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Lettre aux poètes

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Message  Art. Ri Dim 31 Oct 2010 - 16:37

Lettre aux poètes.

__________________

Il faudrait, disais-je, me perdre et me retrouver dans l’inconnu. Dans l’inconnu aux fleurs blanches, aux lueurs candides et aux étoffes glacières. C’est lui notre père, lui en qui l’âme se reconnait, lui en qui nous nous accablons de rêves irréalisables. Il est aussi blanc que le reste de nos visions : l’Infini. Juste ciel, ses déserts forment les huit de nos cœurs - et le fait que ces cycles infinis feignent d’être fin est un détail qui trouble bien assez mon étude. Les eaux vibrent! les chants pleurent dans le mouvement des pins! Comment se retrouver? Les rythmes crochent mes pieds comme une noire pianote l’univers…
Tout est folie, le « Je » n’est rien d’autre qu’un leurre. Il n’est ni autre ni Je, il n’est rien d’autre qu’Infini. Je suis Poète, donc Je suis perdu. Jamais l’on ne se trouve lorsque notre propre essence nous est inconnue et devient une fonction de la cadence elle-même. Quelle farce et quel mensonge! Le langage aimerait rivaliser avec la musique et la peinture. Il les imite mais sa forme reste en elle-même insensible. Elle n’est rien d’autre que du beurre - PARDON - du leurre!
Alors je m’observe donc intérieurement, que dire de l’humanité qui y repose. Des pierres précieuses se mêlent à la ferraille malheureuse et automate de mes mœurs. J’y respire de tristes politesses, l’hypocrisie demeure et le sourire mondain que j’affiche avec arrogance abime ma sincérité. Je surprend des plaisirs fugaces dans un océan lointain ; ils raillent le malheur de l’autre mais s’étouffent brusquement et deviennent compassion d‘eux-mêmes. Des flux et des déluges se font la manche et recouvrent mon troisième bras, celui de l‘imaginaire. Est-ce la « muse »? Non. La muse est une garce que j’ai chassé autrefois. Mon troisième bras possède le vice de m’être nécessaire. Il est froid et se constate lui-même comme étant blanc - blanc infini mais presque noir. Il utilise son majeur pour insulter la rumeur de son inexistence lorsque celle-ci le nargue de son mât. Et gratte le dos de la raison, de l’horizon pour l’endormir et y injecter sa vision d’Orphée. Afin de s’infuser en onirisme décadent et de s’envoler six syllabes sous vers.






I.
Mon dernier bras

.


Alors les fleurs
Deviennent sons
Et les frissons
S’exilent - pleurs.
Je pleure blanc
Perle infini
Du trou du cul
De mes pupilles.
Je me fais cage sans bourreau
Sans clown aux deux joues consumées
Au pieu terrible
Et maladif
Imaginaire en fil de soie
Egaré sous
Les plafonds blêmes
Voici mon troisième bras!



II.
Du leurre!

.

Je n’ai bu
que la cigüe
dans l’encre des astres
Le goût froid
des dieux qui croient
aux bibles du Diable
Quelle garce
deviendrait farce
si ce n’est la muse
Quand Mozart
pinceau hagard
plume la virgule
Je n’ai vu
que l’écho nu
de ma léthargie
Beau fantôme
je prénomme
autrement le verbe
Que je peigne
un blanc qui saigne
de cette inconnue
Et je trouve
imberbe louve
un monstre perdu.




III.
PARDON, c’est Infini.

.

Avez-vous déjà vu

Un toupoutou
Sans dos
Au rire bleu
Sans eau?

C’est le ciel sans horizon,
Les habits brûlés.
Et ton nez?
Quoi mon nez?
Ici, sommes innés.

C’est le beurre qui nous colle
C’est l’hypocrisie
Qui flotte avec votre nuage
De la po
De la poli
Politesse intime!
On y bouffe la ferraille
La peur plein les poches
Et l’on baise la tristesse
Du Nord jusqu’au Sud!

Ainsi, je cherche donc
Un sens à nos visions.
Mais vous,
Mouv’ment des pins
(vous… que je voussoie)
Que nos raisons déplorent,
Vous ne me trouvez pas

Non plus.

