Wonderful Life
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High_Voltage
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Plotine
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Wonderful Life
Alors voilà, un texte avec des images et même une qui bouge.
Un mot d'explication, quand même, j'ai écrit ce texte pour un copain de forum qui nous disait trois fois par semaine qu'il allait se suicider. Les personnages sont en fait des habitués du forum à qui j'ai donné un rôle.
Quand Sophie se décida à décrocher, c'était Lionel à l'autre bout du fil. " Eric parle de nouveau de se suicider, tu devrais venir, lui-dit-il". Sophie raccrocha. "Encore, se dit-elle, il exagère, ça le prend toujours un vendredi soir, je me demande pourquoi !" Elle sortait de la douche et venait de terminer d'ébourrifer sa chevelure au sèche-cheveux. Elle s'habilla en vitesse et prit les clefs de sa voiture. La vieille 2CV démarra aussitôt.
A peine était-elle arrivée au studio d'Eric que Franck les rejoignait. Ils se connaissaient tous quatre depuis le lycée et étaient inséparables.
Eric était au 36ème dessous, une fois de plus. Il n'avait plus envie de rien, les gens étaient cons, la vie sans attrait, tout l'ennuyait et son boulot plus que tout le reste. Il se traînait lamentablement du matin au soir et du soir au matin vu qu'il ne dormait plus ou très peu.
Il en dit tant que les autres, accourus en principe pour lui remonter le moral, commencèrent à se sentir moroses. Une heure après, ils avaient tous le cafard.
Eric avait raison finalement, ça rimait à quoi cette vie de merde ?
Lionel avoua qu'il allait de déception amoureuse en déception amoureuse ; la jeune femme érudite qu'il cherchait semblait ne pas exister ou, quand il la trouvait, après quelques jours de passion, elle s'avérait finalement n'être pas si érudite qu'il ne l'aurait cru.
Franck était torturé à l'idée de savoir si, oui ou non, il était homosexuel ou bisexuel ou pas du tout.
Sophie, quant à elle, se rendait compte qu'elle n'avait absolument aucune idée de ce qui pourrait redonner goût à la vie à ses amis.
Et puis, alors qu'elle était silencieuse depuis un moment, elle dit : "Et si on faisait les fous... si on partait jusqu'à Saint Jean-le-Thomas et puis après, à pied, à marée basse jusqu'au Mont Saint-Michel ?"
Les autres la regardèrent un peu étonnés. Elle leur sembla bizarre tout à coup, toute excitée, comme touchée par on ne savait quelle grâce.
Dans ses yeux gris, on voyait la mer.
"Et puis... on serait fatigués et on aurait faim et on mangerait une bonne omelette chez la Mère Poulard et ce serait le bonheur... ".
Le mot "bonheur" sonnait bizarrement dans l'ambiance mais Sophie n'en avait cure, elle continua : " Et moi j'en profiterais pour photographier des mouettes". Il faut dire que Sophie s'était découvert récemment une passion pour la photographie.
Les autres ne disaient rien. Une espèce de curiosité se lisait dans leur regard, ce qui était déjà encourageant, sauf Lionel, qui n'avait pas l'air convaincu.
"Je connais une fille là-bas, une universitaire qui fait visiter la baie, l'été, pour son plaisir", ajouta-t-elle. "Ah bon, dit Lionel, tu ne m'en as jamais parlé." Sophie, inspirée, continua :
"Et même qu'arrivés à Saint-Jean-le-Thomas, Lionel déciderait de prendre un guide parce que 7 kms dans la baie sans connaître le chemin c'est risqué, et que ce serait une guide, une universitaire qui nous apprendrait plein de trucs sur les oiseaux, les coquillages, la marée, la faune, la flore, bref une femme savante comme il les aime et qu'ils tomberaient fous amoureux l'un de l'autre et qu'ils s'arrêteraient, impatients, sur le rocher de Tombelaine pour faire l'amour pendant que Franck et Eric feraient la sieste, épuisés et que moi je courrais après les mouettes ?"
Lionel, à son tour, commença à s'intéresser à l'histoire.
