Billet d'humeur

[Hamadân]

Un cacophone baratine, héros d'un règne de quincaillers, le bruit de fond à la mode.
Je suis aux antipodes. J'ai conduit ma conscience sur des voies irréversibles et j'ai rompu avec mon milieu.
La ville est devenue un univers de peur coagulée. Comment entrer en sympathie avec un tel cirque?
Ces affichistes télévisés plastronnent, empreints d'un orgueil puéril. La litanie des inepties qui escamotent la vraie parole se continue jusqu'à me paraître obscène.
Je suis fièrement incivil.
Vaquant à mes rêves, incorrigible, et je bâtis mon langage dans le contexte inhospitalier d'une civilisation toujours plus inquisitrice.
L'histoire est mal en point. On liquide pour une lubie n'est-ce pas...
On a rejeté le mystère, on hérite la pestilence. Les figures historiques ne sont rien d'autre que des maquignons aux idées épaisses qui rêvent qu'on les monseigneurise. Oui, mais les rues sont comme encombrées de ronces. En tout lieu s'élèvent des voix dures et stridentes, des vitrines cache-misère vante une Amérique de pacotille
Je ne me dois pas à cette Babylone.
La collectivité bovine, recrute de force des innocents pour les rendre coupables!
J'aime les contre-pieds, ceux qui vont à rebours.
Ceux qui rient au nez des super-héros. Qui interrogent les étoiles au soir dans le silence presque revenu d'un humble havre reculé.
Qui sans l'agrément d'un commissaire de la grande pétaudière se permettent de ressusciter des beautés élémentaires en chantant les vasques et les roses, et les sanctuaires sacrés où flotte l'arôme céleste des olibans.
Je suis monté au sommet de mon arbre neuronal!
Il me semble que ma conscience a été happée par un autre flux, qu'elle a été happée par une autre gravité.
Placée sur une autre orbite.
Raconter des histoires n'a aucun intérêt: ça ne change pas notre image dans le miroir.
Il s'agit au fond d'échapper à la tyrannie du sens commun et échapper aux influences méphitiques de ce courant de pensée né dans des registres et des échéanciers pour nous matriculer.
j'écris parce qu'il y a des silences coupables. La beauté n'a pas dit son dernier mot et il faut bien que l'espérance demeure au milieu de ces ruines.
Plus rien n'est sacré et par voie de conséquence tout se vend à commencer par les hommes.
Il n'est plus d'éléments dans ce monde, mais seulement des modalités.
Tout cela exaspère mon tourment. Je ressens en moi un tout autre impératif. Et il me semble que le ciel montre un visage sévère.
La vraie captivité c'est d'ignorer qu'on l'est. Cet assemblage hétérogène de lieux communs qui forme la philosophie (philosophaine conviendrait mieux) de ces temps n'est que le fruit d'une épidémie psychique disjonctive.
Un monde momifié, voilà ce qu'il nous reste. Une humanité désarticulée et baladée par des mécanismes, et qui n'a que le mot liberté à la bouche, comme on use d'un contre-sort, en vain.

Guilleret je pirouette, ce n'est pas réglementaire. Ma conscience s'ajuste à une toute autre harmonie, le licou est tombé et la bride. Je m'ablue dans d'autres ondes. Quelque chose en moi qu'on appellerait l'âme s'est aérisé. J'ai échappé à la sidération. Tout alentour s'enfonce dans la psychose et le maboulisme. Et finalement peu me chaut, l'aurore me fait des mamours ! La canaillocratie ignore jusqu'à l'existence de ce qui m'anime. Elle se réjouit de végéter dans un blockhaus. Sa gloire, c'est de jouer dans cet opéra-bouffe au milieu des crêve-la-faim.
Milices et autorités de tutelle, je vous conchie!
Vous n'avez rien compris et avez tout raté!

[Jano]

Un anathème contre la société occidentale plutôt désordonné, où vous jetez en vrac des ressentiments souvent obscurs. Par exemple : « je bâtis mon langage dans le contexte inhospitalier d'une civilisation toujours plus inquisitrice. » Je ne vois pas de quel type d'inquisition vous parlez, ce n'est pas clair.
Encore plus abscons : « ...échapper aux influences méphitiques de ce courant de pensée né dans des registres et des échéanciers pour nous matriculer. » ???

