Tu
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Tu
ma petite contrib de la semaine...
(A la nue accablante tu, Stéphane Mallarmé)
.........
tu
es la fracassante,
à mes oreilles, criante,
une vague engloutie
et d’écume bouillonnante
tu
fourmilles ma peau de rocher
et salive d’océan, déglutie
dans mon flux et reflux de marées
aux senteurs salées des vents déchirés
tu
as séché, de tes tempêtes, en colère
en fracas dans mes falaises, fureur en ma chair,
la pierre striée d’épiderme de ma terre
e(s)(t) le monde, s’effondre soudain, anéanti
tu
es, la, mour-ante, vie, qui, s’enfuie, je suis tout petit
(A la nue accablante tu, Stéphane Mallarmé)
.........
tu
es la fracassante,
à mes oreilles, criante,
une vague engloutie
et d’écume bouillonnante
tu
fourmilles ma peau de rocher
et salive d’océan, déglutie
dans mon flux et reflux de marées
aux senteurs salées des vents déchirés
tu
as séché, de tes tempêtes, en colère
en fracas dans mes falaises, fureur en ma chair,
la pierre striée d’épiderme de ma terre
e(s)(t) le monde, s’effondre soudain, anéanti
tu
es, la, mour-ante, vie, qui, s’enfuie, je suis tout petit
Re: Tu
ah oui, j'aime bien !
sauf les parenthèses
sauf les parenthèses
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Tu
Moi j'aime bien les parenthèses, mais pas que.
L'évolution chromatique et la dramatisation progressive.
Pas mal de participes présents et j'aime moins ça "la, mour-ante,"
la virgule après le "la" est-elle à sa place?
L'évolution chromatique et la dramatisation progressive.
Pas mal de participes présents et j'aime moins ça "la, mour-ante,"
la virgule après le "la" est-elle à sa place?
Hamadân- Nombre de messages : 70
Age : 66
Date d'inscription : 31/08/2011
Re: Tu
Un texte à lire à haute voix, les virgules, volontaires ou non, donnent un style à ce texte.
JI- Nombre de messages : 202
Age : 35
Date d'inscription : 23/09/2011
Re: Tu
Une belle contribution avec une fin sans concession...
J'en ai aimé la progression...Jusqu'au couperet...
J'en ai aimé la progression...Jusqu'au couperet...
Sweet Heart- Nombre de messages : 98
Age : 46
Date d'inscription : 11/09/2011
Re: Tu
Ce texte commence lentement mais s'amplifie au rythme de la lecture, et je trouve qu'il est fait pour être lu avec un rythme rapide, presque saccadé. J'ai bien aimé.
Fauve noir- Nombre de messages : 147
Age : 33
Date d'inscription : 03/04/2010
Re: Tu
tu
es la fracassante,
à mes oreilles, criante,
une vague engloutie
et d’écume bouillonnante (rien à dire sur le rythme)
tu
fourmilles ma peau de rocher
et salive d’océan, déglutie
dans mon flux et reflux de marées
aux senteurs salées des vents déchirés (là j'aurais rajouter une syllabe, je sais pas, genre "aux senteurs salées des ventres déchirés", l'image est sans doute mal choisie mais c'est un exemple)
tu
as séché, de tes tempêtes, en colère
en fracas dans mes falaises, fureur en ma chair,
la pierre striée d’épiderme de ma terre (rien à dire non plus sur le rythme de ces 4 vers, en comptant le "tu")
e(s)(t) le monde, s’effondre soudain, anéanti (je rejoins Janis pour les parenthèses, ça pique les yeux)
tu
es, la, mour-ante, vie, qui, s’enfuie, je suis tout petit (et là j'aurais rajouté une virgule après "tout', et dit petit tout doucement)
De la classe. Du rythme. Mais l'émotion?
