Paraître ou ne pas être
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Paraître ou ne pas être
Paraître ou ne pas être
Dans la pénombre les VIP s'affairent autour de la table, seuls deux projecteurs sont braqués sur nous, les caméras sont prêtes à retransmettre la suite de cette partie...
Dix candidats dans cette finale ont été éliminés sans ménagement par Andréa Descartes, la cinquantaine passée, dégarni, les yeux noirs, le regard froid, la peau blafarde. Il porte une chemise noire fermée jusqu'en haut. Aucun artifice sur lui : pas de bague ; pas de montre... Rien.
Notre maître à tous, le top des tops, la crème des crèmes au poker « Texas Holdem ». Un champion incontesté et incontestable depuis 6 ans. Il a étudié tous les gestes, les habitudes et les vices des joueurs de poker dans le cadre d'une thèse pour l'obtention de son DEA de biologie et chrono-biologie du comportement. Autant dire que le simple mouvement d'une mèche de cheveux sera considéré comme une tension engendrée par des conflits internes non résolus provoquant des états d'anxiété.
- ...Rien qu'en le regardant j'ai déjà mal à la tête.
La partie va débuter, faut que je fasse vite pour espérer le battre, car à la régulière je n'ai aucune chance.
Le croupier distribue deux cartes à chacun. Je regarde les miennes et je dévie mon regard légèrement sur lui pour voir ce qu'il fait.
- ...C'est pas vrai !
Il est en train de me fixer comme si j'étais une cible prête à recevoir toute sa science en pleine poire.
- ...C'est dingue il ne s’est même pas attardé sur son jeu, il n’y a que moi qui l'intéresse ou quoi !!!
C'est à lui de parler.
Il annonce et mise un quart de son tapis sans laisser transparaitre aucune émotion.
A moi de parler.
N'ayant pas de stratégie définie, je décide de faire comme lui. Pourquoi ? Je ne sais pas.
Le croupier retire la première carte du paquet et s'apprête à distribuer les trois cartes qui vont être découvertes sur le tapis.
De mon côté la tension est certainement palpable, alors que lui, le ciel pourrait lui tomber sur la tête ça ne le ferait pas bouger d'un neurone.
Le croupier place les trois cartes sur la table.
3 de trèfle, 8 de trèfle, Dame de cœur
Je zappe vite fait le 3 et le 8 et je m'attarde ne serait-ce qu'une seconde sur la dame.
- ...Mince ! Il m'a vu. Ca commence mal...
Il mise encore un quart de son tapis, j'ai cru voir un regard malicieux de sa part, il ne tremble pas, il a des gestes lents et précis. Je regarde à nouveau la dame du coin de l'œil.
-...Ouf ! Il ne m'a pas vu.
Des tas de questions s'entrechoquent dans ma tête, que dois-je faire ? J'y vais ? J'y vais pas ?
- ...Aaahhh ! Je ne sais pas...
Je l'observe à nouveau, Iceman est toujours aussi froid.
- ...Impressionnant ce type !
Je le suis à nouveau sans toujours savoir pourquoi, comme si j'étais sous son emprise psychologique.
Je regarde le croupier avec impatience en attendant qu'il distribue la quatrième carte. Je sens le regard d'Andréa qui me scanne et ça me glace le sang
Mais qu'est-ce que je fous là !
Le croupier pose la quatrième : Tiens ! Un roi de carreau
- ...Aïe ! Il a senti mon étonnement.
Faut que j'arrête de paniquer, il va finir par décrypter mon jeu si ce n'est pas déjà fait, vu sa mine réjouie.
Je sens une pointe de satisfaction dans son attitude. C'est peut-être grâce au roi de carreau.
- ...Oui c'est ça !
Il doit avoir une paire de roi ou mieux... un brelan : ces deux rois dans la main, plus celui qui est sur la table.
- ...Mince ! J'ai une goutte de sueur qui coule le long de ma tempe droite... Il l'a vu... ça sent la fin pour moi...
Il mise gros, le tout dans un geste vif et maîtrisé. Il doit avoir le brelan c'est sûr !!!
- ...C'est étrange, pourquoi il n'a pas misé la totalité de ses jetons ?
