand même finalement, et on ne met pas longtemps à se reconnaitre quand on se rencontre ! T'aurais bien dû viendre, tu as manqué !

[Terrains Vagues]

J'habite très près de chez toi au bord de l'Océan depuis bientôt trois ans et je dois dire que si j'avais lu ton texte il y a trois ans... je serais resté où j'étais lol.
De là à dire qu'après ma lecture j'ai envie de me sauver, il n'y a qu'un pas... que je ne franchirai pas tant cette bretagne est belle.
Même les jours de gris (pas si frequents que le veut la légende sur la cote morbihanaise) il y a quelque chose de lumineux... comme dans ce texte. Peut être est ce ce qu'on appelle de l'authenticité.

[Umberto]

Très joli

J'aime ce côté aigre-doux dans ce texte

une phrase que je voudrais vous faire partager

"il n'y a pas d'ailleur où guérir d'ici"

Guillevic

Merci pour ce beau poème


< Umberto : Prière de bien vouloir contacter la Modération par mail au plus tôt.
moderation@vosecrits.com
Merci.
La Modération >
.

[Invité]

Comme toujours, loic, ta poésie fait preuve d'une grande force évocatrice : tu excelles dans la peinture de ces paysages impressionnistes, à la fois vivants, en mouvement et, plus surprenant, suspendus dans le temps (faute au ton légèrement compassé que confèrent les faux alexandrins). Pour moi, là est justement le problème. Je ne sais jamais exactement comment lire tes vers, quand élider les -e, quand ne pas le faire. Je suis très pointilleux sur la forme, sans doute trop, je l'admets. Toujours est-il que ce trait de caractère m'empêche de pleinement apprécier un poème qu'architecturellement, je ressens comme inachevé (fut-ce un choix stylistique). Ces hexasyllabes assemblés les uns les autres finissent par devenir trop ronronnants sur la longueur, ce qui n'est pas vraiment le cas cette fois, certes, mais je te sais assez fervent de ce format prosodique pour réitérer l'artifice la prochaine fois et la fois d'après, c'est pourquoi je tenais à (re)faire la remarque. Je me plais à penser qu'un jour, sans pour autant te lire dans un registre radicalement différent, tu te détacheras quelque peu de ce corset poétique que tu t'imposes.
Reste que, pour finir sur une note positive, la précision terminologique ne laisse pas de susciter mon étonnement, étonnement devant des mots dont je ne perçois pas toujours le sens au premier abord mais qui, indéniablement, attribuent au poème un vrai cachet, une ambiance reconnaissable entre mille. J'ai aimé, évidemment. Beaucoup. Et quand j'aime beaucoup, je deviens exigeant.

[Arielle]

En ce qui concerne la forme je ne dirais pas mieux qu'Alex dont je partage les exigences et donc les hésitations quant à la manière de lire ton (tes) poème(s) mais j'ai l'impression que je me répète...
Pour les images, je leur trouve comme toujours cette intensité dans les gris qui t'est si personnelle avec une préférence pour ces "fillettes aux longs visages, porteuses d’enfants fous" qui jaillissent du tableau avec une acuité si douloureuse !
Le dernier vers est magnifique, à tous points de vue.

Je regrette vraiment de ne pas t'avoir rencontré à Bernay

[Lyra will]

J'aime beaucoup les serpentines rivières claquant comme des fouets, et les porteuses d'enfants fous.
Pour le reste, il y a des images qui me séduisent moins, et un rythme qui me semblent enfermé-ensyllabé (mais ça, c'est vraiment propre à chacun!).

[loic]

Alex, faut pas s'emmerder avec tout ça

les lire avec gravité, comme si tu racontais quelque chose que tu as vécu, a voie haute, jusqu'à ce que les poils des avants bras se hérissent

ca m'arrive parfois et je m'enivre de ça (des fois je les chante avec Mim DO La m SI7 RE SOL Mim (on peut essayer SIM au lieu du SOL)

merci à vous de tout ces com ça faisait longtemps que je n'en avais pas eu autant...

[loic]

pas SIM mais SI m

[CROISIC]

en toute honnêteté, j'avais cru participer au concours et je me suis planté dans l'envoi (deux textes au lieu de trois) donc hors jeu, je redoutais en allant à Bernay de ne connaitre personne...(d'être comme un con prétentieux et blessé de ne pas avoir d'admirateurs) :)))
mais ce n'est que partie remise (s'il y en a une autre).

mes amitiés à tous

loic

J'aime tes "fillettes aux longs visages porteuses d'enfants fous" et le reste aussi. Je n'aime pas novembre sauf quand il vit en Bretagne.
En toute honnêteté, j'ai/nous avons regretté ton absence. Un breton, poète comme toi nous aurait reconnu... nous avons la même flamme dans le regard.

[loic]

croisic

moi poète ! j'ai toujours trouvé que ca faisait dandy emperlousé...
je suis trop brut de fonderie pour cet adjectificatif

:))))

[CROISIC]

Mdr ! je propose alors Tailleur de mots ou Forgeron ou Loïc... le mec qui écrit des trucs qui m'embarquent.

[mychelc]

Votre texte me parle ... infiniment ...
Vos images claquent, vos mots fouettent et c'est la Bretagne mi-féérique, mi-neurasthénique qui surgit, et ses tempêtes, et ses vents et ses pluies ... et son mystère !

Très beau texte ...

Mychelc

[Philippe]

Bonjour
Je me suis promené dans vos mots,
comme dans un calvaire éclairé d'un soleil au couchant, sous de bas nuages.
J'adore la Bretagne.

Amicalement

Philippe

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