Exo live : ce mercredi 15 août à 21h

Mélange bien, moi je finis mon apéro ... Hips et reHips

je connais la région de Ferrières

Gobu a écrit:

bertrand-môgendre a écrit:j'irais dire bonjour aux wallons dimanche prochain, j'aime cette région

T'es le bienvenu, gars. Je déteste pas le Beaujolais non plus !

Même beaucoup d'affection pour "Ah un Moulin à Vent"

J'ai la tête qui éclaaaaaaaaaaaaaaaaaate, voudrais seulement dormiiiiiiiiiiiiir, m'étendre sur l'asphaaaaaaaaaaaaalte.... :-(

bon, je mets la boum en route, je reviens

mentor a écrit:

Sahkti a écrit:La Number One Mentor!! :-)

c'est la bibine du Caillou ?

Voilà, une bière qui ressemble à de la Jupiler

bertrand-môgendre a écrit:gobu service accueil

T'es le bienvenu, gars. Je déteste pas le Beaujolais non plus !

je connais la région de Ferrières

En fait moi j'habite dans la Province de Luxembourg, près d'Arlon. C'est assez rural aussi...

Krystelle a écrit:J'ai la tête qui éclaaaaaaaaaaaaaaaaaate, voudrais seulement dormiiiiiiiiiiiiir, m'étendre sur l'asphaaaaaaaaaaaaalte.... :-(

peut-être qu'en chantant, ça va passer, Krys...

Veuillez, je vous prie, gens de Ve, virer vos avatars histoire d'accelerer les rafraîchissements

Mentor: Wallonie/ Topette/ Bien mal acquis ne profite jamais
Kilis: Cambodge/ Une poignée de porte/ Noël au Tyson, Pâques au beurre noir
Gobu: Madagascar/ Taille crayon/ Casse pas la tête
Bertrand: Slovénie/Boules Quiès/ Qui dort dîne
Ninananère: Equateur/ Aspirine / Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse
Claire: Colombie / Cure-dent/ Rien ne sert de courir il faut partir à point
Alfosaure: Le Caillou/ Couteau/ Qui ne dit mot consent
Yali: Montana/ Perforatrice/ Loin des yeux loin du coeur
Sahkti: Bretagne/ Fenêtre/ L'herbe du voisin est toujours meilleure
Krystelle: Allemagne/Colt Frontier/ Un tien vaut mieux que deux tu l'auras

Sahkti a écrit:Mentor: Topette

je sais pas pourquoi mais je m'en doutais !! :-)))

Chacun rédige un texte, prose ou poésie, de la longueur de son choix, qui a pour thème le pays qu'il a dans ses contraintes. L'objet doit être en rapport, de la manière qui vous plaira, avec ce pays. Vous devez également placer le proverbe, de manière heureuse.

délai: +/- une heure

C'est ok pour tout le monde?

kilis a écrit:

Krystelle a écrit:J'ai la tête qui éclaaaaaaaaaaaaaaaaaate, voudrais seulement dormiiiiiiiiiiiiir, m'étendre sur l'asphaaaaaaaaaaaaalte.... :-(

peut-être qu'en chantant, ça va passer, Krys...

Peut-être mais du coup c'est le voisin qui risque d'avoir mal au crâne ;-)

mentor a écrit:

Sahkti a écrit:Mentor: Topette

je sais pas pourquoi mais je m'en doutais !! :-)))

ouais, j'avoue que c'était pas innocent le coup de la topette :-))

Sahkti a écrit:Chacun rédige un texte, prose ou poésie, de la longueur de son choix, qui a pour thème le pays qu'il a dans ses contraintes. L'objet doit être en rapport, de la manière qui vous plaira, avec ce pays. Vous devez également placer le proverbe, de manière heureuse.

délai: +/- une heure

C'est ok pour tout le monde?

Ok mais c'est quoi un colt frontier ?

Gobu a écrit:En fait moi j'habite dans la Province de Luxembourg, près d'Arlon. C'est assez rural aussi...

J'y passe presque toutes les semaines, tiens!

Alfosaure ? Tu sais ce que c'est Le caillou?

Krystelle a écrit:Ok mais c'est quoi un colt frontier ?

un flingue

No soucy pour moi...

si vraiment une contrainte ne vous plaît pas, échangez avec le voisin!

