Existence blanche

[Tristan]

Je n'existe qu'à travers les livres que je n'écrirai pas.
La vie d'autant plus présente qu'elle ne se réalise pas dans le bourgeon la pluie sur la vitre : mesurez les vides entre chaque parole.
Et le ciel que l'on poursuit dans les cages d'escalier et nos coeurs souterrains.
Il n'y aura plus de fenêtres.
Le bureau s'obscurcit avec le jardin la mare brisée à grands traits : je guette dans tes yeux un semblant de regard. Tout s'obscurcira à nouveau, et la destruction progressive de cet intérieur débute au matin.
Je me tais, les mots échappés soudain recouverts par tant de bruits : ville moteurs discussion inspire-expire.
Il n'y a pas de remède
Je traîne la perspective d'un silence cachant le murmure d'un poème inachevé. Le temps est ce qui ne grandit pas.
Absence absence l'effritement de la chair est la seule preuve de l'instant qui part vers l'égout.
Et la main qui au fond de la pièce relâche l'étreinte : je n'ai pas je n'ai pas écrit.
L'existence blanche poursuit son impasse.

[Mure]

Je ne suis pas sûre d'avoir tout saisi... sauf peut-être le spleen qui dégage à plein nez !
Existence Blanche,
Paroles Noires,
Écriture de Faïence
D'où viendra l'Espoir !

Fragiles mots, sentiments, assurances, distances.
Tant que l'on parle de la vie, la mort n'a pas son mot à dire.

Merci bien Tristan, sans le "an" ce soir.

[Invité]

L'angoisse du poète.
Tout une réflexion sur le rôle pérenne de l'écrit :
Absence absence l'effritement de la chair est la seule preuve de l'instant qui part vers l'égout.
Et la main qui au fond de la pièce relâche l'étreinte : je n'ai pas je n'ai pas écrit.

[Sahkti]

J'aime tout, sans modération, si je le prends tel un ensemble.
Parce que si je décortique, je bute par exemple sur Je traîne la perspective d'un silence cachant le murmure d'un poème inachevé que je trouve quelque peu chargé et tarabiscoté, mais dans cette litanie mi-révoltée mi-résignée, la phrase a sa place et le questionnement intérieur peut être approfondi.
Une écriture qui explore d'autres voies dirait-on et ça te va bien.

[Chako Noir]

Je n'existe qu'à travers les livres que je n'écrirai pas.

Fainéant, je veux les lire, moi! =)

Un beau spleen, nouvelle dérive.

[Ole Touroque]

Je n'aime pas. La photo de l'écrivain pensif et torturé. A tout bien réfléchir, c'est plus l'ambiance qui me rebute. Les mots sont trouvés avec soin, mais l'essence qui transpire ici est trop connue.

[Ba]

" Spleen " auquel on peut souhaiter qu'advienne " l'Idéal "

[Invité]

D'accord avec Ole Touroque.

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