Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
SOLDESYali a écrit:Et un autre mot, n'importe lequelLyra will a écrit:mais je veux bien dire : ornithorynque
:0)
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
salamandre et gougnafier
salut aux petits nouveaux qui viennent de débarquer !;-))
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Ce n'est pas un exo érotique !Lyra will a écrit:Là j'ai à peine eu le temps de retirer mes chaussures
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Je refuse catégoriquement de piocher le mot de lyra dans mes consignes (chais même pas l'écrire) ! Sauf si elle reste, bien évidemment ! ^^
Bonsoir aux nouveaux arrivés!
Bonsoir aux nouveaux arrivés!
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
:0))Yali a écrit:Ce n'est pas un exo érotique !Lyra will a écrit:
Là j'ai à peine eu le temps de retirer mes chaussures
M... je me suis plantée de site
Attends je ferme l'autre fenêtre :0)
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
B... je viens de renverser mon mug de thé sur mon beau tapis blanc !
Pour une fois que je m'étais dit : "thé" plutôt que " calva " !
Pour une fois que je m'étais dit : "thé" plutôt que " calva " !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
N'un mot un N'animal.Yali a écrit:Ah ben c'est pas trop tôt :-)Gobu a écrit:Salut la compagnie
Je débarque. On en est où ?
Un mot
Un animal
Oui chef à vos ordres chef tout de suite chef.
Galapiat
Loutre
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Gobu, nous n'attendons que toi
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Nous n'attendionsYali a écrit:Gobu, nous n'attendons que toi
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Ca t'apprendra.coline Dé a écrit:B... je viens de renverser mon mug de thé sur mon beau tapis blanc !
Pour une fois que je m'étais dit : "thé" plutôt que " calva " !
Salut Coco.
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Gobu, ton galapiat et mon gougnafier ont sûrement de choses en commun !
Bonsoir à toi !
Bonsoir à toi !
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Feu
Le récit est en "Je" et se déroule au présent
Vous êtes en voyage, en retard pour une raison mécanique, et vous êtes coincé dans un lieu public alors que la nuit tombe.
Le retard risque de vous faire rater quelque chose d'important.
Vous glissez le mot imposé du post précédent votre réponse. Pour le premier posteur , celui du dernier post.
Vous êtes accompagné d'un animal, celui du post précédent votre réponse. Pour le premier posteur , celui du dernier post.
Plus quelques figures de style :
Synecdoque :
La synecdoque est le fait d’assigner à un mot un sens plus large ou plus restreint qu’il ne comporte habituellement. Exemple canonique : « Acheter un vison » pour « Acheter un manteau fait en peau de vison ».
Antiphrase (féminin) :
Procédé qui consiste à exprimer une idée par son contraire. L’ironie repose souvent sur l’antiphrase. Ainsi, « Tes résultats au bac sont vraiment exceptionnels ! » dans le sens de « Tes résultats au bac sont vraiment catastrophiques. » est une antiphrase.
Le récit est en "Je" et se déroule au présent
Vous êtes en voyage, en retard pour une raison mécanique, et vous êtes coincé dans un lieu public alors que la nuit tombe.
Le retard risque de vous faire rater quelque chose d'important.
Vous glissez le mot imposé du post précédent votre réponse. Pour le premier posteur , celui du dernier post.
Vous êtes accompagné d'un animal, celui du post précédent votre réponse. Pour le premier posteur , celui du dernier post.
Plus quelques figures de style :
Synecdoque :
La synecdoque est le fait d’assigner à un mot un sens plus large ou plus restreint qu’il ne comporte habituellement. Exemple canonique : « Acheter un vison » pour « Acheter un manteau fait en peau de vison ».
Antiphrase (féminin) :
Procédé qui consiste à exprimer une idée par son contraire. L’ironie repose souvent sur l’antiphrase. Ainsi, « Tes résultats au bac sont vraiment exceptionnels ! » dans le sens de « Tes résultats au bac sont vraiment catastrophiques. » est une antiphrase.
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Je vais me venger tout de suite : double dose!Gobu a écrit:Ca t'apprendra.coline Dé a écrit:B... je viens de renverser mon mug de thé sur mon beau tapis blanc !
Pour une fois que je m'étais dit : "thé" plutôt que " calva " !
Salut Coco.
Invité- Invité
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Merde ! Je me tape l'ornithorynque... (en tout bien tout honneur, évidement )
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Et j'ai l'ornithorynque !!!
Merci Lyra !J'adore les ornithorynques .............
Non Milo, c'est moi qui ai l'ornitho !
Merci Lyra !J'adore les ornithorynques .............
Non Milo, c'est moi qui ai l'ornitho !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Bon, j'ai Panthère et galapiat. Je crois.
A tout', bon courage !
A tout', bon courage !
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
"Feu" c'est le thème ?
Je gagne du temps...
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elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
En revanche, j'hésite : dois-je prendre soldes ou disjoint ?
MC ?
MC ?
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Et une loutre, une !
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
T'es déjà vengée, touilleuse de bouillons d'onze heures (et même plus tard si affinités)coline Dé a écrit:Je vais me venger tout de suite : double dose!
J'ai hérité de ta gougnamandre et de ton salafier. Euh...
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Un aigle en solde Coline je crois...
Mais je me retire sur la pointe des ongles voire ce que je peux taper...
Mais je me retire sur la pointe des ongles voire ce que je peux taper...
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
J'ai toujours pensé que t'étais un veinard, Gobu !
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
je vais poster demain matin, les filles ont faim
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
:0)Yali a écrit:je vais poster demain matin, les filles ont faim
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Ahah!coline Dé a écrit:Et j'ai l'ornithorynque !!!
Merci Lyra !J'adore les ornithorynques .............
Non Milo, c'est moi qui ai l'ornitho !
Je suis désolée pour ce sympathique cadeau empoisonné :0)
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
(Tant que je t'ai sous la main... j'aime toujours beaucoup beaucoup te lire, ici ou ailleurs)milo a écrit:Merde ! Je me tape l'ornithorynque... (en tout bien tout honneur, évidement )
La journée en soldes de Germaine Chauchard
La journée en soldes de Germaine Chauchard
Pour une déveine, c’est une déveine !
