Pauvres vers
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Philippe
Calvin
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Pauvres vers
Marche dans les champs et ouvre le ciel
Reconnais dans le ciel les œillets tes frères
Reconnais dans mon chant l’univers l’univers
Boutonne les aiguilles des pins à ton cou
Un collier de refus un collier de douleur
Reconnais dans l'ornière l'empreinte des genoux
Je voudrais écarter la forêt sur les pierres
Te dire qu’ici tout n’est que vaste clairière
Que tu sors de ma peau comme une biche blessée…
Tu avales mon ombre comme on fait d’une eau fraiche
Malgré mes cernes je suis à moi-même étranger.
Au bout de mes doigts brûle la paille déjà sèche
Il y brûle ton absence immense Où me jeter
*
J'ai entendu le silence je crois qu'il a ton nom
Je crois que tout danse au rythme des signes
Laissés par ta traine pauvres enfants d'abandon
Nés dans la douleur ils se voudront tous cygnes
Le soleil parfois brûle l'ordinaire par contraste
La nuit fraiche sometimes y apaise les paupières
Des visages aléatoirement se présentent au ballaste
De mon regard aléatoirement comme peut faire la misère
Il n’ont pas la forme de toi ils n'ont pas ton souffle
Remuent pour de faux pas tes yeux ton corps donc
Rien de vivant consistance du mentir ici tout semble
Une ombre une ombre
Que reste-il de la nuit où les couleurs s’allongent ?
Jusqu’au cercle fermé où il n'y a que le sombre.
Les nuances sont parties et la vie comme du verre
Se brise toujours d'être parmi les songes la dernière.
Reconnais dans le ciel les œillets tes frères
Reconnais dans mon chant l’univers l’univers
Boutonne les aiguilles des pins à ton cou
Un collier de refus un collier de douleur
Reconnais dans l'ornière l'empreinte des genoux
Je voudrais écarter la forêt sur les pierres
Te dire qu’ici tout n’est que vaste clairière
Que tu sors de ma peau comme une biche blessée…
Tu avales mon ombre comme on fait d’une eau fraiche
Malgré mes cernes je suis à moi-même étranger.
Au bout de mes doigts brûle la paille déjà sèche
Il y brûle ton absence immense Où me jeter
*
J'ai entendu le silence je crois qu'il a ton nom
Je crois que tout danse au rythme des signes
Laissés par ta traine pauvres enfants d'abandon
Nés dans la douleur ils se voudront tous cygnes
Le soleil parfois brûle l'ordinaire par contraste
La nuit fraiche sometimes y apaise les paupières
Des visages aléatoirement se présentent au ballaste
De mon regard aléatoirement comme peut faire la misère
Il n’ont pas la forme de toi ils n'ont pas ton souffle
Remuent pour de faux pas tes yeux ton corps donc
Rien de vivant consistance du mentir ici tout semble
Une ombre une ombre
Que reste-il de la nuit où les couleurs s’allongent ?
Jusqu’au cercle fermé où il n'y a que le sombre.
