Janis…

Grands contretemps

      Un matin sans réveil

A sept heures,

                        glas, hélas !

nous l'avons perdue, oui.
la mélancolie attrape et s’agrippe.

Tu es morte tu es morte…Tu as fermé la porte

Tu as refermé la porte et d’un coup tout ce que j’ essaie d’enfouir resurgit : l’à quoi bon le pourquoi et le comment les jours qui passent froids comme une lame et le temps qui brûle tout les larmes inutiles dérisoires l’absurde de nos destinées le factice de nos matins satinés un rire cassé qui s’étrangle nos pensées tuméfiées nos rêves enterrés tout ce qu’on met en place pour y croire pour croire que ça a un sens pour croire que nous ne sommes pas nés d’un ventre de hasard pour aller nulle part

Je pense à tout ce qu’il nous faut construire pour vivre, je pense à tout ce que tu as construit, épreuve après épreuve, à toute cette force qu’il nous faut, à celle qu'il t'a fallu, pour continuer, pour rester quand tout nous quitte, pour partir quand tout nous retient, je pense à tout ce qu'il faut de témérité et de courage pour accepter ce qu’on endure hiver après hiver, je pense surtout à ce que tu as enduré, je pense à la schizophrénie, celle qu’il nous faut déployer, celle qu'il t'a fallu déployer pour continuer à sourire, à tenir debout

Tu as refermé la porte et nous on reste là à tenir les murs pour que le chagrin ne nous emporte


Demain il faudra rouvrir la porte et aller danser sur toi sur tes mots sur le souvenir qu’on a de toi

Danser sur la photo de cette petite fille malicieuse, sur le dessin de la femme au turban, danser sur les histoires qu’elle se racontait et nous chuchotait

au gré du vent et des instants

Oui c’est ça demain il faudra
Il faudra dire encore

oui

Il faudra dire encore

demain

il faudra repartir
sur nos chemins
sans faiblir

demain

sans toi
mais avec toi

Quand j'ai lu ça, j'ai fermé mon ordinateur, bêtement, comme si ça allait pouvoir annuler...J'aurais tellement voulu rebrancher la live box et que tu reviennes.

C'est bizarre de se sentir aussi proche de quelqu'un qu'on n'a jamais vu... je pleure comme si tu étais de ma famille. Pardon à vous qui êtes vraiment sa famille !

alex a écrit:

Ce que je fais je pense à toi, depuis ce matin, sans cesse, les larmes aux yeux et une boule dans la gorge, je sens que je n'ai pas ma place sur ce fil, pas le droit de parce qu'on ne s'est vus qu'une fois autour d'un steak tartare, et je regrette tellement de ne t'avoir pas plus connue, je suis tellement triste et tellement en colère que tu ne sois plus là alors que je croyais que tout se passerait bien, connement, que tu irais finalement mieux tant tu te montrais optimiste et ne faisais semblant de rien… J'ai mal mais je devrais me taire, par respect pour ceux qui t'ont soutenue, épaulée, réconfortée, aimée.

J'ai eu aussi tous ces sentiments.


Je pense fort à toi Janis depuis ce matin, j'ai mis un peu de temps à ouvrir le fil. Une seconde la réalité m'a traversée, puis je me suis dit que non, que ça ne me paraissait vraiment pas possible, même absurde, et qu'il y avait mille bonnes raisons de t'ouvrir un fil finalement, parler des contre temps, te soutenir... mille que j'aurais tellement préférées lire.

Je penserai à toi en t'associant à cette chose extrêmement rare et lumineuse qui se dégageait de toi, un subtil mélange d'humour et d'humanité.


Je crois que tout ve va se sentir très seul,
et je pense fort à la foule de gens qui t'aime.

j'arrive et j'ouvre le fil poésie sur le poème de Janis remonté par Fredo "Ce que je fais"...

Frédéric Prunier a écrit:et tu disais rien comprendre à la poésie
je t'embrasse

pourquoi l'imparfait Fredo ?
et puis je glisse,
et puis j'apprends,
et je m'en vais,
en te serrant tout contre moi Janis, tout contre moi...

