Voyages
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Voyages
’ai marché dans les aridités, j’ai bu dans les déserts. J’ai dormi dans les oasis, havres du voyage, escales vertes,
J’ai baigné mon visage dans la nuit, dans le jour, dans le feu. J’ai vu de mes yeux la barbe des basaltes bleus,
Et des montagnes qui ressemblaient à des murailles en flammes.
Alors que je partais faire mon commerce, j’étais négociant, J’ai vu les ports et leur agitation, pris l’affairement de tous,
J’en aimais la rumeur des Cultures, des Idées, J’aimais à me mêler à leurs courants.
Moi j’étais de leur lot, avec mes monnaies de change, Mes chèques, mes pièces d’or ou d’argent taillé, d’autres biens,
Au milieu des Échanges, des Idées et d’une foule en nombre.
Dormant à l’ombre des bâches des chariots diligentés,Les fusils, le fer des canons, le bois de chauffe,
Et les barils de poudre et le goudron Attendaient la venue de quelque acquéreur pour revoir le jour.
J’évitais de penser aux nègres et aux martyrs, A la sueur et au sang qui teintait le coton de mon égoïsme occidental.
Les bagages de soieries et de pierres précieuses ont défilé Devant moi comme dans un rêve que j’aurai fait éveillé,
Montées sur des chameaux, montures languissantes, Les femmes des harems m’ont dévisagé de derrière leur litham
Les hommes se disputaient âprement leurs charmes
J’ai participé à de somptueux banquets, Pendant lesquels s’étalait tout le luxe des civilisations,
Les veaux tournaient sur les rôtissoires, Sous les tentes tendues les vins clarifiés coulaient
Des tonneaux éventrés et les femmes se baignaient Dans les fontaines, bijoux ruisselant dans les cours pavées,
Dans les jardins verts, où des fauves, enchainés A des piquets fichés dans la terre brune de là-bas,
Des tigres et des lions déambulaient jusque dans les limites Imposée par leur chaîne, jouets et faire-valoir des orgueils masculins,
Les hommes prenaient leurs peaux pour les étendre sur des murs, leurs [ dents et leurs griffes,
Pour en faire des gilets, des colliers, des bracelets, et des pendants [ d’oreille.
Le rire des nobles et des autres s’articulait dans « La Discussion » Sous les lustres de cristal et les moulures feuilletées d’or,
Aux rythmes des musiques et de danses exotiques, Des coupes s’entrechoquant, des doigts gras s’essuyant sur les sofas,
Des danseuses exécutant les danses lascives, Aux concerts du luth, de la cithare, de la harpe, du cor et du psaltérion,
La tête résonnante encore des discours d’un Nabuchodonosor,Tout autour de nous se parait de lumière pour séduire ;
Le monde nous étreignait comme une vielle matrone A nous rendre la lèvre violette.
Les négresses passaient avec un regard méprisant, Les princesses de Chine aux ongles longs, à la peau de porcelaine,
Les Anastasia aux yeux bleus et les Pocahontas, Toutes avaient le regard des louves injecté de sang,
J'eus un temps désiré les séduire, Mais les jeux de mon chant et de ma guitare sont restés impuissants.
Je me suis habillé de fourrure pour combattre le froid, Alors que je traversais des déserts de neige.
L’or du soir tombait sur le chemin des voyageurs, Caravanes et caravaniers s’effaçaient au loin,
Le diamant rose du soleil s'évanouissait, englouti Par les lèvres noires de la terre.
Nous perdions le souvenir du jour et de ses belles heures
J’ai vu la grande mer gronder contre mon âme.
J’ai regardé ce monde, ses négoces, ses marchés. Les marchands m’ont attiré comme on attire le chaland,
Au milieu du vacarme des vaisselles en cuivre Au cri des « nourritures ! » J'étais parmi les passants oh le cliquetis des vaisselles
Attachées à de la vielle corde sous les secousses du vent sec De ces lieux! Oh le kaléidoscope odorant des épices,
Les miroitements de l’ambre, les éclats d’encens, les savons, Les pâtisseries survolées des mouches rapides,
Les tissus brodés d’or, azuréens… Je suis passé sans m’arrêter.
La nuit, le soleil et la lune m’ont invité à leur rendre hommage : Je n’ai rien trouvé à leur dire.
J’ai marché comme un inconnu. J’ai été triste. J’ai vécu. Je me suis senti esseulé sous la nue.
J’ai baigné mon visage dans la nuit, dans le jour, dans le feu. J’ai vu de mes yeux la barbe des basaltes bleus,
Et des montagnes qui ressemblaient à des murailles en flammes.
Alors que je partais faire mon commerce, j’étais négociant, J’ai vu les ports et leur agitation, pris l’affairement de tous,
J’en aimais la rumeur des Cultures, des Idées, J’aimais à me mêler à leurs courants.
Moi j’étais de leur lot, avec mes monnaies de change, Mes chèques, mes pièces d’or ou d’argent taillé, d’autres biens,
Au milieu des Échanges, des Idées et d’une foule en nombre.
Dormant à l’ombre des bâches des chariots diligentés,Les fusils, le fer des canons, le bois de chauffe,
Et les barils de poudre et le goudron Attendaient la venue de quelque acquéreur pour revoir le jour.
J’évitais de penser aux nègres et aux martyrs, A la sueur et au sang qui teintait le coton de mon égoïsme occidental.