Ah ok je vois ! Il veut que j'aille jusqu'à la dernière carte pour être sûr de tout me prendre et ainsi m'exécuter en une seule manche.
Par esprit de mimétisme je le suis... pourquoi ? Je suis fou. Je dois être maso à l'idée de me faire humilier en public.
Voilà que je me gratte la tête tout en me dandinant comme si j'étais assis sur un tapis de fakir.
Quel face à face déloyal : un spécialiste du comportement face à la « Tic-Box ».
- ...C'est quoi ce bruit !?... merde c'est mon estomac. Après la panique le ridicule.
Le croupier pose sur la table la cinquième et dernière carte... nous y voilà ! Le dernier round, le bouquet final.
Un as de carreau.
- ...Oh la la !
Je baisse les yeux, je souffle de tous mes poumons, je mets ma main devant la bouche pour ne pas crier mon désespoir.
Je sue de plus en plus, j'ai envie de disparaître, de m'éclipser comme je suis arrivé : ni vu ni connu.
Mais qu'est-ce que je fous là !
Et là avec toute l'assurance du monde et le sourire du vainqueur, il mise le reste de ses jetons : tout, la totale, son tapis.
J'ai la tête ailleurs, le regard hagard, les pensées dans le brouillard et machinalement je mise tout mon tapis.
Mais qu'est-ce que je fous là !
C'est l'heure du verdict, de la sentence. Il rabat enfin ces cartes, j'ai l'impression que ça dure des heures...
Ma vision est trouble : je distingue vaguement du noir, du rouge.
Ca s'éclaircit : j'aperçois des figures.
C'est net : deux Rois, un cœur et un trèfle !
J'ai vu juste, il avait le brelan.
Les coudes posés sur la table il joint ces deux mains face à lui, le tout dans une attitude de psychiatre face à son patient, il me dit :
- Je ne comprends pas comment un joueur comme vous peut arriver en finale et vouloir aller au tapis juste avec un brelan de dame : les deux dans votre main plus celle qui est sur la table :
Il avait donc tout retenu : mon regard furtif sur la dame, la façon dont j'ai zappé les autres et mon désarroi sur la dernière carte. Ses études sur le comportement humain ont tout repéré, capté, analysé et décrypté.
Je régule ma pulsation cardiaque pour qu'elle revienne à la normale, ma température corporelle redescend doucement, tous les pores de ma peau se referment pour arrêter ma transpiration, je retrouve une posture normale, mon regard se cale sur le sien. Je suis redevenu moi-même : Thomas Mentis
D'une voix calme et posée je lui réponds :
- C'est peut-être... parce que j'ai voulu vous faire croire que j'avais deux dames.
A ce moment-là je venais de jeter un froid, que dis-je ! c'est une bombe cryogénique qui vient de s'abattre dans la salle.
Dans un geste ralenti, méticuleux et plein de grâce, j'abats mes cartes devant lui, face vers le haut.
Sa peau passe du rose au blanc, ses pupilles se dilatent, sa bouche s'ouvre lentement pour finir en béatitude. Des gouttes de sueur dégoulinent de son front pour éclater lourdement sur le feutre de la table.
Andréa Descartes tremble légèrement, plus aucun son ne sort de sa bouche.
La vue de mes deux As l'a littéralement foudroyé... Ses yeux noirs remplis de larmes sont rougis par l'effroi.
Dans un moment de lucidité il me dit avec difficulté :
- Mais... comment avez-vous fait ? Vous cherchiez à dissimuler tant bien que mal vos tics nerveux... mais j'avais tout décodé dans votre gestuelle.
Dans ce contexte surréaliste je me lançai dans une explication qui sonna comme un coup de boutoir :
- Cela fait 3 ans que je me fais passer pour un malade afin de bénéficier d'une analyse sur « la psychothérapie cognitivo-comportementale ». Cela m'a permis de reprogrammer mes schémas comportementaux face aux situations stressantes et ainsi tenter d'impulser son adaptation à toutes les situations, notamment... ou plutôt surtout ! pour un "face à face".