es la fracassante,
à mes oreilles, criante,
une vague engloutie
et d’écume bouillonnante (rien à dire sur le rythme)
tu
fourmilles ma peau de rocher
et salive d’océan, déglutie
dans mon flux et reflux de marées
aux senteurs salées des vents déchirés (là j'aurais rajouter une syllabe, je sais pas, genre "aux senteurs salées des ventres déchirés", l'image est sans doute mal choisie mais c'est un exemple)
tu
as séché, de tes tempêtes, en colère
en fracas dans mes falaises, fureur en ma chair,
la pierre striée d’épiderme de ma terre (rien à dire non plus sur le rythme de ces 4 vers, en comptant le "tu")
e(s)(t) le monde, s’effondre soudain, anéanti (je rejoins Janis pour les parenthèses, ça pique les yeux)
tu
es, la, mour-ante, vie, qui, s’enfuie, je suis tout petit (et là j'aurais rajouté une virgule après "tout', et dit petit tout doucement)
De la classe. Du rythme. Mais l'émotion?
Re: Tu
ah bien, la virgule après tout.
oui.
oui.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Tu
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ça c'est pour la progression du grossissement de la vague, à l'intérieur
Au niveau métrique, j'aime bien, dans certains de mes textes, que le rythme de la première partie se retrouve dans les autres (voir le cri d'écrire que j'ai mis en ligne ici, même si la structure est flottante 5 / 13 / 13 / 6 / 6 avec parfois des 12 / 14 ...etc ...)
mais le but n'est pas de rentrer dans le moule, mais plutôt que le moule me rentre à l'intérieur ... hahaha ?... !
pour les parenthèses c'est pour ouvrir la lecture
soit
et
soit
es (tu)
soit
est (ma terre est le monde)
pour moije, ces parenthèses participent aussi un peu dans la lecture à cet effondrement du monde que je veux traduire...
pour la fin
je suis tout petit
je l'ai imaginé comme un ballon de baudruche qui se dégonfle
perso, je le lis d'une traite (en opposition au début du vers)
(vous connaissez le générique des guignols de l'info ??)
voilàje, comment je vois ce texte là, c'est moije le lecteur qui écrit, pas moije l'auteur
quant à l'émotion que vous dire .. le sujet ?
tu, comme une vague, et moi, je suis rocher, pierre, planète ...
tu es l'amour, tu es la vie, tu es les éléments, l'eau, la terre, la planète...
en suiveur de Stéphane Mallarmé, décrivant ce long filet blanchâtre, en trainée, au mat dévétu de sublime naufrage ... (n'est-ce pas spermatozoïdement émouvant ?)
donc, en poésie, ce serait peut-être comme en amour, la difficulté, c'est de donner du plaisir ... !
... bien après,
d'un pas lent,
il retourna vers son livre
alluma une cigarette
et demanda
alors ... heureuse ?
(arf..!)
(j'espère que ce commentaire ne choquera pas, c'est pas le but)
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ça c'est pour la progression du grossissement de la vague, à l'intérieur
Au niveau métrique, j'aime bien, dans certains de mes textes, que le rythme de la première partie se retrouve dans les autres (voir le cri d'écrire que j'ai mis en ligne ici, même si la structure est flottante 5 / 13 / 13 / 6 / 6 avec parfois des 12 / 14 ...etc ...)
mais le but n'est pas de rentrer dans le moule, mais plutôt que le moule me rentre à l'intérieur ... hahaha ?... !
pour les parenthèses c'est pour ouvrir la lecture
soit
et
soit
es (tu)
soit
est (ma terre est le monde)
pour moije, ces parenthèses participent aussi un peu dans la lecture à cet effondrement du monde que je veux traduire...
pour la fin
je suis tout petit
je l'ai imaginé comme un ballon de baudruche qui se dégonfle
perso, je le lis d'une traite (en opposition au début du vers)
(vous connaissez le générique des guignols de l'info ??)
voilàje, comment je vois ce texte là, c'est moije le lecteur qui écrit, pas moije l'auteur
quant à l'émotion que vous dire .. le sujet ?
tu, comme une vague, et moi, je suis rocher, pierre, planète ...
tu es l'amour, tu es la vie, tu es les éléments, l'eau, la terre, la planète...
en suiveur de Stéphane Mallarmé, décrivant ce long filet blanchâtre, en trainée, au mat dévétu de sublime naufrage ... (n'est-ce pas spermatozoïdement émouvant ?)
donc, en poésie, ce serait peut-être comme en amour, la difficulté, c'est de donner du plaisir ... !
