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Au commencement était le verbe

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Message  Raoulraoul Mar 11 Oct 2011 - 14:40

Au commencement était le verbe

Depuis plusieurs semaines la directrice de ma maison d’édition se rongeait les ongles à la recherche d’un sujet excentrique qu’elle me demanda d’aller puiser dans la matière douteuse mais non pas moins grouillante comme celle qu’on traverse à grand peine dans le réel périphérique qui ceinture non villes et que signalent ordinairement la présence de portes justement bien nommées puisqu’elles sont la barrière entre deux mondes qu’il ne faudrait pas confondre tant la disparité de leur tissu social les distingue contrairement à ce que laisseraient supposer parfois les apparences mais toute périphérie est remarquable à partir de l’instant où l’on décide d’en être le centre et que ce centre n’est que la litote pudique pour maquiller l’aveu d’un égo trop répandu se propageant comme sur la surface de l’eau des cercles à la périphérie de chaque ricochet que le lancement habile d’un galet provoquerait en suscitant l’admiration de son lanceur jusqu’au terme optimal de la trajectoire de son jet. Flop flop flop finissent toujours par faire les élans même les plus talentueux, ils s’achevent par un flop final dans les eaux profondes de la disparition. Ce fut ainsi qu’il était impératif que je trouvasse vite mon sujet pour sauver une directrice d’édition dont j’avais grand besoin.
A la Porte de Saint-Ouen certainement je le trouvai. Dans l’arrière boutique d'un bistrot, pendant que les rythmes trépidant d’un orchestre manouche enflammaient les badauds qui se pressaient dans la salle trop étroite. Lui, il ressemblait peut-être à une gravure mélancolique du 19ème siècle. Verlaine accoudé à sa table devant un verre d’absinthe. Où avais-je donc pêché cela ? Je demandai à l’homme assis sur la banquette vermoulue pourquoi il ne partageait pas avec la foule la gaité contagieuse des musiciens manouches ? Mes phrases devinrent plus simples lorsque devant moi se tint mon sujet. Il était plus jeune et plus beau que le chauve Verlaine. Un thé à la menthe brûlant avait remplacé l’absinthe. Mon sujet se mit à causer ; « Je dois partir, demain je dois partir, je ne veux plus voir tout ces gens, tu comprends ? » Mon sujet m’avait tutoyé, ce qui m’encouragea à en savoir plus sur lui. « Comment tu t’appelles ? » je demandai. Il me répondit un nom que je lui fis répéter plusieurs fois. Décidément je ne pourrai pas l’orthographier. Dorénavant mon sujet serait difficile. Qu’importe. Je commandai aussi un thé à la menthe brûlant et je m’assis à la table du garçon. « Partir très vite, tu vois, mais me il faut de l’argent. » m’expliqua le garçon. J’avais quelques économies et je pensais que je pourrai m’arranger avec la directrice de la maison d’édition. Ce fut alors que je lui annonçai que je pourrais l’accompagner. Le garçon grimaça mais j’insistai. Je devais serrer mon sujet au plus près, ne pas le laisser m’échapper. Nous décidâmes donc que le départ serait pour demain. On se sépara, il me tendit la main, sa main avait la légèreté des choses sans fracas qui arrivent mais qui s’inscrivent dans la mémoire à jamais. Quand je traversai la foule autour de l’orchestre manouche, le monde me parût insupportable, je n’avais que mon sujet en tête et je craignais de le perdre par des divertissements enjôleurs.
Je dus persuader la directrice que mon sujet était en or et qu’elle m’avance les frais qui couvriraient le voyage et un court séjour à l’hôtel, juste le temps que mon sujet s’enracine quelque part.