"Oui mais bon... quand Lionel et la guide réapparaîtraient nous serions bien obligés de nous rendre compte d'un changement dans le comportement de la demoiselle ! Elle sourirait béatement, aurait l'air d'être montée sur ressorts et chantonnerait "Un jour mon prince viendra...". Elle aurait l'air d'avoir fumé un pétard. Même que je serais drôlement étonnée que Lionel fasse cet effet là. Bref, devinez ce qui arriverait ! Elle se tromperait de chemin cette idiote ! On s'en apercevrait aux cris d'Eric ! Il ne pourrait plus sortir ses pieds de l'espèce de boue qui aurait subitement remplacé le sable ! Lionel pousserait alors un coup de gueule et la guide reviendrait sur terre. Elle nous dirait de tous nous allonger et on attraperait Eric en le tirant comme des fous et on le sortirait. Du coup, l'émotion nous submergerait et on chialerait et on s'embrasserait. Ce serait beau... ces empoignades fraternelles, salées et sablées dans le vent et avec le Mont Saint-Michel en toile de fond. Dans un film on aurait un Oscar avec ça !"
Eric se sentit tout ému à l'idée d'avoir échappé aux sables mouvants. Il s'imaginait très bien la scène ... tous s'étreignant en pleurant et il ressentit comme un déclic : c'était vrai qu'il avait de chouettes amis quand même.
"Bon alors c'est pas tout ça mais ça aurait jeté un froid cette histoire et on n'aurait vraiment pas besoin de ça parce qu'on serait gelés justement ! Vous savez ce que c'est, il fait beau sur la plage, on a chaud, mais dès qu'on s'éloigne un peu en mer, ça caille. Bref on grelotterait et en plus l'inquiétude commencerait à nous gagner. Le soir tomberait et on se demanderait si l'autre nunuche de guide serait capable de nous emmener jusqu'au Mont qui paraitraît si proche mais quand même ... Je surveillerais l'heure à cause de la marée qui monte ici à la vitesse d'un cheval au galop ! Avouez que ça serait con de sauver Eric et d'être finalement tous noyés.
"Enfin nous arriverions ! Saint-Michel, archange adoré : Merci" !
"Nous resterions un moment assis sur la digue pour reprendre nos esprits. La guide (la guide... la digue, c'est marrant, non ?) nous dirait "au-revoir" et elle aurait des trémolos dans la voix mais nous on s'en foutrait ! Même Lionel aurait l'air de s'en foutre aussi ! Ah les hommes... quels salauds quand même ! Finalement on réussirait à se hisser jusqu'à l'entrée et la ruelle pavée qui pénétre le Mont. A cette heure-là les boutiques pour touristes seraient fermées, le soir tombant, ce serait sympa. Il n'y aurait que nous. "
Nous serions complètement affamés comme les pélerins qui arrivent au Mont après avoir bravé, le froid, le vent, les sables mouvants et la menace de la marée. Mais, nous, ça serait pire encore avec les émotions ! L'idée nous viendrait d'aller s'attabler chez la Mère Poulard autour d'une montagne d'omelettes, lesquelles ont fait sa réputation mondiale. Il est vrai que ce n'est pas difficile de contenter des pélerins qui ont l'estomac dans les talons.... n'importe quoi leur semblerait délicieux.
Heureusement, avant d'entrer on regarderait la carte et on aurait l'idée de compter nos sous ... et on n'en aurait pas ! Enfin, pas assez. Il n'y aurait pas cinquante solutions, il ne nous resterait plus qu'à tester la légendaire hospitalité des occupants du Mont : les moines"
"A notre grande surprise ce serait une moniale qui viendrait nous ouvrir ! Nous lui expliquerions quel sort funeste nous aurait contraints à sonner à la porte du couvent et, après une courte hésitation, elle nous ferait entrer. Nous la suivrions silencieusement jusqu'à une grande salle ou des moines seraient attablés. On nous placerait dans un petit coin et on nous apporterait à manger. Le problème serait que le repas des moines, le soir, est assez frugal et je crois bien celui du midi aussi. Bref, il n'y aurait que du pain et de la soupe. Lionel ronchonnerait mais la soupe serait quand même à son goût car il en reprendrait quatre fois. Eric tournerait sa cuiller et nous le surveillerions de l'oeil : est-ce qu'il mangerait ou pas ? Finalement : oui. Nous serions soulagés. Et c'est alors que mon regard serait attiré par Franck. Il serait au bout de la table et derrière lui il y aurait une fenêtre qui donnerait sur la baie où le soleil se coucherait. Les rayons lui caresseraient les cheveux les baignant d'une lumière très douce et chaude, il rayonnerait quoi. Ce serait très étrange, en plus, je ne sais pas si c'est le lieu qui provoquerait ça mais je vous jure que ça lui ferait comme une auréole ! Je crierais: "Oh ! Saint Franck !" Mais on prétendrait que c'est une hallucination due à la fatigue et on m'emmènerait me coucher !