Les nuances sont parties et la vie comme du verre
Se brise toujours d'être parmi les songes la dernière.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Pauvres vers
Quand tu es l’absente quand tu chantes le feu
Le vent l’aurore et que tout a tes yeux
Quand tu déposes partout le mal qui enchante
Ma vie jadis perdue retrouvée course dansante
Les peupliers se plient en petites barques
Où s'endormir fragile où bien faire un somme
Du début à la fin de l'archer la flèche à l'arc
Le geste est circulaire l'infini mène à Rome
Pauvres rimes stupides pauvres vers pauvres
Traits d'esprits langage toujours vide vide vide
Déposez y la nuit la douleur le sens impavide
D'être plein de lui-même et longues tiges mauves
Je vous mâche
Durant vingt ans
A monnayer
Pour une poignée
De rails pleurants
Les songes des trains
Layés d'acier
Où vont passant
Entre mes reins
Les suicidés
J'aimerais chanter seulement une chanson de conscience
N'écoutez pas les paroles ce que celui-là dit Bien bien plutôt
La mer qui se meut dessous les rôles les masques l'offense
Le sens concédé comme une politesse oubliée aussitôt
Ecoutez le CHANT qui roulera toujours
Sur mes belles autoroutes ouvertes
Au cercle des pupilles - puis voici le jour
Qui pousse la nuit jusqu'au fond de sa perte
Ainsi va vient peu m'importe hé somnambule
Passe facteur fertilise la nature de tes gestes
Recueille l'intention dépose-là comme une veste
Au siège des accusés où le malheur circule
Moi je n'aime que cela que cela : Nature
Bruit du corps qui crie ouvert soudain
C'est à dire que moi et le reste sont : Un
Et sont : Autres de ce que dehors est plus pur
D'être entre moi et moi-même l'inlassable informateur
Et sans doute que chanter l'amour est faire cette justice
A ce que je ne peux comprendre dont je n'ai que l'humeur
Qui est au savoir le manque donc la possibilité de délice
Le vent l’aurore et que tout a tes yeux
Quand tu déposes partout le mal qui enchante
Ma vie jadis perdue retrouvée course dansante
Les peupliers se plient en petites barques
Où s'endormir fragile où bien faire un somme
Du début à la fin de l'archer la flèche à l'arc
Le geste est circulaire l'infini mène à Rome
Pauvres rimes stupides pauvres vers pauvres
Traits d'esprits langage toujours vide vide vide
Déposez y la nuit la douleur le sens impavide
D'être plein de lui-même et longues tiges mauves
Je vous mâche
Durant vingt ans
A monnayer
Pour une poignée
De rails pleurants
Les songes des trains
Layés d'acier
Où vont passant
Entre mes reins
Les suicidés
J'aimerais chanter seulement une chanson de conscience
N'écoutez pas les paroles ce que celui-là dit Bien bien plutôt
La mer qui se meut dessous les rôles les masques l'offense
Le sens concédé comme une politesse oubliée aussitôt
Ecoutez le CHANT qui roulera toujours
Sur mes belles autoroutes ouvertes
Au cercle des pupilles - puis voici le jour
Qui pousse la nuit jusqu'au fond de sa perte
Ainsi va vient peu m'importe hé somnambule
Passe facteur fertilise la nature de tes gestes
Recueille l'intention dépose-là comme une veste
Au siège des accusés où le malheur circule
Moi je n'aime que cela que cela : Nature
Bruit du corps qui crie ouvert soudain
C'est à dire que moi et le reste sont : Un
Et sont : Autres de ce que dehors est plus pur
D'être entre moi et moi-même l'inlassable informateur
Et sans doute que chanter l'amour est faire cette justice
A ce que je ne peux comprendre dont je n'ai que l'humeur
Qui est au savoir le manque donc la possibilité de délice
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Pauvres vers
Et pour finir j'ai fini par trouver cela où l'on murmure que Dieu loge où le feu brûle sous les paupières aqueuses
où les fougères se plient en bagues au bout des doigts où les arbres s'allongent pour faire un lit confortable
où tout dessine des possibilités aimables et suit la courbe délicate de l'amoureuse
(et de l'amoureux aussi (quel bavardage détestable))
JE VOUS EN PRIE
NOUS SOMMES DANS UN THEATRE
S'IL FAUT AIMER LA LITURGIE
IL NOUS FAUDRA MOUTONS
SUIVRE LE PLUS BEAU DES PÂTRES
VOICI le maitre que je me suis choisi : langage
pouvez pouvez vous bavasseur en dire autant ? oui ?
mais pour moi le réel ce n'est que racines sans âge
où je plonge mes doigts pour produire ce cri :
jet'aimejet'aimejet'aimejet'aime
J'AFFINE MON jeu d'acteur
s'il vous plait amour ne me
dites pas ainsi : menteur
je pourrais crever sous vos yeux
les flammes dansent elles n'écoutent que cela
les corps qui bruissent comme fait une eau fraiche
à l'oreille de celui qui assoiffé s'y perdra
comme dans une guerre et le vainqueur y prêche
TUEZ TUEZ S'IL LE FAUT
n'ayez pas peur des armes
craignez plutôt tôt les larmes
ces doux écriteaux
"ICI : TRISTESSE"
je déteste ce qui se montre
rougissez sous votre peau
comme prairies qui s'enflamment ;
EN SILENCE
comme le temps sous la montre
fait l'amour comme lit à l'eau
à la manière de robe à femme ;
QUELLE PRESTANCE
On dirait du La Fontaine.
oui vous avez raison il manque une morale
laquelle donc ? donc, laquelle ?
celle qui vous dira : ici bien ! ici mal !
fruit tranché finalement deux beaux quartiers
JE VOUDRAIS ENTRER DANS TOUTES LES PUCELLES
je parle des idées bien sûr ; ce qui ne fut pas touché
par les mains sales d'autrui (ses petites banalités)
ses pauvres aventures ; comme il en recèle !
