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Abécédaire d'Animaux Poétiques

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Janis
Philippe
Terrains Vagues
Frédéric Prunier
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Abécédaire d'Animaux Poétiques Empty Abécédaire d'Animaux Poétiques

Message  Frédéric Prunier Lun 17 Oct 2011 - 13:37

L' Abécédaire des animaux poétiques



. Au pied de la lettre
et à vol d'hirondelles
à trois cent mètres
la tour Eiffel

c'est un oiseau ?


. Bandé, comme un arc en ciel
le bambou soulève une perche soleil
et les fils emmêlés aux branches du prunier
ressembleront bientôt au piège d'araignée

mais où est donc cet intrus
frétillant aux feuilles de l'arbre ventru
qu'en poisse la forêt de ses reflets d'argent
étranglé à regrets, il a soif, l'indigent

que cherche-t-il dans mon ile
en sauvagerie vorace et si agile
tordant ainsi la queue, enchevêtré, baveux ?

(et) maintenant silencieux
animal vaincu égratigné de mort
pion du grand échiquier écrasé par le sort

(la mort, le pion et le poisson)


. Cafardage si honteux, et pourtant
c'est la maîtresse qui a demandé …
et cette angoisse, cette peur inhumaine
qui traine dans mes gènes
en trouble-sens, dans l'existence
… toujours ce cafard

à vous faire frissonner le bazar
est-il si sale
cet animal ?


. D'anamorphose

comme des ailes, je m'ouvrirai de beauté
battant l'air avant de m'envoler
étirant mon corps jusqu'au bout des sens
je serai l'aigle impérial, le géant des légendes

je crierai dans mon être
comme un fauve à la chasse
le troupeau qui se sauve
et le cœur à tout rompre

Immense baleine d'une claque à la mer
à l'instant s'évanouit

d'anamorphose
en la beauté du chat
aujourd'hui je voudrai
déployer ma force

et m'endormir ainsi


. En marchant sur un mur
aux refrains des écritures
je me balançais de voilier
la tête en mat, là-haut-delà

devant-derrière, le vent de mer

et ma voix se perdait
à comptine mes pieds
et si je tombe à terre ronde
de quel côté mes vagabondes?

devant-derrière, le vent de mer

comme on picore en aventure
chanson de poule et de pain dur
jetons aussi, pintes de bière,
larmes de vie, dans la rivière !

Devant-derrière, le vent de mer

"et la poule sur ce mur
qui picorait du pain dur
Picoti, Picota
… lève la queue, et puis, s'en va" *

* (comptine populaire)


. Filles des caraïbes, par mon rhum alléchées !
Cacatoès dandinant le haut des mâts gonflés !
et les bateaux fantômes, les marins aphones ...!


. Gris, le ciel est gris souris
peut-être soyeux, soyeux comme des cheveux
avant quelques instants, avant de devenir
plus vieux, tout chauve, tout bleu
brulant, comme le désert, tout dégarni
gris, le ciel est gris souris


. Hermétisme poétique

un ami me disait
qu'il a vu certains yacks
danser le reggae
en buvant du thé *

au pays des bonzes
les gongs sonnent toujours parfois

* …


. Instinctivement, au destin de l'amour
avec ou sans parole, sans cerveau, sans passion
sans contrainte
en musique, d'esthétique, d'ouvre-boite à image, en poétique
il se frotta au pollen d'une fleur
et dans un primitif plaisir
comme d'une phrase à poème
il ne savait pas pourquoi
il lui disait je t'aime


. Je jure que ce n'est pas moi !
Vous pouvez tout me faire
me tordre le cou, me casser les doigts
me faire cuire en œuf
me traiter de renard
m'étouffer d'oreiller
et même... même me tailler la plume ! ?

Je jure par tous les jars
que ces merdoies, sont de canard !


. Karlheinz Stockhausen (1928-2007)

des myriades de notes

aux délices, toutes à la ressemblance des sons libres d'être
en accords de mes impressions déchiquetées
liquides, des perles de la mer, quand se jettent par dessus-bord
et d'obligatoirement replongeantes, jusqu'aux profondes verticalités
en vertige
des résonances d'ensemble

à cet instant quelqu'un se promène
avec un chien qui flâne l'air

près de la fenêtre ouverte
sur cette immensité sonore
plus vaste qu'un paysage

où tous les deux
sont arrêtés


. L'origine du monde
est si loin déjà
en première impulsion
d'aspirante rencontre
électrique, hasard,
comètes anarchiques
soleils dans la nuit noire
et une terre pleine d'eau
grouillante d'animaux.
«Dieu est un poisson ?»


