Muy rico
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Muy rico
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Je brise des milliers de vitres devant ces hommes qui n'ont jamais touché terre
et la course continue
plus belle, avec des éclats dans les talons – de ceux qui ne brillent pas
et des promesses au creux du coude qui s'arrachent quand on tire dessus
et des terrains vagues à la place du sang
sur un balcon happé par le vide,
gigotent quelques ivrognes rongés par le voyage
moi, je passe-passe entre leurs chants et leurs yeux grands ouverts
j'oublie que les frissons ont gagné le cœur du problème
que je ne vais nulle part si j'échappe à vos mains
que je ne vais nulle part si je m'offre à vos pas
et je passe-passe dans votre jeu
soufflant sur les bougies pour ne pas me trahir
un train s'en va
je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert
je le caresse
des os se brisent, là, comme des milliers de vitres ouvertes sur le monde
quelques roses viennent mourir sur le plancher du salon
quelques limaces lèchent le sol de la cuisine
mordant la poussière pour effacer vos pas
et je tremble, là, comme si le manque avait pris toute la place
comme si l'arbitre au loin avait stoppé la course
les éclats de verre ont gagné le cœur du problème
le fin fond de mes pieds
la bataille
et la chute est sans ratures
sans éclats
sans promesses et sans adieux.
Je brise des milliers de vitres devant ces hommes qui n'ont jamais touché terre
et la course continue
plus belle, avec des éclats dans les talons – de ceux qui ne brillent pas
et des promesses au creux du coude qui s'arrachent quand on tire dessus
et des terrains vagues à la place du sang
sur un balcon happé par le vide,
gigotent quelques ivrognes rongés par le voyage
moi, je passe-passe entre leurs chants et leurs yeux grands ouverts
j'oublie que les frissons ont gagné le cœur du problème
que je ne vais nulle part si j'échappe à vos mains
que je ne vais nulle part si je m'offre à vos pas
et je passe-passe dans votre jeu
soufflant sur les bougies pour ne pas me trahir
un train s'en va
je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert
je le caresse
des os se brisent, là, comme des milliers de vitres ouvertes sur le monde
quelques roses viennent mourir sur le plancher du salon
quelques limaces lèchent le sol de la cuisine
mordant la poussière pour effacer vos pas
et je tremble, là, comme si le manque avait pris toute la place
comme si l'arbitre au loin avait stoppé la course
les éclats de verre ont gagné le cœur du problème
le fin fond de mes pieds
la bataille
et la chute est sans ratures
sans éclats
sans promesses et sans adieux.
Hue- Nombre de messages : 51
Age : 35
Date d'inscription : 31/08/2008
Re: Muy rico
Perso j'ai un peu de mal avec le surréalisme et les poètes maudits. J'ai besoin de sentir au moins une constante parcourir l'ensemble du texte, qui l'articule. Sans quoi le "tout est possible" de l'imagination arbitraire me semble être une facilité.
Cela dit dans le style, ça ne fait pas trop forcé, simplement, pour ce qui est de moi, je repère mal le sujet du texte.
L'esthétique d'une certaine déréliction, chaotique, comme un arrière-plan de Dali fait penser à un lâcher de fantasmagories.
Et justement j'ai domestiqué pour ma part ces pulsions. Du coup, j'ai du mal à me sentir concerné.
Cela dit dans le style, ça ne fait pas trop forcé, simplement, pour ce qui est de moi, je repère mal le sujet du texte.
L'esthétique d'une certaine déréliction, chaotique, comme un arrière-plan de Dali fait penser à un lâcher de fantasmagories.
Et justement j'ai domestiqué pour ma part ces pulsions. Du coup, j'ai du mal à me sentir concerné.
Hamadân- Nombre de messages : 70
Age : 66
Date d'inscription : 31/08/2011
Re: Muy rico
bonjour
je rejoins Hamadan
à chaque image je dis pourquoi pas
mais
pourquoi faire ?