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Message  Invité Dim 31 Oct 2010 - 16:50

....



(sans voix. Cloué sur place)
Désolé du commentaire. Je reviendrai

Chapeau

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Message  Invité Lun 1 Nov 2010 - 22:42

Bon. J'avais dit que je reviendrai pour un commentaire. Je pensais que ce texte allait recevoir des commentaires, je ne comprends pas très bien, parce que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne laisse pas indifférent.

Aujourd'hui, j'étais invité chez des amis collègues profs de Français et après manger, je leur ai montré ce texte pour savoir si mon avis était personnel ou partagé. Ils sont d'accord`avec moi, il s'agit d'un texte très très fort. Très original et moderne et à la fois, héritier de la tradition poétique française. Du raffinement extrême pour desservir un argument ultra-provocateur. Les textes s'emboîtent parfaitement entre-eux, tout comme le style, alors qu'il y a à la fois des néologismes et des amphigouris. On a l'impression que ça part dans tous les sens et pas du tout, ça foisonne. si vraiment tu as 16 ans, chapeau bas.

Enfin, c'est mon avis.

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Message  wald Ven 5 Nov 2010 - 18:36

Je commente au moins pour confirmer que le texte ne m'a pas laissé indifférent, j'ai aimé mais n'étant pas un habitué de la poésie je ne pousserai pas plus loin le commentaire. Par contre un point sur lequel je me pose des questions c'est ta ta position par rapport à Rimbaud. Parce que les références explicites "je est un autre..." ne me posent pas de problèmes, les semi-explicites non plus (La muse est une garce que j’ai chassé autrefois=saison en enfer, Je pleure blanc...) ça passe également, mais j'ai l'impression que ça va beaucoup plus loin chez toi, que tu as tellement lu Rimbaud que ça t'est resté coincé dans les oreilles.
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Message  Invité Ven 5 Nov 2010 - 18:56

Je ne sais pas trop quoi dire. Si tu as 16 ans…
Le texte est fort : fort bien fait.
Si je dois faire une critique, c'est que je trouve ça "trop" bien fait.
Mais la poésie demande un contexte, et comme ça, tout brut, je retiens le "si tu as 16 ans" de Vincent M.
L'avis des profs de français je m'en contrefiche. Mon avis, c'est que c'est trop bien fait. Si tu as 16 ans et que tu confirmes ça, tu vas me perturber. Pour l'instant je me demande : "Est-ce qu'il a 16 ans ?
On est pas sérieux quand on a 17 ans, n'est-ce pas ?
Alors à 16 ans !

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Message  Art. Ri Sam 6 Nov 2010 - 18:16

Ah! tant d'interrogations sur mon âge, tant de doutes sur ma bonne foi aussi... si me rend plus vieux que je ne le suis, je le prend pour un compliment mais je crains pour ma santé mentale et morale à venir. Cependant, merci pour ce compliment...

Wald,
"Je est un autre" la référence est bien explicite, certes. Mais elle a (à mon sens) bien sa place ici. Si je taquine ce célèbre aphorisme de Rimbaud, c'est justement pour attirer l'attention sur la nuance que je veux y apporter "l'infini". Je est Infini. C'est de cela que vient les tortures et les inspirations du poète. Celui-ci traine le fardeau infini de son âme par le fait même qu'il essaye perpétuellement de la peindre. C'est du moins ce que je ressens lorsque j'essaye de comprendre la poésie, lorsque j'essaye de me comprendre.

Du reste, il ne fallait pas y voir d'autres allusions rimbaldiennes : "La muse est une garce que j'ai chassé autrefois", n'est présent dans ce texte que pour montrer mes résistances vaines à ce symbole qu'est l'inspiration. Sa "disparition" précède l'émergence du "troisième bras" qui lui est, en quelque sorte, analogue."En quelque sorte analogue" mais pas totalement puisque la muse c'est cette inspiration maîtrisée, libertine, volage, qui ne vient charmer le poète que lorsque celui-ci fait appelle à elle, que lorsque celui-ci le souhaite (comme ces femmes qui posaient pour les peintres par exemple). Le troisième bras est un organe "immatériel" qui fait parti de lui et qui le rend prisonnier de ses propres images, il n'a aucune maîtrise de celui-ci, c'est une passion, une obsession, quelque chose d'aliénant, d'étouffant parfois même.