- Trois ans que je prends des cours de théâtre et d'expression scénique pour me permettre de connaître avec précision les obstacles qui gênent mon expression corporelle et ainsi les dépasser pour ne plus simuler un personnage, mais être complètement immergé dans un rôle.
- Trois ans que j'habite juste en face de chez vous pour observer tous vos faits et gestes : comportement, humeur et sentiment. Nuits et jours je vous ai vu évoluer dans votre milieu social, familial et professionnel. Je vous ai suivi partout dans tous vos tournois.
J'ai appris à vous connaître.
- Et au bout de ces trois ans j'ai enfin réussi mon pari : faire voler en éclat toutes vos théories sur l'homme et son comportement, vos préjugés, vos clichés et autres formules mathématiques.
Maintenant il sait ce que je fais là.
- Le résultat de tous ces efforts se paie aujourd'hui... face à vous.
J'ai dû me surpasser pour être à la hauteur de ce challenge que je me suis fixé.
Grâce à vous je suis arrivé au sommet de mon art.
- L'art du mensonge
- C'est une maîtrise de soi, une connaissance de sa propre gestuelle. J'ai appris à contrôler mes gestes pour ne plus les laisser s'exprimer sans mon accord, à m'arranger pour manipuler mon langage corporel afin de tromper n'importe qui.
J'ai réussi ce soir, vous ne m'avez pas vu venir, car je suis devenu un virtuose du mensonge.
Andréa Descartes est complètement dépassé par les événements, il a perdu son flegme légendaire. Il est comme un disciple face à son maître. Les spectateurs sont hypnotisés par mon discours.
Sur un ton larmoyant il me demande :
- C'est quoi un virtuose du mensonge ?
... C'est de faire croire aux autres que l'on ne sait pas mentir.
Numériplume- Nombre de messages : 543
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Localisation : Au-delà des dunes
Date d'inscription : 31/10/2007
Re: Paraître ou ne pas être
Pas mal pas mal pour une première nouvelle, c'est vivant et assez bien écrit.
Je trouve que ça manque de réalisme au niveau des "dialogues", si on peut appeler comme ça les paroles échangées. Ca ne colle pas trop au vrai langage parlé, c'est un peu trop "châtié"
globalement ton écriture elle-même me semble trop "correcte", je veux dire : académique, policée, bref, ça manque de STYLE, ta marque personnelle, le petit plus qui fera dire un jour à tes lecteurs : "ha, ça c'est Num qui l'a écrit, sûr !" ;-)
côté thème, bon, c'est pas LE scénar du siècle, c'est gentillet sans plus
Un bon essai en tout cas, et je te transmets donc tous mes encouragements pour continuer à nous pondre des textes comme ça à foison, car c'est en écrivant qu'on devient écrivant (dixit un gros fainéant)
Taïaut !
Je trouve que ça manque de réalisme au niveau des "dialogues", si on peut appeler comme ça les paroles échangées. Ca ne colle pas trop au vrai langage parlé, c'est un peu trop "châtié"
globalement ton écriture elle-même me semble trop "correcte", je veux dire : académique, policée, bref, ça manque de STYLE, ta marque personnelle, le petit plus qui fera dire un jour à tes lecteurs : "ha, ça c'est Num qui l'a écrit, sûr !" ;-)
côté thème, bon, c'est pas LE scénar du siècle, c'est gentillet sans plus
Un bon essai en tout cas, et je te transmets donc tous mes encouragements pour continuer à nous pondre des textes comme ça à foison, car c'est en écrivant qu'on devient écrivant (dixit un gros fainéant)
Taïaut !
Re: Paraître ou ne pas être
Cette nouvelle est vraiment intéressante, j'ai noté des points positifs :
- L'écriture est plutôt classique, - comme dit Mentor, il n'y a pas encore de personnalité, mais ça vient en écrivant-, donc plutôt classique mais j'ai apprécié les efforts pour la rendre vivante !
- Le "suspens" est bien maîtrisé. J'ai trouvé que le timing marchait plutôt bien, on est plutôt pris par le texte.
- Tu dessines pas mal ce personnage d'Andréa Descartes (excellent nom !!!), j'aime les méthodes que tu utilises pour nous le faire imaginer (ses habits, manières, la façon dont il parle, etc.)