Sahkti a écrit:

Krystelle a écrit:Ok mais c'est quoi un colt frontier ?

un flingue

Ok

Alors, c'est parti ?

J'ai dû faire une recherche Wiki, c'est la Nouvelle-Calédonie. Excusez-moi d'avance de ma méconnaissance du lieu...

Alfosaure a écrit:J'ai dû faire une recherche Wiki, c'est la Nouvelle-Calédonie. Excusez-moi d'avance de ma méconnaissance du lieu...

tu peux échanger avec qqn si jamais

Non, c'est OK

j'ai bien noté

Alors bon amusement à tous!

(Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé ne serait en aucun cas fortuite...)


Quelque part dans le sud de la France. Il y a longtemps. Une ville trop touristique. Un Normand râleur. Une Irlandaise solidaire. Leur fille quelque peu consternée.

- Je vais lui balancer un pavé dans sa fenêtre à l'autre, là
- Non mais, t'es pas bien dans ta tête?!
- M'énervent tous à écrire sur leurs vitrines "Les crêpes bretonnes sont les meilleures". C'est même pas vrai d'abord! Les nôtres sont meilleures.
- Oui, je sais bien Papa, mais bon, enfin, on ne voit jamais "crêperie normande" quand on va en vacances, toujours "crêpes bretonnes"
- Et alors? C'est une raison pour se laisser faire?? Continue comme ça et on verra bientôt "cidre chinois" dans les menus!
- T'exagères, comme d'habitude...
- Non, je n'exagère pas! Je défends notre patrimoine. Les meilleures crêpes du monde sont normandes, qu'on se le dise.
- Pffff, on dirait Mamouche quand elle défend l'agneau du pré-salé
- Ta mère a tout compris. On peut bien être Irlandaise et en même temps défendre la culture normande
- Ça n'a rien à voir
- Si! Parce qu'il manquerait plus qu'ils nous le piquent aussi le Mont-Saint-Michel. C'est bien connu hein: "L'herbe du voisin est toujours meilleure", alors on vient lui voler pendant la nuit pour la donner à manger à ses vaches le lendemain matin.

Elle garde le silence. Elle connaît les colères de son père. Utopiques. Vaines. Si belles. Désespérantes.

Soupirs.

- Bretons, têtes de cons...
- Mais enfin arrête! Ça te rend dingo cette histoire de crêpes. Prochaine fois, on va en vacances en Islande ou au Pérou
- Sont capables d'y avoir installé des crêperies. Partout. Des milliers de crêperies bretonnes. C'est comme Coca-Cola. Tentaculaire!
- T'es complètement fou. Moi, je me tire
- Renégate!
- Si tu veux...

Elle sait qu'elle ne partira pas. Parce qu'au fond d'elle-même, les colères de son père la font marrer. Elle le trouve beau quand il se fâche. Péniblement beau.
D'ailleurs, c'est étonnant que...

- Ton père a raison. C'est comme avec les Anglais chez nous tu sais.

Ha. Elle se disait aussi. C'était trop bizarre ce silence.

- Vous savez que je vous aime tous les deux, l'air de rien?
- Comment ça, l'air de rien?
- Papa... y a un caillou, là, dans le coin
- Marielle!! Jean! Nooonn....

