En suivant la ligne...

[gaeli]

Laisser sortir les mots, long volute rimé
Doucement s'inspirer des méandres du rêve
Pour rattraper la vie en apparence brève
Et la continuer dans l'univers frimé.

User de poésie enjolive le monde
Quel abri remarquable au trop-plein d'émotion.
Les rayons enchantés de ce pauvre crayon
Éparpillent le vent que la tristesse inonde.

Aucun accès de crainte au nez du blanc cahier
En suivant bien la ligne en un jet calculé
Et respirant très fort pour ne rien oublier.

Riant de plus en plus du rejet des virgules
Faisant fi des deux-points qui ne font que râler
S'envoler bienheureux dans l'espace des bulles.

[Béatrice44]

Suivre le fil d'Ariane, jusqu'au plus profond de soi où se trouve l'inspiration et remonter la ligne doucement, pour ne pas laisser les mots s'échapper...sourire.

[Frédéric Prunier]

même si je suis pas forcément d'accord avec certains choix de mots ou tournures...par exemple: rimé,frimé

y a de la poésie là-dedans

[Lisa Decaen]

J'avoue que je bloque aussi sur "frimé" et également sur "User" de poésie, la poésie est tellement belle qu'elle mérite mieux qu'un simple usage...

Mis à part ces 2 petits bémols, ce texte est bourré de bonnes idées, il me plaît !!

[Invité]

Hum... je suis dubitative et bien en peine d'exprimer ce que je n'ai pas saisi. Une rererelecture, peut-être ?

Par contre, ceci :
long volute rimé - volute est un mot féminin...
blanc cahier est très artificiel - cahier blanc est bien plus musical (si le mot cahier peut l'être), mais la rime alors ? Ah, la rime... *sourire*

[JI]

S'il est vrai que certaines expressions du premier quatrain peuvent laisser dubitatives, je trouve en revanche que le sonnet finit fort bien ! Les idées s'enchaînent et l'idée du "blanc cahier" dans ce texte se justifie tout à fait.
Un poème en plus original,

Ji.

[gaeli]

Je fais une tentative de correction en toute simplicité après vos commentaires avertis.

Laisser sortir les mots, suave serpentin;
Doucement s'inspirer des méandres du rêve
Pour rattraper la vie en apparence brève
Et la continuer dans l'univers coquin.

User de poésie enjolive le matin
Quel abri remarquable pour une longue trêve.
Les rayons enchantés de ce crayon qui crève
Émoustillent le vent d'un grand chagrin humain.

Aucun accès de crainte au nez du blanc cahier
En suivant bien la ligne en un jet calculé
Et respirant très fort pour ne rien oublier.

Riant de plus en plus du rejet des virgules
Faisant fi des deux-points qui ne font que râler
S'envoler bienheureux dans l'espace des bulles..

[Terrains Vagues]

Juste pour le rythme:

" U/ser/ de/ po/é/sie/ en/jo/li/ve/ le/ ma/tin 13 ( peut être *enjolive un matin*)
Quel/ a/bri/ re/mar/qua/ble/ pour/ u/ne /lon/gue/ trêve " 13 (remarquable, peut être un peu lourd)

Sinon j'ai aimé suivre les bulles.

[Invité]

Le fond m'a passablement ennuyé parce que je ne souscris pas aux sempiternelles édifications de la poésie comme échappée du monde, ce qui est vraiment tout personnel : j'ai une dent contre cette conception de la littérature-évasion, réductrice, pour moi. Ici, je trouve le trait gentiment naïf : une innocence qui me fait sourire.
En revanche, je ne suis pas réceptif à la forme, malgré la tendresse qui en émane. La rime me paraît parfois pauvre et certains alexandrins mal assurés, faute à l'usage systématique de la parataxe et de syntagmes infinitivaux. Peut-être eût-il été plus astucieux d'articuler plus nettement les propositions entre elles, afin d'éviter cette impression d'îlots isolés et de saccade.
Cela ne m'empêche pas de trouver le poème attachant et d'encourager l'auteur à en corriger les petites imperfections. Les grands impératifs de la forme "sonnet" me semblent maîtrisés ; je n'ai pas à juger, du reste, des sujets que celui-ci désire traiter !

[Damy]

Elsa disait d'Aragon qu'elle eut préféré ses caresses à sa plume

[Damy]

Elsa dit d'Aragon...(la concordance des temps...mon faible...)

[gaeli]

Laisser sortir les mots, suave serpentin;
Doucement s'inspirer des méandres du rêve
Pour rattraper la vie en apparence brève
Et la continuer dans l'univers coquin.

User de poésie enjolive un matin
Quel abri séduisant pour une longue trêve.
Les rayons enchantés de ce crayon qui crève
Émoustillent le vent d'un grand chagrin humain.

Aucun accès de crainte au nez du blanc cahier
En suivant bien la ligne en un jet calculé
Et respirant très fort pour ne rien oublier.

Riant de plus en plus du rejet des virgules
Faisant fi des deux-points qui ne font que râler
S'envoler bienheureux dans l'espace des bulles..

Je conçois la poésie(et c'est tout à fait personnel) comme une détente pouvant ramener des états d'âme à de justes proportions et parfois même de les dédramatiser ou les sublimer. Enfin!

Merci Terrains vagues, Alex, pour vos commentaires constructifs. L'amateur que je suis, a vraiment apprécié.
Un clin d'oeil à Denis: il est vrai que dans l'espace des bulles, les caresses sont meilleures que la plume qui chatouille (sourire)

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