Franck se prit à rêver, un saint... il n'y avait jamais pensé mais, au fond, peut-être était-il en effet trop pur pour cette vie triviale qu'on lui imposait ?
Le lendemain matin, je serais réveillée par un chant. J'aurais l'impression d'être morte et que des anges chanteraient pour m'accueillir au paradis.
Puis j'ouvrirais les yeux et je découvrirais une minuscule cellule baignée de lumière. Je me lèverais, je regarderais par la fenêtre et je serais submergée de bonheur... il y aurait des mouettes !
Après un petit déjeuner frugal, on se retrouverait dehors et il serait clair qu'on ne serait pas les bienvenus pour la nuit suivante. J'ai idée qu'un des mecs aurait gaffé avec la moniale. Ce ne pourrait pas être Franck, nimbé de sainteté, ni Eric, qui avait la tête ailleurs. Je parierais sur Lionel. Bref, après s'être concertés, bizarrement, on aurait tous une seule chose en tête : gravir ce foutu Mont.
On commencerait à passer de ruelles en escaliers pour arriver dans un endroit très étrange :
Nous serions seuls et il n'y aurait plus aucune trace de notre époque autour de nous. Ce serait comme si on aurait remonté le temps. "Ce long escalier, sombre, rayonnait pourtant, et semblait posséder un effet magique sur nos âmes, afin de permettre que nous nous acheminions vers son sommet, libres de contraintes physiques" continua Sophie, se souvenant d'une lecture.
"Et puis soudain, Eric appellerait : "Esméralda !" On s'inquiéterait et puis on apercevrait, tout en haut, après un détour, une svelte silhouette qui semblerait jouer avec les pierres et les ombres. Elle serait brune, la chevelure en bataille, fine et vive et c'est vrai qu'elle ressemblerait à Esméralda. Elle disparaîtrait et on entendrait Eric crier : "Attends-moi" et il s'élancerait en courant, sautant de marche en marche avec une énergie incroyable et une force inouïe. On aurait l'impression qu'ils se seraient toujours attendus ces deux là et que c'était là, exactement, l'endroit qu'Eric cherchait en vain et qu'il avait enfin retrouvée celle qu'il cherchait depuis si longtemps. On resterait comme des imbéciles à se regarder et puis on ne verrait plus Eric qui aurait disparu et Lionel crierait : "Eric où vas-tu ?"
Le récit de Sophie prenait une tournure dramatique et Eric avait la chair de poule !
Ils se regardèrent ! Comme ils s'aimaient tous les quatre ! Etait-ce pour cette raison qu'ils étaient encore célibataires à 30 ans passés ?
"Si on y allait ?" dit Eric.
Deux heures après, ils étaient partis.
Un mot d'explication, quand même, j'ai écrit ce texte pour un copain de forum qui nous disait trois fois par semaine qu'il allait se suicider. Les personnages sont en fait des habitués du forum à qui j'ai donné un rôle.
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Quand Sophie se décida à décrocher, c'était Lionel à l'autre bout du fil. " Eric parle de nouveau de se suicider, tu devrais venir, lui-dit-il". Sophie raccrocha. "Encore, se dit-elle, il exagère, ça le prend toujours un vendredi soir, je me demande pourquoi !" Elle sortait de la douche et venait de terminer d'ébourrifer sa chevelure au sèche-cheveux. Elle s'habilla en vitesse et prit les clefs de sa voiture. La vieille 2CV démarra aussitôt.
A peine était-elle arrivée au studio d'Eric que Franck les rejoignait. Ils se connaissaient tous quatre depuis le lycée et étaient inséparables.
Eric était au 36ème dessous, une fois de plus. Il n'avait plus envie de rien, les gens étaient cons, la vie sans attrait, tout l'ennuyait et son boulot plus que tout le reste. Il se traînait lamentablement du matin au soir et du soir au matin vu qu'il ne dormait plus ou très peu.
Il en dit tant que les autres, accourus en principe pour lui remonter le moral, commencèrent à se sentir moroses. Une heure après, ils avaient tous le cafard.
