Gavottes

[loic]

Gavottes

Vieux parfums de Novembre, monceaux de pommes acides
Entassées sous la bruine

Vieux jours qui ratiocinent, rudesses de Toussaints
Aux cieux gris incertains

En galernes de haine, ondoyant sur l’échine
Des landes de Brasparts

Ainsi s’en va l’Automne
En montagnes d’Arrée

Toutes ces brutes méchantes, renversées par l’ivresse
D’alcools sans noblesse

Au fond de chemins torves, indicibles grisailles
Cheminent de concert


Gavottes miséreuses, incendiées de colères

[Frédéric Prunier]

bonjour loic

les monceaux d'pommes acides
en sacs, qui collent d'odeur
les cirets des faiseux de cidr'
quand châ d'iau d'puis point d'heure
et que l'rfrededsie vous prend jusqu'au tronc

ça m'rappelle ma madeleine à moué


j'aime bien ce texte, merci

[Frédéric Prunier]

juste à la lecture,
quand je suis arrivé au mot alcool

j'ai eu du mal à caser le sens avec l'ensemble

[Invité]

J'aime voyager en France avec toi, Loïc !

[Damy]

je retiens surtout un climat, une ambiance plutôt froide.
Je n'ai pas très bien compris la fin: les "brutes méchantes". Je crois deviner des gens abrutis par l'alcool, mais je ne saisis pas "méchantes" ni les "Gavottes miséreuses, incendiées de colères".
On danse aussi la gavotte par chez vous ?
J'aurai enrichi mon vocabulaire de ratiociner et galerne. Chez nous c'est l'autan, en emporte le vent.

[loic]

Projetons nous alors :
Bretagne centrale, vers ces contrées aux sombres villages : Rostrenen, Gouarec, Plougernevel, du côté du barrage de Guerlédan, début du siècle, en ces temps ou les hommes s’en reviennent de guerre, rendu fous de violences
Ils errent entre villages, pour récolter l’ardoise aux murailles de carrières ou suinte la misère. La gavotte ce serait le dimanche où l’on cherche une fille, des bals maigrelets à l’arrière d’un café.
Ici le soleil est rare et peu disert, ce n’est jamais vraiment l’hiver mais plutôt une interminable saison chargée d’eau et de grisailles, une contrée où les nuages chargés d’atlantique viennent en d’infinis troupeaux dormir pour l’éternité… Le pays de l’ankou…

Merci à vous chers lecteurs

[mitsouko]

ce type me fend le coeur
merci

[Invité]

Ton commentaire est aussi beau, aussi humain que ton poème. C'est émouvant.

[Janis]

Beau, et bretagne.

[Annie]

Jolie promenade, je trouve juste que le rythme est cassé par le début de phrase
Toutes ces brutes méchantes, renversées par l’ivresse

[Arielle]

Ah ces "bals maigrelets à l’arrière d’un café" dans lesquels on entend si bien le son aigre de la bombarde et du biniou ! Quel dommage de ne pas les avoir inclus dans ton poème, Loïc...

Je me l'accommode à ma façon, si tu le permets.
Il me semble ainsi plus intemporel, moins marqué par l'époque à laquelle tu fais allusion dans ton commentaire mais qui n'est pas évidente à capter par le lecteur non prévenu.

Vieux parfums de Novembre, monceaux de pommes acides
Entassées sous la bruine

Vieux jours qui ratiocinent, rudesses de Toussaints
Aux cieux gris incertains

En galernes de haine, ondoyant sur l’échine
Des landes de Brasparts

Ainsi s’en va l’Automne
En montagnes d’Arrée

Au fond de chemins torves, indicibles grisailles
Cheminent de concert
Vers des bals maigrelets à l’arrière d’un café

Gavottes miséreuses renversées par l’ivresse
D’alcools sans noblesse

[Maryse]

Poème et commentaire émouvants de Loïc...
J'adore les mots qu'il prend... sans hasard.. tellement résonnants?

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