... bien après,
d'un pas lent,
il retourna vers son livre
alluma une cigarette
et demanda
alors ... heureuse ?
(arf..!)
(j'espère que ce commentaire ne choquera pas, c'est pas le but)
Re: Tu
au niveau du sens
c'est comme souvent chez moi
aussi
l'étude du chemin
entre
l'oreille, la langue, les doigts, la peau (et là, chacun peut choisir son petit bout de peau préféré)
et
le cerveau (un peu des fois)
et
l'écriture
c'est comme souvent chez moi
aussi
l'étude du chemin
entre
l'oreille, la langue, les doigts, la peau (et là, chacun peut choisir son petit bout de peau préféré)
et
le cerveau (un peu des fois)
et
l'écriture
Re: Tu
Vraiment bien aimé
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re: Tu
Bonjour
Le naufrage de la terre, sous les assauts des vagues du temps.
Naufrage de l’être, redouté, inévitable, et salvateur.
C'est cela que je retiens de ma lecture.
Merci pour cette page originale dans sa présentation, et profonde à la fois.
Amicalement
Philippe
Le naufrage de la terre, sous les assauts des vagues du temps.
Naufrage de l’être, redouté, inévitable, et salvateur.
C'est cela que je retiens de ma lecture.
Merci pour cette page originale dans sa présentation, et profonde à la fois.
Amicalement
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 69
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Tu
D'accord avec JI et Fauve noir qui disent que ce texte est à lire à haute voix.
Et à relire. Pour le plaisir.
Et à relire. Pour le plaisir.
Invité- Invité
Re: Tu
Dommage l'émotion, elle était là :
... bien après,
d'un pas lent,
il retourna vers son livre
alluma une cigarette
et demanda
alors ... heureuse ?
... bien après,
d'un pas lent,
il retourna vers son livre
alluma une cigarette
et demanda
alors ... heureuse ?
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Tu
Où est l'émotion??????????
Là sous nos yeux, dans ton texte.
Histoire de sensibilité, on sent ou pas, ça ne s'explique pas, ça se vit.
Tous différents et c'est tant mieux.
Pour plagier je ne sais plus qui (Dusha, il me semble, dans un de ses commentaires à je ne sais plus qui), j'ai horreur d'intellectualiser mes émotions.
J'aime.
Là sous nos yeux, dans ton texte.
Histoire de sensibilité, on sent ou pas, ça ne s'explique pas, ça se vit.
Tous différents et c'est tant mieux.
Pour plagier je ne sais plus qui (Dusha, il me semble, dans un de ses commentaires à je ne sais plus qui), j'ai horreur d'intellectualiser mes émotions.
J'aime.
Terrains Vagues- Nombre de messages : 292
Age : 57
Date d'inscription : 10/09/2011
Tu
Ah oui, c'est amusant que nous nous soyons rejoints, sans concertation autour de ce texte de S.M.
Avec cette même impression de fureur, de catastrophe.
J'aime bien votre interprétation, la vague qui enfle et finit par engloutir. Et j'aime bien le texte sauf je suis tout petit, qui est vraiment trivial, pas à la hauteur du reste - même si justement à ce moment le locuteur est tout abattu.
Les mêmes réserves que les autres commentateurs sur le e(s)(t), le mour-ante.
qui s'enfuit
Avec cette même impression de fureur, de catastrophe.