Voici un certain nombre d'aspects moins réussis à mon sens et d'abord :
- Tu "trompes" le lecteur dans la première partie, dans le sens où tu dissimules les "vraies" pensées du narrateur. La façon dont tu crées la surprise semble artificielle ! Ou alors, peut-être faut-il être plus strict sur la "narration" très objective, et ce qu'on prend pour une dialogue intérieur (avec les tirets), qui s'avérera être une attitude extérieure. (Suis-je clair ?).
Bref, le côté "qui est en train de parler", est probablement à traiter avec plus de rigueur. (Par ex: qui pense, Mais qu'est-ce que je fous là ?)
- La fin me semble un poil "sentencieuse", c'est un peu l'aspect d'un détective d'Agatha Christie qui explique à la fin qu'il a tout compris. C'est en contradiction je crois avec les doutes émis par le narrateur ! Le "problème" des modes de narration (enfin qui dit quoi, est-ce que les gens disent ce qu'ils pensent vraiment, etc.) est réellement complexe - encore plus dans ce genre de texte !
La théorie dit même que dans un roman à énigme, l'écrivain ment forcémetn à son lecteur - mais il essaie que ça se voit pas- . Tiens, c'est aussi le thème de ton texte ça non ?
Une proposition : et est-ce qu'une fin plus "décalée" ne conviendrait pas mieux ?
Une seconde proposition : en gardant la même fin, tu pourrais alléger considérablement ? Tes explications avec tirets sonnent comment un dialogue peu crédible...
Pour une première nouvelle, je trouve ça plutôt réussi ! Sans forcément la reprendre, je t'invite - c'est l'essentiel de mon commentaire ! - à une réflexion sur les modes de narration...
En espérant te lire très prochainement !
- L'écriture est plutôt classique, - comme dit Mentor, il n'y a pas encore de personnalité, mais ça vient en écrivant-, donc plutôt classique mais j'ai apprécié les efforts pour la rendre vivante !
- Le "suspens" est bien maîtrisé. J'ai trouvé que le timing marchait plutôt bien, on est plutôt pris par le texte.
- Tu dessines pas mal ce personnage d'Andréa Descartes (excellent nom !!!), j'aime les méthodes que tu utilises pour nous le faire imaginer (ses habits, manières, la façon dont il parle, etc.)
Voici un certain nombre d'aspects moins réussis à mon sens et d'abord :
- Tu "trompes" le lecteur dans la première partie, dans le sens où tu dissimules les "vraies" pensées du narrateur. La façon dont tu crées la surprise semble artificielle ! Ou alors, peut-être faut-il être plus strict sur la "narration" très objective, et ce qu'on prend pour une dialogue intérieur (avec les tirets), qui s'avérera être une attitude extérieure. (Suis-je clair ?).
Bref, le côté "qui est en train de parler", est probablement à traiter avec plus de rigueur. (Par ex: qui pense, Mais qu'est-ce que je fous là ?)
- La fin me semble un poil "sentencieuse", c'est un peu l'aspect d'un détective d'Agatha Christie qui explique à la fin qu'il a tout compris. C'est en contradiction je crois avec les doutes émis par le narrateur ! Le "problème" des modes de narration (enfin qui dit quoi, est-ce que les gens disent ce qu'ils pensent vraiment, etc.) est réellement complexe - encore plus dans ce genre de texte !
La théorie dit même que dans un roman à énigme, l'écrivain ment forcémetn à son lecteur - mais il essaie que ça se voit pas- . Tiens, c'est aussi le thème de ton texte ça non ?
Une proposition : et est-ce qu'une fin plus "décalée" ne conviendrait pas mieux ?
Une seconde proposition : en gardant la même fin, tu pourrais alléger considérablement ? Tes explications avec tirets sonnent comment un dialogue peu crédible...
Pour une première nouvelle, je trouve ça plutôt réussi ! Sans forcément la reprendre, je t'invite - c'est l'essentiel de mon commentaire ! - à une réflexion sur les modes de narration...
En espérant te lire très prochainement !