Je ne sais pas comment le dire, et pourtant je suis là avec vous, alors voilà...

Samedi j’ai vu Gaëlle, et le soir même, alors que je n’avais pas écrit depuis des mois, ce sont ces mots là qui sont venus :

La vie s’en va
à petit pas grande peine
je te regarde
minuscule
cloîtrée
enveloppée
je voudrais un coup de bûche
pour te remettre debout
ton poing tendu
explosant le ciel qui ce soir
m’enveloppe
minuscule
cloîtrée
devant ta douleur

La vie s’en va
et je n’ai rien dans les mains
pour qu’elle te revienne
je n’ai que mon désir
mais il est vain

Je cherche ton sourire
je trouve ton regard
qui ne cache plus rien

J’erre dans les couloirs
je cherche un contretemps
petits battements d’ailes
dans tes mots
une envolée dans le ciel
de nos souvenirs
si peu
si tant
si toi
ma belle amie retrouvée
qui s’enfuit

La vie s’en va
dans le désordre
de ce grand tout
des petits riens
qui se dérobent
entre nos bras
quand ton corps
ton regard
me disent
la chute
le chaos
la vie qui s’en va
à petit pas grande peine
le coeur fendu
l’âme flétrie
je m’enfuis


Après vous avoir lu sur ce fil tout au long de la journée avec tant d’émotions, j’ai eu envie de partager ça avec vous.

Je vais recopier toutes ces jolies choses de vous et les donner à sa famille, pour que VE et ses habitants viennent se loger dans son histoire.

Et pour finir en musique, ce morceau qu'elle aimait particulièrement..

Une pensée à tous ceux qui à l'approche de la nuit et du sommeil se sentent seuls à composer avec leur tristesse. Vous savoir tristes comme je le suis me rend encore plus triste mais d'un autre côté me donne du courage. Je souhaite qu'aucun de nous ne se sente seul à assumer cette perte car ce n'est pas vrai : même dispersés un peu partout, on est ensemble à partager cette tristesse et on est ensemble à la surmonter. Soyons courageux pour Gaëlle qui l'était tant ! Elle vivra toujours dans nos cœurs et à travers ses si jolis mots dont elle avait le secret.

Nath a écrit:un coucou particulier à Janis.

Un coucou très particulier.
Merci pour tout.
Porte-toi bien, maintenant, tu le mérites.

Ma Gaëllique, ma Gaëllou adorée, telle la nommais-je en privé.

Ce soir je regarde le ciel, une étoile brille au firmament...

Une flamme s'élève vers l'infini...
Tu vis...

Je m'y attendais, malheureusement ...
Il y a un peu plus d'un an, nous avions bien rigolé ensemble au cours d'un échange de messages sur Des Babils & Co que Maud avait dû supprimer !
Depuis, j'essayais de la soutenir mine de rien dans des échanges qui avaient dépassé les limites de VE. C'était facile, elle était tellement vivante !
Je ne l'avais jamais rencontrée et je scrute maintenant la photo de cette jolie petite fille pour essayer de deviner ...
Il nous reste un livre délicat, des textes, des écrits, des commentaires, des messages, des mots ... 13490 posts en deux ans, au classement annuel Janis était notre championne, bien sûr tous n'étaient pas des textes ou des commentaires ... très souvent juste Des Babils & Co !

So long, Janis !
midnightrambler

Phylisse a écrit:Je ne sais pas comment le dire, et pourtant je suis là avec vous, alors voilà...

Samedi j’ai vu Gaëlle...

Corinne,
la voisine,
serre-moi dans tes bras,
car là, j'ai pris un gros coup de bûche sur la tronche.

Janis, à la vie, à la mort !

Et comme dit Frédo, on ne voit pas de larmes virtuelles.

