Au petit matin

Avant que je m’en aille
Affronter la grisaille
Du petit matin froid
Je te prends dans mes bras

Tout bas tu dis je t’aime
Alors ce matin blême
Que je redoutais tant
Je l’affronte en riant

Dans la rue d’Aboukir
Je n’entends pas vrombir
Tous ces marteaux-piqueurs
J’entends battre ton cœur

Les klaxons des ouatures
Les paroles d’injures
Je ne les entends pas
J’entends ta voix, tout bas

Je me fous de la bise
De ce froid de banquise
Bon pour les ours polaires
Ton amour m’est mohair

Intrépide optimiste
Je me dis qu’il existe
Ce merveilleux pays
Qu’a chanté Moustaki

Ce doux pays de Tendre
Où tu pourras entendre
Ces mots écrits pour toi
Sincères et maladroits

Je trouve justement un peu maladroits les trois derniers paragraphes.



Par contre, il y a quelque chose qui me touche là-dedans,
Déjà je trouve que le "je te prends dans mes bras" tombe musicalement au bon endroit.
Et ensuite et surtout j'aime bien l'idée de se recréer un environnement via l'autre, le coeur/marteau piqueur et les voitures/la voix
En fait, je ne sais pas, je trouve que ça nous fait écouter les choses en sourdine, comme sous cloche, et comme si on était nous aussi à l'intérieur de ce corps capable de se reconstruire des stimuli, et j'aime bien ça.

Moi aussi j'aime, en fait je ttrouve ce poeme trés doux, tendre.
J'aime bien chaque strophe, votre poème réchauffe. On voudrait se blottir dedans.

Oui, une déclaration tout en douceur, tendrement déclinée.
J'apprécie aussi, surtout, que l'amour ne lui fasse pas perdre son sens de l'humour, au poète : "Les klaxons des ouatures", ça me met en joie.

C'est doux, c'est tendre, se réfugier dans la chaleur de son amour, en pensée, en sensations, pour affronter la journée...
Des mots tout simples qui racontent ce que tout le monde a déjà ressenti, j'aime beaucoup, beaucoup.
Tu me fais penser au très joli poème d'Henri Gougaud "Au point du jour", mis en musique par Ferrat.

J'entends la petite musique et le décor est planté dès le premier quatrain... la force Legone est de dessiner un paysage dans un espace réduit. Les mots choisis, la construction des vers, tout tend vers la simplicité pour décliner cet amour avec l'emploi du je/tu qui fonctionne à merveille.
Je cherche dans ma musette à notes voir* si un p'tit air peut accompagner ses vers.
* voir ou voire ?

Très chouette cette chanson d'amour qui cause de la grisaille et des marteaux-piqueurs. Il ne te reste qu'à la mettre en musique. Si ce n'est déjà fait.

C'est beau, un homme tendre ! Cela réconcilie avec la nature humaine ! :-)
Dans la rue d'Aboukir... ça sonne bien.

Pourquoi toujours des marteaux-piqueurs dans la rue d'Aboukir ? Y'a des rues comme ça qui ont un destin... celui d'être défoncées toute l'année. Mais, l'amour est là qui met de la ouate là où le bruit ne sert à rien. Beaucoup aimé.

Je remercie chaleureusement les commentatrices et teur. Pour embellie je suis allé lire les paroles et écouter la chanson. Merci beaucoup. Pour Pussi ben de la musette j'aime bien justement cet instrument. Cette chansonnette évidemment est un voeu et non une réalité. Je suis en mal d'amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur :o)
Merci à Lyra Manon Croisic Iris Tizef and last but not least Easter. Bises à l"oeil et paix dans les coeurs.

Gobu a écrit:

Tu peux me remercier itou, dans la foulée. C'est sans prétention, sympa et musical. Que demander de plus ?

Pour Croisic : de mon temps, la Rue d'aboukir était surtout la Mecque (si je puis dire) des commerçants feujs du schmates (la fringue) Aujourd'hui, paraît que les chinois et les turcs les ont supplantés...

Je comprends, c'est comme ça que je l'ai connue la Rue d'Aboukir... les fringues, tiens, faudrait que j'écrive un p'tit truc pour faire le pendant prose à Legone.

Je me trompe peut être mais je crois que c'est maladroit par jeu ou tout au moins pour coller au personnage.
Poête maudit, provocateur, ivrogne, fleur bleue et d'autres encore (je n'ai pas tout lu, désolé) je lis les textes comme des mini portraits de personnages fictifs, très bien écrits c'est sûr.

Comment as-tu le courage de t'arracher à pareilles délices pour affronter le petit matin, même si, manifestement, ton amour te rend aveugle, sourd et muet

Heureux homme !

J'apprécie ce texte simple mais expressif et ses marteaux tout-piqueurs dans la Rue d'Aboukir. Oui le froid perçant des hivers parisien aux angles de la Place royale... La réussite du texte tient sans doute dans la balance taquine entre le sérieux du sentiment, l'adresse directe à l'aimée, et la tonalité presque badine et descriptive d'un marcheur dans Paris. La balance taquine entre le froid du matin vif et le chaud intérieur d'un amour. J'ai donc aimé à point nommé le "Ton amour m’est mohair" où le m-m-m est autant de mimétiques mamours. Le texte aurait avantage à se terminer dans ces parages, la suite en effet me semble faible et l'affaiblir. Elle redit ce qui a déjà été bien mieux exprimé, elle dit trop. D'ailleurs elle en a conscience ("maladroits"). Une autre chose m'a fait sourire (complicément): "Je me fous de la bise" - un malicieux a s'y glisse sans qu'on le veuille dans la bise et livre un double sens à méditer.
Voilà donc encore une preuve qu'un texte inspiré vaut cent fois mieux qu'un texte technique.

J'appelle Royale la Place des Victoires au bout d'Aboukir et j'aime le triangle des Petits Pères (et son magasin intemporel de bondieuseries). J'en profite pour ajouter un -s à la fin de parisien.

Merci aux nouveaux commentateurs.

Un petit matin ouate et mohair dans le coeur ! Il n'y a rien de tel pour affronter les heures marteaux-piqueurs.
Une petite chanson tendre qui réchauffe avec des mots simples et doux, j'aime !

Ton amour m’est mohair
Bon, là, franchement ça sonne mal.
Il faut trouver une autre rime en air.

A part ça, rien à dire, c'est joli comme tout.
J'aimerais bien qu'on m'écrive un poème pareil.
Elle a bien de la chance.

Merci Arielle.
Pour Anne : bien de la chance ? Voire.