J’avais tout bien combiné, horaires des cars ( et croyez moi, faut rappeler ses souvenirs de classe pour arriver à faire correspondre les correspondances !), sandwiches sans beurre ni mayo, pour pas tacher mon beau sac chanel que m’a donné la fille de la mère Beauchout, quand elle est décédée, (la mère, pas la fille …), le rendez-vous avec l’ornithorynque, qu’est pas arrangeant, je lui avais dit que ça m’obligerait à renoncer à mon café-calva, s’y me déplaçait pas , avec l’heure que le car arrive, ben y n’a rien voulu savoir ! Et pis après que je comptais bien aller faire un peu les soldes, acheter un marcel à Milo, que son dernier y date de quand de Gaulle avait passé par chez nous, en … chais pu trop, mais quoi, ça date ! Notez qu’il est encore très prope, un peu effiloché, mais ça fait genre… Le marcel, pas le Milo ! Mais faut suive, dites !
Et donc, j’avais tout bien combiné, je m’étais lavé le pied, çui que le… qu’est-ce que je vous ai dit t’a l’heure ? L’ornithorynque ? Mais chuis toute tourneboulée, moi ! C’est pas aux oreilles que j’ai mal, c’est au pied ! Vous aviez rectifié, ben sûr : chez l’orthopetiste !
‘Fin bref, j’avais mis ma robe en madapolam, mon renard en lapin, ma volette, mes bas qui tient tout seuls et vogue dont !
Et faut que me vlà coincée dans ce foutu ascenseur ! Un gros moment que j’attends. Pis fait pas chaud, heureusement que j’ai mon renard. Y’a que ses yeux que j’vois qui brillent dans l’oscurité… Pas que j’sois trouiollarde, mais quand même ça fait drôle d’êt coincée comme ça dans le noir…
Sans compter que l’orthopetiste, y va me facturer la consultation, je le connais , c’tun grippeur de sous ! Et nib pour acheter un marcel à Milo, pis nib aussi pour me faire une petite fleur que j’avais prévue, je peux ben vous le dire , pisque je l’ai dit à Clotilde et qu’elle va le garder pour elle comme d’habitude : je voulais m’offrir un dssous coquin ! Oh mais coquin coquin ! J’ai repéré un beau corset à lacets qu’était soldé chez la Fée Minité. Noir qu’il est ! Que je sus ben sûre que mon Gaston y en ferait des folies. Alors vous pensez si je suis colère : La fée Minité, ça ferme de bonne heure, j’vais pas l’avoir mon corset !
Et Clotilde qui va me chanter Laudes : je devais passer chercher son ptit neveu devant la synecdocque avant de rentrer. Comment qu'y va faire tout seul le pôv miard ?
Pour une journée réussie, ça on peut dire ! J’ai-t’y mal à mon pied !
Tiens donc, vla que ça s'allume...... ça s'ouve... je fonce :à moi la Fée Minité !
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Successions
Tout a commencé un vendredi treize. C’était une superstition bien ancrée, j’évitais les originalités ce jour-là. Mais pour une fois j’ai cru que ceux qui y voyaient une date porte-bonheur étaient dans le vrai.
J’ai reçu une lettre. Pas une facture, pas une signification d’huissier, ni un rappel des impôts. Une vraie, avec l’adresse écrite à la main et un timbre exotique. Un notaire normand me dénichait un cousin dont je n’avais jamais entendu parlé et m’informait qu’il était mort et m’avait « couchée sur son testament », selon la formule consacrée. Consacrée j’allais l’être bientôt, la mairie m’aurait suffit mais ma future belle-famille était à cheval sur les rites et l’autel. Impossible de sauter l’obstacle.
Le notaire voulait me remettre mon héritage la veille du grand jour. J’ai pensé une seconde à un ermite millionnaire qui m’aurait légué sa fortune. C’est criminel d’élever les petites filles aux contes de fées. Le notaire refusait de me dévoiler la teneur de l’héritage. Devenir riche valait bien un aller-retour dans la journée. En conduisant je me préparais au choc, tous ces zéros sur le chèque, il allait falloir me maîtriser.
Dans son petit cabinet miteux j’ai commencé à avoir des doutes. Quand il m’a fait lire l’acte notarié j’ai cru à des ratures, une faute de frappe, une tache dans lœil, tout ce qui aurait pu expliquer une erreur de lecture. Mais non : j’ai hérité d’une loutre. Pas une fourrure, une vraie, palmée.
Sous le choc j’ai signé. Sur la route j’ai paniqué. Que mange une loutre ? Pourquoi je suis née dans cette famille ? Pourquoi de la fumée s’échappe de mon capot ?
La dépanneuse de l’autoroute m’a remorquée jusqu’à un garage de campagne. Ils doivent plus souvent voir des tracteurs que des tractions avant.
Et je suis là, debout, dehors. La nuit tombe, la loutre pue. Je ne sais plus qui maudire, entre le cousin frapadingue amateur d’animaux (même si je le remercie presque d’avoir échappé à la mygale ou au varan) et le garagiste qui a les bras enfouis jusqu’aux coudes dans mon moteur, et hoche de temps en temps la tête d’un air morose. Sa secrétaire m’épie d’un œil inquiet depuis qu’elle l’a glissé, curieuse, entre les barreaux de la cage. Et les autres mécaniciens observent la scène, goguenards. Pas de réseau, pas de téléphone, un décor à la délivrance. Je risque de ne pas apprécier mon enterrement de vie de jeune fille.
Ratures - Loutre
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
De Jeanne à Zelda
-Elle s’appelle comment, déjà ?
-Jeanne, je lui réponds.
Elle tourne la tête vers la vitre, s’inspecte dans le reflet. Le RER s’est immobilisé entre l’Etoile et la Défense. Va savoir, on est peut-être sous la Seine, là. Coincés.
Zelda soupire. Se colle les écouteurs dans les oreilles, ondule des seins – cette fille est incroyable. Le type en face est fasciné. Ouais, je sais. La classe, ma panthère. Ça va lui en boucher un coin, à Jeanne, de me voir avec une fille comme Zelda. Oh, elle va l’apprécier, sa petite fête de présentation… pas prête de l’oublier.