J'aime bien votre interprétation, la vague qui enfle et finit par engloutir. Et j'aime bien le texte sauf je suis tout petit, qui est vraiment trivial, pas à la hauteur du reste - même si justement à ce moment le locuteur est tout abattu.
Les mêmes réserves que les autres commentateurs sur le e(s)(t), le mour-ante.
qui s'enfuit
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Tu
Bonjour, FP,
Que de tumulte !
Un champ lexical soigné. C'est puissant, dévastateur.
Dans mon flux et reflux de marées
Ça me fait vaguement penser à quelqu'un !
Fred
Que de tumulte !
Un champ lexical soigné. C'est puissant, dévastateur.
Dans mon flux et reflux de marées
Ça me fait vaguement penser à quelqu'un !
Fred
Frédéric M- Nombre de messages : 29
Age : 53
Date d'inscription : 04/10/2011
Re: Tu
bé justemin. je n'entends pas le sac et le ressac, mais je dois etre un peu sourd.PRUNIER Frédéric a écrit:1
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ça c'est pour la progression du grossissement de la vague, à l'intérieur
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Tu
à hiwen, juste pour rire
si un jour vous entendez le sac et le ressac en votre intérieur, deux explications, à mon sens:
. soit un niveau d'ingestion liquide trop important engendre un trop-plein, dont vous constaterez, même avec une jauge neuve, les effets vomitifs assez rapidement,
. soit le trop de vide à l'intérieur de la boite à os favorise une forte houle et la vague deviendra vite dangereux...
dans les deux cas, un conseil, ne bougez pas trop vite la tête.
si un jour vous entendez le sac et le ressac en votre intérieur, deux explications, à mon sens:
. soit un niveau d'ingestion liquide trop important engendre un trop-plein, dont vous constaterez, même avec une jauge neuve, les effets vomitifs assez rapidement,
. soit le trop de vide à l'intérieur de la boite à os favorise une forte houle et la vague deviendra vite dangereux...
dans les deux cas, un conseil, ne bougez pas trop vite la tête.
Re: Tu
PRUNIER Frédéric a écrit:à hiwen, juste pour rire
.
oki.
me demande si vous confondriez pas des foies avec le reflux.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Tu
moi je mets zéro sur vingt à votre poème, là, qui donne le mal de mer.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Tu
j'aime ces jeux de maux à la fin
cette pirouette devant les questions métaphysique
parler légèrement des choses graves
cette pirouette devant les questions métaphysique
parler légèrement des choses graves
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Tu
certaines réponses à Hi wen........me donnent envie de vous voir dans ce registre d'écriture impertinente
vous êtes un pamphlétaire qui s'ignore
aucune moquerie..........au contraire, j'aime quand les mots sont des armes chez vous
A vous lire
vous êtes un pamphlétaire qui s'ignore
aucune moquerie..........au contraire, j'aime quand les mots sont des armes chez vous
A vous lire
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Tu
flux et reflux
chal ha dichal
kenavo
chal ha dichal
kenavo
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Tu
concernant le ressac et le figuratif de la vague,
même si j'ai travaillé l'image de l'eau qui disparait (fourmille sur les rochers..)
le but ultime est plus a trouver dans la fin... de tout ce que l'on veut... avec: je suis tout petit
... de l'acte d'amour (arf), de la fin du monde (falaise qui s'écroule),de la fin de vie ...
avec le grossissement de la ligne d'écriture d'un côté, et la fin minuscule de l'autre... je suis tout petit
(hi wen: non seulement j'ai confondu sac et ressac avec flux et reflux... mais je l'ai carrément écrit)
même si j'ai travaillé l'image de l'eau qui disparait (fourmille sur les rochers..)
le but ultime est plus a trouver dans la fin... de tout ce que l'on veut... avec: je suis tout petit
... de l'acte d'amour (arf), de la fin du monde (falaise qui s'écroule),de la fin de vie ...
avec le grossissement de la ligne d'écriture d'un côté, et la fin minuscule de l'autre... je suis tout petit
(hi wen: non seulement j'ai confondu sac et ressac avec flux et reflux... mais je l'ai carrément écrit)
a la rue accablante
IL faut oser s'attaquer à Mallarmé et surtout ce poème.