Eric avait raison finalement, ça rimait à quoi cette vie de merde ?
Lionel avoua qu'il allait de déception amoureuse en déception amoureuse ; la jeune femme érudite qu'il cherchait semblait ne pas exister ou, quand il la trouvait, après quelques jours de passion, elle s'avérait finalement n'être pas si érudite qu'il ne l'aurait cru.
Franck était torturé à l'idée de savoir si, oui ou non, il était homosexuel ou bisexuel ou pas du tout.
Sophie, quant à elle, se rendait compte qu'elle n'avait absolument aucune idée de ce qui pourrait redonner goût à la vie à ses amis.
Et puis, alors qu'elle était silencieuse depuis un moment, elle dit : "Et si on faisait les fous... si on partait jusqu'à Saint Jean-le-Thomas et puis après, à pied, à marée basse jusqu'au Mont Saint-Michel ?"
Les autres la regardèrent un peu étonnés. Elle leur sembla bizarre tout à coup, toute excitée, comme touchée par on ne savait quelle grâce.
Dans ses yeux gris, on voyait la mer.
"Et puis... on serait fatigués et on aurait faim et on mangerait une bonne omelette chez la Mère Poulard et ce serait le bonheur... ".
Le mot "bonheur" sonnait bizarrement dans l'ambiance mais Sophie n'en avait cure, elle continua : " Et moi j'en profiterais pour photographier des mouettes". Il faut dire que Sophie s'était découvert récemment une passion pour la photographie.
Les autres ne disaient rien. Une espèce de curiosité se lisait dans leur regard, ce qui était déjà encourageant, sauf Lionel, qui n'avait pas l'air convaincu.
"Je connais une fille là-bas, une universitaire qui fait visiter la baie, l'été, pour son plaisir", ajouta-t-elle. "Ah bon, dit Lionel, tu ne m'en as jamais parlé." Sophie, inspirée, continua :
"Et même qu'arrivés à Saint-Jean-le-Thomas, Lionel déciderait de prendre un guide parce que 7 kms dans la baie sans connaître le chemin c'est risqué, et que ce serait une guide, une universitaire qui nous apprendrait plein de trucs sur les oiseaux, les coquillages, la marée, la faune, la flore, bref une femme savante comme il les aime et qu'ils tomberaient fous amoureux l'un de l'autre et qu'ils s'arrêteraient, impatients, sur le rocher de Tombelaine pour faire l'amour pendant que Franck et Eric feraient la sieste, épuisés et que moi je courrais après les mouettes ?"
Lionel, à son tour, commença à s'intéresser à l'histoire.
"Oui mais bon... quand Lionel et la guide réapparaîtraient nous serions bien obligés de nous rendre compte d'un changement dans le comportement de la demoiselle ! Elle sourirait béatement, aurait l'air d'être montée sur ressorts et chantonnerait "Un jour mon prince viendra...". Elle aurait l'air d'avoir fumé un pétard. Même que je serais drôlement étonnée que Lionel fasse cet effet là. Bref, devinez ce qui arriverait ! Elle se tromperait de chemin cette idiote ! On s'en apercevrait aux cris d'Eric ! Il ne pourrait plus sortir ses pieds de l'espèce de boue qui aurait subitement remplacé le sable ! Lionel pousserait alors un coup de gueule et la guide reviendrait sur terre. Elle nous dirait de tous nous allonger et on attraperait Eric en le tirant comme des fous et on le sortirait. Du coup, l'émotion nous submergerait et on chialerait et on s'embrasserait. Ce serait beau... ces empoignades fraternelles, salées et sablées dans le vent et avec le Mont Saint-Michel en toile de fond. Dans un film on aurait un Oscar avec ça !"
Eric se sentit tout ému à l'idée d'avoir échappé aux sables mouvants. Il s'imaginait très bien la scène ... tous s'étreignant en pleurant et il ressentit comme un déclic : c'était vrai qu'il avait de chouettes amis quand même.
"Bon alors c'est pas tout ça mais ça aurait jeté un froid cette histoire et on n'aurait vraiment pas besoin de ça parce qu'on serait gelés justement ! Vous savez ce que c'est, il fait beau sur la plage, on a chaud, mais dès qu'on s'éloigne un peu en mer, ça caille. Bref on grelotterait et en plus l'inquiétude commencerait à nous gagner. Le soir tomberait et on se demanderait si l'autre nunuche de guide serait capable de nous emmener jusqu'au Mont qui paraitraît si proche mais quand même ... Je surveillerais l'heure à cause de la marée qui monte ici à la vitesse d'un cheval au galop ! Avouez que ça serait con de sauver Eric et d'être finalement tous noyés.
