11 Septembre 8 heure 35

[Philippe]

8 heure 36

La mer se noyait
Là-bas, quelque-part,
Écrasée à l'horizon
Par un soleil de plomb.

8 heure 37

L'onde et la brume
Mêlaient
Les incertitudes
Assumées,

8 heure 38

Tout semblait immuable,
Au milieu de la baie,
Solitaire,
La liberté.

8 heure 39

D'une main de fer,
Elle brandissait
Le flambeau dollar
Et le dollar flambait.

8 heure 40

Les dockers emplissaient
Le ventre à jamais vide
De la ville,
Et la ville vomissait.

8 heure 41

La fureur
De vivre immobile
Avait muré
Les cœurs.

8 heure 42

Les passants, pressés
De pâles béatitudes
Disputaient les trottoirs
Aux heures, à l'éternité.

8 heure 43

La guerre et la misère
Avaient été vendues
Au plus offrant
Des écrans publicitaires.

8 heure 44

Le New-yorkais bien droit
Tel un pieu planté dans des souliers chinois
Démarchait le monde
Pour lui acheter son âme.

8 heure 45

A ce moment là,
Nos yeux de terre
De béton et de fer
Croyaient avoir déjà tout vu.

Quand deux flèches d'argent
Crevèrent les yeux jumeaux
D'un monde de géants
Aux pieds d'argile et de sang.

8 heure 47....

[JI]

La construction est originale. Un joli jeu sur les sonorités et sur les mots. Je retiens notamment :

"Le flambeau dollar
Et le dollar flambait."

C'est personnel, mais je trouve que ces vers-ci ne sont pas forcément utiles ou "de trop" :

"La guerre et la misère
Avaient été vendues
Au plus offrant
Des écrans publicitaires."

Dans l'ensemble, cependant, j'ai apprécié !

Ji.

[Maryse]

Une belle tour de mots... Qui elle ne s'éffondre pas.

[Damy]

ouais...un peu ambiguë tout de même... à la "Lueur d'espoir" de ME Nabe, non ?

[Philippe]

Bonjour
Merci JI, Maryse et Denis.
Denis a raison, en parlant d'ambiguïté, Elle réside dans le fait que l'ensemble du texte ne s'étend pas sur la souffrance des hommes confrontés dans leur chair à cet acte horrible, mais dresse plutôt un inventaire des causes du terrorisme.
Cette raison, c'est "nos yeux de terre, de béton et de fer", cet aveuglement béa envers notre style de société, c'est nos cœurs murés dans l'immobilisme de notre société de consommation. Peut-on croire sérieusement «combattre» le terrorisme sans s'attaquer aux injustices, à la misère, au désespoir, dont nous sommes, nous, les pays nantis, les principaux pourvoyeurs?
Tant que chacun, au lieu de dire «Je» dira «nous», «on», comme je le fais moi-même dans ce commentaire, « on » ne pourra rien changer, et « nous » nous enliserons dans la répression, elle même pourvoyeuse d'injustice, de misère et de désespoir. C'est en cela que notre « monde de géants » repose sur des « pieds d'argile et de sang »; Ces pieds ce sont les miens, les vôtres, à la fois fragiles et meurtriers.

Amicalement

Philippe

[Lifewithwords]

Denis a raison, en parlant d'ambiguïté, Elle réside dans le fait que l'ensemble du texte ne s'étend pas sur la souffrance des hommes confrontés dans leur chair à cet acte horrible, mais dresse plutôt un inventaire des causes du terrorisme.

La construction est intéressante mais mon Dieu que le fond est simpliste !!

[Hamadân]

"Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé." Mat 23-12.

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