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Paraître ou ne pas être
Bonsoir tout le monde,
Voici un certain nombre d'aspects moins réussis à mon sens et d'abord :
- Tu "trompes" le lecteur dans la première partie, dans le sens où tu dissimules les "vraies" pensées du narrateur. La façon dont tu crées la surprise semble artificielle ! Ou alors, peut-être faut-il être plus strict sur la "narration" très objective, et ce qu'on prend pour une dialogue intérieur (avec les tirets), qui s'avérera être une attitude extérieure. (Suis-je clair ?).
Je trompe volontairement le lecteur, pour que la chute du texte soit plus retentissante. Finalement je pense que l'idée des tirets pour exprimer les pensées ne sont pas appropriées et sème la confusion dans la lecture du texte
- La fin me semble un poil "sentencieuse", c'est un peu l'aspect d'un détective d'Agatha Christie qui explique à la fin qu'il a tout compris. C'est en contradiction je crois avec les doutes émis par le narrateur ! Le "problème" des modes de narration (enfin qui dit quoi, est-ce que les gens disent ce qu'ils pensent vraiment, etc.) est réellement complexe - encore plus dans ce genre de texte !
Tu as vu juste. La fin tombe comme un couperet, mais elle n'est pas en contradiction avec les doutes émis par le narrateur, car ce dernier (Thomas Mentis) n'a jamais eu de doute, il s'est mis volontairement dans cet état pour mieux trompé son adversaire (d'où ces 3 ans d'apprentissage dans des domaines précis)
La théorie dit même que dans un roman à énigme, l'écrivain ment forcémetn à son lecteur - mais il essaie que ça se voit pas- . Tiens, c'est aussi le thème de ton texte ça non ?
C'est tout le but de texte, j'ai voulu induire en erreur le lecteur pour mieux le surprendre. Si' ça n'a pas marché alors j'ai encore beaucoup de travail à faire pour savoir raconté des histoires à suspens. (De toute façon je dois encore travailler mon écriture)
Une proposition : et est-ce qu'une fin plus "décalée" ne conviendrait pas mieux ?
Une seconde proposition : en gardant la même fin, tu pourrais alléger considérablement ? Tes explications avec tirets sonnent comment un dialogue peu crédible...
Je prends la seconde proposition, car j’aime la fin du texte mais effectivement ça manque un peu de clarté et de conviction dans la narration et la présentation.
Pour reprendre les remarques de « Mentor », si mon écriture semble un peu trop policée, c’est parce que j’ai voulue trop bien faire (c’est ma première nouvelle) au point d’oublié parfois mon inspiration. De plus je n’ai pas encore trouvé mon propre style, j’espère que ça viendra.
Merci pour vos commentaires, ça me motive pour en faire d'autres.
Voici un certain nombre d'aspects moins réussis à mon sens et d'abord :
- Tu "trompes" le lecteur dans la première partie, dans le sens où tu dissimules les "vraies" pensées du narrateur. La façon dont tu crées la surprise semble artificielle ! Ou alors, peut-être faut-il être plus strict sur la "narration" très objective, et ce qu'on prend pour une dialogue intérieur (avec les tirets), qui s'avérera être une attitude extérieure. (Suis-je clair ?).
Je trompe volontairement le lecteur, pour que la chute du texte soit plus retentissante. Finalement je pense que l'idée des tirets pour exprimer les pensées ne sont pas appropriées et sème la confusion dans la lecture du texte
- La fin me semble un poil "sentencieuse", c'est un peu l'aspect d'un détective d'Agatha Christie qui explique à la fin qu'il a tout compris. C'est en contradiction je crois avec les doutes émis par le narrateur ! Le "problème" des modes de narration (enfin qui dit quoi, est-ce que les gens disent ce qu'ils pensent vraiment, etc.) est réellement complexe - encore plus dans ce genre de texte !
Tu as vu juste. La fin tombe comme un couperet, mais elle n'est pas en contradiction avec les doutes émis par le narrateur, car ce dernier (Thomas Mentis) n'a jamais eu de doute, il s'est mis volontairement dans cet état pour mieux trompé son adversaire (d'où ces 3 ans d'apprentissage dans des domaines précis)
La théorie dit même que dans un roman à énigme, l'écrivain ment forcémetn à son lecteur - mais il essaie que ça se voit pas- . Tiens, c'est aussi le thème de ton texte ça non ?