- Jules, samedi, tu viendras, n’est-ce-pas ? C’est un peu spécial… Je voudrais te présenter Hervé… C’est lui, oui.
Jeanne, oh Jeanne, ta voix quand tu m’as annoncé ça au téléphone ! Ta voix… On y est, alors : tu me présentes à ton… ton… ton futur époux !
Bon sang, mais on fait quoi, là ? Toujours immobiles. Zelda décroise les jambes. Les recroise. Je l’ai levée la semaine dernière chez ce branleur de Paul. Je sais pas comment il se démerde, ses soirées sont des nids à bombasses. Zelda, j’ai eu du mal, mais enfin, quelques verres plus tard, j’ai pu dégainer mon arme secrète. La panthère était domptée, je ne souffrais que de quelques zébrures sur le dos et de quelques morsures…ailleurs… enfin, bref. Rien de bien méchant. Et un suçon dans le cou, en évidence. Elle va faire semblant de rien, je la connais, Jeanne, mais ses yeux la trahiront. Cette soirée, tu la voulais spéciale. Elle va l’être, ma belle, elle va l’être…
Jeanne, comment t’as pu te maquer, merde ! Des types, ok, mais un fiancé. C’est pas sérieux…
Je regarde ma montre. Dix minutes. Aucune annonce, évidemment. On va louper la correspondance à Saint Germain. J’aurais pas du vendre la bagnole, vélib, ouais, tu parles, va donc en banlieue en vélib ! Avec une Zelda en équilibre sur le guidon, tant qu’on y est !
On en a fait, des randos à vélo, à deux. J’allais plus vite, bien sûr, mais tu ne lâchais rien, tu suais, tu râlais, mais tu suivais. Je me demande ce qu’ils sont devenus, nos vélos… Quand on a pris l’appart en coloc, toi en fac de médecine, moi en glande de socio, on les avait déjà plus.
Qu’est-ce qu’on s’est marrés, quand j’y songe…
- Pourquoi t’as cet air niais ? Tu trouves ça drôle d’être coincés ?
Zelda s’impatiente, les autres aussi. Enfin, un crachouillis :
« Suite à la panne d’un disjoncteur, le train nous précédant est immobilisé en gare de Nanterre. Des voyageurs sont descendus sur la voie, entrainant la coupure totale du réseau électrique par mesure de sécurité. Veuillez patienter jusqu’à rétablissement du courant. Ceci peut prendre une demi-heure à une heure. »
Des hurlements accompagnent l’annonce. Zelda me saisit l’avant-bras, ses ongles se plantent dans ma peau :
- Merde, fait chier ! C’est vraiment un plan naze, ta soirée…
Je reste assis. Des plans nazes, j’en ai connu…
Parce que toi, ma Jeannette, tu avais le chic pour te fourrer dans des coups foireux. Je vais m’encanailler, galapiats et racaille, me voilà ! Et tu savais que je veillerais, toujours. Ah, tu ne lui en parleras pas, à ton Hervé, de nos nuits d’ivresse, n’est-ce-pas ? Tout ça, ce sera à moi, rien qu’à moi. Cette fête à Belleville, cet idiot de Xavier qui te voulait saoule, et moi, pauvre andouille, obligé de te sortir de là, une fois de plus. Tu racontais n’importe quoi, de grands serments, nous ne nous quitterions jamais, nous allions vivre pour toujours dans l’appartement, pour toujours, toi et moi, rien que toi et moi. Ensuite, tu as vomi contre une vitrine, c’était pas beau à voir, tu sais, mais je t’ai tenue, portée. Et après je t’ai déshabillée, nue sous la douche tu tremblais tellement, tu me faisais peur. Je me sentais si con de t’avoir laissé boire autant…
Je t’ai bordée, tu portais mon pyjama bleu, celui que tu m’avais offert pour mes vingt et un ans. Oui, tout cela je le garde pour moi, t’inquiète, je lui dirai rien à ton Hervé.
- ‘tain, on va redémarrer, oui ?
Zelda pianote sur son i-phone. Elle téléphone, joue ou consulte son horoscope…
Moi, j’ai pas besoin de Madame Soleil pour deviner la fin de l’histoire.
Tu m’oublieras. Tu m’oublieras, dis ? Avec ton époux bien propre et bien adulte, tu seras une autre. De nous deux il ne restera que des souvenirs stupides racontés en fin de repas, aux anniversaires. Une main posée sur une épaule, un peu trop longtemps, parce qu’on n’osera plus s’embrasser comme avant. Tu auras ta vie et tes enfants. Je finirai par me caser - avec Zelda, ce serait comique.
Ma panthère s’énerve, faut croire qu’elle a de l’instinct :
- Je la sens pas, cette soirée. On va arriver avec au moins deux heures de retard.
- L’essentiel, c’est qu’on y soit. T’oublie pas, hein, t’as une mission : tester le mec.
- Ouais, j’ai capté : je l’allume pour voir s’il est honnête.
Elle hausse les sourcils, ses cils trop longs papillonnent :
- Si Biquet me fait du gringue, c’est qu’il est pas pour elle.
- C’est ça.
- T’es quand même pas net, comme mec, tu sais…
Zelda grimace :
-Moi, si Karim me faisait ce coup là, ça cracherait des graines, je te prie de croire.
Je soupire. Elle ne peut pas comprendre. Personne ne peut comprendre. C’est que je l’aime, ma Jeanne, mon unique, ma douce.
Ma sœur.
Panthère / Galapiat.
-Elle s’appelle comment, déjà ?
-Jeanne, je lui réponds.
Elle tourne la tête vers la vitre, s’inspecte dans le reflet. Le RER s’est immobilisé entre l’Etoile et la Défense. Va savoir, on est peut-être sous la Seine, là. Coincés.
Zelda soupire. Se colle les écouteurs dans les oreilles, ondule des seins – cette fille est incroyable. Le type en face est fasciné. Ouais, je sais. La classe, ma panthère. Ça va lui en boucher un coin, à Jeanne, de me voir avec une fille comme Zelda. Oh, elle va l’apprécier, sa petite fête de présentation… pas prête de l’oublier.
- Jules, samedi, tu viendras, n’est-ce-pas ? C’est un peu spécial… Je voudrais te présenter Hervé… C’est lui, oui.
