Quelle bille !
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Quelle bille !
Elle regardait ses deux mains remplies de billes de verre multicolores qui faisaient partie de sa culture enfantine et son esprit se mit à divaguer en les tenant amoureusement.
-La vie a ses subtilités et ses pudeurs. Elle ménage ses surprises comme un enfant qui s'est mis en tête de préparer un spectacle pour ses parents. Essayez de le contraindre, il se rebiffe; mais laissez-lui la bride sur le cou et vous vous retrouverez au terme de l'aventure, les yeux émerveillés avec, sur les lèvres, ce seul mot: déjà!
Par contre il ne faut jamais laisser faire le temps: il défait tout. Il enlève les feuille sur les arbres, assèche les cours d'eau et fane les fleurs des champs. Le tournesol se détourne, effrayé. Le petit enfant pousse son premier cri et le vieillard son dernier. Le temps joue avec la vie comme le chat avec la souris. C'est un prédateur implacable.
Pourtant elle s'accroche à lui pour apprendre ce qui manque au bonheur. Le temps n'a jamais autant compté et elle est devenue lente. Sa vie ressemble à un long trajectoire haletant à négocier le centre et à retarder le temps de disparaître comme des billes qui tournent en ellipses sans fin avant d'être happées par le vide...
Dans un tempo parfait, elle détendit ses doigts crispés libérant ainsi son contenu. Elle haussa les épaules avec une moue significative pendant qu'une fine pluie d'automne s'épuisait comme un chagrin lâché trop tôt.
-À quoi bon, se dit-elle.
-La vie a ses subtilités et ses pudeurs. Elle ménage ses surprises comme un enfant qui s'est mis en tête de préparer un spectacle pour ses parents. Essayez de le contraindre, il se rebiffe; mais laissez-lui la bride sur le cou et vous vous retrouverez au terme de l'aventure, les yeux émerveillés avec, sur les lèvres, ce seul mot: déjà!
Par contre il ne faut jamais laisser faire le temps: il défait tout. Il enlève les feuille sur les arbres, assèche les cours d'eau et fane les fleurs des champs. Le tournesol se détourne, effrayé. Le petit enfant pousse son premier cri et le vieillard son dernier. Le temps joue avec la vie comme le chat avec la souris. C'est un prédateur implacable.
Pourtant elle s'accroche à lui pour apprendre ce qui manque au bonheur. Le temps n'a jamais autant compté et elle est devenue lente. Sa vie ressemble à un long trajectoire haletant à négocier le centre et à retarder le temps de disparaître comme des billes qui tournent en ellipses sans fin avant d'être happées par le vide...
Dans un tempo parfait, elle détendit ses doigts crispés libérant ainsi son contenu. Elle haussa les épaules avec une moue significative pendant qu'une fine pluie d'automne s'épuisait comme un chagrin lâché trop tôt.
-À quoi bon, se dit-elle.
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
Re: Quelle bille !
Voilà un texte qui mérite ses lecteurs
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Quelle bille !
Une petite perle de dépit, de mélancolie...sourire
Béatrice44- Nombre de messages : 125
Age : 55
Date d'inscription : 04/10/2011
Re: Quelle bille !
La métaphore des billes (au pluriel) aurait pu prendre plus de place à la fois dans le texte et la réflexion.
note : "trajectoire" est féminin.
note : "trajectoire" est féminin.
Invité- Invité
Re: Quelle bille !
Ba leDim, Béatrice44: La première partie de la vie dépend des jeux (billes ici en l'occurence) et la seconde partie dépend du nombre et de la qualité des billes que l'on a dans les mains...
Easter Island: Oups! Une longue trajectoire haletante. Merci.
Easter Island: Oups! Une longue trajectoire haletante. Merci.
gaeli- Nombre de messages : 417
Age : 77
Date d'inscription : 21/05/2011
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