Le lendemain matin dans la lumière ocre d’un soleil prometteur je retrouvai le garçon. Nous montâmes dans l’autobus qui nous conduisit par des chemins incertains vers la destination que le garçon s’était fixée. La campagne était jolie et la brume s’effilochait en écharpe vaporeuse dans les vergers croulant de fruits. Plusieurs heures nous avons roulé, sans échanger un mot. Les passagers autour de nous aussi parlaient peu. L’autobus s’arrêtait à chaque village déchargeant et rechargeant sa cargaison de voyageurs qui semblait connaître le parcours. Seuls quelques étrangers au regard inquiet venant eux aussi de la ville, se tassaient silencieusement à l’arrière de l’autobus. Nous étions parmi ceux là. Avant la tombée de la nuit, nous descendîmes à ce qui ne ressemblait pas à un terminus, puisque l’autobus continua encore son trajet dans l’obscurité qui déjà l’engloutissait
Il y avait un hôtel, probablement le seul, où nous réservâmes deux chambres. Le garçon s’enferma aussitôt dans la sienne sans prendre la peine de me saluer. Le silence où commença la nuit s’annonça effrayant. Je finis par me dire si je ne devais pas changer de sujet. Mais il était trop tard. J’étais embarqué avec lui, je devais le suivre, me laisser mener par lui. Dans quelle mesure sommes-nous le sujet de notre destin ? Cette rumination indigeste m’occupa jusqu’à l’aube qui se levait paresseusement sur le bourg où l’autobus nous avait déversé hier au soir. Grisaille informe des toits. Un mur de brique barrait à demi ma vision sur l’endroit qui me paraissait comateux, empêtré de tristesse, malgré les cris d’enfants qu’on entendait dans la cour d’une école voisine. La matinée s’écoula sans que je quitte la chambre. Je feuilletais quelques poèmes qui m’accompagnaient toujours au fond de ma valise. Le garçon m’avait sommé de l’attendre ici jusqu’à midi. « Le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis » disait Baudelaire.
Puis on frappa violemment à ma porte. C’était lui déjà mon sujet qui revenait en force. Ebouriffé, rubicond de colère il assiégea ma mélancolie, fulminant : « Il n’y a que moi qui parle yakoute ici, tu comprends ! Personne d’autre ne sait parler le yakoute comme moi ! Ils l’ont embauché quand même, ce crétin, à ma place. Il va leur faire perdre tous leurs contrats. Moi je viens de Yakoutie et je connais l’homme yakoute, c’est un malin pour négocier… » Je compris que le garçon n’avait pas obtenu son emploi dans la petite entreprise d’emballages ici qui devait commercer avec un centre minier de la république Yakoute, aux confins de la Sibérie, d’où il exportait en Europe sa production de diamant et d’or.
« Si tu ne peux plus parler le yakoute qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? je me risquai à demander au garçon dont les cheveux de jais dégringolaient dans ses yeux d’émeraude.
- Rien. Mais je leurs montrerais ce qu’un vrai yakoute sait faire ! »
Il ruminait cela comme des pépites amères entre ses lèvres pâles de garçon blessé.
Le deuxième jour qui arriva se passa dans le désœuvrement. Nous avons bu beaucoup de bière et mangé beaucoup de pâtés de canard. Je téléphonai à la directrice pour lui dire comment mon sujet stagnait, les déconvenues du garçon, l’horizon étriqué que nous offrait l’existence morne dans ce bourg d’une Picardie frileuse. Elle m’exhorta à ne pas désespérer ce qui m’amena au troisième jour qui hélas fut semblable au précédent. Le garçon traînait sa déprime, errant autour de l’entreprise d’emballages, cherchant à identifier le rival qui lui avait soufflé sa place.