. Miracle de la vie

Les cris sont si petits
et la faim déjà les tenaille

il faut partir en chasse
à l'affut, du moindre bruit

les cris sont si petits
ce miraculeux matin
d'un premier jour de vie


. « N », de corbeau

l'oiseau noir au ciel tout bleu est un corbeau
en cet instant planeur
les ailes crucifiées, au vent
au loin minuscule
si petit que la bêtise
ne fera aucune prévision
sur son avenir


. Où es-tu Dionysos ?
Où traines-tu tes ruines
aux pourritures des grabats ?
dans l'alu des canettes résonnantes là-bas ?

dans l'écho des amours
dégueulantes ivresses ?
aux ruisseaux du dégout
d'appelante détresse ?

où es-tu Dionysos ?

chaque jour à la fête chaque jour un grand jour

La peste soit des fous
de la mort et des rats
la peste soit des fous
de la mort et de toi !


. " P "
comme Phacochère
en belle langue de Molière

et noir comme un cochon
sonores, des tambours de l'Afrique


. Quand il se gratte la plume
le poète s'enrhume ?

et s'en décapsule la poétique
en poésie du rire
et à l'agacement de tes moustiques
chaque soir en délire
chasseresse aux seins lourds
tu me danses l'amour

quand il se gratte la plume
le poète l'assume


. Rire de singe, rire des hommes

aux jeux de l'enfance
au plaisir de la force
quand ils se chamaillent et s'enroulent
et le vaincu dans la poussière
comme une tortue toute à l'envers

et l'homme qui se croyait divin
d'un bout de pain, d'une superstition
posée sur la table
par un gamin
au diable rit ! les pattes en l'air ! …

Rire de singe, rire des hommes
à tous, l'espièglerie, les grimaces, et les cris


. Serpente de lombric
de mes déroule-misères
en mousse de terre

s'enroulent comme au sable bombé, tout mouillé, de marée basse
où quelques fois échouées, en marchant sur la plage
mes phrases
que je respire de vent

serpente de lombric
de mes déroule-misères
en mousse de terre
grâce à vous, mes tortillons orifères *

(*note de l'auteur : je sais pour l'orthographe,
orifère, comme auriculaire)


. Tant de finesse, Princesse !

glisse dans l'onde
d'extrême lenteur

votre corps de haute couture, décharnée d'ossature
exagéré comme mode précieuse, silencieuse
d'ombre s'amenuise

un héron vous aimait, entre les roseaux et les joncs


. - Une à une et toutes ensembles ! -

quelques notes
brouillonnes
de musique

J'offre ma tournée !

à mes rêves désordonnés !
au miel ! à la complexité du monde !
à la liberté si belle, des mots, et de la vie

quand ma ruche bourdonne
pour oublier l'hiver
en soûlerie d'hydromel , je m'écris l'univers


. Vautours, charognards
on ne devient pas Homme par hasard


. Wagons, trains, bateaux
et tant de camions à bestiaux
ah ! Quelle sauvagerie !

tel Noé et son arche remplie
débordant comme besace de braconne
voyageant l'océan si monotone …

et tous ceux qui vont mourir
ceux qui, demain, vont me nourrir
aujourd'hui, je les salue !


. Xylamantedelles, légères, invisibles, irréelles,

voletant dans le soir d'une douceur mourante
de l'été qui accorde un sursis de sa grâce
à quelque privilège et quelques feuilles belles

ne cherchez pas aux livres des pages savantes
ce souffle de poussière invisible et fugace
oiselle pousse-vent, transparente et rebelle

cet animal est fée, de mystère, innocente
aux couleurs de lumière et son chant passe-passe
ne s'écoute qu'enfant, même vieux, même vieille


. Y-a-t-il encore la cour de ferme ?

dans ce paysage au pastel
aux champs obèses des couleurs
en carrés, la lumière est belle

et se déborde des chemins
sauvage amour, libre des fleurs
au coloriage sans dessin

en gros aplats jaunes colzas
superbes, avant qu'ils ne meurent
écrasés au moulin des gras

et du hameau, les toits s'enlacent
en rouge-à-lèvres tapageurs
au clocher fier qui les dépasse

aux charrues, la terre, et le vent
hurlant, sec, tout au long des heures
quand les cailloux grincent des dents

là-bas, le hangar qui se tait
peut-être encore une rumeur
dans l'étable, à l'heure du lait ?

y-a-t-il encore des pots de crème
près des machines, des moteurs
y-a-t-il encore la cour de ferme ?

dans mon usine à souvenir
aux cris au rire d'un vieux tracteur


. Z, dernier maillon de la chaine alimentaire
quand toute fin utile
finie en crocodile
heureux celui qui rimaillon
vous emparfume les oignons

maintenant j'en suis sur, le roi des zanimaux,

c'est moi.
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Message  Terrains Vagues Lun 17 Oct 2011 - 19:23

Arf!!!!
voila ma première réaction devant la longueur...
Et puis finalement j'ai tapé au hasard, dans le désordre, quelques lettres.