Ce moment, au début, quand on lit la nouvelle, et le refus d'y croire, de croire que c'était possible.. quand j'y pense, ce matin je travaillais un texte magnifique de Jean-Luc Lagarce où il raconte non sans humour son départ imminent, et la veille regardais le formidable "All that jazz" de Bob Fosse où le chorégraphe-cinéaste met en scène de façon extrêmement poignante sa mort à venir.. Comme quoi, j'aurais pu être préparé, hein Janis ? Sauf que non, quand on feuillette les pages du livre, tu es bien vivante.
Des contretemps... ça oui, le regret de ne t'avoir jamais rencontrée, pas passé loin pourtant mais pas pu. Et puis un courrier que je m'apprêtais à t'envoyer, pour te remercier pour les émotions de ton livre, et ajouter un ptit dessin de chat du bonheur que je t'avais fait il y a un moment. Tiens le revoilà le chat, mais tu l'avais déjà vu.

S'il y a bien une chose que je retiendrai de toi (entre autres), c'est de ne pas hésiter à vivre au présent. J'espère que là où tu es tu as retrouvé la pêche pour scander tes "yo" et tes bisous bretons made in Provence. D'ailleurs une fois n'est pas coutume, je te pokig en basque : muxu ! Et puis pour garder du positif.. eh bien j'espère que tu as un tas de cahiers neufs, et des parties de scrabble en projet avec l'ami Guy ! Prends soin de toi !

Pas vrai... Sais pas quoi dire d'autre que condoléances. La créativité, ça fait défaut dans ces moments-là...

Je voulais t'écrire de belles choses, je ne sais pas, un poème, un beau texte mais je ne peux pas... en apprenant la nouvelle hier soir, je t'ai emportée avec moi en te serrant fort et j'ai fermé la machine. Oui j'ai pleuré, et je pleure encore, comment faire autrement ? ça coule tout seul. Mais il faut que je te dise quelque chose Janis, il faut que je t'avoue quelque chose : combien je t'en ai voulu, ô oui, combien je t'en ai voulu de me jeter ton cancer à la figure, oui à moi, Pussicat ou Pascale si tu préfères, qu'est que cela peut faire maintenant puisque tu as rejoint le Paradis de cette merde qui t'as bouffée de l'intérieur comme ma mère. Voilà, c'est dit ! À chaque fois que je lisais ton carnet de bord c'était comme une gifle que je recevais, une baffe énorme qui me ramenait quarante ans en arrière, un vertige à me faire vomir : et je revoyais ma mère après l'opération, assise sur le lit de la maison de repos, la tête rasée, balafrée de la tempe jusque derrière l'oreille... alors je t'imaginais toi,, allongée sur ton lit, souffrant mil morts... et je revoyais ma mère portant perruque, la mémoire défaillante, oubliant nos prénoms parfois... et je lisais tes « bonjours et tes blagues », mais fallait pas me la faire à moi... un autre jour encore, je me suis souvenu de ce jour où, raccompagnant ma mère qui avait fugué, oh, pas loin, à quelques mètres de la maison, elle me demanda souriant : tu as l'air gentil, comment t'appelles-tu ?... elle est partie un an après son opération.
Oui, je t'en ai voulu, en secret de réveiller tous ces souvenirs... certains diront : Tu n'avais qu'à pas y faire attention, ne pas les lire...
Mais comment faire semblant ? Comment continuer à faire vivre ce forum sans penser à toi ?
Et puis j'ai compris, et je t'ai lu, et j'ai continué à te lire. J'aurais pu t'envoyer un courriel Gaëlle mais il aurait fallu que je me raconte, que je te raconte tout, que je me dévoile, alors que je suis lâche, lâche et pudique.
Je garde ton sourire. Ta joie. Ton humour. Ta force. Ton combat. Je garde tout. Tous tes poèmes. Tous tes textes. Tous tes commentaires. Tu es là, avec moi, avec nous.
Paix à ton âme.
Pascale

Ben merde alors.
Je reste sans voix en tombant sur ce sujet.
Ce sourire infini, parti ?

À force de courir, on en arrive presque à oublier que la vie est une chienne acariâtre qui dévore ses petits un jour ou l'autre. Pour certains, plus tôt que d'autres.
Regrets et tristesse.

Je viens d'apprendre ... Janis !
J'espérais te connaître un jour, il ne me reste que tes mots à caresser du bout des yeux derrière un brouillard de larmes.