MAIS LE VOYAGE EST IMMOBILE
seul le paysage tourne
il faut vider son âme
pour déverser cette bille
que le nouveau ajourne.
J'AIMERAIS TOUTES LES FLAMMES
si elles brûlent un rameau
si les étoiles sont tombeaux
aux larmes de Madame
aux pleurs de Boileau.
où les fougères se plient en bagues au bout des doigts où les arbres s'allongent pour faire un lit confortable
où tout dessine des possibilités aimables et suit la courbe délicate de l'amoureuse
(et de l'amoureux aussi (quel bavardage détestable))
JE VOUS EN PRIE
NOUS SOMMES DANS UN THEATRE
S'IL FAUT AIMER LA LITURGIE
IL NOUS FAUDRA MOUTONS
SUIVRE LE PLUS BEAU DES PÂTRES
VOICI le maitre que je me suis choisi : langage
pouvez pouvez vous bavasseur en dire autant ? oui ?
mais pour moi le réel ce n'est que racines sans âge
où je plonge mes doigts pour produire ce cri :
jet'aimejet'aimejet'aimejet'aime
J'AFFINE MON jeu d'acteur
s'il vous plait amour ne me
dites pas ainsi : menteur
je pourrais crever sous vos yeux
les flammes dansent elles n'écoutent que cela
les corps qui bruissent comme fait une eau fraiche
à l'oreille de celui qui assoiffé s'y perdra
comme dans une guerre et le vainqueur y prêche
TUEZ TUEZ S'IL LE FAUT
n'ayez pas peur des armes
craignez plutôt tôt les larmes
ces doux écriteaux
"ICI : TRISTESSE"
je déteste ce qui se montre
rougissez sous votre peau
comme prairies qui s'enflamment ;
EN SILENCE
comme le temps sous la montre
fait l'amour comme lit à l'eau
à la manière de robe à femme ;
QUELLE PRESTANCE
On dirait du La Fontaine.
oui vous avez raison il manque une morale
laquelle donc ? donc, laquelle ?
celle qui vous dira : ici bien ! ici mal !
fruit tranché finalement deux beaux quartiers
JE VOUDRAIS ENTRER DANS TOUTES LES PUCELLES
je parle des idées bien sûr ; ce qui ne fut pas touché
par les mains sales d'autrui (ses petites banalités)
ses pauvres aventures ; comme il en recèle !
MAIS LE VOYAGE EST IMMOBILE
seul le paysage tourne
il faut vider son âme
pour déverser cette bille
que le nouveau ajourne.
J'AIMERAIS TOUTES LES FLAMMES
si elles brûlent un rameau
si les étoiles sont tombeaux
aux larmes de Madame
aux pleurs de Boileau.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Pauvres vers
Bonjour
Que vous déguisiez votre prose ou pas, votre écriture est à mon avis toujours aussi poétique, elle est riche et belle, elle foisonne d'images et m'entraine toujours plus loin.
Amicalement
Philippe
Que vous déguisiez votre prose ou pas, votre écriture est à mon avis toujours aussi poétique, elle est riche et belle, elle foisonne d'images et m'entraine toujours plus loin.
Amicalement
Philippe
Philippe- Nombre de messages : 153
Age : 69
Date d'inscription : 17/09/2011
Re: Pauvres vers
Je précise que l'envoi initial se limitait à ce qui dans le premier message précède l'*, mais j'ai... débordé
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Pauvres vers
Ce texte mérite assurément plus que 53 lectures en 6 jours, soit moins de 10 par révolution. La métrique est certes parfois incertaine (cf. comptages infra) mais curieusement cela ne se sent guère, sans doute parce que l'écriture pousse à une lecture moderne où tantôt les E sont muets tantôt ils sont prononcés.