"Enfin nous arriverions ! Saint-Michel, archange adoré : Merci" !
"Nous resterions un moment assis sur la digue pour reprendre nos esprits. La guide (la guide... la digue, c'est marrant, non ?) nous dirait "au-revoir" et elle aurait des trémolos dans la voix mais nous on s'en foutrait ! Même Lionel aurait l'air de s'en foutre aussi ! Ah les hommes... quels salauds quand même ! Finalement on réussirait à se hisser jusqu'à l'entrée et la ruelle pavée qui pénétre le Mont. A cette heure-là les boutiques pour touristes seraient fermées, le soir tombant, ce serait sympa. Il n'y aurait que nous. "
Nous serions complètement affamés comme les pélerins qui arrivent au Mont après avoir bravé, le froid, le vent, les sables mouvants et la menace de la marée. Mais, nous, ça serait pire encore avec les émotions ! L'idée nous viendrait d'aller s'attabler chez la Mère Poulard autour d'une montagne d'omelettes, lesquelles ont fait sa réputation mondiale. Il est vrai que ce n'est pas difficile de contenter des pélerins qui ont l'estomac dans les talons.... n'importe quoi leur semblerait délicieux.
Heureusement, avant d'entrer on regarderait la carte et on aurait l'idée de compter nos sous ... et on n'en aurait pas ! Enfin, pas assez. Il n'y aurait pas cinquante solutions, il ne nous resterait plus qu'à tester la légendaire hospitalité des occupants du Mont : les moines"
"A notre grande surprise ce serait une moniale qui viendrait nous ouvrir ! Nous lui expliquerions quel sort funeste nous aurait contraints à sonner à la porte du couvent et, après une courte hésitation, elle nous ferait entrer. Nous la suivrions silencieusement jusqu'à une grande salle ou des moines seraient attablés. On nous placerait dans un petit coin et on nous apporterait à manger. Le problème serait que le repas des moines, le soir, est assez frugal et je crois bien celui du midi aussi. Bref, il n'y aurait que du pain et de la soupe. Lionel ronchonnerait mais la soupe serait quand même à son goût car il en reprendrait quatre fois. Eric tournerait sa cuiller et nous le surveillerions de l'oeil : est-ce qu'il mangerait ou pas ? Finalement : oui. Nous serions soulagés. Et c'est alors que mon regard serait attiré par Franck. Il serait au bout de la table et derrière lui il y aurait une fenêtre qui donnerait sur la baie où le soleil se coucherait. Les rayons lui caresseraient les cheveux les baignant d'une lumière très douce et chaude, il rayonnerait quoi. Ce serait très étrange, en plus, je ne sais pas si c'est le lieu qui provoquerait ça mais je vous jure que ça lui ferait comme une auréole ! Je crierais: "Oh ! Saint Franck !" Mais on prétendrait que c'est une hallucination due à la fatigue et on m'emmènerait me coucher !
Franck se prit à rêver, un saint... il n'y avait jamais pensé mais, au fond, peut-être était-il en effet trop pur pour cette vie triviale qu'on lui imposait ?
Le lendemain matin, je serais réveillée par un chant. J'aurais l'impression d'être morte et que des anges chanteraient pour m'accueillir au paradis.
Puis j'ouvrirais les yeux et je découvrirais une minuscule cellule baignée de lumière. Je me lèverais, je regarderais par la fenêtre et je serais submergée de bonheur... il y aurait des mouettes !
Après un petit déjeuner frugal, on se retrouverait dehors et il serait clair qu'on ne serait pas les bienvenus pour la nuit suivante. J'ai idée qu'un des mecs aurait gaffé avec la moniale. Ce ne pourrait pas être Franck, nimbé de sainteté, ni Eric, qui avait la tête ailleurs. Je parierais sur Lionel. Bref, après s'être concertés, bizarrement, on aurait tous une seule chose en tête : gravir ce foutu Mont.