Ceci ne veut pas dire que je n'aime pas le surréalisme de chacune de vos images
cordialement,
je rejoins Hamadan
à chaque image je dis pourquoi pas
mais
pourquoi faire ?
Ceci ne veut pas dire que je n'aime pas le surréalisme de chacune de vos images
cordialement,
Re: Muy rico
"à chaque image je dis pourquoi pas
mais
pourquoi faire ?"
Comme s'il fallait qu'une image soit toujours justifiée, parfois un assemblement à priori "incohérent" (n'est-ce pas?) de mots, peut faire émerger une pléthore d'images saisissantes, crues, à la fois terriblement nettes et tout à fait mystérieuses.
Et ici c'est le cas.
Je me suis laissé entraîné par le jeu de répétitions, par le rythme emballé, par la matière sonore de ce poème. C'est tout.
Pourquoi faire? Cette question n'a rien à faire en poésie, je pense.
"je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert"
mais
pourquoi faire ?"
Comme s'il fallait qu'une image soit toujours justifiée, parfois un assemblement à priori "incohérent" (n'est-ce pas?) de mots, peut faire émerger une pléthore d'images saisissantes, crues, à la fois terriblement nettes et tout à fait mystérieuses.
Et ici c'est le cas.
Je me suis laissé entraîné par le jeu de répétitions, par le rythme emballé, par la matière sonore de ce poème. C'est tout.
Pourquoi faire? Cette question n'a rien à faire en poésie, je pense.
"je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert"
Re: Muy rico
pourquoi faire.... pourquoi dans "ce" faire... le faire étant le texte, allant du début à la fin.
autrement dit, les limites de la technique de " l'inventaire ! "
un
deux
trois
quatre
cinq
six
sept
huit
est-ce neuf ???
autrement dit, les limites de la technique de " l'inventaire ! "
un
deux
trois
quatre
cinq
six
sept
huit
est-ce neuf ???
Re: Muy rico
Moi qui ne suis pas trop cartésienne, j'ai beaucoup aimé. Il y a une frénésie, une envie de ne pas se laisser piéger, une façon de rechercher le contact, pas le lien, un besoin de trouver sa façon de vivre ce monde "invivable" qui ne me paraissent ni dénués de sens ni de poésie. Et quel élan !
Invité- Invité
Re: Muy rico
J'ai adoré et me suis laissé envahir pas par des questions mais par un certain constat de ma réalité d'être: une solitude parmi des solitudes. Cette poésie me touche énormément et surtout ce passage:
``un train s'en va
je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert
je le caresse
des os se brisent, là, comme des milliers de vitres ouvertes sur le monde
quelques roses viennent mourir sur le plancher du salon
quelques limaces lèchent le sol de la cuisine
mordant la poussière pour effacer vos pas
et je tremble, là, comme si le manque avait pris toute la place
comme si l'arbitre au loin avait stoppé la course.``
``un train s'en va
je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert
je le caresse
des os se brisent, là, comme des milliers de vitres ouvertes sur le monde
quelques roses viennent mourir sur le plancher du salon
quelques limaces lèchent le sol de la cuisine
mordant la poussière pour effacer vos pas
et je tremble, là, comme si le manque avait pris toute la place
comme si l'arbitre au loin avait stoppé la course.``
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Muy rico
Lu et relu... J'ai apprécié mes lectures. Cette porte ouverte aux images me plaît ici. Je ne suis pas fan du surréalisme non plus, mais derrière les mystérieuses associations de mots et d'idées, on peut lire pas mal de choses... la difficulté d'être, aurait dit Cocteau.