C'est tout le but de texte, j'ai voulu induire en erreur le lecteur pour mieux le surprendre. Si' ça n'a pas marché alors j'ai encore beaucoup de travail à faire pour savoir raconté des histoires à suspens. (De toute façon je dois encore travailler mon écriture)
Une proposition : et est-ce qu'une fin plus "décalée" ne conviendrait pas mieux ?
Une seconde proposition : en gardant la même fin, tu pourrais alléger considérablement ? Tes explications avec tirets sonnent comment un dialogue peu crédible...
Je prends la seconde proposition, car j’aime la fin du texte mais effectivement ça manque un peu de clarté et de conviction dans la narration et la présentation.
Pour reprendre les remarques de « Mentor », si mon écriture semble un peu trop policée, c’est parce que j’ai voulue trop bien faire (c’est ma première nouvelle) au point d’oublié parfois mon inspiration. De plus je n’ai pas encore trouvé mon propre style, j’espère que ça viendra.
Merci pour vos commentaires, ça me motive pour en faire d'autres.
Numériplume- Nombre de messages : 543
Age : 53
Localisation : Au-delà des dunes
Date d'inscription : 31/10/2007
Re: Paraître ou ne pas être
Et pour commencer, n'hésite pas à en faire d'autres ! Pas de meilleure façon de s'améliorer ! (Euh, pour faire un peu de pub, si tu veux t'améliorer, les exo directs, c'est très très bien aussi, surtout quand on le fait juste pour s'amuser, on progresse sans s'en rendre compte !)
Merci pour ta réaction au commentaire. Je fais les miens pour donner des pistes, provoquer éventuellement une réflexion, il n'y a pas de vérité absolue dedans, donc tu as bien le droit de pas être d'accord !
Une petit avis : le lecteur je crois adore être surpris, mais n'aime pas être trompé (pfff sont compliqués ces lecteurs !). En tous cas je suis ce genre de lecteur. (Note que je donne pas de solution, et que je sais pas exactement où est la limite, ni de quel côté ton texte se trouve, c'est juste une réflexion qu'il me semble intéressante d'avoir pour un écrivain).
Pour une première nouvelle, c'est très bien je trouve ! Et l'envie de faire pour le mieux, c'est excellent - continue ! Pour le travail, je vais pas mentir, oui il y en a beaucoup à faire, écrire en demande toujours énormément (mais c'est ça le plaisir aussi!), et les histoires à suspens ne sont pas les plus fastoches ! Mais bon courage et au plaisir de te lire prochainement.
Merci pour ta réaction au commentaire. Je fais les miens pour donner des pistes, provoquer éventuellement une réflexion, il n'y a pas de vérité absolue dedans, donc tu as bien le droit de pas être d'accord !
Une petit avis : le lecteur je crois adore être surpris, mais n'aime pas être trompé (pfff sont compliqués ces lecteurs !). En tous cas je suis ce genre de lecteur. (Note que je donne pas de solution, et que je sais pas exactement où est la limite, ni de quel côté ton texte se trouve, c'est juste une réflexion qu'il me semble intéressante d'avoir pour un écrivain).
Pour une première nouvelle, c'est très bien je trouve ! Et l'envie de faire pour le mieux, c'est excellent - continue ! Pour le travail, je vais pas mentir, oui il y en a beaucoup à faire, écrire en demande toujours énormément (mais c'est ça le plaisir aussi!), et les histoires à suspens ne sont pas les plus fastoches ! Mais bon courage et au plaisir de te lire prochainement.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Paraître ou ne pas être
Ce que j'ai moins aimé:
- les détails trop techniques sur les cartes qui m'ont vite ennuyée (sans doute parce que je n'y comprends rien!), j'avais l'impression de regarder une partie de carte sur Poker.tv lors d'une insomnie
- la sensation de tirer un peu trop dessus à un moment donné, d'en faire trop; il y a quelques longueurs, ça mériterait d'être allégé
- le côté trop conventionnel de la fin que tu présentes comme un rebondissement mais qui demeure somme toute assez classique, je n'ai pas été surprise. Là encore, peut-être alléger un brin...
