Exo « Train » : Salut à vous, locomotive

Salut à vous, locomotive,
qui vrombissiez comme dragon
devant la vache admirative,
en trimballant vos chers wagons.

Avantageuse et futuriste,
amoureuse de l’horizon,
vous inspirâtes les artistes,
de Pont-Aven à Barbizon.

Par les pâtis et par les vignes,
bien sur vos rails, bien dans la ligne,
vous traciez droit votre chemin.

Enjambant fleuves et rivières,
votre enthousiasme ferroviaire
faisait chanter les lendemains.

Votre panache me motive.
Salut à vous, locomotive.

Et la carte qui va avec, merci Tizef !
Avant de voir l'illustration, grâce à tes mots joliment assemblés, je m'imaginais la scène pratiquement identique.
Et puis j'ai un faible pour de ssouvenirs lointains réveillés par qui vrombissiez comme dragon
devant la vache admirative.

Voilà (voici ?) qui entame bien cet exercice !

J'ai apprécié le verbe trimballer, car il évoque bien la trajectoire chaotique et bruyante des wagons.
J'ai aimé aussi "amoureuse de l'horizon", car on imagine le tracé de la locomotive qui s'éloigne.
L'enthousiasme faisant chanter les lendemains, c'est bien dit aussi, pour signifier qu'on entre dan une ère nouvelle.
Et pour tout dire, j'ai aimé le poème en entier, toujours aussi bien tourné que tout ce que tu donnes à lire.
L'illustration en plus, c'est super !

Je suis revenue, et telle la vache admirative, j'ai relu le poème et reluqué l'image :-)

Un joli poème qui donne envie de partir en balade en famille, pour pique-niquer sur l'île aux cerises (qui n'existe plus) entouré de canotiers et d'ombrelles, assis sur une herbe sépia et sous un soleil blanc.

Jusqu’en 1947, un tel tortillard reliait Brest aux villages de la côte Nord. On l'appelait le « train-patates ». Je le voyais passer sous les fenêtres de mes grands-parents paternels.

La petite gare de Lambézellec était toute proche et nous y passions souvent. Comme il se doit, elle sentait le chemin de fer, la graisse minérale et la fumée de charbon. Mais aussi la vinasse. En effet un grossiste y avait installé une usine d’embouteillage.

Nous empruntions souvent la ligne, à pied, pour rejoindre un hameau où habitait mon autre grand-mère. Un jour, alors que nous marchions entre les rails, un train est sorti d’un virage. Mon aïeule est restée cool (le convoi roulait à 30km/h) mais j'ai paniqué et l’ai tirée sur le bas côté. Elle y a perdu un de ses sabots, resté malencontreusement sur le rail.

Oubliant que je venais de lui sauver (peut-être) la vie, elle m’a sévèrement houspillé. En petit-fils aimant, je lui ai pardonné cet instant d'ingratitude.

De la musique bien sympathique en ce poème ! Beaucoup aimé le premier paragraphe et l'anecdote du sabot de la grand-mère. Mais "Avantageuse" me laisse un peu perplexe... 

merci les amis
Dusha, parmi plusieurs synonymes (superbe, magnifique, etc) j'ai préféré "avantageuse" pour le décompte des syllabes
En outre ça personnalise un peu plus la loco.

Tiens, mon comm d'hier à sauté. Faut dire que j'écris de mon tel et je n'aime pas trop ça . Je disais donc que la fraîcheur et la nostalgie qui se dégagent de ce poème m'ont beaucoup plu.

Jolie évocation des voyages ferroviaires d'antan.

Beaucoup de panache. La poésie n'étant pas mon fort, j'avoue avoir pris encore plus de plaisir à lire les souvenirs d'enfance et l'anecdote du sabot, parfaitement narrée.

Quel panache ! ( de fumée )
J'aime cet " amoureuse de l'horizon" qui explique pourquoi les locomotives sont si fugueuses...
Bravo, comme d'habitude...

Que ça fait du bien!
"vache admirative" (je broute!)
"enthousiasme"
"motive"
et un salut respectueux à un "objet" de notre vie moderne...
Bien sûr, tout cela dans le ton T. (Tizef bien entendu!)

toujours aussi bien roulé !

comme elea, j'ai encore plus apprécié l'anecdote du sabot !

Merci Tizef pour ce "train-patate" qui nous rappelle qu'il fut un temps, pas si lointain où ...

votre enthousiasme ferroviaire
faisait chanter les lendemains.

Délicieuse madeleine fourrée aux escarbilles !

Super, comme d'hab Titi !