« Allô ? Qui est-ce ? Allô ?
-Papy, retire tes boules Quiès !
-Allô ? Mais répondez à la fin ! Je n'entends rien ! Germaine, vient un peu par là.
-Papy ? Tu m'écoutes, c'est Sonia, ta petite nièce. Papy ?
-Germaine, quelqu'un baragouine dans le combiné, et je ne comprends rien, à toi de parler.
-Oui ? Bonjour ? Qui est à l'appareil ?
-Bonjour Mamy, c'est moi, Sonia, je t'appelle de Slovénie ? C'est important : tu dois dire à maman...
-Bonjour ma puce, tu es où ?
-En Slovénie
-Mon dieu, où t'es-tu donc fourrée asteure ? Y t'on kidnappé ?
-Qui c'est Germaine ?
-C'est Sonia; ta nièce
-Sonia, passe-la moi. Bonjour Sonia !
-Bonjour papy ! Je dois faire vite, je n'ai plus de pièces. Il faut dire à maman...
-Comment ? Que dis-tu ? Germaine, je n'entends rien. Tiens à toi.
-Alors ma petite Sonia que fais-tu là bas ? C'est loin ton pays ? Tu sais que ta mère va s'inquiéter ? Elle qui n'a jamais supporté que tu l'as quitte une seconde. Tiens, figure-toi, que pas plus tard que ce matin...
-Mamy, Mamy, attends, je n'ai plus de pièces, c'est important : tu peux dire à maman....
Bip, bip, bip
-Oui, je lui dirais que tu as appelé, écris-nous, c'est plus facile pour papy, tu sais bien qu'il collectionne les timbres. Allô ?...Zut, c'est coupé.
-Quoi ? Germaine ? Qu'est-ce que tu dis encore ? Qu'est-ce qu'elle voulait la petite ?
-Faire un petit coucou, elle est adorable. J'ai pas tout compris, mais elle est charmante. Tu te souviens, quand elle nous a égaré ton sonotone ?
-Comment ? Germaine ? Bon, je monte me coucher.
-Sans dîner ?!!
-Je sais, je sais, « qui dort dîne », Arrête de le rabâcher, ma pauvre vieille. Quand je suis chez moi, je ne paye pas de pension !
-Elle est charmante cette petite Sonia...
-Comment ?!!!.... »

Wallonie / Topette / Bien mal acquis ne profite jamais

Liège - Tribunal des Flagrants Délits – Salle des Comparutions Immédiates – 15 août 2007

Le juge : Le plaignant ? C’est vous ? Eh bé ! On vous a pas raté ! Le coupable, c'est vous ? Ok. Bon, jeune homme, puis-je savoir pourquoi vous avez frappé monsieur ici présent sur le quai de la gare ce matin ?
Le coupable : M’a insulté…
Le juge : Mais on ne massacre pas quelqu’un comme ça pour une simple injure !
Le coupable : Insulte, pas injure, insulte !
Le juge : Oui, bon, ne jouons pas sur les mots. Et le motif de cette in… de cette… de cet outrage ?
Le coupable : Monsieur l’juge, chuis pas habitué des endroits comme ça moi, vous savez. Chais pas bien parler, esspliquer.
Le juge : Et pourtant vous faites une différence entre injure et insulte !
Le coupable : Ouais, si m’avait injurié, j’y aurais juste foutu un coup d’boule, mais là…
Le juge : Abrégeons s’il vous plaît, il y a du monde qui attend. Et puis, vous auriez pu prendre une douche, ça empeste !
Le coupable : Ouais. Ben j’venais d’arriver d’Gand et j’voulais juste boire un coup. J’ai vu l’distibuteur sur le quai. J’y ai mis une ch’tite pièce.
Le juge : Et puis ?
Le coupable : Ben c’te bouzeux mal blanchi s’pointe derrière moi pile quand la canette tombe dans l’bac…
Le juge : Pas d’injure raciste ici s’il vous plaît ! Ensuite ?…
Le coupable : Ben, j’me r’tourne et y m’traite de fiotte ! Moi ni une ni deux j’lui en colle une, j’le relève, j’lui en colle une deuxième, j’le remonte et j’le balance dans l’magasin aux fleurs. Mais ça j’ai pas visé hein, passque j’aime bien les fleurs moi.
Le juge : Plaignant, c’est comme ça que ça s’est passé ? Vous pouvez parler. Vous êtes originaire d’où s’il vous plaît ?
Le plaignant : Nouméa. Euh, oui, c’est ça, à peu près, sauf que j’l’ai pas traité de fiotte.
Le coupable : Si ! Y m’a insulté grave !
Le juge : Calmez-vous, vous ! Qu’est-ce qu’il vous a dit précisément ?
Le coupable : Il m’a dit : « File–moi ça, tapette ! »
Le juge : C’est vrai, plaignant ? Vous lui avez dit ça ? Vous vouliez lui voler sa bière ?
Le plaignant : Euh… dans la cloche çô orrive qu’on s’entraide. J’ponsais qu’il était partageux. Mais c’est pô ço du tout que j’lui ai dit !
Le juge : Vous lui avez dit quoi EXACTEMENT alors, pour qu’il vous laisse dans cet état ?
Le plaignant : Ben… j’lui ai juste dit : « File-moi cette topette ! »
Le juge ? : Cette quoi ?