Le quatrième jour, le garçon dans son malheur empirant m’annonça qu’il voulait provoquer son rival en duel.
« Quel duel ? dis-je, effaré.
- Un duel terrible, en langue yakoute ! Je défie ce crétin de me réciter par cœur l’Elleïade complet de notre poésie nationale. Moi je récite les vingt milles vers du plus long poème épique de notre culture yakoute ! »
Le cinquième jour mon sujet rencontra son rival. Il fut décidé que le duel se déroulerait dans la brasserie principale du bourg. La secrétaire en chef de l’entreprise d’emballages avait été invitée. Les habitués de la brasserie poussèrent toutes les tables, le milieu de la salle formerait comme une arène où les deux adversaires allaient s’affronter. Certains joueurs même commencèrent à ouvrir des paris. Evidemment je défendrai sans modération mon sujet en la personne du garçon brun contre un rouquin joufflu et qui se targuait de jacter le yakoute mieux que quiconque. Les yeux de la secrétaire s’animaient à la vue de la tignasse rousse de son favori. Il s’enfila plusieurs canettes de bière Ch’ti sans doute pour se mettre en verve. L’incongru de la situation résidait dans le fait que personne d’autres que les protagonistes pouvaient savoir s’il parlerait correctement le yakoute. L’arbitrage de l’affaire serait donc dans celui qui fera le plus illusion et dont l’assurance et la conviction l’emporteraient dans le feu de l’échange. Le patron de la brasserie donna le signal. Mon sujet se fendit d’abord d’une superbe tirade du poète moderne Abdouroihamane. Le rouquin répliqua par une strophe de Yvan Gololeva. Quelques envois de cet acabit se succedèrent. Mais lorsque mon sujet se libéra en une tornade langagière dont seules les terres infinies de la Yakoutie détiennent le secret et le souffle, l’immense poème mythique du peuple Olonkho, le rouquin picard perdit pied. Il ne balbutia que lamentable charabia et borborygmes maladifs. Mon sujet brillant ne l’abandonna pas avant d’avoir porté une dernière estocade décisive en yokoute lettré qu’il était, laissant le picard ko au milieu de l’arène. Quolibets et insultes de la salle aussitôt fusèrent sur lui. La secrétaire en chef se leva, mêlant ses invectives à la foule, désapprouvant son favori qui avait alors arraché son emploi à l’usine par imposture. Elle lui cria : « Tu es licencié sur le champ ! Ne reviens plus jamais à l’usine, sale bandit, escroc, tu es viré ! » Le rouquin livide s’approcha de la secrétaire et la gifla, elle se défendit mais le rouquin méchamment la refoula vers les tables où elle se cogna et tomba par terre inerte. Effrayé, le mauvais rouquin prit la fuite et disparut dans les ruelles sombres du quartier. Mon sujet ne resta pas passif, le jeune garçon yakoute voulait en terminer avec son ennemi qui avait assommé grièvement la femme. Une sirène d’ambulance tintait déjà au loin. Je sortis dans la rue, mais je ne pus retrouver la trace des deux hommes qui se pourchassaient à mort. Je partis à mon hôtel. Les derniers clients de la brasserie se dispersaient tandis que d’autres commentaient avec effroi l’évènement qu’ils venaient de vivre. La secrétaire fut conduite d’urgence à l’hôpital.
Le sixième jour, il est dit que le créateur fit l’homme à son image. Ce matin là pouvais-je prétendre que le sujet de ma création était à l’image de son créateur ? Quand je vis revenir le garçon à mon hôtel, il me parut tristement métamorphosé. La haine et l’épouvante déformaient son élégante figure. Comment pouvais-je reconnaître mon sujet, hier encore si avenant et héroïque ? Le sixième jour fut infernal et énigmatique.