J'ai aimé le passage retenu par Gaeli, ceci surtout :
un train s'en va
je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert
je le caresse
des os se brisent, là, comme des milliers de vitres ouvertes sur le monde
J'ai aimé le passage retenu par Gaeli, ceci surtout :
un train s'en va
je l'entoure de mes bras j'ai besoin de sentir le vide contre mon ventre grand ouvert
je le caresse
des os se brisent, là, comme des milliers de vitres ouvertes sur le monde
Invité- Invité
Re: Muy rico
Hamadân a écrit:Perso j'ai un peu de mal avec le surréalisme et les poètes maudits. J'ai besoin de sentir au moins une constante parcourir l'ensemble du texte, qui l'articule. Sans quoi le "tout est possible" de l'imagination arbitraire me semble être une facilité.
Cela dit dans le style, ça ne fait pas trop forcé, simplement, pour ce qui est de moi, je repère mal le sujet du texte.
L'esthétique d'une certaine déréliction, chaotique, comme un arrière-plan de Dali fait penser à un lâcher de fantasmagories.
Et justement j'ai domestiqué pour ma part ces pulsions. Du coup, j'ai du mal à me sentir concerné.
Salut !
Ton point de vue est intéressant Hamadân... Si je pousse ton raisonnement jusqu'au bout, le style "surréaliste" est inférieur à un style disons plus... classique, domestiqué. C'est un peu l'écriture à l'état sauvage, non raffinée, un sous-produit, une étape à franchir que tu dis avoir dépassée. Pourquoi pas. Même si je ne suis pas forcément d'accord avec ça, je peux tout à fait comprendre que ça ne te touche pas...
Je tiens tout de même à préciser que je ne me revendique ni surréaliste ni "poète maudite", je ne cherche pas à domestiquer des pulsions ou au contraire à les libérer (mais peut-être ai-je tort ?). Je suis juste sincère (mais peut-être ai-je tort ?).
Frédéric, à ton pourquoi faire, je dirais : rien. Ce texte ne "sert" à rien. La poésie ne sert à rien. Vivre non plus.
Si tu y prends du plaisir, tant mieux. Sinon, c'est que mes mots ne t'ont pas atteint... et ça arrive.
Après, je ne vous cache pas que ce texte a un sens pour moi... ou plutôt des sens. sens que vous avez en partie évoqués : la solitude, l'invivable. et plein d'autres choses que chacun garde pour soi (oui c'est facile de dire ça...)
Hue- Nombre de messages : 51
Age : 35
Date d'inscription : 31/08/2008
Re: Muy rico
Bonjour,
Honnêtement, je ne cherche pas de sens dans ce texte, mais plutôt les images... parce qu'il y en a plein ! et des belles en plus !
Ma préférée : "des promesses au creux du coude qui s'arrachent quand on tire dessus"
A bientôt, Ji.
Honnêtement, je ne cherche pas de sens dans ce texte, mais plutôt les images... parce qu'il y en a plein ! et des belles en plus !
Ma préférée : "des promesses au creux du coude qui s'arrachent quand on tire dessus"
A bientôt, Ji.
JI- Nombre de messages : 202
Age : 35
Date d'inscription : 23/09/2011
Re: Muy rico
Belles images
Beaucoup, beaucoup aimé
Beaucoup, beaucoup aimé
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Muy rico
J'ai lu ce texte sans me poser de questions. Je me suis laissée porter et ça a fonctionné, rien ne m'a gênée. J'ai aimé.
Je pense que l'on peut lire ce que l'on veut dans ces images surréalistes. Pour ma part, j'y ai lu la solitude, mais aussi la peur, la peur du temps qui passe, la peur de l'engagement. Une espèce d'incertitude aussi.
Je pense que l'on peut lire ce que l'on veut dans ces images surréalistes. Pour ma part, j'y ai lu la solitude, mais aussi la peur, la peur du temps qui passe, la peur de l'engagement. Une espèce d'incertitude aussi.
Lisa Decaen- Nombre de messages : 199
Age : 58
Date d'inscription : 17/06/2011
Re: Muy rico
Moi, qui d'habitude suis vite las de ce type de forme poétique, je me suis surpris à aller jusqu'au bout avec plaisir, il y a donc un ingrédient qui fonctionne !
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