Le coupable et le plaignant ont écopé chacun de 10 jours de cellule à l’eau fraîche, le premier pour apprendre à se maîtriser, le deuxième pour éviter de voler ses coreligionnaires (Bien mal acquis ne profite jamais) et surtout se méfier du vocabulaire et de l’accent vernaculaires du Caillou…
.

Ha ha Mentor, même qu'il y a l'accent et tout, lôngin! :-)

Inspirer, expirer et recommencer.
Tout était préparé depuis des semaines, pourtant, maintenant qu’il avait le Colt en poche, il sentait ses jambes plier sous le poids de l’angoisse.
Dans le coin, tout le monde l’appelait Jazz, je ne sais pour quelle raison, peut-être parce que dans ses veines coulait toujours un peu de blues.
Un Colt frontier, il s’était dit que ça ferait l’affaire. C’était son premier flingue, il l’avait déniché dans un petit bled de Bavière. Il avait dû passer la frontière pour revenir en France, c’était risqué mais ça valait le coup. Oui, ça valait le coup, il ne cessait de se le répéter, de s’en persuader. Son Colt il l’avait acheté une bouchée de pain à Bob, l’ami du fils d’un cousin qui se planquait en Allemagne depuis une dizaine d’années, suite à quelques obscures embrouilles avec la justice. Quand il lui avait remis le flingue, Bob avait jugé utile de prodiguer à Jazz quelques bons conseils, pas tant sur le colt que sur la vie en général. C’était un « vieux de la veille » comme il disait, il connaissait tous les rouages de ce chien de monde. Il avait ponctué sa longue diatribe d’adages populaires du genre : ce qui est fait n’est plus à faire, un tiens vaut mieux que tu l’auras, vas-y gars prends ton colt et bats-toi.
Bats-toi.
Il sentait le canon sur sa cuisse et savait que d’une minute à l’autre, il lui faudrait viser. Ce qui est fait n’est plus à faire. Il avait retenu ça, Jazz. Et puis aussi les trois règles d’or : ne jamais quitter la cible des yeux, viser en plein coeur et…
Et merde, il lui en manquait une. La dernière.
Inspirer, expirer, recommencer, viser et tirer.
Sa main avait flanché au moment où il avait appuyé. Pourtant, il n’avait pas cillé d’une paupière et le flingue était resté pointé plein cœur, ça aurait dû marcher du premier coup. Oui, ça aurait dû.
Expirer, inspirer, ou l’inverse, il ne sait pas, sait plus. Tirer, encore tirer, recommencer jusqu’à ce que sa main cesse de fléchir, jusqu’à ce que le chargeur lâche, jusqu’à ce que le blues qui bat dans ses tempes, sa poitrine et ses veines éclate, explose dans une mare de haine.
Ce qui est fait n’est plus à faire.
Inspirer, expirer.
Ne jamais quitter la cible des yeux.
Viser plein cœur et…
Et courir.
Oui, c’est ça, courir.