Le garçon me força à le rejoindre dans une fourgonnette qu’il avait volée et nous quittâmes le bourg à toute vitesse. Lui, conduisait. A toutes mes questions il opposait un silence buté qu’une terreur inconnue glaçait. Nous prîmes des chemins de campagne. Je constatai que le garçon fuyait la ville et il fonçait en direction de nulle part. La pluie dégringolait. « La pluie étalant ses immenses traînées d’une vaste prison imite les barreaux… un peuple muet d’infâmes araignées vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux… » C’était Baudelaire encore qui venait me visiter, tandis que nous cherchions sans doute à semer derrière nous une horrible faute dont nul pardon ne pourrait nous absoudre. La pluie tombait sans discontinuer. Villages, prairies, bosquets défilaient comme des images fantômes que la fourgonnette fendait à vive allure dans un bruit tonitruant.
« La frontière, la frontière, c’est où ?... se mit à hurler le garçon.
- Quelle frontière ? je dis.
- Il faut quitter ce pays de taupes et de rats, tu piges, imbécile écrivain à lunette ! »
Nous venions de traverser les hameaux de Cantemerle et de Leulinghem. Les immenses champs de betteraves plombaient le paysage comme un océan de métal dévore le ciel sans issue. Puis la fourgonnette se mit à tousser, cracher, à vrombir misérablement jusqu’à rendre son ultime plainte dans un fossé.
« Faut quitter le camion ! Moi je continue à pied ! Tu fais ce que tu veux ! » cria le garçon. Un peu plus tard, pataugeant dans la boue, il me dit : « Le rouquin, je l’ai tué d’un coup de couteau. Il me menaçait tu comprends. Comme une vieille chèvre je l’ai éventré. En Yakoutie, c’est comme ça qu’on se débarrasse du bétail pestiféré. »
Il pleurait mais sa rage de vivre le poussait à avancer toujours plus dans le marais qui nous cernait à perte de vue. La pluie nous glaçait jusqu’aux os. L’épuisement me gagnait. Je laissais partir le garçon dans le dédale de fange, de tourbe, de roseaux qui le recouvrait. Un crépuscule opaque déjà à quatre heures de l’après midi répandait sa noirceur. A l’abri d’une butte j’eus l’idée idiote de téléphoner à la directrice de ma maison d’édition. Je lui braillai que mon sujet déraillait, qu’il partait à volo et que je ne maitrisais plus rien. La directrice eut l’impudence de m’obliger à ne rien lâcher, prétextant que mon avenir dans sa maison d’édition en dépendait. Quand un créateur est dépassé par sa création il doit accepter de la laisser courir et vivre par elle-même, ce ne sera que tout bénéfice à l’arrivé pour son auteur et l’humanité entière délivrée du créateur divin. Pédante petite sotte, je pensai, imaginant la directrice derrière son bureau en train de calculer les dividendes de ses auteurs chichement publiés. Je repris ma marche dans les eaux infectes du marécage qui m’étouffaient. J’appelais le garçon avec ce qui me restait de voix et de désespoir. La nuit incertaine me renvoyait l’écho d’une parole yakoute dont je devinais bien le sujet.
Au septième jour ce fut le tintement d’une cloche qui me réveilla. Le rideau de pluie glacée avait cessé. Un labyrinthe de canaux s’étendait autour de moi. Une paix étrange transfigurait le cauchemar de la veille. Une clarté reposante baignait le marais. Au milieu de la roselière où déjà zinzinulaient les fauvettes grisettes, je distinguai un cabanon. Je m’approchai prudemment lorsqu’une vieille femme sortant de son antre me fixa avec une intensité troublante. Je lui demandai si elle avait rencontré un garçon perdu dans les environs. Elle m’expliqua que cette nuit elle avait recueilli un homme délirant, transi de froid aux abords des étangs. Il dormait maintenant dans son cabanon, secoué par d’effroyables