On commencerait à passer de ruelles en escaliers pour arriver dans un endroit très étrange :
Nous serions seuls et il n'y aurait plus aucune trace de notre époque autour de nous. Ce serait comme si on aurait remonté le temps. "Ce long escalier, sombre, rayonnait pourtant, et semblait posséder un effet magique sur nos âmes, afin de permettre que nous nous acheminions vers son sommet, libres de contraintes physiques" continua Sophie, se souvenant d'une lecture.
"Et puis soudain, Eric appellerait : "Esméralda !" On s'inquiéterait et puis on apercevrait, tout en haut, après un détour, une svelte silhouette qui semblerait jouer avec les pierres et les ombres. Elle serait brune, la chevelure en bataille, fine et vive et c'est vrai qu'elle ressemblerait à Esméralda. Elle disparaîtrait et on entendrait Eric crier : "Attends-moi" et il s'élancerait en courant, sautant de marche en marche avec une énergie incroyable et une force inouïe. On aurait l'impression qu'ils se seraient toujours attendus ces deux là et que c'était là, exactement, l'endroit qu'Eric cherchait en vain et qu'il avait enfin retrouvée celle qu'il cherchait depuis si longtemps. On resterait comme des imbéciles à se regarder et puis on ne verrait plus Eric qui aurait disparu et Lionel crierait : "Eric où vas-tu ?"
Le récit de Sophie prenait une tournure dramatique et Eric avait la chair de poule !
Ils se regardèrent ! Comme ils s'aimaient tous les quatre ! Etait-ce pour cette raison qu'ils étaient encore célibataires à 30 ans passés ?
"Si on y allait ?" dit Eric.
Deux heures après, ils étaient partis.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Wonderful Life
Oui mais alors si la vidéo ne marche pas, c'est nul ! Et je ne peux pas la changer !
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Wonderful Life
si, ça marche très bien !Plotine a écrit:Oui mais alors si la vidéo ne marche pas, c'est nul ! Et je ne peux pas la changer !
je lis d'abord...
Re: Wonderful Life
très très chouette ! ça aurait été dommage de ne pas nous faire partager ce texte, merci !
c'est sympa cette narration au conditionnel
juste là, je crois bien que c'est fautif : "Ce serait comme si on aurait remonté le temps." A vérifier
maintenant je regarde la vidéo
c'est sympa cette narration au conditionnel
juste là, je crois bien que c'est fautif : "Ce serait comme si on aurait remonté le temps." A vérifier
maintenant je regarde la vidéo
Re: Wonderful Life
en plus j'adore cette chanson
ça craint quand même le dépassement en virage de montagne avec double ligne continue ! :-)))
ça craint quand même le dépassement en virage de montagne avec double ligne continue ! :-)))
Re: Wonderful Life
ce n'est pas vraiment la route pour aller au Mont Saint-Michel mais c'est ce que j'ai trouvé de plus dans l'ambiance.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Wonderful Life
Pas grave la vidéo, le texte s'en passe.
Plotine, ce récit m'a beaucoup plu... et ne dis pas que c'est de l'indulgence de ma part.
On y croit complètement à cette histoire, autant que les 4 amis.
J'aime bien comme tu dépeins les personnages et j'ai adoré les traits d'humour léger dans le récit, le coup de la moniale par exemple. C'est quand même de meilleur goût que tes bonobos.
Je n'avais pas envie que le récit s'arrête, d'ailleurs c'est peut-être pour ça que j'ai trouvé la conclusion abrupte.
une réserve sur ceci :
quand Lionel et la guide réapparaîtraient nous serions bien obligés de nous rendre compte d'un changement dans le comportement de la demoiselle ! Elle sourirait béatement, aurait l'air d'être montée sur ressorts et chantonnerait "Un jour mon prince viendra...". Elle aurait l'air d'avoir fumé un pétard.
Et Lionel alors, pas affecté ? As cool as a ( deflated) cucumber ?
Plotine, ce récit m'a beaucoup plu... et ne dis pas que c'est de l'indulgence de ma part.
On y croit complètement à cette histoire, autant que les 4 amis.
J'aime bien comme tu dépeins les personnages et j'ai adoré les traits d'humour léger dans le récit, le coup de la moniale par exemple. C'est quand même de meilleur goût que tes bonobos.