Je reviendrai en visiter d'autres mais pour ce soir j'M beaucoup celle là.
Il y a le H aussi que je devrais peut être fumer pour avoir accès à certains textes auxquels je suis hemetique. Déchiffrer des lettres ça existe encore?

Mention spéciale pour la cour de ferme en Y.
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Message  Philippe Mer 19 Oct 2011 - 5:02

Bonjour

Dommage que l'alphabet ne compte que vingt six lettres!
je me suis régalé de chacune, tantôt profondes, tantôt drôles, mais surprenante assurément.
Avec cependant un petit goût de "déjà vu" pour certaines! Je veux dire déjà lu sur vos pages.
Je ne pourrais pas citer chacune des lettres que j'aime, alors j'en prend deux, bien différentes qui m'ont plu, l'une pour la poésie, et l'autre pour le son:

"près de la fenêtre ouverte
sur cette immensité sonore
plus vaste qu'un paysage"....

"La peste soit des fous
de la mort et des rats
la peste soit des fous
de la mort et de toi !"....

Amicalement

Philippe

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Message  Janis Mer 19 Oct 2011 - 6:16

Oui, ça parle, c'est très agréable.
Je reviendrai picorer.
Janis
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Message  Frédéric Prunier Mer 19 Oct 2011 - 6:28

je profite d'être en haut de la page
pour remercier mes lecteurs
et dire à Philippe que son constat de délà-lu est normal, puisque l'idée de l'abécédaire animalier vient de l'éxo abécédaire ouvert par coline (dans poésie), en suite du bestiaire de mitsouko! en plus j'avais placé la lettre B et J dans la rubrique conversation Poésie du ouik... sans oublier quelques idées émises lors de commentaires d'autres textes ! (donc pendant 20 jours, tout ce que j'ai pu écrire tournait autour de ce pot !)


tous ça pour dire merci à VE, pour la location de l'atelier à poèmes gratos ! ! ! ! (il manque juste le couvert et l'argent de poche, et là , ce serait roudoudou parfait ! ! !

exemple de brouillonnes jetées au hasard
aujourd'hui, là, maintenant, je viens de relire cet abécédaire
et un bout de phrase vient de germer:

en fait
l'origine du monde est un mouvement
et dieu
dieu c'est un aimant


alors ce ptit bout de pseudo réflexion
je mets mon mouchoir dessus
j'essaie de pas me moucher dedans
et peut-être qu'un jour
je ferai une sauce avec!

amitié, et encore merci de votre lecture attentionnée

Frédéric
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Message  Infinitive Mer 19 Oct 2011 - 6:36

Ah bravo !!!
J'aime en particulier:

Tant de finesse, Princesse !

glisse dans l'onde
d'extrême lenteur

votre corps de haute couture, décharnée d'ossature
exagéré comme mode précieuse, silencieuse
d'ombre s'amenuise

un héron vous aimait, entre les roseaux et les joncs


tout aussitôt suivi de :

Je jure que ce n'est pas moi !
Vous pouvez tout me faire
me tordre le cou, me casser les doigts
me faire cuire en œuf
me traiter de renard
m'étouffer d'oreiller
et même... même me tailler la plume ! ?

Je jure par tous les jards
que ces merdoies, sont de canard


Proprement jubilatoire celui-là !!

Infinitive
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Message  Béatrice44 Mer 19 Oct 2011 - 13:52

J'ai failli renoncer en raison de sa longueur mais j'ai fini par me laisser entraîner dans la danse.
C'est jubilatoire, des perles et des pépites...
Merci pour ce moment...magique !

J'aime beaucoup aussi :

"en fait
l'origine du monde est un mouvement
et dieu
dieu c'est un aimant"


Béatrice44

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Message  Polixène Mer 19 Oct 2011 - 22:21

Tu t'éclates comme un petit fou (de Bassan), ça fait plaisir!
Très sympa ton délire.
Polixène
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Message  Arielle Jeu 20 Oct 2011 - 15:33

Picoti-picota ...
A picorer comme le bon grain sans ivraie.

Arielle

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