fièvres. Puis elle m’ordonna violemment de partir car elle n’aimait pas que le monde dérange sa retraite. Je craignis alors le pire pour mon sujet livré à cette vieille femme aux rondeurs pourtant si maternelles mais dégageant un inquiétant pouvoir. Dissimulé dans les taillis j’observais à distance le cabanon. Des râles parfois déchiraient le silence du marais. La vieille femme apparaissait de temps à autre, cueillant autour du cabanon des plantes, des herbes, décortiquant l’écorce d’un saule qui ombrageait le territoire minuscule. La vieille s’affairait avec minutie. Je l’entendis psalmodier dans son cabanon un chant aux tonalités si lugubres que mon corps en trembla de tous ses os. La journée se déroula, suspendu, irréelle, où catastrophe et embellie se côtoyaient vertigineusement. Je passais la nuit dans la hutte abandonnée d’un chasseur que je découvris non loin de là. Le lendemain vers midi j’aperçu le garçon sortir du cabanon. La femme l’accompagnait, le soutenant, ils marchèrent lentement sur le îlot de terre. Je surpris le garçon en train de parler dans une langue yakoute que je j’entendais soudain pour la première fois si douce et harmonieuse. La femme l’écoutait en hochant la tête et le garçon poursuivait son flux de paroles avec une tranquillité et une inspiration que rien ne semblait pouvoir tarir. Les larmes me montèrent aux yeux. Mon sujet était rayonnant. Je voyais s’ouvrir en lui des espaces fabuleux qui le portaient : des fleuves de glaces ou gambadaient des troupeaux de rennes, des aurores boréales fulgurants aux draperies de lumière, une course de chevaux des nomades guerriers, l’entonnoir gigantesque d’une mine de diamant, une horde de loups dans la beauté blanche de la toundra, tout cela que la vieille femme chenue partageait avec le garçon. Jusqu’au soir ainsi leurs deux langages se répondaient dans la roselière où les papillons venaient se poser. La cloche d’un monastère au loin scandait le temps. Sur son banc de chêne la vieille s’assit et dans son giron de tiédeur le garçon se pressa comme sur la terre idéale d’une Yakoutie renaissante. D’hallucinantes pensées rimbaldiennes me vinrent : « Elle est retrouvée ! Quoi ? L’Eternité. C’est la mer mêlée au soleil… ». Je me mordis les doigts d’assister à ce voyage indiscret et je me résolu à partir, acceptant que le meurtre des hommes parfois mérita un paradis.
Pénétré de mon sujet je regagnai au cœur de la ville ma maison d’édition où la directrice m’attendait. Je lui racontai par le menu les péripéties de mon exploration. Un sujet excentrique, marginal... Elle m’écouta, ses jambes croisées gainées de soie, sous le bureau, bouillonnantes d’impatience. Puis quand j’eus terminé, enfin elle articula : « C’est très bien mon petit Marcel (pour la première fois elle dit mon prénom) votre sujet est excellent. Mais puisque vous êtes écrivain, à présent, il ne vous reste plus qu’à l’écrire ce sujet, en faire une histoire, un roman… Alors au travail ! »
Tout chavira en moi. Je ne savais plus si cette réalité je l’avais vraiment vécue ou seulement inventée. La Yakoutie, était-elle un pays imaginaire, et la beauté sombre du garçon le miroir rêvé de moi-même ? Baudelaire resurgit : « Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique ? Ta patrie, la beauté, l’or. Qu’aimes-tu donc extraordinaire étranger ? J’aime les nuages… les nuages qui passent… là bas, les merveilleux nuages. »
Sur la pointe des pieds je quittai le bureau. La directrice, aujourd’hui, attendait que je lui écrive mon chef d’œuvre, celui d’une rentrée littéraire imminente, qui s’annonçait déjà partout à grand bruit.