Je n'avais pas envie que le récit s'arrête, d'ailleurs c'est peut-être pour ça que j'ai trouvé la conclusion abrupte.
une réserve sur ceci :
quand Lionel et la guide réapparaîtraient nous serions bien obligés de nous rendre compte d'un changement dans le comportement de la demoiselle ! Elle sourirait béatement, aurait l'air d'être montée sur ressorts et chantonnerait "Un jour mon prince viendra...". Elle aurait l'air d'avoir fumé un pétard.
Et Lionel alors, pas affecté ? As cool as a ( deflated) cucumber ?
Invité- Invité
Re: Wonderful Life
oui, j'ai lu que c'était en Grèce, mais on ne dirait pas tropPlotine a écrit:ce n'est pas vraiment la route pour aller au Mont Saint-Michel mais c'est ce que j'ai trouvé de plus dans l'ambiance.
Re: Wonderful Life
mentor a écrit:c'est sympa cette narration au conditionnel
juste là, je crois bien que c'est fautif : "Ce serait comme si on aurait remonté le temps." A vérifier
bien vu mentor ! "avait", ça le fait :-)
Invité- Invité
Re: Wonderful Life
Moi aussi ça me plait bien !
Courageuse et bien fichue la narration au conditionnel.
Et un texte aussi positif donne la pêche...
La fin est effectivement trop brutale, même positive...
Un petit épilogue peut-être...
Encore plus positif...
Au final, un excellent antidote contre la vie de merde, et les images y sont bien à leur place...
Courageuse et bien fichue la narration au conditionnel.
Et un texte aussi positif donne la pêche...
La fin est effectivement trop brutale, même positive...
Un petit épilogue peut-être...
Encore plus positif...
Au final, un excellent antidote contre la vie de merde, et les images y sont bien à leur place...
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Wonderful Life
Oui, sauf qu'on passe de paysages superbes à tunnel+tunnel+tunnel+tunnel et que wonderfull life et tunnel pour moi ça va pas ensemble...
Mais j'ai bien aimé le texte et effectivement le conditionnel, c'est culotté !
Mais j'ai bien aimé le texte et effectivement le conditionnel, c'est culotté !
Invité- Invité
Re: Wonderful Life
Il est si tard qu'il est trop tôt, on a foutu un but à l'Irlande avec la main en prolongation, j'ai un oncle à Saint-Jean-le-Thomas, j'ai déjà pris ces photos, j'ai supporté le titre en anglais malgré la haine que je voue à ce peuple d'alcooliques insulaires, j'ai même envie de retourner sur le Mont, de nuit, je préfère, d'emprunter tous les petits passages, ceux où l'on ne se croise pas, ou alors impudiquement, ceux dans lesquels on rêve de se faire assassiner, puis d'en repartir à reculons, comme d'habitude, avec l'ombre illuminée et l'archange à cent dix mètres, qu'on voit mal mais qui est là quand même. Il n'y a que la route, grecque de surcroît, que je n'ai pas reconnue ; peut-être entre Delphes et le grand pont suspendu Rio-Antirio. J'imagine que même si l'on n'est pas familier de l'endroit, on l'est de l'émotion : ça rappellera toujours quelque chose à quelqu'un. Le lecteur n'apprend rien de la vie qu'il ne sache déjà, toutefois je justifierais ce texte, non sans reconnaître cette extrême partialité qui bousille assez certainement mon jugement, comme je justifierais Lévy : un retour à l'essentiel, toujours rêvé, parfois vécu, qui trouve facilement son écho par le vague espoir que c'est possible.
High_Voltage- Nombre de messages : 150
Age : 33
Date d'inscription : 17/06/2009
Re: Wonderful Life
Ben tiens, ça change des alcooliques non insulaires de par ici ! Non mais tu crois quoi ?!!High_Voltage a écrit:j'ai supporté le titre en anglais malgré la haine que je voue à ce peuple d'alcooliques insulaires
Invité- Invité
Re: Wonderful Life
N'ayant pu déterminer si vous tâchez de filer la plaisanterie, d'avouer votre propre passion pour l'alcool ou de pourrir ce sujet, je suis au regret de n'avoir rien à vous répondre.
High_Voltage- Nombre de messages : 150
Age : 33
Date d'inscription : 17/06/2009
Re: Wonderful Life
< Merci de bien vouloir déposer des commentaires en rapport avec le texte proposé.High_Voltage a écrit:N'ayant pu déterminer si vous tâchez de filer la plaisanterie, d'avouer votre propre passion pour l'alcool ou de pourrir ce sujet, je suis au regret de n'avoir rien à vous répondre.
