Exo "La parole est aux objets" : En suspension

Premiers pas glissés. L'instant est magique.
Je navigue à l'horizontale.
Sur mon corps ses palpitations s'impriment amples, douces, fluides.
Je suis dans mon élément, je suis chacun de ses mouvements.
Hauteurs pleines de senteurs.
Respiration contenue...
A la moindre pression, je sens l'espace se remplir de gravité.
La prise se resserre, j'oscille, la peur sème ses pulsations précipitées.
J'ondule telle une pagaie dans l'air vibrant.
Aux mouvements perplexes, j'accentue mon allure convexe.
Il a choisi de conquérir le vide.
Je suis son trait d'union de voyage.
Je partage cette migration mystérieuse, écartelée entre départ et arrivée.
Notre ombre se crucifie sur la foule.
Elle avance dans les frissons de l'inconnu, dans le vertige toujours recommencé.
Pas glissés. Instants magiques.

Joli christie12. Très fine prestation.
J'ondule telle une pagaie dans l'air vibrant.
Notre ombre se crucifie sur la foule
C'est très chouette !

Spoiler:

" Notre ombre se crucifie sur la foule".
Belle image, qui de plus, confirme ce que l'on avait pu deviner.
Le choix même de l'"objet" est plein de poésie.

Tout en équilibre délicat...
J'avoue que je n'ai compris que vers le milieu du texte...

j'avoue que, tout en goûtant la légèreté du texte, je n'arrivais pas à savoir de quel objet il s'agissait... Heureusement que le commentaire d'Embellie m'a éclairée !!!

comme Coline je n'ai pas du tout visualisé l'objet, l'attention de ma lecture a été détournée par les jolis mots.

"Je suis son trait d'union de voyage."
j'aime bien, ça!

"Aux mouvements perplexes, j'accentue mon allure convexe."
je n'ai pas compris cette ligne, d'autant que je ne sais trop à quoi ressemble le balancier d'un danseur de corde.

quand on sait de quel objet il s'agit on peut goûter la finesse des indices égrenés dans le texte...
(s'agit-il de proésie? je m'y emmêle un peu)

peut être si l'identité de l'objet était déclinée dans le titre on pourrait d'autant mieux apprécier à la lecture les rouages l'écriture.
ou peut être au contraire que c'est mieux ainsi, car cette pudeur à ne pas trop en dévoiler est charmante.

délicat et léger en tout cas.

J'ai pensé à un parapente

Au début, moi aussi, j'ai pensé au parapente :o)
Mais "l'ombre qui se crucifie sur la foule" m'a mis sur le droit chemin
Un objet très poétique
Il fallait y penser

Je suis passée à côté à la première lecture, me contentant d'apprécier les phrases.
Une seconde lecture éclairée m'a permis d'apprécier pleinement la joliesse de ce texte. Suspendue à un souffle, les yeux en l'air.

Un texte aérien.