Jeanne, oh Jeanne, ta voix quand tu m’as annoncé ça au téléphone ! Ta voix… On y est, alors : tu me présentes à ton… ton… ton futur époux !
Bon sang, mais on fait quoi, là ? Toujours immobiles. Zelda décroise les jambes. Les recroise. Je l’ai levée la semaine dernière chez ce branleur de Paul. Je sais pas comment il se démerde, ses soirées sont des nids à bombasses. Zelda, j’ai eu du mal, mais enfin, quelques verres plus tard, j’ai pu dégainer mon arme secrète. La panthère était domptée, je ne souffrais que de quelques zébrures sur le dos et de quelques morsures…ailleurs… enfin, bref. Rien de bien méchant. Et un suçon dans le cou, en évidence. Elle va faire semblant de rien, je la connais, Jeanne, mais ses yeux la trahiront. Cette soirée, tu la voulais spéciale. Elle va l’être, ma belle, elle va l’être…
Jeanne, comment t’as pu te maquer, merde ! Des types, ok, mais un fiancé. C’est pas sérieux…
Je regarde ma montre. Dix minutes. Aucune annonce, évidemment. On va louper la correspondance à Saint Germain. J’aurais pas du vendre la bagnole, vélib, ouais, tu parles, va donc en banlieue en vélib ! Avec une Zelda en équilibre sur le guidon, tant qu’on y est !
On en a fait, des randos à vélo, à deux. J’allais plus vite, bien sûr, mais tu ne lâchais rien, tu suais, tu râlais, mais tu suivais. Je me demande ce qu’ils sont devenus, nos vélos… Quand on a pris l’appart en coloc, toi en fac de médecine, moi en glande de socio, on les avait déjà plus.
Qu’est-ce qu’on s’est marrés, quand j’y songe…
- Pourquoi t’as cet air niais ? Tu trouves ça drôle d’être coincés ?
Zelda s’impatiente, les autres aussi. Enfin, un crachouillis :
« Suite à la panne d’un disjoncteur, le train nous précédant est immobilisé en gare de Nanterre. Des voyageurs sont descendus sur la voie, entrainant la coupure totale du réseau électrique par mesure de sécurité. Veuillez patienter jusqu’à rétablissement du courant. Ceci peut prendre une demi-heure à une heure. »
Des hurlements accompagnent l’annonce. Zelda me saisit l’avant-bras, ses ongles se plantent dans ma peau :
- Merde, fait chier ! C’est vraiment un plan naze, ta soirée…
Je reste assis. Des plans nazes, j’en ai connu…
Parce que toi, ma Jeannette, tu avais le chic pour te fourrer dans des coups foireux. Je vais m’encanailler, galapiats et racaille, me voilà ! Et tu savais que je veillerais, toujours. Ah, tu ne lui en parleras pas, à ton Hervé, de nos nuits d’ivresse, n’est-ce-pas ? Tout ça, ce sera à moi, rien qu’à moi. Cette fête à Belleville, cet idiot de Xavier qui te voulait saoule, et moi, pauvre andouille, obligé de te sortir de là, une fois de plus. Tu racontais n’importe quoi, de grands serments, nous ne nous quitterions jamais, nous allions vivre pour toujours dans l’appartement, pour toujours, toi et moi, rien que toi et moi. Ensuite, tu as vomi contre une vitrine, c’était pas beau à voir, tu sais, mais je t’ai tenue, portée. Et après je t’ai déshabillée, nue sous la douche tu tremblais tellement, tu me faisais peur. Je me sentais si con de t’avoir laissé boire autant…
Je t’ai bordée, tu portais mon pyjama bleu, celui que tu m’avais offert pour mes vingt et un ans. Oui, tout cela je le garde pour moi, t’inquiète, je lui dirai rien à ton Hervé.
- ‘tain, on va redémarrer, oui ?
Zelda pianote sur son i-phone. Elle téléphone, joue ou consulte son horoscope…
Moi, j’ai pas besoin de Madame Soleil pour deviner la fin de l’histoire.
Tu m’oublieras. Tu m’oublieras, dis ? Avec ton époux bien propre et bien adulte, tu seras une autre. De nous deux il ne restera que des souvenirs stupides racontés en fin de repas, aux anniversaires. Une main posée sur une épaule, un peu trop longtemps, parce qu’on n’osera plus s’embrasser comme avant. Tu auras ta vie et tes enfants. Je finirai par me caser - avec Zelda, ce serait comique.
Ma panthère s’énerve, faut croire qu’elle a de l’instinct :
- Je la sens pas, cette soirée. On va arriver avec au moins deux heures de retard.
- L’essentiel, c’est qu’on y soit. T’oublie pas, hein, t’as une mission : tester le mec.
- Ouais, j’ai capté : je l’allume pour voir s’il est honnête.
Elle hausse les sourcils, ses cils trop longs papillonnent :
- Si Biquet me fait du gringue, c’est qu’il est pas pour elle.
- C’est ça.
- T’es quand même pas net, comme mec, tu sais…
Zelda grimace :
-Moi, si Karim me faisait ce coup là, ça cracherait des graines, je te prie de croire.
Je soupire. Elle ne peut pas comprendre. Personne ne peut comprendre. C’est que je l’aime, ma Jeanne, mon unique, ma douce.
Ma sœur.
Panthère / Galapiat.
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Lizzie, c'est quand t'as les neurones grippés que tu nous ponds des petits bijoux comme ça ? Ben pas de Tamiflu pour toi, alors !
Invité- Invité
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
C'est pas confus ? J'ai pas trop relu, j'ai l'impression qu'on ne sait pas qui parle, ni de qui il parle (quand il raconte le vélo, par exemple).
Sinon, j'ai aimé écrire ça.
Je sors de mon texte et je lis les vôtres. Je commente demain, je pense.
Sinon, j'ai aimé écrire ça.
Je sors de mon texte et je lis les vôtres. Je commente demain, je pense.
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Superbe Lizzie, une belle histoire, tenue, bien racontée, j’adore tes personnages et ta trouvaille pour détourner la contrainte de la panthère, chapeau !
Et je viens de voir ton message, ce n’est pas confus du tout.