Le "je pleure blanc" est indissociable du "perle infini" qui le succède.
J'ai mis en place dans la "prose" sa justification :
"Il est aussi blanc que le reste de nos visions : l'Infini".
C'est que la couleur blanche m'évoque d'une façon assez "clichée" l'Infini, et l'Infini quant à lui m'évoque le poète qui nage dans l'inconnu de son âme à chaque fois qu'il est victime de son imagination. Le blanc c'est aussi la potentialité, c'est la couleur d'un tableau sur lequel on s'apprête à peindre, couleur où les possibilités sont infinies, comme celles de l'âme et de l'imagination.
Les larmes du poètes sont ainsi blanches-infinies. Le symbole n'a rien à voir avec celui de Rimbaud, d'ailleurs je n'y pensais pas à l'écriture de ceci.

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Message  Invité Sam 6 Nov 2010 - 20:54

moi le troisième bras, désolé mon coco, mais j'ai surtout pensé à la b....
(ben oui, c'est de la prose prosaïque ma réflexion)

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Message  Art. Ri Sam 6 Nov 2010 - 20:55

Évidemment... c'était compris. ^^


< Répondre "avec parcimonie" aux commentaires svp, c'est écrit sur notre page d'accueil, ce qui évite de maintenir ou faire remonter vous-même votre texte en haut de page au détriment de ceux des autres auteurs. Merci.
La Modération >

.
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Message  Invité Dim 7 Nov 2010 - 11:31

Art. Ri a écrit:Ah! tant d'interrogations sur mon âge, tant de doutes sur ma bonne foi aussi... si me rend plus vieux que je ne le suis, je le prend pour un compliment mais je crains pour ma santé mentale et morale à venir. Cependant, merci pour ce compliment...
Ta bonne foi ! La bonne foi d'un pseudonyme !
La supercherie est une tradition littéraire.
Ne parlons pas de bonne foi, c'est indécent.
Dont acte, tu as 16 ans.
Ta santé mentale et morale à venir, compte sur tes amours pour s'en occuper.
Si ce n'est pas le cas, si ça ne te change pas, ou si ça ne vient pas, alors il sera temps de s'inquiéter.
Si c'est déjà terminé, alors là c'est grave ! (rire).
C'est intéressant ce sérieux que tu as dans ta démarche d'écrire.
J'adore que tu sois capable d'expliquer en détail chaque élément de ton texte. Ça veut dire deux choses pour moi : que tu ne poses rien au hasard sur le papier, mais aussi, et c'est encore plus important, que tu as conscience que le lecteur n'est pas obligatoirement à même de le comprendre et que son questionnement est légitime à tes yeux (puisque que tu es prêt à t'expliquer).
Pour ça je te dis bravo, car il y a peu de gens qui le font, pour ne pas dire personne.
Tu dois-être un peu chiant dans la vraie vie, mais aussi un coco qu'on a envie de suivre pour voir ce qu'il va faire.
Je ne te cache pas que les mecs comme toi qui écrivent trop bien, qui sont trop précoces, j'ai un peu envie de les voir se casser la gueule ; comme on a envie de voir se casser la gueule à un funambule (Genet, il en a "poussé" un pour de vrai).
Je suis jaloux quoi !
On aimerai échanger plus avec toi, mais tu vas te faire taper sur les doigts.
Comme les messages privés sont bloqués, tu peux entrer en contact avec moi (et avec d'autres) par le biais de mon blog.
Mais tu vas te rendre compte que VE, si c'est un très bon forum pour la qualité de ses lecteurs, enfin de la plupart, c'est frustrant côté échanges et rencontres. T'es peut-être un peu trop "intello qui se la tape" pour la bande d'ici. Mais moi ça ne me dérange pas : je suis du genre à discuter jusqu'au bout de la nuit.
Le sujet que voudrai bien fouiller avec toi, c'est la précocité.
Comment c'est fichu dans la tête d'un gamin précoce qui possède un formidable outil d'expression comme toi : tu dois bien être capable de m'expliquer ça ?