Monsieur le Ministre de la Culture,
Je suis conservateur au musée de Nouméa. Je me permets de vous écrire au sujet de la récente découverte faite par les archéologues à Tomo, car je crois pouvoir éclairer une partie du mystère qui l’entoure. Vous n’êtes pas sans savoir que les squelettes découverts diffèrent fortement de ceux des Austronésiens primitifs connus jusqu’alors. Les datations au carbone ont néanmoins montré la contemporanéité des deux peuples. Je n’ai pas d’hypothèse concernant l’origine géographique du peuple nouvellement découvert, mais je crois pouvoir expliquer pourquoi ils portaient tous ces étranges colliers d’ambre.
Cela fait en fait un moment que je m’interroge sur certaines pièces du musée, car les techniques de fabrication d’une partie de celles-ci sont plutôt différentes des autres. Cela confirmerait la présence de deux peuples cohabitant. Sous ce nouvel éclairage, on peut distinguer un peuple ayant connaissance de l’écriture, et l’autre n’usant que de symboles rupestres.
Voici enfin mon hypothèse : le peuple austronésien a conquis la Nouvelle-Calédonie alors qu’une peuplade y avait déjà élu domicile (et qui a été décimée depuis). Cette peuplade, malgré son caractère primitif, aurait eu un grand sens de l’honneur et de la hiérarchie, ce qu’attestent de nombreuses représentations rupestres mettant en scène le rôle du « chef ». Je pense que les Austronésiens les ont mis en esclavage, en usant à leur profit de ce sens de l’honneur.
Dans le musée, nous avons une pièce qui a attiré toute mon attention au moment où j’ai eu connaissance des découvertes archéologiques. Il s’agit d’un couteau austronésien sur lequel est inscrit en langue primitive « Qui ne dit mot consent ». Malgré l’appartenance du couteau aux Austronésiens, je pense que c’était la devise sacrée du peuple primitif, qui aurait été détournée pour permettre leur soumission. Ce couteau devait servir à infliger des sévices corporels aux autochtones. En effet, ayant reçu l’un des fameux colliers au musée, j’ai pu identifier son étrange contenu : une langue, sûrement celle de celui qui le portait, qui lui rappelait sa promesse de fidélité à sa devise et qui assurait sa soumission.

Equateur - Aspirine - Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse

L'Equateur

- C'est où déjà, mon Minou, c'est à Brasilia ? Houhou... Minou, tu m'écoutes ?
- Qu'est-ce que tu dis, Sam ?
- C'est Brasilia ?
- Quoi, Brasilia ?
- C'est là que tu veux m'emmener... ?
- Mais non, pas au Brésil !
- Ah bon, où ça alors ? Minou, je te parle...
- Hein ?
- Tu veux m'emmener où ?
- A l'Equateur !
- Ah bon ? C'est drôle, comme idée..! Je connais pas du tout. Ca doit être vachement grand.
- Non, pas tant que ça.
- Ah bon ? En tout cas, c'est super, on pourra se baigner. Et puis il doit y avoir plein de poissons différents... Et en plus on pourra faire des super balades. Et tu crois qu'on pourra visiter les pays d'à côté ?
- Bah, heu, je sais pas... Faut voir... Tu voudrais aller euh... où... en Colombie.. ?
- Mais non, plutôt au Congo. Où alors au Kenya, c'est plus touristique, y a des lions...
- T'as bu, Sam ?
- Mais non pourquoi ?
- Pourquoi tu parles du Kenya alors ?
- Je pensais que ce serait sympa d'y faire un saut. C'est pas tous les jours qu'on va à l'Equateur.
- C'est pas à l'Equateur, que je veux t'emmener, mais en Equateur !
- Qu'est-ce que ça change ?
- Et je ne vois pas le rapport avec le Congo et le Kenya !!!
- Comme ça les touche...
- Mais arrête de déconner, Sam... Ca les touche pas du tout !...
- Bah si...
- Mais non, Sam !
- Mais si...
- Tu le fais exprès où quoi là ?
- Mais Minou, pourquoi tu t'énerves ?
- Tu veux bien être gentille, t'arrêtes de m'appeler Minou, tu veux... On se connait depuis trois mois, alors t'arrêtes, OK !
- Oui, Min.. Heu, oui, Christophe.
- Bon... L'Equateur c'est un petit pays à côté de la Colombie et du Pérou. Il est pas du tout question de l'Afrique là...
- Mais, l'Equateur, ça fait bien le tour de la Terre, non... Donc c'est pas loin de l'Afrique.
- Dis-moi, Samantha, rassure-moi, tu délires là ?
- Pourquoi ?
- Rien... Tu veux que je t'emmène là-bas ?
- Oui, si tu veux...
- Et tu sais nager ? ...
- Oui, comme ça on verra les poissons... Il doit y en avoir plein...
- Certainement. Mais tu n'as pas peur de couler ?
- Non... Pourquoi ?
- Parce qu'il y a un proverbe qui dit : "tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin elle se casse" !
- Pourquoi tu dis ça ?
- Tu vois pas ?
- Non..
- Dommage... Bon allez... Cest pas tout, mais tu m'as donné mal à la tête... Une aspirine et au lit... Et au fait, Samantha...
- Oui Christophe ?
- Laisse tomber pour l'Equateur.
- Ah...
- Et pour tout d'ailleurs.