Ça gouaille dans les ascenseurs Coline !
Tu t’es amusé à l’écrire je pense, moi à le lire en tout cas, ça fuse de partout, les clins d’œil et le langage.
Et je viens de voir ton message, ce n’est pas confus du tout.
Ça gouaille dans les ascenseurs Coline !
Tu t’es amusé à l’écrire je pense, moi à le lire en tout cas, ça fuse de partout, les clins d’œil et le langage.
elea- Nombre de messages : 4894
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Ben les autres, ils sont où ???
Mangés par les animaux du zoo ? ; )
Coline, tu vas le mettre sur ton blog, chez clothilde ? J'aime bien ton registre de langage, super trouvailles, ça fonctionne comme un petit baigneur.
Elea... peut-être moins inspirée que la dernière fois - c'est vrai que la dernière fois, tes contraintes étaient parfaites - mais c'est agréable, toujours bien écrit. Tu arrives à nous y faire croire, à ta loutre: chapeau !
- merci pour vos com, à toutes les deux.
A demain, tous, bonne nuit et merci Yali: des contraintes pas si contraignantes, des rails pour imaginer: c'était bonnnn ! (il reste 8 schoks dans la boite, tout va bien !)
Mangés par les animaux du zoo ? ; )
Coline, tu vas le mettre sur ton blog, chez clothilde ? J'aime bien ton registre de langage, super trouvailles, ça fonctionne comme un petit baigneur.
Elea... peut-être moins inspirée que la dernière fois - c'est vrai que la dernière fois, tes contraintes étaient parfaites - mais c'est agréable, toujours bien écrit. Tu arrives à nous y faire croire, à ta loutre: chapeau !
- merci pour vos com, à toutes les deux.
A demain, tous, bonne nuit et merci Yali: des contraintes pas si contraignantes, des rails pour imaginer: c'était bonnnn ! (il reste 8 schoks dans la boite, tout va bien !)
Lizzie- Nombre de messages : 1162
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Pas inspirée non, j'ai ramé, j'y arrive plus...
Bonne nuit tous, merci Yali et à plus tard pour le reste
Bonne nuit tous, merci Yali et à plus tard pour le reste
elea- Nombre de messages : 4894
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Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
EXO 130112
Gougnafier : Bon à rien. Autrement dit non seulement mauvais à tout, mais même au reste. Cruelle définition pour un mot suintant de poésie. Le gougnafier devrait caracoler en tête de parade, au milieu des hourvaris de la liesse populaire, aux côtés du gonfalonier et de l’estafier.
Salamandre : Amphibien urodèle. Créature mythologique ignifugée. Désigne aussi un four destiné à gratiner à feu d’enfer. C’est tout dire. La salamandre swingue entre les brasiers comme une carioca déchaînée un soir de Carnaval.
Jonas le Gougnafier ne se pressait point. On va plus vite en prenant son temps. Il savait quand il était parti, pourquoi il avait pris la route et où il allait, l’essentiel, quoi. Quant à ce qui pourrait survenir dans l’intervalle, il s’en remettait au Destin. Lui sait où il va.
Jonas le Gougnafier ne se pressait point, pas plus que la salamandre qui l’accompagnait. Cela ne garantit point des contretemps. Une carriole, même solidement attelée, peut verser dans une simple ornière. L’eau et le fourrage peuvent manquer au gîte le plus accueillant. Et que dire du vaunéant de grand chemin ? Il contrarie la moyenne, il perturbe la logistique, bref il sème la pagaille dans le planning. Sans parler des dommages collatéraux. Un mauvais coup est si vite pris.
Jonas le Gougnafier point ne se pressait mais il tâchait de s’activer quand même, par la morbleu ! La salamandre, créature paresseuse et lascive par postulat, avait beau freiner des quatre pattes, tortiller du croupion comme une écrevisse en chaleur et tirer une langue plus desséchée qu’une rose des sables, il ne cessait de la rappeler à ses devoirs.
- Salamandre ô ma Souple, ô ma Tachetée ô ma veloutée, serait-ce un effet de ta bonté de hâter un tantinet le pas ?
- Afin que de goûter plus vite aux cafots de fa feigneurie le fultan ?
La Falamandre fofote à l’ocavion. Mais qu’est-fe que ve dégoive, moi ?
- Dis voir ô ma Fuave ô ma Fucrée ô ma Firupeuve, tu voudrais pas laisser béton les allitérations vasouillardes ? Ca nous reposerait. Et le Fultan, comme tu as le front de baptiser Son Illustre Luminescence Hadj Ali Al Bhoupass, Roi de Partout et Bientôt du Reste, non seulement y va pas te coller au gnouf, mais y va te faire une place en or. Crois-moi, ô ma Sagace ô ma Diagonale ô ma Sinueuse, on va se refaire sur ce coup-là.
- Ouais. La dernière fois que tu m’as chanté ça, je me suis retrouvée à sauter à travers des arceaux enflammés dans un cirque de province turc.
- Les aléas du métier d’artiste, ô ma Mangeuse d’Etincelles ô ma Gourmande de Tisons ô ma…
- Ca va. C’est quoi, le taf, ce coup-ci ?
- La routine. Facéties pyrotechniques et divination élémentaire.
- Et toi ?
- Moi je deviens Gougnafier Principal de Son Illustre Machintruc…
- ?????????????
- Me demande pas, ô ma Curieuse ô ma Farfouilleuse ô ma Fouisseuse, je sais pas moi-même ce que ça recouvre, mais le firman du Sultan nous garantit cent mille kahortz d’or pur.
- A ce prix-là, je me jette en public dans le cratère d’un volcan. Et j’en ressors en voiles de mousseline de Damas.
- On va faire un malheur ô mon Ignifugée.
Gobu
Gougnafier : Bon à rien. Autrement dit non seulement mauvais à tout, mais même au reste. Cruelle définition pour un mot suintant de poésie. Le gougnafier devrait caracoler en tête de parade, au milieu des hourvaris de la liesse populaire, aux côtés du gonfalonier et de l’estafier.
Salamandre : Amphibien urodèle. Créature mythologique ignifugée. Désigne aussi un four destiné à gratiner à feu d’enfer. C’est tout dire. La salamandre swingue entre les brasiers comme une carioca déchaînée un soir de Carnaval.
