Quatrains, fragments, petites choses

Mademoiselle la modératrice
Je viens vers vous humblement
Quelle est votre marque de dentifrice
Je veux le même, absolument

Car voir votre sourire éclatant
Qui lui n’a nul besoin d’artifice
M’émeut, bien évidemment
Alors à quand nos corps complices

Midi sur les blés
L'orge courbe sous la brise
S'égrènent mes heures

La peau porte couleurs de l'âme qu'elle abrite
C'est le drapeau qui flotte au vent de la caresse
Peau de velours, peau de papier, elle est écrite
Aux doux frissons des doigts qui la délicatesse...

***

Sous les draps, dans le berceau, y a de l'eau,
De l'eau de vie, de l'eau qui dort,
Sur un radeau, sous les flots, y a des mots
Qui nous emmènent loin du port...

Dors, ta bouche parle
Dit des mots que moi seul sait comprendre
Dans la folie du rêve
Comme deux enfants
Je ferme les yeux je t'écoute
Comme deux enfants

Puisqu’il faut rêver pour s’entendre.

Et s'entendre en rêvant
Comme deux enfants

Ecoute

Le bruit que fait la nuit
Accrochée à la branche
D'une étoile

Viens
Je t'emmène

Là où le soleil dort
Quand tes lèvres murmurent
Au sel de ma bouche

Une île aux trésors

salut Marv,

le petit film de la vie en image
première lecture du matin pour moije
merci

Et que dire de plus quand s'égrènent des mots aussi paisibles

Juillet sous la pluie
Les pieds tout mouillés
Le porte-monnaie prêt à débourser
Une paire de bottes caoutchoutées

Avec un ciré
Un joli bonnet
Photo de vacances immortalisées
Retour maison, regrets sans avenir

Traditionnellement je ne sais pas si l'on peut dire que ce poème est un haïku puisque le dernier vers témoigne de quelque chose qui se passe en l'auteur lui-même, ça n'est plus une "photographie de l'instant" si je puis dire.
Personnellement je pense que le poème est ce que l'auteur choisit qu'il est, ça sera donc à Marvejols de nous dire s'il l'a voulu haïku ou non.

Haïku ou pas j'aime ce petit poème, midi, les grains de blés dorés... Et comme un souffle de pensées de l'auteur.
J'aime bien ce poème parce qu'il fait le lien entre la nature et pensées de l'homme. On regarde le ciel, la mer, une fleur, un arbre, et on pense en même temps à ce qui nous poursuit: l'amour, le temps, la peur de la mort. Quoi de mieux pour cela que regarder la vie ?
C'est comme ça en tout cas que j’interprète ce poème.
Je vois les grains de blés s'envoler vers le soleil au rythme des heures qui s'égrènent.

Moi je t’aime bien
Déjà tu sais
Avec ton machin sur la tête

On est dans l’Autre imaginé
C’est ça qui est bête
J’ai l’habitude des idées
J’ai vu des têtes

Là c’est bizarre j’ai envie
De parler et d’avoir en fait
Une voix pour m’apprivoiser
Une voix pour t’apprivoiser

Si l’un l’autre se prend la main
Putain
Comme on est mal barrés …

Moi je t’aime bien
Déjà tu sais.

Aseptans votre joli poème est la 1000ème réponse à ce sujet. Bref on s'en fout.
J'ai rien compris à votre texte mais il a quelque chose de mignon.

Il n'y a peut-être que deux personnes qui peuvent comprendre, Lunalice ... Bonne nuit.

On gagne quoi au millième message ? Un gage de bonheur ?

C'est là une espérance plus folle que le gros lot du loto ...

Un jour on dira que Béart avait du talent ; je le mets dans le lot car je n'ai pas son talent, mais je l'adopte volontiers.

Au millième message on gagne un bisou sur les trois joues du mille-et-unième. Smack.
Vous avez l'air triste mais j'me dis qu'on a quand même plus de chance d'être heureux que de gagner au loto, et que même en gagnant au loto on est pas sur d'être heureux.

Merci pour le bisou :-)

Et je suis pour l'heure plus qu'heureux (pourvou que ça doure !).

Si tu ne le connais pas encore va vite cueillir ce poète/chanteur désuet, croit-on, qu'est Guy Béart.

Bah alors j'suis contente pour l'heure et je vais passer une bonne heure en me disant qu'un homme est heureux. J'espère que ça durera !
J'irai le cueillir demain promis

Le jour est long j'attends le soir
Car je voudrais que tu m'embrasses
Mais que tu ne m'embrasses pas
Parce que tu as peur du jour
Et moi j'aime le jour et moi j'aime le ciel
Et j'aimerais que tu m'embrasses
Mais tu ne m'embrasses pas
Parce que tu as peur du jour
Et moi j'ai peur du noir
Mais je voudrais que tu m'embrasses
Alors j'attends j'attends le soir

Lunalice..
Je pourrais en lire encore et encore des vers comme ceux-ci !

Merci ! J'ai fait un poème sur le même thème plus long, je le mettrai la semaine prochaine.

Moi je n’ai pas pris le bateau
J’ai plongé pour aller vers l’île
Comme je flotte comme un mot
Qu’on poserait sous une ligne

J’ai bu la tasse plusieurs fois
J’ai avalé tous vos poèmes

Tu n’as pas vu que j’étais là ?