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Message  Jano Dim 7 Nov 2010 - 12:39

Le fait est que pour 16 ans c'est rudement bien mené. Alors, usurpateur ou nouveau Rimbaud ? That is the question ...
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Message  Invité Dim 7 Nov 2010 - 14:05

Alors là, je rejoins Narbah à 100% dans tout ce qu'il dit !

Et j'aimerais beaucoup que tu restes sur ce site. Tu as beaucoup à gagner avec les commentaires des personnes ici, et je crois que ça peut être réciproque. (intuition personnelle)

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Message  Polixène Dim 7 Nov 2010 - 22:30

Ah, quel texte ! J'applaudis des deux pieds (facile, je sais) en attendant de retrouver ma tête pour écrire un commentaire "à la hauteur". Quoique...je ferai peut-être mieux d'attendre que tu écrives un commentaire sur un des miens .
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Message  Hellian Lun 8 Nov 2010 - 0:04

Je tiens ici à m'exprimer même si je donne l'impression de me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'aimerais demander gentiment à la modération de se modérer en laissant se déployer un débat sans le censurer lorsqu' il revêt la qualité de celui-ci. Là, franchement on se fout un peu de voir remonter le texte; Même, on s'en réjouit.

Il n'y a dans cet échange rien que de fort intelligent, voire passionnant.

Vraiment, il va falloir choisir entre un site à connotation scolaire et un site adulte où un échange de qualité peut germer et s'épanouir sans remontrance.

Pardon d'être un peu dur, mais il en va, là aussi, de "l'avenir de vos écrits " au regard de son aptitude à accueillir des gens de talent qui pourraient légitimement se lasser de devoir tarir leur parole.
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Message  Invité Lun 8 Nov 2010 - 0:32

Rétablir le fil réponses aux commentaires, parce que c'est vrai que c'est frustrant !
Je suis moi aussi subjuguée, donc pas de commentaire intelligent à faire, désolée !

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Message  Invité Lun 8 Nov 2010 - 7:48

Hellian a écrit:Je tiens ici à m'exprimer même si je donne l'impression de me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'aimerais demander gentiment à la modération de se modérer en laissant se déployer un débat sans le censurer lorsqu' il revêt la qualité de celui-ci. Là, franchement on se fout un peu de voir remonter le texte; Même, on s'en réjouit.

Il n'y a dans cet échange rien que de fort intelligent, voire passionnant.

Vraiment, il va falloir choisir entre un site à connotation scolaire et un site adulte où un échange de qualité peut germer et s'épanouir sans remontrance.

Pardon d'être un peu dur, mais il en va, là aussi, de "l'avenir de vos écrits " au regard de son aptitude à accueillir des gens de talent qui pourraient légitimement se lasser de devoir tarir leur parole.
A mon tour de m'exprimer, de m'insurger : la teneur de ce message m'échappe, la virulence des mots choisis plus encore. Il n'est bien évidemment pas question d'empêcher les échanges de ce genre. La Modération intervient lorsque les textes sont indûment remontés par les auteurs eux-mêmes. En ce qui concerne la réouverture du fil Réponses, il n'est, une fois encore, pas à l'ordre du jour. Par ailleurs, il a déjà été souligné que l'on peut transporter en toute quiétude la discussion dans le fil Billevesées, qui sert précisément à cela.

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Message  Invité Lun 8 Nov 2010 - 8:11

Easter(Island) a écrit:La Modération intervient lorsque les textes sont indûment remontés par les auteurs eux-mêmes. (…) Par ailleurs, il a déjà été souligné que l'on peut transporter en toute quiétude la discussion dans le fil Billevesées, qui sert précisément à cela.
Pas d'accord Easter : c'est de la désinformation !
Je te fais une réponse sur le fil “babil trucs et machins”, pour ne pas polluer le fil de ce jeune homme plus longtemps.