LE VOYAGE DE JONAS LE GOUGNAFIER
Jonas le Gougnafier ne se pressait point. On va plus vite en prenant son temps. Il savait quand il était parti, pourquoi il avait pris la route et où il allait, l’essentiel, quoi. Quant à ce qui pourrait survenir dans l’intervalle, il s’en remettait au Destin. Lui sait où il va.
Jonas le Gougnafier ne se pressait point, pas plus que la salamandre qui l’accompagnait. Cela ne garantit point des contretemps. Une carriole, même solidement attelée, peut verser dans une simple ornière. L’eau et le fourrage peuvent manquer au gîte le plus accueillant. Et que dire du vaunéant de grand chemin ? Il contrarie la moyenne, il perturbe la logistique, bref il sème la pagaille dans le planning. Sans parler des dommages collatéraux. Un mauvais coup est si vite pris.
Jonas le Gougnafier point ne se pressait mais il tâchait de s’activer quand même, par la morbleu ! La salamandre, créature paresseuse et lascive par postulat, avait beau freiner des quatre pattes, tortiller du croupion comme une écrevisse en chaleur et tirer une langue plus desséchée qu’une rose des sables, il ne cessait de la rappeler à ses devoirs.
- Salamandre ô ma Souple, ô ma Tachetée ô ma veloutée, serait-ce un effet de ta bonté de hâter un tantinet le pas ?
- Afin que de goûter plus vite aux cafots de fa feigneurie le fultan ?
La Falamandre fofote à l’ocavion. Mais qu’est-fe que ve dégoive, moi ?
- Dis voir ô ma Fuave ô ma Fucrée ô ma Firupeuve, tu voudrais pas laisser béton les allitérations vasouillardes ? Ca nous reposerait. Et le Fultan, comme tu as le front de baptiser Son Illustre Luminescence Hadj Ali Al Bhoupass, Roi de Partout et Bientôt du Reste, non seulement y va pas te coller au gnouf, mais y va te faire une place en or. Crois-moi, ô ma Sagace ô ma Diagonale ô ma Sinueuse, on va se refaire sur ce coup-là.
- Ouais. La dernière fois que tu m’as chanté ça, je me suis retrouvée à sauter à travers des arceaux enflammés dans un cirque de province turc.
- Les aléas du métier d’artiste, ô ma Mangeuse d’Etincelles ô ma Gourmande de Tisons ô ma…
- Ca va. C’est quoi, le taf, ce coup-ci ?
- La routine. Facéties pyrotechniques et divination élémentaire.
- Et toi ?
- Moi je deviens Gougnafier Principal de Son Illustre Machintruc…
- ?????????????
- Me demande pas, ô ma Curieuse ô ma Farfouilleuse ô ma Fouisseuse, je sais pas moi-même ce que ça recouvre, mais le firman du Sultan nous garantit cent mille kahortz d’or pur.
- A ce prix-là, je me jette en public dans le cratère d’un volcan. Et j’en ressors en voiles de mousseline de Damas.
- On va faire un malheur ô mon Ignifugée.
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
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Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
« Écoutez jeune homme, 12 euros c'est 12 euros ! Pas 11 euros 85 !
Et je me fout royalement que votre Peugeot ait été attaquée par la foudre ou une nuée de sauterelles, que vous ayez rendez-vous avec miss monde ou la grosse Berta, que votre sac soit remplis de serpents, de lutins ou d'ornithorynques, moi je vends des billets de trains. Et le tarif est de 12 euros !» Dit-elle, sèchement.
983 kilomètres de gomme et d'asphalte brûlant sont en train ( restons zen ) de me rattraper et de s'écraser contre un un guichet SNCF.
Sur la droite, la publicité cartonnée d'un type grandeur nature, souriant avec le pousse levé, me donne envie de mettre un grand coup de tête à la femme à casquette rigide et à ce putain de Hamster qui me griffe le cul à travers la toile du sac à dos.
Il me faut une bière.
La dame continue à parler dans mon oreille ; je crois qu'elle ne saisit pas bien l'importance de son acte de non-charité.
J'ai rendez-vous dans 1H45. Il me manque 15 centimes d'euros et je suis fatigué. Combien vaut un hamster ?
Lala est un Hamster trognon, son poil est roux, avec des tâches blanches. Il faut le voir faire, lorsqu'il attrape la nourriture entre ses petites pattes et la gratte avec ses dents de devant...
'fin bref, je n'aurais jamais mon train.
Alors je sors Lala du sac dos, presse sa tête sur l'autel de la princesse , en la regardant droit dans les yeux.
Et je lui souris.
Jusqu'à ce qu'elle éclate.
Et je me fout royalement que votre Peugeot ait été attaquée par la foudre ou une nuée de sauterelles, que vous ayez rendez-vous avec miss monde ou la grosse Berta, que votre sac soit remplis de serpents, de lutins ou d'ornithorynques, moi je vends des billets de trains. Et le tarif est de 12 euros !» Dit-elle, sèchement.
983 kilomètres de gomme et d'asphalte brûlant sont en train ( restons zen ) de me rattraper et de s'écraser contre un un guichet SNCF.
Sur la droite, la publicité cartonnée d'un type grandeur nature, souriant avec le pousse levé, me donne envie de mettre un grand coup de tête à la femme à casquette rigide et à ce putain de Hamster qui me griffe le cul à travers la toile du sac à dos.
Il me faut une bière.
La dame continue à parler dans mon oreille ; je crois qu'elle ne saisit pas bien l'importance de son acte de non-charité.
J'ai rendez-vous dans 1H45. Il me manque 15 centimes d'euros et je suis fatigué. Combien vaut un hamster ?
Lala est un Hamster trognon, son poil est roux, avec des tâches blanches. Il faut le voir faire, lorsqu'il attrape la nourriture entre ses petites pattes et la gratte avec ses dents de devant...
'fin bref, je n'aurais jamais mon train.
Alors je sors Lala du sac dos, presse sa tête sur l'autel de la princesse , en la regardant droit dans les yeux.
Et je lui souris.
Jusqu'à ce qu'elle éclate.
