Equinoxe

[Philippe]

Des nuages fusaient quelques raies de soleil
Pavant de loin en loin, comme aux pas d’un géant,
Tantôt le blond des blés et tantôt l’océan,
De puits de lumières enfoncés dans le ciel.

Au dos des falaises, ancrées dans la bruyère,
Prisent entre l’ardoise et le rose granit
Des taches de murs craie, résistaient insolites
A la brume, au vent et au gris de la lumière.

La mer était d’acier et le ciel la battait,
Sous les enclumes grises en nuages de pierres,
Lapidant l’horizon d’averses traversières,
Forgeant quelques vagues où l’éclair s'abattait.

La cote arc-boutée aux rochers écumants
Luisait sous les embruns de beaux noirs irisés.
Des pins maritimes, on eut dit épuisés,
Posaient branches à terre en un long hurlement.

Et rien ne semblait plus, capable à ce moment
De résister encore, aux ondes déchaînées.
Les marées d’équinoxe, en vagues forcenées,
Déchiquetaient la terre et tous ses éléments.

De par-dessus la haie, de ce chemin de ronde
Au milieu du chaos, comme tirant un trait
Au bout d’un vol parfait que son aile étirait
Un goéland passa.... Il était roi du monde.

[Frédéric Prunier]

salut Philippe,

toi aussi tu peins avec les mots ??
j'adore
ton enclume grise des nuages
(scuse si je déforme tes vers)

sinon
juste une phrase qui, à la lecture, m'a perturbationné la musique

A la brume, au vent et au gris de la lumière

à cause du de de de la lumière (euh... je fais des progrès en formulation, non ?)

à la re-lecture moi j'oserai le A LA BRUME, AU VENT, ET AU GRIS DE(S) LUMIERE(S) (même si 11, moi je lis BRUMEU, AU VENT, cause de virgule marquée..
et si le brume-au te fait peur du quand diras-t-on, tu leur colles un ET dans l'pif...

[Frédéric Prunier]

quand dirat... c'est un S ou un T dans l'pif ?... Ah ?... justin A... ?

j'ai aussi un doute sur le é de pertubationné, j'ai jamais assimilé ces règles à la noix... (ni voulu d'ailleurs)
non, là, ça doit rouler roudoudou la musique ... de toute façon pertubationner, vous, vous vous l'accordez comment ?

[Tollelege]

bonjour,
petites remarques sur quelques inexactitudes encore que...
-Raies du soleil, oui mais aussi rais que je préfère car moins figuratif.
-A la brume, au vent...(cf Prunier) et au vent, aux gris de la lumière
-des pins maritimes (qu') on eût dit épuisés
-De puits de lumières
-Au dos des falaises
-Forgeant quelques vagues
Dans ces 3 hémistiches le e ne s'élidant pas il faut prononcer un "eu" avant la coupure et ce n'est pas
très agréable. (mon avis ne vaut que si les puristes confirment)
-De par-dessus la haie... Là le e ne s'élide pas (quelle vacherie) donc 7 pieds.
Pour l'ensemble du poème je trouve la construction un peu forcée, la contrainte de l'alexandrin étant souvent la cause de cette rigidité.
Ce qui n'enlève rien à la force brute qui s'en dégage...

[Terrains Vagues]

Un texte qui me donnerait presque envie de crier "vive le roi".
J'aime.

Quelques réserves aussi sur le rythme comme Frédéric et Tollelege.

Par exemple:

"Sous/ les/ en/clu/mes/ gri/se/s en/ nu/a/ges/ de/ pierres" 13

C'est traitre les pluriels

Du mal aussi avec "Forgeant quelques vagues où l’éclair s'abattait".
Ca fait bien 12 mais musicalement ça fausse un peu à mon oreille.

[Invité]

Si l'on fait abstraction de ces histoires de pieds, c'est superbe ! C'est puissant comme la marée, j'aime beaucoup !

Après, c'est vrai qu'il y aurait quelques petits trucs à ébarber... Mais si tu me dis que ça te va comme ça, je ne chipoterai pas, je prends tel quel !

[Invité]

Ah si quand même : prises et non prisent

[Mélusine]

Beau tableau aux couleurs saisissantes

J'ai moins aimé :

de par-dessus la haie, de ce chemin de ronde

[Philippe]

Bonjour

Vous allez rire!!! Cela fait plusieurs jour que je trafique cet ancien poème (2008) pour essayer de le rendre, prosodiquement parlant, plus conforme.
Je suis un incorrigible des E à l'hémistiche, je sais, c'est pas bien,(et j'me soigne) et j'ai pris conscience en venant sur ce site de toutes les imperfections qui émaillent mes textes.
Mais toutes vos remarques ont finies par me convaincre de vous livrer ce poème dans sa version originale. Alors merci à tous de vos commentaires et pardon de vous infliger une deuxième fois ce texte en vous encourageant à une critique sans complaisance (c'est comme cela que l'on apprend)


S’arrachant des nuages quelques rais de soleil
Pavaient de loin en loin, Comme aux pas d’un géant,
Tantôt le blond des blés, et tantôt l’océan
De puits de lumières s’enfonçant dans le ciel.

Sur le dos des falaises, plantées dans la bruyère
Prises entre l’ardoise et le rose granit
Des taches de craie, résistaient insolites
A la brume, au vent et au gris de la lumière.

La mer était d’acier, et le ciel la battait
Sous les enclumes grises de nuages de pierres
Lapidant l’horizon d’averses traversières,
Offrant quelques vagues à l’éclair qui se tait.

La cote arc-boutée aux rochers écumants
Luisait sous les embruns de beaux noirs irisés,
Et des pins maritimes, qu’on eut dit épuisés
Posaient des branches à terre dans un long hurlement

Et rien ne semblait plus, capable à ce moment
De résister encore, aux ondes déchaînées.
Les marées d’équinoxe, comme des forcenées
Déchiquetaient la terre de tous leurs éléments.

De par dessus la haie, de ce chemin de ronde
Au milieu du chaos, comme tirant un trait
Au bout d’un vol parfait que son ailes étirait
Un goéland passa, il était roi du monde.

[Maryse]

Très beau.
Domma

[Maryse]

S'cusez! Suis allée trop vite.. Bon comme je le disais c'est très beau!
Mais suis bien d'accord avec fréderic Prunier pour le vers "A la brume au vent et au gris de la lumière"Il se lit mal
Ce vers casse la vague.

[Frédéric Prunier]

Maryse,

appelez-moi Frédéric... !

[Maryse]

O.K Frédéric!

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