Comme à l'ordinaire (avec Louis!) le texte foisonne de trouvailles et surabonde de poésie comme un trop plein, comme une corne abondante. Et comme à l'ordinaire l'âme-nimale en rajoute: le premier texte se suffit à lui-même et ne gagne rien au second (et vicé versa). D'ailleurs je ne commenterai que le premier, laissant l'autre aux autres.
Il y a des rappels ancestraux, un peu homériques au fond, dans ce "Reconnais dans mon chant l’univers" et d'ailleurs dans toute cette première strophe qui est une adresse plus qu'une série de commandements.
Le Je/Tu moderne, cher à Louis! (pour qui il me semble que sans un Tu pour le Je il n'y a pas de poésie ou du moins pas de source à la poésie) apparaît à la seconde strophe dans un contraste assez insensible avec la première, qui était une adresse au Tu. L'ambiance bosco-pastorale se renforce et c'est de dévoilement et de fragilité dont il est question, de rêve insensé.
Le final, de vieux bois (cerne) et de paille, se consume en apothéose avec une chute d'enfer:
Il y brûle ton absence immense Où me jeter
Quelques bémols sans lesquels il n'y aura pas de compliment:
-"l'empreinte des genoux" est assez heurté avec ce PRIN / TE / DE /
l'empreinte à genoux aurait eu des avantages (12 pieds et non 13 et puis une délicieuse ambigüité sur une attitude de prière ou de pénitence
- le Avales de "Que tu avales mon ombre comme on fait d'une eau fraîche" ne me plaît qu'à moitié, il enclos une rapidité, une brusquerie qui ne cadre pas avec la tendresse de la strophe. Il faudrait chercher quelque chose de plus doux (Tu te régales de mon ombre comme d'une eau fraîche", "Tu bois à mon ombre comme on fait d'une eau fraîche"? etc).
Aura-t-on remarqué (oui, d'emblée le commentateur qui me précède) que Louis! si riche en prose demeure sous poésie et nous reste acquis : si pauvre en vers (entendre si rare), si riche en poésie. C'est là sa seule langue, qu'on lui envie. Si nous sommes petits auprès de grands, vraiment voici un géant.
................Marvejols
Marche dans les champs et ouvre le ciel...................... 10
Reconnais dans le ciel les œillets tes frères...................11
Reconnais dans mon chant l’univers l’univers................12
Boutonne les aiguilles des pins à ton cou......................12
Un collier de refus un collier de douleur........................12
Reconnais dans l'ornière l'empreinte des genoux...........13
Je voudrais écarter la forêt sur les pierres....................12
Te dire qu’ici tout n’est que vaste clairière....................12
Que tu sors de ma peau comme une biche blessée… .....13
Tu avales mon ombre comme on fait d’une eau fraiche...13
Malgré mes cernes je suis à moi-même étranger. .........13
Au bout de mes doigts brûle la paille déjà sèche...........12
Il y brûle ton absence immense Où me jeter.................13
Comme à l'ordinaire (avec Louis!) le texte foisonne de trouvailles et surabonde de poésie comme un trop plein, comme une corne abondante. Et comme à l'ordinaire l'âme-nimale en rajoute: le premier texte se suffit à lui-même et ne gagne rien au second (et vicé versa). D'ailleurs je ne commenterai que le premier, laissant l'autre aux autres.
Il y a des rappels ancestraux, un peu homériques au fond, dans ce "Reconnais dans mon chant l’univers" et d'ailleurs dans toute cette première strophe qui est une adresse plus qu'une série de commandements.
Le Je/Tu moderne, cher à Louis! (pour qui il me semble que sans un Tu pour le Je il n'y a pas de poésie ou du moins pas de source à la poésie) apparaît à la seconde strophe dans un contraste assez insensible avec la première, qui était une adresse au Tu. L'ambiance bosco-pastorale se renforce et c'est de dévoilement et de fragilité dont il est question, de rêve insensé.