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Enfin un petit moment à moi. Je m'y recolle !
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo en direct : vendredi 13 janvier 2012 à 20h
Les trains aussi font mouche
Les trains sont d'une nature capricieuse question horaires. Celui-ci s’est figé semble-t-il définitivement, tel un caillou sur une paire de rails.
Long le caillou, avec quantité de rames tout aussi minéralement statiques.
Deux heures que je poireaute. Peut-être deux piges.
Les raisons invoquées « Malveillance ». C’est ce que répète inlassablement la douce voix de la SNCF via haut-parleurs tandis que je consomme mon énième café au bien nommé Le Terminus.
Une mouche butine le bar zingué, un coup de ça, un coup de ci, le tout alcoolisé, j’hésite à l’imiter, j’hésite à opposer à la SNCF que contre un caillou, il y a feuille ou puits, histoire de repartir, enfin.
La mouche dans un sourire me fait remarquer que ciseaux ça marche pas.
En même temps je connais parfaitement les règles du jeux, et jamais j’ai dit ciseaux, c’est à peine si je l’ai pensé.
— Si ! Tu l’as pensé !
— Ok. Je l’ai pensé, mais ça prouve quoi ?
— Rien, mais tu l’as pensé.
— Ok, je l’ai pensé.
— T’avoues !
— J’avoue rien. Et qui plus est, je parle pas aux mouches.
— C’est pourtant ce que tu fais.
Respirer à fond, viser le tableau horaire. Celui qui s’affiche en très grand, celui qui écrase les voyageurs de sa hauteur et qui dit :
— Retardé !
— Merci pour l’info.
— Pas de quoi.
— Je parle pas aux mouches.
— Tu l’as déjà dit et c’est pas la peine de me mettre un pluriel, je suis seule.
Traverser la moitié de la France, la totalité de l’Allemagne, pas dans cet ordre là bien sûr mais inversement, pour échouer si près du but, c’est con.
— C’est quoi le but au juste ?
— Je t’en pose des questions moi ?
— T’es désagréable, m’est avis que t’as le café mauvais. À ta place j'évoluerais question picole.
Elle a probablement raison, je me commande une pression tandis que j’imagine des courbes. Celles de Sarah. Je dis j’imagine, parce que bien évidemment je ne les connais pas. Bibliquement s’entend. Il s’en est fallu de peu, mais…
— Mais quoi ?
— Mais elle a écourté son séjour, ce qui fait que la bagatelle s’est soldée par un « Passe me voir quand tu veux ! » en forme de petit mot déposé dans ma boîte aux lettres.
— Laconique, mais plein de promesses. Je peux ?
— Tu peux quoi ?
— Boire un coup dans ton verre ?
— Sers-toi. Mais qu’est-ce que t’y connais aux femmes toi ?
Elle virevolte un moment avec une maladresse toute alcoolisée, avant de se poser sur le bord du verre et plonger ses mandibules dans la mousse. J’attends quelques instant puis :
— Alors ?
— Alors les mouches n’ont pas de mandibules, mais des lèvres inférieures et des lèvres supérieures. Ce qui fait que question anatomie, je suis plus proche d’elles que tu ne le seras jamais mon pote.
— Évidemment.
— J’ose espérer que tu ne lui fais pas une surprise, enfin je veux dire que tu ne te pointes pas chez elle sans l’avoir prévenue.
— Et pourquoi ça ?
— Parce que ça prouverait deux choses. Un, que c’est pas étonnant que tu sois encore célibataire à ton âge. Deux : que tu vas le rester encore longtemps.
J’ignore la remarque à propos du célibat, j’enchaîne.
— Tu m’as dit y a pas cinq minutes que son message était plein de promesses.
— Oui, mais elles datent de quand ces promesses ?
— Un mois à peine.
— Autant dire une vie.
J’avais pas pensé à ça. En fait j’avais pas pensé du tout. J’ai retrouvé son petit mot presque par hasard le premier jour des vacances, j’ai pris le train.
— Tu me conseilles de lui passer un coup de fil ?
— Sans lui préciser que tu n’es plus qu’à une heure de chez elle, et je te conseille également de commander un truc plus fort. Je suis lasse de la bière. Sans parler que j’ai un creux.
— Sandwich ?
— Plutôt le plat du jour. Le jeudi c’est bœuf Bourguignon. En général, le chef le réussit. À bien y réfléchir c’est même la seule chose qu’il réussisse.
Je m'exécute et m’isole pour téléphoner.
À mon retour la table est dressée dans le fond de la salle, y fume un bourguignon sur assiette. Sur le bord de ladite assiette une mouche se nettoie les mandibu… Les lèvres inférieures. À moins, bien sûr, que ce soient les supérieures…
Au point où j’en suis, j’ignore le fait qu’elle porte une serviette de la taille d’un confetti autour du cou. Voire plus petite qu’un confetti.
— Alors ? Elle dit.
Je m’assieds.
— Alors ça ne l’arrange pas : problème familiaux.
— En clair : elle a rencontré quelqu’un !
— Tu crois ?
— Èh, qui s’y connaît en femme ?
J'acquiesce, j’ai pas envie de discuter. D’autant que c’est une voix d’homme qui a répondu au téléphone et que j’ai dû décliner mon identité avant de pouvoir parler à Sarah.
Le bourguignon est excellent, j’en fait part à mon invitée qui ne répond pas, tout entière qu’elle est à mastiquer ou quelque chose du genre. Puis finalement si, pour me préciser que se serait bien meilleur accompagné d’un canon de rouge
Verre en main et mouche dessus, mon regard erre un long moment sur la gare. Que de quais, que de trains, que de valises en bout de bras de gens pressés…
— T’as déjà pensé à voyager, je lui demande.
— À voyager jusqu’à chez toi par exemple ?
— Par exemple.
— Impossible, j’ai le mal des transports.
L’alcool aidant je somnole quelques instants. Au réveil, plus de mouche. J’ai sans doute rêvé cette histoire. Je contrôle sur le portable, j’ai bien appelé Sarah, aucun doute de ce côté là, mais à part ce fait établi…
À part ce fait, un autre : est écrit en sauce sur le bord de l’assiette « Il faut être ivre, tout est là.* »
C’est écrit en minuscule d’une écriture de pattes de mouche.