Votre réquisitoire reste malheureusement empreint de morgue, ça me gène beaucoup. On a l'impression que vous jugez du haut d'un piédestal une plèbe que vous n'hésitez pas à qualifier de «collectivité bovine» soumise à «une Amérique de pacotille».
Vous, par contre, divin poète réfugié dans des sphères abstraites «au sommet de votre arbre neuronal», vous ne savez converser qu'avec «les vasques et les roses, et les sanctuaires sacrés où flotte l'arôme céleste des olibans».

Comment pouvez-vous ainsi couper l'expression poétique de ses racines ? A l'opposé, je crois que la poésie s'alimente du plus vil des quotidiens pour le transcender, pour faire du beau avec du commun et non pas s'en détacher dédaigneusement. L'inspiration ne flotte pas dans l'éther mais puise ses ferments dans le caniveau de l'existence !

Je comprends que vous visez particulièrement « la tyrannie du sens commun », en d'autres termes la pensée unique. Vous n'avez pas tort sur ce point. L'uniformisation générale des goûts et des valeurs est une menace pour la diversité des opinions.
 
Votre charge est d'ailleurs souvent pertinente mais manque cruellement de modestie. Comprenez que votre écrit est d'apparence tellement élitiste – du genre « les autres sont des moutons mais pas moi !» - qu'il ne peut guère susciter la sympathie. En tout cas pas chez moi.

[Damy]

George Orwell puis Nietzsche, mais j'aurais bien vu un dernier § jouissif et non batailleur. Eut-il été possible déjà ?

[Hamadân]

A l'opposé, je crois que la poésie s'alimente du plus vil des quotidiens pour le transcender, pour faire du beau avec du commun et non pas s'en détacher dédaigneusement. L'inspiration ne flotte pas dans l'éther mais puise ses ferments dans le caniveau de l'existence !

De là à s'y complaire... Entre nous soit dit de la merde on en a bouffé. Comme idéal, ça fait un moment que ça m'est passé.
Je trouve le monde pourri, et il l'est par des cons, il ne s'est pas pourri tout seul, et il me semble que faire entendre un autre son de cloche dans ce lupanar ne serait pas du luxe. Il y a un artiste qui a même inventé une machine dans laquelle tu rentres de la bouffe d'un coté et de l'autre, il sort de la merde. Personnellement ado ça m'aurait plu, mais là je foutrais l'artiste lui-même dans sa merderie, au moins, ça aurait du sens. d'avoir une idée de l'homme qui ne se borne pas au pipi-caca est peut -être passé de mode, mais le résulta, c'est que le monde pue. Noblesse oblige mon bon.


< "Le monde pue" peut-être, mais il a ses règles, et VOS ECRITS aussi... bien modestes.
Par exemple, il est demandé de regrouper les réponses aux commentaires plutôt que de réagir quasi systématiqement.
Ceci vaut pour tous les auteurs.
Merci de votre compréhension, une nouvelle fois.
La Modération >
.

[Le Greico]

Je passe par là et suis epaté de la réponse de Jano . C'était.....épatant^^

[Arielle]

"Je suis monté au sommet de mon arbre neuronal!"
... et vous n'avez pas le vertige ?

[Infinitive]

Et la minorité pensante comme unique vérité ?
Et la majorité aimante des petits riens ?
Puisque nous ne sommes individuellement que cela. Des petits riens...
J'aime à penser que les petits riens qui nous entourent ne sont pas tous ni aveugles, ni perfides, ni lâches...
Je lisais - ailleurs, par ici - la naissance d'un enfant (Charles ?)... Et je suis humble.

Je n'aime pas ce texte, comme un jet âcre de bile verte, qui semble noyé sous une dithyrambique colère.

[Hamadân]

Surtout vous n'avez rien compris !
Du coup comment vous en vouloir ?

[Infinitive]

Sourire...
Voilà qui confirme...
Expliquez moi donc...

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