RAOUL

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Message  Lisa Decaen Mar 11 Oct 2011 - 16:31

Raoulraoul a écrit:Au commencement était le verbe

Depuis plusieurs semaines la directrice de ma maison d’édition se rongeait les ongles à la recherche d’un sujet excentrique qu’elle me demanda d’aller puiser dans la matière douteuse mais non pas moins grouillante comme celle qu’on traverse à grand peine dans le réel périphérique qui ceinture non villes et que signalent ordinairement la présence de portes justement bien nommées puisqu’elles sont la barrière entre deux mondes qu’il ne faudrait pas confondre tant la disparité de leur tissu social les distingue contrairement à ce que laisseraient supposer parfois les apparences mais toute périphérie est remarquable à partir de l’instant où l’on décide d’en être le centre et que ce centre n’est que la litote pudique pour maquiller l’aveu d’un égo trop répandu se propageant comme sur la surface de l’eau des cercles à la périphérie de chaque ricochet que le lancement habile d’un galet provoquerait en suscitant l’admiration de son lanceur jusqu’au terme optimal de la trajectoire de son jet.
J'avoue avoir eu tellement de mal à aller jusqu'au bout cette phrase sans même une virgule pour reprendre son souffle que je me suis arrêtée là...
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Message  Janis Mar 11 Oct 2011 - 16:54

c'est long et compact mais ça fait envie, je lirai demain (post it)

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Message  Invité Mar 11 Oct 2011 - 20:27

Je me suis arrêtée à l'aube du sixième jour, mais je reviendrai poursuivre ma lecture aussi. Ce que je peux dire pour l'instant, c'est que j'ai été sensible au changement de rythme dans le déroulement des évènements : lent au début, s'accélérant tout d'un coup pour nous tenir finalement en haleine avec le désir de suivre les deux fuyards qui cherchent la frontière.
J'ai trouvé la scène du duel excellente.

A bientôt pour la poursuite de la lecture.

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Message  Invité Mar 11 Oct 2011 - 22:23

Fatigue, peut-être, mais j'ai décroché au bout de quelques lignes : cette phrase interminable m'a semblée complètement illisible... désolée.

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Message  midnightrambler Mar 11 Oct 2011 - 23:10

Bonsoir,

Salmigondis ... merci de me donner l'occasion d'utiliser ce mot dont je savoure à chaque fois les sonorités !
Impression de mélange et de confusion amplifiée par l'impossibilité de réellement lire ce texte que je n'ai fait que survoler.

Amicalement,
midnightrambler
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Message  Invité Mer 12 Oct 2011 - 8:09

Voilà. Je suis venue terminer ma lecture.
Aux lecteurs qui sont rebutés par le début sans ponctuation, je conseillerais d'avancer un peu plus. De poursuivre. De lire en trouvant sa propre respiration. Passée cette introduction, le texte s'anime , offrant de surcroît des passages de toute beauté, et des situations inquiétantes, étranges.

Merci pour cette lecture qui m'a ravie.


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Message  Invité Mer 12 Oct 2011 - 9:11

J'ai lu jusqu'au bout, parfois en diagonale, mais j'ai lu. Et j'ai vu : une excellente idée centrale, originale et peut-être pas complètement utilisée dans le sens où l'idée en question disparaît derrière le déroulement des péripéties, longuettes ici et là (notamment le débat en langue yakoute). J'ai vu aussi, en vrac, des détails réjouissants ; une lourdeur dans l'écriture due essentiellement au choix du passé simple à la première personne du pluriel ; un problème de temps à un moment avec le basculement incongru vers le passé composé (le deuxième jour) ; des fautes d'orthographe ; un vocabulaire fleuri, une grande énergie à raconter, à poursuivre un sujet qui somme toute échappe au narrateur comme au lecteur, ce qui colle bien à l'esprit du récit.
Impression mitigée donc, impression d'un texte écrit d'une traite et pas repris (j'ai peut-être bien déjà dit ça ailleurs). A mon avis, à reprendre, à nettoyer, à élaguer, à soigner, y a vraiment du potentiel !

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Message  Invité Mer 12 Oct 2011 - 21:05

Je reviens sur ce texte parce que je n'aime pas dire je n'aime pas en ayant lu seulement quelques lignes. J'ai donc tout lu, jusqu'au bout, avec attention : c'est mal foutu. C'est pas soigné. C'est plein de fautes, de lourdeurs, de répétitons, d'inversions de mots qui prouvent que le texte n'a même pas été relu.
Tu étais pété ou tu te fiches du monde.

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