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Message  Hellian Lun 8 Nov 2010 - 8:27

Non, non, non, nous sommes bien en présence d'une difficulté à la solution de laquelle la réponse proposée n'est pas adaptée. Une discussion doit pouvoir garder sa cohérence. Elle la perd dans le contexte d'un fil " forum ". Je ne crois pas être virulent en soutenant qu'un échange de qualité doit être préservé des remontrances du genre " on se tait, là-bas, dans le fond...". Mais je suis bien conscient de l'inconvénient signalé. Aussi, je me demande s'il ne serait pas judicieux d'ouvrir un quatrième chapitre du style "textes discutés" où l'auteur comme la modération pourrait au bout d'un certain nombre d'échange dupliquer le texte discuté.
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Message  Invité Lun 8 Nov 2010 - 10:47

Hellian a écrit:Non, non, non, nous sommes bien en présence d'une difficulté à la solution de laquelle la réponse proposée n'est pas adaptée. Une discussion doit pouvoir garder sa cohérence. Elle la perd dans le contexte d'un fil " forum ". Je ne crois pas être virulent en soutenant qu'un échange de qualité doit être préservé des remontrances du genre " on se tait, là-bas, dans le fond...". Mais je suis bien conscient de l'inconvénient signalé. Aussi, je me demande s'il ne serait pas judicieux d'ouvrir un quatrième chapitre du style "textes discutés" où l'auteur comme la modération pourrait au bout d'un certain nombre d'échange dupliquer le texte discuté.
continue ici, ce sera plus correct je crois (clic).

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Message  Rêvelin Lun 8 Nov 2010 - 11:01

Bon, ça n'a pas grand chose à voir avec la qualité de ton texte, et tu me sembles plus sérieux que bien des gens, mais j'ai un peu de mal avec les jeunes qui s'inspirent un peu trop de Rimbaud
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Message  Reginelle Lun 8 Nov 2010 - 13:48

Pourquoi donner une couleur à l'infini ? (oui, j'ai lu plus haut la réponse, mais...) Comme le blanc d'une toile ? Qui est simplement un apprêt, un quelque chose de calculé, avec une destination, un usage bien précis.

Mais je chipote un tantinet, là. (enfin, pas temps que cela, car c'est la seule chose qui m'a vraiment vraiment vraiment dérangée dans la lecture... pour une adepte d'un infini aux couleurs de l'instant, aux teintes de l'humeur de l'instant, aux nuances simplement de l'instant du temps qui passe...)

Hors ceci, pas de commentaire plus constructif à offrir, désolée. Mais j'ai beaucoup aimé l'ensemble. Des échos très forts sur un cheminement, un questionnement personnels. Un intérêt de lecture équitablement partagé entre prose et vers.

à vous lire encore !

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Message  Reginelle Lun 8 Nov 2010 - 13:49

pas "tant" que cela... oups ! (pardon)
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Message  Invité Lun 8 Nov 2010 - 18:47

Je n'ai lu que la première partie, rédigée en prose. J'ai survolé les vers qui la suivent, mais désolé, ils m'ont ennuyé.