Ce que j'ai aimé:
- l'ambiance que tu as créée, trépidante et lente à la fois, avec sa dose d'adrénaline que tu restitues assez bien
- la densité du regard posé sur l'autre, c'est très palpable dans ton texte
- le rythme général, qui donne envie de te lire
Au plaisir d'un autre texte!
- les détails trop techniques sur les cartes qui m'ont vite ennuyée (sans doute parce que je n'y comprends rien!), j'avais l'impression de regarder une partie de carte sur Poker.tv lors d'une insomnie
- la sensation de tirer un peu trop dessus à un moment donné, d'en faire trop; il y a quelques longueurs, ça mériterait d'être allégé
- le côté trop conventionnel de la fin que tu présentes comme un rebondissement mais qui demeure somme toute assez classique, je n'ai pas été surprise. Là encore, peut-être alléger un brin...
Ce que j'ai aimé:
- l'ambiance que tu as créée, trépidante et lente à la fois, avec sa dose d'adrénaline que tu restitues assez bien
- la densité du regard posé sur l'autre, c'est très palpable dans ton texte
- le rythme général, qui donne envie de te lire
Au plaisir d'un autre texte!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Paraître ou ne pas être
L'essentiel à été dit part les collègues, pas besoin d'en remettre une couche.
Le choix du poker et de l'étude comportementale des gens qui y jouent n'était pas simple.Le résultat final est honorable, on se prend à s 'intéresser.
Tu as appliqué une écriture et une conception un peu rigide à ton texte.
J'imaginais ton personnage un peu plus déjanté et un peu moins fier.
Il y manque les idées que j'associe en général au poker: plus de fric, de potiches qui regardent, d'un sale type vraiment sale type, d'un whisky, de la fumée d'une clope qui déclenche l'apparition d'une larme, un cowboy, un indien, un Fort-Alamo, un fort-allumé,une boite d'alumette avec un as de pique dessus.
Cependant je te félicite pour cette première nouvelle dans laquelle on devine que les sources où tu va piocher ton inspiration sont originales et nombreuses.Vivement le prochain.
Le choix du poker et de l'étude comportementale des gens qui y jouent n'était pas simple.Le résultat final est honorable, on se prend à s 'intéresser.
Tu as appliqué une écriture et une conception un peu rigide à ton texte.
J'imaginais ton personnage un peu plus déjanté et un peu moins fier.
Il y manque les idées que j'associe en général au poker: plus de fric, de potiches qui regardent, d'un sale type vraiment sale type, d'un whisky, de la fumée d'une clope qui déclenche l'apparition d'une larme, un cowboy, un indien, un Fort-Alamo, un fort-allumé,une boite d'alumette avec un as de pique dessus.
Cependant je te félicite pour cette première nouvelle dans laquelle on devine que les sources où tu va piocher ton inspiration sont originales et nombreuses.Vivement le prochain.
Invité- Invité
Re: Paraître ou ne pas être
Le poker est un formidable terrain d'observation, c'est incroyable comme les gens s'y révèlent, comme ils se tirent les cartes...
Mais je le préfère normal, au stud on se fait plumer sans avoir le temps de voir venir. Tout peut, comme c'est ici le cas, être réglé en un coup.
Je découvre ton texte après avoir posté ma partie de poker. La tienne tient la route, mais peut-être que le narrateur pouvait avoir le triomphe plus modeste, j'ai trouvé cette fin un peu trop mise à mort.
Il y a des joueurs comme ça :-)
Mais je le préfère normal, au stud on se fait plumer sans avoir le temps de voir venir. Tout peut, comme c'est ici le cas, être réglé en un coup.
Je découvre ton texte après avoir posté ma partie de poker. La tienne tient la route, mais peut-être que le narrateur pouvait avoir le triomphe plus modeste, j'ai trouvé cette fin un peu trop mise à mort.
Il y a des joueurs comme ça :-)
à tchaoum- Nombre de messages : 612
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