Le final, de vieux bois (cerne) et de paille, se consume en apothéose avec une chute d'enfer:
Il y brûle ton absence immense Où me jeter
Quelques bémols sans lesquels il n'y aura pas de compliment:
-"l'empreinte des genoux" est assez heurté avec ce PRIN / TE / DE /
l'empreinte à genoux aurait eu des avantages (12 pieds et non 13 et puis une délicieuse ambigüité sur une attitude de prière ou de pénitence
- le Avales de "Que tu avales mon ombre comme on fait d'une eau fraîche" ne me plaît qu'à moitié, il enclos une rapidité, une brusquerie qui ne cadre pas avec la tendresse de la strophe. Il faudrait chercher quelque chose de plus doux (Tu te régales de mon ombre comme d'une eau fraîche", "Tu bois à mon ombre comme on fait d'une eau fraîche"? etc).
Aura-t-on remarqué (oui, d'emblée le commentateur qui me précède) que Louis! si riche en prose demeure sous poésie et nous reste acquis : si pauvre en vers (entendre si rare), si riche en poésie. C'est là sa seule langue, qu'on lui envie. Si nous sommes petits auprès de grands, vraiment voici un géant.
................Marvejols
Marche dans les champs et ouvre le ciel...................... 10
Reconnais dans le ciel les œillets tes frères...................11
Reconnais dans mon chant l’univers l’univers................12
Boutonne les aiguilles des pins à ton cou......................12
Un collier de refus un collier de douleur........................12
Reconnais dans l'ornière l'empreinte des genoux...........13
Je voudrais écarter la forêt sur les pierres....................12
Te dire qu’ici tout n’est que vaste clairière....................12
Que tu sors de ma peau comme une biche blessée… .....13
Tu avales mon ombre comme on fait d’une eau fraiche...13
Malgré mes cernes je suis à moi-même étranger. .........13
Au bout de mes doigts brûle la paille déjà sèche...........12
Il y brûle ton absence immense Où me jeter.................13
Re: Pauvres vers
la mer est semblable à nos escaliers de chutes
toujours défaisant ce qu'a noué un soir
ta bouche bleuie comme à passer dans la flûte
l'air des musiques où chantera le trop-tard
une montre arrive et dit : "je suis fatiguée"
ma poche arrive et dit : "je voudrais dormir"
mon corps arrive et dit : "je voudrais me promener autrement"
je la pose au mur
je la laisse derrière moi
je ne sais pas où le mettre
j'arrive ici sans bagage au monde
**
je voudrais replacer le sens à mes paroles comme on fait à un front une mèche
que la bise a décoiffée.
moi je crois aux lignes de la main,
parce qu'elles sont marquées à la manière
dont l'âme on se referme sur les objets,
comme un pêcheur remonte son sac
de tout ce qui vit dans la mer.
il faut le nécessaire d'un ami
comme la terre l'est à la plante
qui se lave la bouche durant la nuit
pour que rien en lui ne mente
sur ce qui nous mène et nous enchante
et accouche en nous d'un ennemi.
toujours défaisant ce qu'a noué un soir
ta bouche bleuie comme à passer dans la flûte
l'air des musiques où chantera le trop-tard
une montre arrive et dit : "je suis fatiguée"
ma poche arrive et dit : "je voudrais dormir"
mon corps arrive et dit : "je voudrais me promener autrement"
je la pose au mur
je la laisse derrière moi
je ne sais pas où le mettre
j'arrive ici sans bagage au monde
**
je voudrais replacer le sens à mes paroles comme on fait à un front une mèche
que la bise a décoiffée.
moi je crois aux lignes de la main,
parce qu'elles sont marquées à la manière
dont l'âme on se referme sur les objets,
comme un pêcheur remonte son sac
de tout ce qui vit dans la mer.
il faut le nécessaire d'un ami
comme la terre l'est à la plante
qui se lave la bouche durant la nuit
pour que rien en lui ne mente
sur ce qui nous mène et nous enchante
et accouche en nous d'un ennemi.
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Pauvres vers
Louis! a écrit:
je voudrais replacer le sens à mes paroles comme on fait à un front une mèche
que la bise a décoiffée.
je crois que c'est ça. cela expliquerait pourquoi ces mots ne suscitent en moi qu'un profond ennui.
hi wen- Nombre de messages : 899
Age : 27
Date d'inscription : 07/01/2011
Re: Pauvres vers
moi je crois aux lignes de la main,
parce qu'elles sont marquées à la manière
dont l'âmeonse referme sur les objets,
Une image très juste, très belle mais qui se noie dans une formulation lourdingue et fautive qui mériterait d'être retravaillée, allégée, voire tout simplement relue par l'auteur (on).