La Modération >
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Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Wonderful Life
Ben moi aussi je l'aime bien ce texte, même si je déconseille fortement de passer par St Jean le Thomas pour faire la traversée (tu te noies à coup sûr) c'est l'espoir de la balade qui est bien trouvée. Et bien contée.
Dire aussi à tes tourtereaux que justement tombelaine est une réserve ornithologique et que pour y faire un nid, c'est plutôt bien trouvé.
Dire aussi à tes tourtereaux que justement tombelaine est une réserve ornithologique et que pour y faire un nid, c'est plutôt bien trouvé.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Wonderful Life
Celui-ci, je l'avais lu en son temps mais pas commenté, donc voilà.
Bien vu les photos qui prennent place au coeur du récit; elles l'aèrent sans le dénaturer. J'aime aussi ta façon d'évoquer le Mont Saint-Michel, tu n'en fais pas trop.
Le rythme me paraît équilibré, maîtrisé tout au long du texte et ton histoire tient la route. On arrive assez facilement à entrer dedans, à ressentir quelque chose pour les personnages et leur destinée.
Un chouette texte Plotine, humain, réussi.
Bien vu les photos qui prennent place au coeur du récit; elles l'aèrent sans le dénaturer. J'aime aussi ta façon d'évoquer le Mont Saint-Michel, tu n'en fais pas trop.
Le rythme me paraît équilibré, maîtrisé tout au long du texte et ton histoire tient la route. On arrive assez facilement à entrer dedans, à ressentir quelque chose pour les personnages et leur destinée.
Un chouette texte Plotine, humain, réussi.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Wonderful Life
OUAHUHAHOU !
Excellent. Exactement ce que j'aurais dû lire samedi ! Mais j'ai eu des amis au téléphone, tout de même. Pas aussi grave que l'Eric, du récit. Enfin, je crois. J'espère.
L'ajout des images, la vidéo, ça donne un aspect cinématographique au tout : un peu une sorte de court-métrage. On dirait du Petit Nicolas pour adultes. C'est très rigolo, avec une espèce de fraîcheur, de tendresse. Du post-Rohmer qui ne se prendrait pas la tête, quoi. ^^
Excellent. Exactement ce que j'aurais dû lire samedi ! Mais j'ai eu des amis au téléphone, tout de même. Pas aussi grave que l'Eric, du récit. Enfin, je crois. J'espère.
L'ajout des images, la vidéo, ça donne un aspect cinématographique au tout : un peu une sorte de court-métrage. On dirait du Petit Nicolas pour adultes. C'est très rigolo, avec une espèce de fraîcheur, de tendresse. Du post-Rohmer qui ne se prendrait pas la tête, quoi. ^^
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 52
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: Wonderful Life
Salut Plotine,
j'ai bien aimé la façon dont tu racontais cette histoire sur un thème assez triste dédramatisé avec l'innocence de l'enfance et ses « et si on dirait que »...
Et
Mais j'ai vraiment très beaucoup aimé ton texte Plotine, reste sur VE surtout, ne nous prive pas de ta belle plume...
j'ai bien aimé la façon dont tu racontais cette histoire sur un thème assez triste dédramatisé avec l'innocence de l'enfance et ses « et si on dirait que »...
Deux bémols : j'ai trouvé dommage qu'après une lecture aussi agréable à mes yeux, la fin soit légèrement plombée par ce passage que je trouve assez lourd et répétitif (qu'ils qu'il qu'il... deux là c'était là... Éric cherchait qu'il cherchait...)On aurait l'impression qu'ils se seraient toujours attendus ces deux là et que c'était là, exactement, l'endroit qu'Eric cherchait en vain et qu'il avait enfin retrouvée celle qu'il cherchait depuis si longtemps
Et
Je n'ai pas trouvé cela dramatique que Éric retrouve son Esméralda puisqu'il la cherchait, alors je me serais peut-être passé du « Le récit de Sophie prenait une tournure dramatique » afin de laisser le lecteur interpréter à sa façon si cela était dramatique ou pas...Le récit de Sophie prenait une tournure dramatique et Eric avait la chair de poule !
Mais j'ai vraiment très beaucoup aimé ton texte Plotine, reste sur VE surtout, ne nous prive pas de ta belle plume...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 49
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
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