Les bagages de soieries et de pierres précieuses ont défilé Devant moi comme dans un rêve que j’aurai fait éveillé,
Montées sur des chameaux, montures languissantes, Les femmes des harems m’ont dévisagé de derrière leur litham
Les hommes se disputaient âprement leurs charmes
J’ai participé à de somptueux banquets, Pendant lesquels s’étalait tout le luxe des civilisations,
Les veaux tournaient sur les rôtissoires, Sous les tentes tendues les vins clarifiés coulaient
Des tonneaux éventrés et les femmes se baignaient Dans les fontaines, bijoux ruisselant dans les cours pavées,
Dans les jardins verts, où des fauves, enchainés A des piquets fichés dans la terre brune de là-bas,
Des tigres et des lions déambulaient jusque dans les limites Imposée par leur chaîne, jouets et faire-valoir des orgueils masculins,
Les hommes prenaient leurs peaux pour les étendre sur des murs, leurs [ dents et leurs griffes,
Pour en faire des gilets, des colliers, des bracelets, et des pendants [ d’oreille.
Le rire des nobles et des autres s’articulait dans « La Discussion » Sous les lustres de cristal et les moulures feuilletées d’or,
Aux rythmes des musiques et de danses exotiques, Des coupes s’entrechoquant, des doigts gras s’essuyant sur les sofas,
Des danseuses exécutant les danses lascives, Aux concerts du luth, de la cithare, de la harpe, du cor et du psaltérion,
La tête résonnante encore des discours d’un Nabuchodonosor,Tout autour de nous se parait de lumière pour séduire ;
Le monde nous étreignait comme une vielle matrone A nous rendre la lèvre violette.
Les négresses passaient avec un regard méprisant, Les princesses de Chine aux ongles longs, à la peau de porcelaine,
Les Anastasia aux yeux bleus et les Pocahontas, Toutes avaient le regard des louves injecté de sang,
J'eus un temps désiré les séduire, Mais les jeux de mon chant et de ma guitare sont restés impuissants.
Je me suis habillé de fourrure pour combattre le froid, Alors que je traversais des déserts de neige.
L’or du soir tombait sur le chemin des voyageurs, Caravanes et caravaniers s’effaçaient au loin,
Le diamant rose du soleil s'évanouissait, englouti Par les lèvres noires de la terre.
Nous perdions le souvenir du jour et de ses belles heures
J’ai vu la grande mer gronder contre mon âme.
J’ai regardé ce monde, ses négoces, ses marchés. Les marchands m’ont attiré comme on attire le chaland,
Au milieu du vacarme des vaisselles en cuivre Au cri des « nourritures ! » J'étais parmi les passants oh le cliquetis des vaisselles
Attachées à de la vielle corde sous les secousses du vent sec De ces lieux! Oh le kaléidoscope odorant des épices,
Les miroitements de l’ambre, les éclats d’encens, les savons, Les pâtisseries survolées des mouches rapides,
Les tissus brodés d’or, azuréens… Je suis passé sans m’arrêter.
La nuit, le soleil et la lune m’ont invité à leur rendre hommage : Je n’ai rien trouvé à leur dire.
J’ai marché comme un inconnu. J’ai été triste. J’ai vécu. Je me suis senti esseulé sous la nue.
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 44
Date d'inscription : 02/05/2010
Re: Voyages
Pérégrination aux quatre coins du globe, tous sens en éveil. A un moment donné, j'ai cru feuilleter les carnets de voyage de Delacroix.
Tant de richesses à découvrir, échanger, décrites dans un luxe de détails. Et finalement, cela ressemble à un rêve. Le narrateur passe sans s'arrêter ? Tristesse.
J'ai remarqué au cours des phrases des majuscules dont je n'ai pas saisi la fonction. Comme si le texte avait été modifié sans que de petits ajustements aient été faits.
Pour finir sur une note positive, j'ai beaucoup aimé ce texte.
Tant de richesses à découvrir, échanger, décrites dans un luxe de détails. Et finalement, cela ressemble à un rêve. Le narrateur passe sans s'arrêter ? Tristesse.
J'ai remarqué au cours des phrases des majuscules dont je n'ai pas saisi la fonction. Comme si le texte avait été modifié sans que de petits ajustements aient été faits.
Pour finir sur une note positive, j'ai beaucoup aimé ce texte.
Invité- Invité
Re: Voyages
Je le remonte pour dire que j'ai apprécié ce texte, même si exclusivement descriptif ; je le trouve réussi dans le genre compte-rendu de voyage.
J'apprécie ici les couleurs, les matières, les bruits, les personnages fugaces, le dépaysement, la variété.
La mise en page est à revoir.
J'apprécie ici les couleurs, les matières, les bruits, les personnages fugaces, le dépaysement, la variété.
La mise en page est à revoir.
Invité- Invité
Re: Voyages
Bien aimé ce kaleïdoscope assez distancié, mais si vivant cependant.
Il y a de nombreuses notations sensorielles et cela sollicite l'imaginaire.
Il y a de nombreuses notations sensorielles et cela sollicite l'imaginaire.
Invité- Invité
Re : Voyages (connus d'avance)
J'ai pensé au "Bateau ivre" de Rimbaud, en parcourant ce texte. Joli parcours. Ecriture chatoyante et documentée en effet. Mais après toute cette connaissance par le voyage, et ces combats contre les tentations, conclure par tant de vide et de tristesse... Pas besoin de partir si loin, dès le départ on sait que nous sommes seuls, inconnu à nous même, avec rien à dire... Maintenant, sachant cela, refais le voyage et peut-être qu'il te paraitra autre...
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
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