Encore une bonne journée devant soi.

Rien ne se passe. Pas de bonne nouvelle. Pas de mauvaise non plus, du reste. Pas de surprise, ni d'étonnement. Les journées ordinaires, la routine. Chaque journée est portée par une bonne et brave organisation dont les heureuses victimes ne se plaignent pas. Sauf si un élément inhabituel vient les faire trébucher dans l'abime de l'imprévu. C'est rude quand quelque chose se passe, même si c'est une bonne nouvelle d'ailleurs. La perturbation est source d'angoisse, il faut si possible la programmer longtemps à l'avance, pour s'y préparer. Le calendrier du frigo sert à cela: se préparer à sortir de sa routine et prévenir les risques.

Le thé du matin, la voiture que Monsieur fait tourner devant le garage en attendant Madame, le départ à Dinant pour aller chercher le journal, le coup de klaxon au démarrage à l'attention de la voisine dont l'étape 'sortir le chien' vient en même temps que l'étape 'on va chercher le journal'. Chacun est content, même le chien.

La journée s'annonce bonne.

Quelle vie !
Vu l'heure tardive, notre narrateur invisible, mais tristement-là, doit accomplir scrupuleusement son programe-dodo.
Une vie bien remplie somme toute, tellement remplie que cet "abîme" improbable d'"imprévu" n'a guère de chance de trouver ne serait-ce qu'une faille ou un semblant de fissure. Cet ennui est tout aussi abyssal que sa peur de l'imprévu. Bien vu, oui-oui,ça doit bien arriver des comme ça...
Le train-train, le chien-chien, la toilette, la causette, la cuisine, la voisine, les caresses du soir -S, les baisers du jour-j, les coucous aux heures-h, le ronron du moteur, l'émission de 7heures, les souvenirs à ne pas manquer, les photos à ne pas rater, le vote utile pour pas-de-risque... liste surtout pas exhaustive.
Finalement, le manque d'assurance (quoique, assurance-vie, assurance-maladie, assurance-voiture, assurance-vélo, assurance tout risque, assurance au tiers, assurance entière, y en a à toutes les sauces) rassure vachement; et l'ennui (des autres?) ça fait toujours causer.

Journée / programme. Pourquoi pas un texte plus long.

Une esquisse de thème, mais tout reste à écrire, bien que l'orientation semble intéressante

Au contraire j'ai vraiment aimé l'efficacité de la brieveté.
En quelques mots tout est dit.
Une belle poésie déguisée en éphémeride.

prose, poésie, de toute façon je trouve ça, comment ? bof, oui bof, parce que vraiment ça ne me touche en rien, limite à me demander ce qui t'a poussé à écrire ça ?
à moins que ce ne soit le début de quelque chose, auquel cas je retire ce commentaire lui aussi inutile ;-)

au fait : coucou Sacha, ça fait plaisir de te revoir ;-)

assez d'accord avec le commentaire de Mentor. Du mal à rentrer dans le texte, à m'interesser ...

Merci pour vos commentaires.

Ce qui m'a poussée à écrire 'ça'.. Voici l'explication: je n'arrive pas à me discipliner pour écrire. Le temps passe, mon travail me mobilise, je reporte et jamais n'écris. Ayant le gout des choses finies, cela me prend des heures, mais je ne les ai pas. Je tire donc la conclusion que si je continue comme ça, jamais une ligne ne sortira plus, ni du crayon, ni du clavier.
Alors je me suis installée voilà quelques jours devant ce rectangle "nouveau sujet", et me suis donnée 5 minutes pour écrire "quelque chose". J'ai regardé par la fenêtre, j'ai vu ma bonne vieille Germaine de voisine et c'est 'ça' qui est sorti.
Les limites du résultat sont bien entendu claires pour moi, mais au moins, j'ai mis le pied à l'étrier et j'ai écrit. :-)

J'ai pris ce texte pour une reflexion sur l'ennui.ce n'est pas si mal que ça.

Pendant mes 5 minutes, j'ai essayé de traduire ce que Germaine m'inspirait, avec ce côté ennuyeux mais tant aimé par elle.
Aucune prétention! Mais moi je suis contente quand même: j'ai écrit quelque chose.
J'ai vu à l'école une institutrice disant à une maman: "vous savez, c'est un peu moyen les résultats de votre fils". La mère a répondu, avec les bras ballants, hochant de la tête et révélant sa conviction comme une fatalité irréversible: "vous savez, il fait ce qu'il peut".
L'institutrice l'a regardée avec un petit sourire et un 'oui bien entendu' qui me semblait vouloir dire "que répondre à cela!!!".
Heu.. je ne sais plus pourquoi je disais cela.. Ce n'est rien, c'était un plaisir de partager.

Ben je trouve que c'est bien que tu écrives quand tu as envie d'écrire même si c'est pas long, d'autant plus que ton écriture est agréable à lire.

Un texte tout simple qui raconte juste un petit bout de quotidien.
Il n'y a pas vraiment de début, ni de fin, ça laisse un petit gout d'inachevé, de pas assez. C'est dommage, il en aurait fallu un peu plus pour que ces quelques lignes nous invitent à repenser notre propre quotiden...

Je trouve que le rythme et la concision du texte donne un bon impact. Et même au premier degré je ne trouve pas le sujet ennuyeux. Tout est une question de style et je trouve qu'il y est.

Quand tu dis "la perturbation est source d'angoisse", c'est vrai. mais il faut ajouter aussi que c'est diablement bon! L'air de rien, même si on refuse de l'admettre, on aime à se dire débordé, déboussolé et ce genre de choses, ça apporte une dose d'adrénaline dont on a tous besoin à un moment donné. et ça aide aussi à se sentir important, même si c'est juste par rapport à soi-même.

Dans ton texte, tu ne vas sans doute pas vraiment au fond des choses, tu esquisses un état, un sentiment... ça pourrait être le début de quelque chose, à condition d'éviter le piège des répétitions multiples qui ne servent qu'à décrire une idée identique qu'on décline à plusieurs sauces dans un même texte.