Est-ce qu'on perd l'habitude
Un poisson perdu dans l'ennui
Je fus sincère et je le jure
Vous fûtes un éclair de vie ...

Vous aimez bien écrire des fragments. Ca vous va bien aussi.

Si vous saviez combien j'ai peur
Vous ririez comme une baleine
Qui viendrait d'avaler un parapluie ...

Comme je suis resté petit
J’aime bien fouiller les armoires
Et je fais ça quand vient la nuit
Pour ne pas avoir trop d’histoires

Avec les grands qui voudraient bien
M’en empêcher et qui me disent
Ce n’est pas bien de regarder
Entre les piles de chemises

Des fois qu’il y aurait des secrets …

Les armoires sont faites pour être dérangées
Les secrets déterrés
Les piles survoltées
Les chemises cravatées
Et les histoires
Seront bien gardées
Dans les tiroirs
Jamais vidés

(oh punaise, ça c'est de la rime riche)

Un jour il y a bien longtemps
On m’avait donné un secret
Avec promesse et serment
De ne jamais le révéler

Pourtant je suis un vrai bavard
Mais jamais quelle chose étrange
Je n’ai parlé même en échange
D’une valise de dollars

J’attends la nuit la nuit bien noire
Pour aller fouiller les placards
Comme une petite souris
Qui se cache entre les plis.

Si j'étais un parfum, je serais l'Elémi des Philippines
J'embaumerais la chaude odeur de résine
Mêlée d'une fragrance de fenouil et d'oliban

Si j'étais un parfum je chargerais le vent
De t'habiller de patchouli d'Indonésie
Ou bien d'armoise et bois musqué de mon pays.

Rire ou griffe des sœurs
Corps aigreur ou maigreur
Clouons l'écho aux murs
Et rossons les rêveurs.

Froissée

Assise
Lascive
Dans les draps
Repliée

Tu es parti
Ce matin
Tu as pris soin
De plier
Tes chemises

Juste le temps
De me froisser

Si tu repasses...

Et comme disait le poète :
"Si tu reçois un mauvais pli
Envois un pli par d'autres voies
Et ça ne fera pas un pli
Là tu sauras ce que tu dois
Faire pour que sur la chemise
Les plis soient marqués cette fois."

Mémoires

Bien des feuilles sont tombées
Avec les années
La jeunesse et les beautés surannées
Ont été vanités
L’eau a coulé sous les ponts
Le temps glissé comme un chapelet qui s’égrène
Eparpillant des perles dans les coins poussiéreux de nos

Nathanaël Zenou a écrit:Eparpillant des perles dans les coins poussiéreux de nos

Les coins pousserieux de nos ...? Un poème sans fin, c'est mysterieux, je vous le concède, mais assez décevant lorsq'on est pris dans le texte..

...de nos...claviers?
le tien doit être mité, ou alors il a encore faim : il croque tes vers!!!

Nos corps sont les musées des gestes authentiques
Notre conscience glauque éructe une joie bleue
Soleil falsifié
Bonheur pixellisé
En l'enclos bêtonné que nous nommons "L'Histoire"
Nos mémoires phosphorescentes
.......n'auront même pas produit de lois
..............pour nous protéger de nous-mêmes

Je me suis mise à l'abri
Derrière un paravent
Aucun regard sur ma vie
Juste le tien, partisan...

Je me pare de ta brise
Parcimonieusement
Comme d'une terre promise
Par amour, parle m'en...

Il n'a pas bu ce soir
Je l'ai vu dans ses yeux
A trois heures du matin
Je lui dirai demain
Il n'a pas bu ce soir
Et j'ai le coeur léger

Le champ était trop loin de ma vision sensible,
Abrupte l'ascension occultait tout plaisir
De sentir la montée, accablée des soupirs
Qu'il faut à engager, le pas, vers l'invisible.

Le ciel était si bas qu'il me fut impossible
D'étoiler le néant pour en faire un drapeau
La nuit s'est engouffrée sur le dernier coteau
Et je ne vis plus rien qui me fut accessible.

Il y avait des oiseaux de jade
Cristallisés sur des arbres endormis
Une forêt ça ne saurait bouger
Un arbre ne pourrait parler

Mais un oiseau privé de vol
Qui se brise à la moindre brise ...

Sans doute
ne perçois-tu
que le tremblement de l’arbre
alors qu’il frémit
et se déchire sous l’écorce.

je devrais venir plus souvent voir ici,

tous ces fragments discrets recèlent des beautés profondes & pudiques...comme celle ci, parmi les autres qui ne le sont pas moins:

"Le ciel était si bas qu'il me fut impossible
D'étoiler le néant pour en faire un drapeau"

Je suis touchée que tu aies relevé ces deux vers, Igloo. Un tout petit texte écrit un soir de sombritude...

C'est vrai qu'il y a de très jolis brins de poésie sur ce fil, c'est un peu comme le "fragment" sur Conversations. J'aime bien ces deux endroits, ça me fait penser à ces promenades que tu fais en solitaire avec quand même des gens que tu croises sans que personne ne fasse attention à personne. Et puis tu retrouves les mêmes un peu plus tard assis sur un banc, pique- niquant sur le rocher, buvant un coup au café du village, et là tout le monde papote, se raconte le paysage, les chemins escarpés, les cailloux ramassés... :-)