'tain ! 5 heures passées, faut que j'y vas, bonne continuation, je lirai les "retardataires" plus tard et commenterai demain
A +
MERCI A LA MC SAHKTI ! ;-)

Mon mal de crâne et moi on va se coucher. Je vous lis dès que je peux. Merci Sahkti et belle nuit à tous.

MADAGASCAR
TAILLE-CRAYON
CASSE PAS LA TETE



Pleure pas, Radama

Pleure pas, Radama
Tous les deux on partira
Je vais pas te laisser ici
Crever au fond d’un trou pourri
Je te ramènerai à Madagascar
S’il le faut même en autocar
Je sais bien que ton cœur est resté là-bas
Sur la plage de Manaraka
Je te conduirais vers les tiens
Danser parmi les lémuriens
Chanter sous les cocotiers
Nager au milieu des palétuviers

Pleure pas, Radama
Tes larmes ils ne les voient pas
Ils t’ont collé derrière des grilles
Et se moquent de tes yeux qui brillent
Pour eux tu n’es qu’un numéro
Une petite fiche sur un bureau
Ils disent que tu n’es qu’une voleuse
Une moins que rien, une gueuse
Mais moi j’ai vu sous tes haillons
Tes seins affûtés au taille-crayon
Et sous ta médaille de Marie
Battre un cœur qui me donne la vie

Pleure pas, Radama
Ca va aller tu verras
Moi aussi j’ai connu ces moments
Où l’on voudrait crier maman
Moi aussi j’ai prié
Moi aussi j’ai crié
Moi aussi j’ai espéré le jour
Moi aussi j’ai cogné sur des murs sourds
Je te ferais entendre l’écho
Des trompettes de Jéricho
Qui les feront s’effondrer
Pour s’ouvrir sur la liberté
Alors casse pas la tête, Radama
A deux on s’en sortira

Gobu

Voyage, voyage

Elle a beaucoup voyagé.
Toute petite déjà avec ses parents, elle a parcouru le monde. Et puis, ça a continué, avec son premier mari, avec son deuxième, avec ses enfants, ses petits-enfants.
Le monde sous toutes ses coutures ou presque, elle l’a vu.
Aujourd’hui, elle ne bouge plus.
Elle se dit à quoi bon… elle a engrangé assez de souvenirs comme ça… tellement qu’elle n’a plus besoin de se déplacer pour être ailleurs. En deux coup de cuiller pot pfuit ! la voilà partie pfuit ! Madagascar ! pfuit ! Cambodge ! pfuit ! pfuit !
Où ça lui chante.
Pfuit ! pfuit !
Parfois la tête lui en tourne.
Et puis, elle a sa collection : rangées sur des étagères, des poignées de porte du monde entier. Beaucoup proviennent de chambres d’hôtel.
De temps en temps elle les caresse, elle les compte. Au total, il y en a soixante-neuf.
Soixante-neuf lui rappelle un autre voyage… pfuit !
Un voyage dans le voyage pfuit !
C'était bien aussi…
Tout particulièrement, cette fois-là... en Egypte pfuit!
Un Noël au balcon.
Et lui…
Lui.

C'est en Colombie que je le rencontrai. Debout, à côté d'un vieux vélo rouge qu'il tenait d'une main, il levait la tête vers le ciel. Pas un nuage. La place grouillait de gens affairés. Lui, petites lunettes rondes cerclées de fer sur le nez, longue silhouette dégingandée, attendait, -peut-être.
Je regardais, assis dans l'ombre; l'air était aride; j'avais chaud et soif. Je m'étais installé à la terrasse d'un café. Je voyageais, plus par oisiveté que par curiosité; je ne manquais de rien. Je ne rapportais d'ailleurs aucun souvenir de mes voyages. En revanche, je n'aurais pu partir sans malles, valises, boîtes et chapeaux, canne à pommeau, gants, cure-dents et couverts en argent: mon nécessaire en somme, indispensable.
C'est alors qu' il baissa la tête, passa sa main libre dans ses cheveux qu'il lissa vers l'arrière, l'air absorbé, saisit le guidon de son antique vélo et se dirigea lentement vers le café d'où je l'observais. Nos regards se croisèrent, je dirais même aujourd'hui que ses yeux se figèrent sur les miens me clouant sur ma chaise comme on épingle un insecte dans une boîte. Ses traits se durcirent, les lèvres en fil, son visage prit une teinte crayeuse. Aussitôt je le vis enfourcher son vélo et s'enfuir, tel un possédé.
Je ne me serais sans doute jamais souvenu de lui, s'il n'avait, en fuyant, perdu de sa poche un objet que je m'empressai d'aller ramasser. Et c'est en courant vers cet objet, petite chose brillante sur le pavé, qu'à mon tour, je tombai; plus précisément, je m'étalai, abandonnant bien malgré moi sur l'asphalte, une dent.
Je n'eus pas le coeur de penser à "Bien mal acquis ne profite jamais" ou à "Rien ne sert de courir, il faut partir à point". Je souffrais et rageais en même temps.

