Déferlante

[mitsouko]

La mer je l’ai dans le cœur comme un étrange rite
Ces vents qui s’époumonent à faire gémir nos corps
Vos sombres déferlantes à l’assaut de nos digues
Et l’écho qui se meurt aux falaises abruptes

La mer je l’ai dans le cœur comme un crabe doré
Que vos marées dégueulent sur des plages désertes
Tous ces péchés de lune remontés des filets
Et ces peurs que l’on noie dans les bouges marins

La mer je l’ai dans le cœur comme une vieille église
Où des femmes en noir implorent la clémence
Pour ces rafiots qui craquent au large de Ouessant
Cette armada des pauvres que le vent écartèle

La mer je l’ai dans le cœur comme une pieuvre bleue
Ces charrois de nuages qui embrument nos phares
Tous ces corps de marins sous la vague, livides
Enluminés d’écume et d’algues pourrissantes

[Hamadân]

dégueulent

???

Une idée à la sauvette: que donnerait le même texte si on contournait le mot "comme" ?

[Frédéric Prunier]

à remplacer par un " d' "

[Frédéric Prunier]

j'ai oublié le ???

salutavousdeux

[Jano]

C'est beau, c'est ample, c'est parfaitement écrit mais voilà, encore la mer, toujours la mer, la mer, la mer, l'amer, comme une vague qui ne cesse d'aller et venir dans la tête des poètes.
J'en ai soupé de l'écume !

[Hamadân]

Salut Fred.
La mer est un vaste (sic) sujet, et pourrait se prêter j'imagine à des jeux stylistiques encore plus audacieux.
Écrire en quelque sorte à son rythme, lourd, continu, ample et entêtant.

[Yoni Wolf]

Autant d'habitude j'aime bien ce que tu écris, autant là j'ai l'impression que tu tombes franchement dans la facilité.
"La marée je l'ai dans le coeur, qui me remonte comme un signe". Léo Ferré? Oh, tient, ça y ressemble !
Et puis les images de la pieuvre bleue, ou du crabe doré, ne me touchent pas du tout.
Non. Je n'ai pas pris mon pied.

[Yoni Wolf]

Et puis le coup de "l'armada de pauvres" aussi... Ca me gène toujours quand on parle de "pauvres". Ca fait tout de suite condescendant.

[gaeli]

Dans la 1er. strophe, tu parles en ``je`` puis tu continues en ``nos``. Je ne me sens pas du tout concerné...

La 3ième strophe fait pitié par...sa suffisance

La répétition de :`` La mer, je l'ai dans le coeur comme`` ne me semble pas très juste mais tu sembles plutôt l'avoir en travers de la gorge... Je n'ai aucune image devant la marée dégueulant des péchés de lune ???
Cette poésie me laisse froide sans aucune émotion. Désolée.

[Invité]

Avis légèrement mitigé, mais je trouve les commentaires précédents bien sévères !

J'aime bien cette première phrase qui revient, entêtée comme la vague.

J'aime bien le crabe doré dégueulé par la marée ( Hamadân tu tiques sur dégueule... ? Bégueule ? )

Et je ne vois vraiment pas où serait la condescendance ! Sauf à penser qu'on est moins condescendant en disant " technicienne de surface" plutôt que "femme de ménage".

Les pauvres sont pauvres ; le sont-ils moins quand on dit "démunis "?

Je préfère largement pauvre : il y a dans ce mot une connotation empathique ( oh, mon pauvre !) que je ne retrouve pas dans les mots substitués pour faire ... quoi ? plus chic ? Plus soft ? Plus neutre surtout ! Ils mettent plus de distance avec l'horreur, laissent bien mieux les consciences en paix ... non, je préfère de beaucoup la crudité à cette sorte de circulez il n'y a rien à voir que sont les belles trouvailles des communicants de nos chers politiciens !

Là où je trouve à redire c'est sur le "vos", que tu emploies par deux fois, comme si la mer devenait celle des autres quand c'est dans un aspect déplaisant ( genre : t'as vu ce que ton fils a encore fait ?)

Et aussi pour le cliché des corps de marins sous les vagues.

[Arielle]

J'aimais bien les deux premiers vers, voire la première strophe mais la suite m'a déçue. Les bouges, les femmes en noir, les noyés pourissants... je m'attendais à quelque chose de plus personnel, de moins "carte postale". Une fois n'est pas coutume !

[Kilis]

Autant d'habitude j'aime bien ce que tu écris, autant là j'ai l'impression que tu tombes franchement dans la facilité.
"La marée je l'ai dans le coeur, qui me remonte comme un signe". Léo Ferré? Oh, tient, ça y ressemble !
Et puis les images de la pieuvre bleue, ou du crabe doré, ne me touchent pas du tout.
Non. Je n'ai pas pris mon pied.

Comme Yoni, j'ai tout de suite sourcillé à cause de la similitude avec la phrase de Ferré.

La marée je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeur
De mon enfant et de mon cygne
Un bateau ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années-lumière et j'en laisse »

Léo ferré, La Mémoire et la Mer, (extrait)

[mitsouko]

je suis surpris de la réaction sur "pauvres"

faut il donc passer par dessus bord les termes de la lutte des classes qui a toujours existé; étrange que certains y voient une condescendance coupable, là n'était pas mon intention

la plèbe aurait été insupportable.......mais PAUVRES, je trouve tendre et réaliste...........la pire injure est d'utiliser la litote pour apaiser sa conscience sous le couvert des mots

merci des différents commentaires

PS : j'ai hésité pour l'expression de Ferré...et puis comme sa chanson fut mon inspiratrice...pourquoi tricher

[Terrains Vagues]

Pas forcément objectif tant la mer est toujours quelque part en moi, j'ai plongé sans restrictions dans ce texte.

La mer (comme la montagne) est certainement le lieu où nous devrions tous nous sentir le plus humble.

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