Très caractéristique de ce que je lis généralement dans tes textes, Louis ! Quelques fugurances auxquelles un toilettage, un dégraissage sévères seraient indispensables pour les voir émerger de leur gangue. Je n'ai souvent pas envie de me lancer à la recherche de ces éventuelles pépites que je sais, d'avance, ensevelies dans un bavardage inutile.
Au boulot l'artiste ! Dans tout artiste il y a un artisant, il serait temps qu'il se réveille !
Re: Pauvres vers
ami tout est fait de songes
surtout à nos longs doigts
quand notre main s’allonge
sur ce qui nous fait défaut
ce que nous n’avons pas
et s’échappe aussitôt
j’aimerais sentir mes ongles
sur une chair plus réelle
et plus tendre que celles
qu’on me permet d’étreindre
qui va bientôt s’éteindre
qu’on déploie dans le noir
comme le triste étendard
de pays inexistants
je ne suis citoyen ni
d’ailleurs et ni d’ici
les rêves n’ont pas de patrie
ce qu’ils fixent s’efface
pour faire plus de place
aux larmes sous paupières
au malheur dans la glace
beaux enfants imaginaires
à mon cœur êtes trop chers
que nous reste-t-il sinon
la haine et la colère
et puis la pendaison
d’un cœur les pieds devants
on le traite pire qu’un homme
qui fut voleur antan
ses péchés sont la somme
d’un talion balançant
le rêve par le sang
le chemin par une Rome
a ses pas l’attendant
mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure
je te porte dans moi comme un songe effacé
par les vagues de la marée
qui ont faim de sable
qui tuent le dessin
et les desseins aimables
de ce qu’on dit destin
j’avancerais à rebours
comme mémoire dans regret
comme gestes dans jamais
pour faire un beau retour
comme guerre dans la paix
cela s’appelle prendre
les choses bien en main
comme une corde étreint
le cou du suicidé
encore dans sa chambre
on voit les songes passer
s’il vous plait j’aime la vie
comme on aime une amante
qu’on retrouve chaque nuit
dans les draps et qu’on chante
pour elle son malheur
des perles de douleur
enfilées au bout des doigts
mais la belle n’écoute pas
et déjà son sommeil
vient tracer frontière
entre son corps et moi
elle ne m’écoutait guère
et c’est toujours pareil
ce que la vie ne montre
pas dans ses rideaux
pas dans ses plis contre
une falaise où bientôt
l’on pourra se jeter
ne vaut pas d’être pensé
ni ces quelques mots
il y aura toujours des signes
entre mes yeux et le cercle
des possibles où un cygne
vient fermer le couvercle
de ce que j’aime et qui m’abîme
ah jetez-vous dans l’abîme
délicieux de votre perte
vous le promenez en vous
comme baiser à votre joue
comme ombre à vos pieds
comme porte à son battant
il n’y aura pas solitude tant
qu’il y a le rêve en nous
sur ma peau vous trouverez
les poèmes que je n’ai pas tracé
ceux-là sont les plus beaux
ceux-là sont ceux que j’aime
sur la tombe les chrysanthèmes
ont la couleur du regret
que fidèlement mes cernes
m'ont chaque matin donné
surtout à nos longs doigts
quand notre main s’allonge
sur ce qui nous fait défaut
ce que nous n’avons pas
et s’échappe aussitôt
j’aimerais sentir mes ongles
sur une chair plus réelle
et plus tendre que celles
qu’on me permet d’étreindre
qui va bientôt s’éteindre
qu’on déploie dans le noir
comme le triste étendard
de pays inexistants
je ne suis citoyen ni
d’ailleurs et ni d’ici
les rêves n’ont pas de patrie
ce qu’ils fixent s’efface
pour faire plus de place
aux larmes sous paupières
au malheur dans la glace
beaux enfants imaginaires
à mon cœur êtes trop chers
que nous reste-t-il sinon
la haine et la colère
et puis la pendaison
d’un cœur les pieds devants
on le traite pire qu’un homme
qui fut voleur antan
ses péchés sont la somme
d’un talion balançant
le rêve par le sang
le chemin par une Rome
a ses pas l’attendant
mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure
je te porte dans moi comme un songe effacé
par les vagues de la marée
qui ont faim de sable
qui tuent le dessin
et les desseins aimables
de ce qu’on dit destin
j’avancerais à rebours
comme mémoire dans regret
comme gestes dans jamais
pour faire un beau retour
comme guerre dans la paix
cela s’appelle prendre
les choses bien en main
comme une corde étreint
le cou du suicidé
encore dans sa chambre
on voit les songes passer
s’il vous plait j’aime la vie
comme on aime une amante
qu’on retrouve chaque nuit
dans les draps et qu’on chante
pour elle son malheur
des perles de douleur
enfilées au bout des doigts
mais la belle n’écoute pas
et déjà son sommeil
vient tracer frontière
entre son corps et moi
elle ne m’écoutait guère
et c’est toujours pareil
ce que la vie ne montre
pas dans ses rideaux
pas dans ses plis contre
une falaise où bientôt
l’on pourra se jeter
ne vaut pas d’être pensé
ni ces quelques mots
il y aura toujours des signes
entre mes yeux et le cercle
des possibles où un cygne
vient fermer le couvercle
de ce que j’aime et qui m’abîme
ah jetez-vous dans l’abîme
délicieux de votre perte
vous le promenez en vous
comme baiser à votre joue
comme ombre à vos pieds
comme porte à son battant
il n’y aura pas solitude tant
qu’il y a le rêve en nous
sur ma peau vous trouverez
les poèmes que je n’ai pas tracé
ceux-là sont les plus beaux
ceux-là sont ceux que j’aime
sur la tombe les chrysanthèmes
ont la couleur du regret
que fidèlement mes cernes
m'ont chaque matin donné
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Pauvres vers
Louis! me manque. Les matins ne sont plus tout à fait les mêmes depuis que ses textes incomparables ont quitté la nuit.
Re: Pauvres vers
Marvejols, vous n'êtes pas sans savoir que Calvin avait souhaité son changement de pseudo pour des raisons personnelles : http://www.vosecrits.com/t6789p800-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-vos-ecrits-c-est-ici#296889
Votre insistance à continuer à l'appeler sous son ancien pseudo ne témoigne pas du plus grand respect envers celui pour lequel vous clamez votre ferveur.
Tout comme vous ne pouvez pas avoir oublié que Calvin a été banni pour diverses raisons, notamment pour insultes répétées à l'encontre de plusieurs membres du site.
Votre insistance à continuer à l'appeler sous son ancien pseudo ne témoigne pas du plus grand respect envers celui pour lequel vous clamez votre ferveur.
Tout comme vous ne pouvez pas avoir oublié que Calvin a été banni pour diverses raisons, notamment pour insultes répétées à l'encontre de plusieurs membres du site.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Pauvres vers
Excusez-moi, mais je naviguais en mer si calme le matin dans le catalogue où l'on passe aisément de calvin à l'autre (comme par ex. ici http://www.vosecrits.com/t10443-la-nuit-la-nuit-la-nuit). Je ne savais pas que ce membre avait aussi été banni ni qu'il était interdit de reproposer à la lecture les bannis (que rien n'identifie). Je le regrette, c'est à mon avis un des meilleurs auteurs de VosEcrits.
< Vous saviez qu'il avait été banni puisque vous avez suivi ce genre de... "péripéties" innommables...
http://www.vosecrits.com/t10927-ouvert-la-nuit#306592
http://www.vosecrits.com/t10973-couverture-bleue#307890
Le présent texte aurait dû être verrouillé, c'est un oubli.
La Modération >
.
< Vous saviez qu'il avait été banni puisque vous avez suivi ce genre de... "péripéties" innommables...
http://www.vosecrits.com/t10927-ouvert-la-nuit#306592
http://www.vosecrits.com/t10973-couverture-bleue#307890
Le présent texte aurait dû être verrouillé, c'est un oubli.
La Modération >
.
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