L'école du Montana

Moi, j’ai jamais su trop quoi faire de mes dix doigts. Entendez par là que je me suis essayé à tout, que je les ai essayées toutes.
Toutes les filles, et l’école du Montana.
« Toutes » c’est pas vrai bien sûr, et avec toutes je me suis planté.
Mais rien n’est sûr, bien sûr.
Sauf l’école du Montana, ça va de soit.
Sur le siège de droite, une Américaine carénée comme… comme une américaine : large et rutilante, et, en guise de pare-brise, un sourire en calandre.
Avec les filles, j’ai pas de pot, je l’ai déjà dit.
Mais là n’est pas le propos, aussi passons.
— Je peux ? elle dit avec un accent débarqué d’un ailleurs lointain, tellement lointain qu’il me dit rien.
Je lui file ce qu’elle désigne d’un index grassouillet : on bouquin ; « Tokyo-Montana Express », lui colle entre les mains.
On survole Tokyo, ça tombe bien.
Et on y atterrit, aussi.
À Nakita, je quitte ma compagnonne-limousine huit portes au moins, et même pas j’évoque le châssis, et la prie de garder le bouquin :
Elle disparaît, enfin disons qu’elle se fond dans le maigre peuple Tokyote.
Je pense hamburger, frites, ketchup et, à l’école du Montana encore.
Et toujours, je ne sais quoi faire de mes dix doigts…
Je compte :
Était elle femme d’affaire, simple touriste en goguette, membre d’une association défendant le surpoids sur vol à long cours, ou starlette pour lingerie XXL, ou encore perforatrice de ticket de métro sur une ligne non moins longue, loin là-bas chez elle.
Et je m’arrête là parce que pour l’instant des doigts j’en ai que cinq. Les cinq autres s’occupant à payer, menue monnaie :
- Un journal
Vous avez compté six doigts ?
- Un paquet de chewing-gum
Ça m’étonne pas plus que ça.
- Un livre.
Je vous l’ai dit, des dix j’ai jamais trop su quoi en faire
En ressortant de là, je guette mon Américaine parce que le livre nouvellement acheté, je lui aurais bien offert, histoire de compléter : « Mémoires sauvés du vent »
En quatrième de couverture coure un texte de Djian, il dit : « Je donnerais dix milles vies pour la vie de Richard Brautigan. J’essaie de vous dire ça en vous regardant en face. Vingt mille. Au fond, je ne m’écœure pas du tout. Il en tombe des centaines de milliers tous les jours. Est-ce qu’on pense à ses millions de lecteurs, à ces réservoirs de sang neuf qu’étaient Mémoires sauvés du vent ou la Vengeance de la pelouse… ? Quelqu’un essaierait-il de m’arracher des mains Tokyo Montana express… ? »
Je lui aurai dit : « Tiens ! »
Elle n’aurait rien répondu parce que trop pressée de prendre une correspondance.
Tant pis.
Je m’installe. M’attable.
La mienne de correspondance est un peu plus tard.
Je me le lis, me le relis pour la… je compte même plus.
Sauf mes doigts, parce que refermés sur ce bouquin-là, le tenant et en tournant les pages, ils se sentent bien, soudain chez eux.
Et serrant un verre de Sapporo, encore mieux.
Eh tu sais quoi Richard ?
Loin des yeux, loin du cœur, c’est des conneries.
Et pas qu’un peu !