Irisé

[Hamadân]

Ad solem... la lumière joue, dépose ses rhombes et ses appogiatures.
sur les pierres du sentier dormant.
Comment boire à leur source ces resplendissements?
Comment réanimer mon esprit bucoliaste?

Je n'écris pas mes tourments, je n'en ai pas.

J'admire les forêts transilluminées,
je ressens seulement cette clarté comme un principe actif
et me quintessencie.

Pas de tristesse, simplement une attention pieuse
à la parole qui croît en moi;
je suis porté à bucoliser,
le soleil embaume mes meurtrissures.

Tout est sensoriel, il me semble que le vent dans les arbres
produit des carillons
que les ruisseaux font chanter toutes leurs perles
que les yeux clos dans la rivière
j'ai pris un bain d'étoiles.

Il n'y a que dans cette fraicheur
que je puise mon inspiration
me disant que mon poème est mon bonheur
que là seulement où la nature bruit
tout est pleinement réel.

Aujourd'hui pas de combat.
Pas de colère,
pas de querelles.

Aujourd'hui je pense avec retenue.
Aujourd'hui mon esprit est stelliforme,
mentholé.

Les éléments du monde me paraissent dessiner des armoiries
et rassembler ses existants en symboles éloquents,
en signes de vie.

j'aime simplement ces harpes froufroutantes
que forment les ramilles.
Comme il est bon de n'avoir rien à dire !

[Arielle]

"... il me semble que le vent dans les arbres
produit des carillons
que les ruisseaux font chanter toutes leurs perles
que les yeux clos dans la rivière
j'ai pris un bain d'étoiles...

...j'aime simplement ces harpes froufroutantes
que forment les ramilles.
Comme il est bon de n'avoir rien à dire !"

Voilà ce que j'ai aimé. Le reste n'étant, pour moi, que littérature d'un nombrilisme pédant qui prêterait presque à sourire. (Je me suis demandée un moment s'il ne s'agissait pas d'un gag !)
Désolée d'être aussi peu portée à intellectualiser mes sensations.

[gaeli]

Tout est sensoriel, il me semble que le vent dans les arbres
produit des carillons
que les ruisseaux font chanter toutes leurs perles
que les yeux clos dans la rivière
j'ai pris un bain d'étoiles.

Aujourd'hui pas de combat.
Pas de colère,
pas de querelles

J'ai aimé ce passage pour l'image de sérénité qu'il dégage. À mon avis, il y a une recherche affectée de mots pour épater la galerie et moi, je suis une nature trop simple pour apprécier (sourire).

[Frédéric Prunier]

Hamadan,

j'aime bien ces carnets de croquis
quand on se balade
avec la faim de tout écrire

[Nathanaël Zenou]

que les yeux clos dans la rivière
j'ai pris un bain d'étoiles,

j'ai pris une bonne bouffée d'air frais avec votre poème, et j'ai trouvé en vous une sensibilité dont je me sens très proches,
les harpes froufroutantes, les carillons,

comme il est bon de n'avoir rien à dire que bravo

[Hamadân]

Je constate que les avis sont partagés.
En tout cas merci d'avoir lu.
Je n'ai pas voulu faire pédant, mais si le mot existe et que je le connais, ce serait pédant d'en employer un autre ou de faire des circonlocutions.

[Nathanaël Zenou]

Arielle, que penses-tu de ces vers ?

"l'hypogastre et le col cambré, une Gambier"Rimbaud
"Tôt soustrait au flux des lésions inventives"Char
"Aboli bibelot d'inanité sonore" Mallarmé
"Mort d'immortels argyraspides" Appolinaire
"Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir"Baudelaire
"L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques"Hérédia

[Philippe]

Bonjour
Comme Ariel Gaeli et Nathanaël J'ai bien aimé ce « bain d'étoile »
Un peu moins ce vocabulaire qui enlève trop de sa fraicheur à ce joli texte.

Amicalement

Philippe

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