Bon, je crois que je vais me commander un calva.
Long le caillou, avec quantité de rames tout aussi minéralement statiques.
Deux heures que je poireaute. Peut-être deux piges.
Les raisons invoquées « Malveillance ». C’est ce que répète inlassablement la douce voix de la SNCF via haut-parleurs tandis que je consomme mon énième café au bien nommé Le Terminus.
Une mouche butine le bar zingué, un coup de ça, un coup de ci, le tout alcoolisé, j’hésite à l’imiter, j’hésite à opposer à la SNCF que contre un caillou, il y a feuille ou puits, histoire de repartir, enfin.
La mouche dans un sourire me fait remarquer que ciseaux ça marche pas.
En même temps je connais parfaitement les règles du jeux, et jamais j’ai dit ciseaux, c’est à peine si je l’ai pensé.
— Si ! Tu l’as pensé !
— Ok. Je l’ai pensé, mais ça prouve quoi ?
— Rien, mais tu l’as pensé.
— Ok, je l’ai pensé.
— T’avoues !
— J’avoue rien. Et qui plus est, je parle pas aux mouches.
— C’est pourtant ce que tu fais.
Respirer à fond, viser le tableau horaire. Celui qui s’affiche en très grand, celui qui écrase les voyageurs de sa hauteur et qui dit :
— Retardé !
— Merci pour l’info.
— Pas de quoi.
— Je parle pas aux mouches.
— Tu l’as déjà dit et c’est pas la peine de me mettre un pluriel, je suis seule.
Traverser la moitié de la France, la totalité de l’Allemagne, pas dans cet ordre là bien sûr mais inversement, pour échouer si près du but, c’est con.
— C’est quoi le but au juste ?
— Je t’en pose des questions moi ?
— T’es désagréable, m’est avis que t’as le café mauvais. À ta place j'évoluerais question picole.
Elle a probablement raison, je me commande une pression tandis que j’imagine des courbes. Celles de Sarah. Je dis j’imagine, parce que bien évidemment je ne les connais pas. Bibliquement s’entend. Il s’en est fallu de peu, mais…
— Mais quoi ?
— Mais elle a écourté son séjour, ce qui fait que la bagatelle s’est soldée par un « Passe me voir quand tu veux ! » en forme de petit mot déposé dans ma boîte aux lettres.
— Laconique, mais plein de promesses. Je peux ?
— Tu peux quoi ?
— Boire un coup dans ton verre ?
— Sers-toi. Mais qu’est-ce que t’y connais aux femmes toi ?
Elle virevolte un moment avec une maladresse toute alcoolisée, avant de se poser sur le bord du verre et plonger ses mandibules dans la mousse. J’attends quelques instant puis :
— Alors ?
— Alors les mouches n’ont pas de mandibules, mais des lèvres inférieures et des lèvres supérieures. Ce qui fait que question anatomie, je suis plus proche d’elles que tu ne le seras jamais mon pote.
— Évidemment.
— J’ose espérer que tu ne lui fais pas une surprise, enfin je veux dire que tu ne te pointes pas chez elle sans l’avoir prévenue.
— Et pourquoi ça ?
— Parce que ça prouverait deux choses. Un, que c’est pas étonnant que tu sois encore célibataire à ton âge. Deux : que tu vas le rester encore longtemps.
J’ignore la remarque à propos du célibat, j’enchaîne.
— Tu m’as dit y a pas cinq minutes que son message était plein de promesses.
— Oui, mais elles datent de quand ces promesses ?
— Un mois à peine.
— Autant dire une vie.
J’avais pas pensé à ça. En fait j’avais pas pensé du tout. J’ai retrouvé son petit mot presque par hasard le premier jour des vacances, j’ai pris le train.
— Tu me conseilles de lui passer un coup de fil ?
— Sans lui préciser que tu n’es plus qu’à une heure de chez elle, et je te conseille également de commander un truc plus fort. Je suis lasse de la bière. Sans parler que j’ai un creux.
— Sandwich ?
— Plutôt le plat du jour. Le jeudi c’est bœuf Bourguignon. En général, le chef le réussit. À bien y réfléchir c’est même la seule chose qu’il réussisse.
Je m'exécute et m’isole pour téléphoner.
À mon retour la table est dressée dans le fond de la salle, y fume un bourguignon sur assiette. Sur le bord de ladite assiette une mouche se nettoie les mandibu… Les lèvres inférieures. À moins, bien sûr, que ce soient les supérieures…
Au point où j’en suis, j’ignore le fait qu’elle porte une serviette de la taille d’un confetti autour du cou. Voire plus petite qu’un confetti.
— Alors ? Elle dit.
Je m’assieds.
— Alors ça ne l’arrange pas : problème familiaux.
— En clair : elle a rencontré quelqu’un !
— Tu crois ?
— Èh, qui s’y connaît en femme ?
J'acquiesce, j’ai pas envie de discuter. D’autant que c’est une voix d’homme qui a répondu au téléphone et que j’ai dû décliner mon identité avant de pouvoir parler à Sarah.
Le bourguignon est excellent, j’en fait part à mon invitée qui ne répond pas, tout entière qu’elle est à mastiquer ou quelque chose du genre. Puis finalement si, pour me préciser que se serait bien meilleur accompagné d’un canon de rouge
Verre en main et mouche dessus, mon regard erre un long moment sur la gare. Que de quais, que de trains, que de valises en bout de bras de gens pressés…
— T’as déjà pensé à voyager, je lui demande.
— À voyager jusqu’à chez toi par exemple ?
— Par exemple.
— Impossible, j’ai le mal des transports.
L’alcool aidant je somnole quelques instants. Au réveil, plus de mouche. J’ai sans doute rêvé cette histoire. Je contrôle sur le portable, j’ai bien appelé Sarah, aucun doute de ce côté là, mais à part ce fait établi…
À part ce fait, un autre : est écrit en sauce sur le bord de l’assiette « Il faut être ivre, tout est là.* »
C’est écrit en minuscule d’une écriture de pattes de mouche.
Bon, je crois que je vais me commander un calva.
* Charles Baudelaire
Yali- Nombre de messages : 8624
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