Contrairement aux autres, je n'ai pas aimé ce texte. Pas mal de choses me dérangent, notamment certaines expressions bigarrées, qui effectivement me rappellent trop Rimbaud et par là même une poésie devenue stéréotypée. Par ailleurs, je trouve la première partie en prose bien sage, bien classique, reprenant, à la fois dans le propos et dans la forme — cette dernière mériterait une attention renouvelée, je la trouve parfois saccadée —, des éléments traditionnels, sans grande originalité. Nous sommes à la dixième année du vingt-et-unième siècle, le vingtième a été particulièrement mouvementé et par corollaire foisonnant d'un point de vue poétique, les préoccupations ont changé ou se sont additionnées aux anciennes... en conséquence, je trouve ton texte un peu ennuyeux, voire bien-pensant. Je trouve qu'il manque de force, alors je me demande si cette réflexion est vraiment la tienne, ou plutôt la résultante assez scolaire de quelques poncifs notionnels. Attention, je ne dis pas qu'il faut obligatoirement être en cohésion avec l'air du temps, seulement éviter de remâcher certaines choses vues, et pourquoi pas construire une poésie et une poétique en prenant compte des acquis contemporains — attention de nouveau, je ne parle pas de vérité absolue, disons seulement que selon les époques, la vérité, à l'instar de la conscience morale, change, non pas essentiellement, mais dans sa déclinaison, comme la lumière solaire se dirigerait tantôt vers l'endroit d'une surface lactescente pour laisser dans l'ombre l'infini restant, tantôt vers un autre point, abandonnant ainsi dans le noir ce qui précédemment apparaissait à l'œil.
J'adore Rimbaud, évidemment, et je l'aime d'autant plus au regard d'une bonne frange de la littérature française actuelle, du même coup j'adhère à sa formule "Je est un autre" et à l'idéal qui va avec, mais peut-être serait-ce intéressant d'enrichir cette pensée en l'éclairant des mentalités modernes et ainsi en formant des convictions conceptuelles et purement stylistiques qui seraient nouvelles, surprenantes et propres à ce que tu es, toi — Apollinaire disait : "Il ne faut pas transporter partout avec soi le cadavre de son père" — ? Même sans prendre compte de tout ça, je trouve le traitement du sujet assez mince, assez facile : Je est infini, cela mériterait des pages et des pages de poésie, de métaphysique, philosophiquement c'est déjà une source intarissable, Nietzsche aurait pu en parler des jours entiers, et Descartes de le contester avec virulence, permets-moi l'anachronisme. Enfin, ces deux-là ne sont pas à proprement dit des poètes, mais le sujet requière intrinsèquement des sources ontologiques, et c'est en ça que ton entreprise est difficile, d'autant que son intitulé me paraît assez prétentieux : écrire une lettre aux poètes, c'est-à-dire à tous les poètes, est un présupposé gigantesque, il faut mêler en une sorte de connivence magique à la fois signifiant et signifié, ton texte prend ainsi une dimension métadiscursive, métapoétique, il faut parler du langage, parler de la poésie, et simultanément savoir les manier tous deux. Enfin, tout ça pour dire que le moi éclaté demanderait de mon point de vue un développement plus profond et plus ample : que dire de la figure étrangère, qui est aussi la figure du diable, et de son devenir quand elle se meut dans mon âme et mon corps qui semblent non seulement contenir les autres mais aussi l'univers, que dire du mal métaphysique qui existe depuis que l'Homme est conscient, que dire du rapport aux autres quand mon désir est semblable au désir d'un inconnu que je ne peux que deviner, alors comment s'assurer de notre ressemblance si l'acte d'amour prouve que je suis seul (car dans l'abstraction je ne retrouve personne, ou plutôt je retrouve tout le monde, c'est-à-dire seulement moi avec mon incompréhension qui comme un gouffre s'étend pour m'engloutir), comment traduire l'angoisse toute moderne qui est d'être charrié par le monde sans ne connaître personne et sans que personne ne me connaisse, avalé par l'espace et le nombre béants (déjà le courant de l'absurde et les nihilistes amorçaient cette conception tragique de l'existence, cette dernière qui n'aurait ni structure, ni sens ; Camus disait : "L'absurde naît de la confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde"), comment évoquer la multiplicité de l'être si je ne puis concevoir la distance entre la langue de l'autre et ma compréhension ?, etc.
Une autre remarque : je comprends bien que tu nous livres là une conception particulière de la poésie, mais le titre, encore une fois, me paraît spécieux, car sa formule laisse penser que le texte devra couvrir toutes les possibilités avant de choisir la sienne ; alors, oui, tu parles du soi et de tout ce qu'il peut contenir de sensationnel, mais la littérature ne se construit pas seulement sur des auteurs, sur des poètes, qui ont su faire pleurer, faire rire, en transcrivant avec majesté la beauté lyrique, mais aussi de nombreux autres qui se sont justement attachés à mettre au rebut leur personnalité afin de s'absorber dans les problèmes du monde — tu n'évoques en rien cette deuxième forme de poésie, qui peut se trouver sous la forme de poésie engagée, voire politique, je pense présentement à Aragon, ou être simplement et sans ambiguïté de fiction, je pense à Flaubert ou à Kafka qui ont su reproduire les choses en refusant leur propre autisme.