J'avoue que le poète n'a pas à avoir honte de cet écho
même si des libertés sont prises quant à la prosodie.
Voici un poème de Mallarmé dans lequel j'ai ajouté des vers.
Ce qui est intéressant, c'est de trouver les ajouts avant de relire
Mallarmé.
La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
On eût dit le plaisir descendu, précieux ,
Dans un doux abandon des lumières des cieux,
Et dans le jardin clair par endroit et de veille
Je pouvais contempler ta bouche, une merveille.
- C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un Rêve au cœur qui l'a cueilli.
J'errais donc, l'œil rivé sur le pavé vieilli
Tel un homme y voyant son idéal tout proche
D’un présent ruisselant et sans une anicroche
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m'es en riant apparue,
O ciel ! que n’ai-je cru plus souvent à l’espoir
Plus fort dès que l’on tremble égaré dans le noir !
O belle ! ne fais-tu rarement le voyage
Que mon cœur se languisse à voir ton paysage !
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées.
J'avoue que le poète n'a pas à avoir honte de cet écho
même si des libertés sont prises quant à la prosodie.
Voici un poème de Mallarmé dans lequel j'ai ajouté des vers.
Ce qui est intéressant, c'est de trouver les ajouts avant de relire
Mallarmé.
La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
On eût dit le plaisir descendu, précieux ,
Dans un doux abandon des lumières des cieux,
Et dans le jardin clair par endroit et de veille
Je pouvais contempler ta bouche, une merveille.
- C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un Rêve au cœur qui l'a cueilli.
J'errais donc, l'œil rivé sur le pavé vieilli
Tel un homme y voyant son idéal tout proche
D’un présent ruisselant et sans une anicroche
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m'es en riant apparue,
O ciel ! que n’ai-je cru plus souvent à l’espoir
Plus fort dès que l’on tremble égaré dans le noir !
O belle ! ne fais-tu rarement le voyage
Que mon cœur se languisse à voir ton paysage !
Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées.
Athanor- Nombre de messages : 19
Age : 68
Date d'inscription : 31/03/2015
Re: Tu
Comment suis-je passée à côté de cette petite perle de vague déferlante qui emporte tout à sa lecture...Frédéric Prunier a écrit:ma petite contrib de la semaine...
(A la nue accablante tu, Stéphane Mallarmé)
.........
tu
es la fracassante,
à mes oreilles, criante,
une vague engloutie
et d’écume bouillonnante
tu
fourmilles ma peau de rocher
et salive d’océan, déglutie
dans mon flux et reflux de marées
aux senteurs salées des vents déchirés
tu
as séché, de tes tempêtes, en colère
en fracas dans mes falaises, fureur en ma chair,
la pierre striée d’épiderme de ma terre
e(s)(t) le monde, s’effondre soudain, anéanti
tu
es, la, mour-ante, vie, qui, s’enfuie, je suis tout petit
C'est à la fois si beau et simple alors que cela demande un travail dingue... et c'est ce que j'aime chez beaucoup d'entre vous.
La forme et le fond se fondent pour offrir une merveille de texte, et le lecteur est en droit de se poser la question de l'implication affective de l'auteur... j'aime la structure intérieure de ton texte Fred et sa progression.
C'est juste beau.
Au sujet de Mallarmé, j'avais commis un essai de pastiche de "L'Après-midi d'un faune" qui reste en friche... à mon grand regret :
http://www.vosecrits.com/t13959p480-quatrains-fragments-petites-choses
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Tu
Mallarmé habitant les jardins de Marcel Proust ou d'Albert Samain
je salue le travail de ciselure
Bravo mon cher !!!
je salue le travail de ciselure
Bravo mon cher !!!
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