Voilà mes remarques formelles :
Il faudrait, disais-je (c'est juste un effet de style ou tu disais vraiment quelque chose ?), me perdre et me retrouver dans l’inconnu. Dans l’inconnu aux fleurs blanches, aux lueurs candides (voilà ce que j'appelle une hypertrophie caricaturale : les fleurs blanches, c'est clichéteux, pour moi, et l'inconnu n'a pour moi rien de candide, contrairement à la pensée traditionnelle, mais c'est subjectif) et aux étoffes glacières. C’est lui notre père, lui en qui l’âme se reconnait (reconnaît), lui en qui nous nous accablons de rêves irréalisables (facile). Il est aussi blanc que le reste de nos visions : l’Infini. Juste ciel (on ne dit plus ça de nos jours), ses déserts forment les huit de nos cœurs - (—) et le fait que ces cycles infinis feignent d’être fin (fins ?) est un détail qui trouble bien assez mon étude (formule à deux relatives que je trouve lourde). Les eaux vibrent (espace)! les chants pleurent dans le mouvement des pins (espace)! Comment se retrouver (espace)? Les rythmes crochent mes pieds comme une noire pianote l’univers… (finalement, tout le paragraphe me semble mauvais, ridiculement rimbaldien, avec les fleurs, le blanc, les coeurs, les eaux, les chants qui pleurent...)
Tout est folie (ça mériterait un développement par exemple, je pense), le « Je » n’est rien d’autre qu’un leurre. Il n’est ni autre ni Je, il n’est rien d’autre qu’Infini (désolé, mais je ne trouve pas de contradiction). Je suis Poète, donc Je suis perdu. Jamais l’on ne se trouve lorsque notre propre essence nous est inconnue et devient une fonction de la cadence elle-même. Quelle farce et quel mensonge (espace)! Le langage aimerait rivaliser avec la musique et la peinture. Il les imite mais sa forme reste en elle-même insensible. Elle n’est rien d’autre que du beurre - (—) PARDON (encore une allusion à Rimbaud, je suppose ?) - (—) du leurre!
Alors je m’observe donc intérieurement, que dire de l’humanité qui y repose. Des pierres précieuses se mêlent à la ferraille malheureuse et automate de mes mœurs (ce dernier mot me gêne, à la fois dans le fond et la forme ; dommage, ferraille me plaisait bien). J’y respire de tristes politesses, l’hypocrisie demeure et le sourire mondain que j’affiche avec arrogance abime (abîme) ma sincérité. Je surprend (surprends) des plaisirs fugaces dans un océan lointain (cliché) ; ils raillent le malheur de l’autre mais s’étouffent brusquement et deviennent compassion d‘eux-mêmes. Des flux et des déluges se font la manche et recouvrent mon troisième bras, celui de l‘ (')imaginaire. Est-ce la « muse » (espace)? Non. La muse est une garce que j’ai chassé (chassée) autrefois. Mon troisième bras possède le vice de m’être nécessaire (oui, à développer). Il est froid et se constate lui-même comme étant blanc - (—) blanc infini mais presque noir. Il utilise son majeur pour insulter la rumeur de son inexistence lorsque celle-ci le nargue de son mât (ça j'aime bien !). Et gratte le dos de la raison, de l’horizon pour l’endormir et y injecter sa vision d’Orphée (cliché, je trouve). Afin de s’infuser en onirisme décadent (facile) et de s’envoler six syllabes sous vers.

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Message  Sahkti Mer 1 Déc 2010 - 16:16

Je me fiche royalement de l'âge des participants. On peut écrire des merdes à 50 ans et des trucs superbes à 14 ans, l'inverse aussi, donc c'est bien un truc auquel je ne prête jamais attention et en survolant - une fois n'est pas coutume - les commentaires, je trouve ce débat presque déplacé car il implique un soupçon qui n'a pas raison d'être.
A quarante balais, je serais bien incapable d'écrire un truc pareil, même si ce texte présente plusieurs défauts. Donc franchement inutile de pérorer sur l'âge à mes yeux. Point barre.

Pour ce qui est du texte lui-même, il y a sans doute trop d'appuis référencés, une poésie qui s'identifie commeé tant très proche de mais ce n'est pas tant cette inspiration qui me dérange que le moule dans lequel ce texte est enfermé. On devine un potentiel, une manière d'être, un goût des mots choisis et du rythme bien senti. Dommage dès lors qu'en présence de tels atouts, tout ceci reste cantonné dans quelque chose de certes agréable à lire mais si conventionnel à l'oreille.
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