Et ma dédicace, alors, Janis ? Je m'assieds dessus ?
J'ai pas l'air con, moi maintenant, avec mon bouquin et sa page de garde immaculée. Tu parles d'un petit contretemps.



Bon vent, belle plume...

Tu es une très belle personne, Janis. Je te parle au présent, non que je croie que tu puisses m'entendre, tu es partie pour toujours et je ne crois en aucun au-delà mais je crois, je suis certaine, que les gens restent vivants tant que quelqu'un pense à eux. Tu resteras vivante en mon esprit. Je ne suis pas près de t'oublier.
Je suis envahie de tristesse et de colère. Pourquoi ? Pourquoi toi, si jeune ?
Je pense à tous ceux qui t'aiment et partage avec eux mes larmes.

Je ne sais plus quoi dire... La tristesse embrume mes pensées... Ces quelques années passées, discrètement, à lire vos textes ont été merveilleuses... Vous allez me manquer...

Janis...

Merci d'avoir été , Gaëlle, celle qui donne du soleil et du sourire alors que tu en avais toi même tant besoin.
Mes condoléances à toute ta famille, et à tous tes amis.
Salut, grande dame.

On rencontre parfois, et c'est une chance, des personnages qui changent notre parcours et dont on n'oublie jamais, jamais, la leçon qu'ils ont donnée, l'exemple qu'ils ont montré. Et ces rencontres, comme des balises, comme des phares au milieu des tempêtes se manifestent à nous, pour nous remettre dans le bon chemin, pour donner du courage...
Sans exagérer, je peux dire que les personnes importantes pour moi ne se comptent que sur les doigts d'une seule main. Tu viens de les rejoindre, Janis, à jamais.
Toujours me reviendra en tête ton élégance, ta finesse, ton humour, ton courage.
Je commençais à me comporter en victime, en grinchant, de plus, pour un petit mal de genou. Depuis j'essaie d'avancer sans boiter, et avec le sourire.
Merci, élégante et volontaire Dame.

Je te remercie, Janis, pour ta chaleur et tes rires dissimulant tant de ressentis.
Au mois de mai, notre rencontre figurait dans mes objectifs et, vu la situation, je n'avais pu qu'envoyer ce message:"Je pense à toi très fort".
Nous avions convenu, lors d'un de mes passages, de boire un coup sous un arbre.
C'est sous l'ombre du site que je viens te saluer, te dire combien ta présence m'a apportée
... et partager la peine de tous les tiens.

Je me rappelle que quand on discutait on finissait toujours par rire comme des baleines. On a fait ça dès la première partie de scrabble. Au bout d'un moment, on se disait au revoir ; il arrivait qu'il y ait trois ou quatre au revoir avant qu'on se sépare.

Je me rappelle aussi, avec mentor, on a fait pendant quelques mois des soirées de scrabble, presque tous les soirs. On discutait à trois et souvent on se trompait de destinataire avec les messages, je me souviens encore de toutes les âneries que j'ai pu recevoir et envoyer par erreur. Ils s'insultaient beaucoup et jouaient jusqu’à pas d'heure, sauf quand il se vexait parce qu'elle gagnait trop.
Quelquefois il la faisait pleurer, mais au fond ils étaient tellement amis que ça ne changeait rien. On s'aimait beaucoup tous les trois, un jour elle m'a dit : « on s'est trouvés ».

Cet été on devait se voir, sa chimio l'en a empêché alors on s'est fait une lettre chacune, à défaut d'avoir pu entendre sa voix je garderai une lettre avec son écriture.

Gros bisous, tata, je t'aime.

Je viens d'apprendre la nouvelle, si longtemps après, ça faisait quelques semaines que je ne m'étais pas connectée… Nouvelle que j'ai mis du temps à intégrer, que je ne comprenais pas et que j'ai nié plusieurs minutes, en riant jaune de la très mauvaise blague que je croyais qu'on me faisait, nouvelle qui m'a fait l'effet d'une bombe et là je n'arrive pas à me dépêtrer de tous les sentiments qui se battent à l'intérieur de moi… Je suis tellement triste.
Et triste aussi de n'avoir pas pu partager ce moment douloureux avec vous, je me sens démunie, de l'apprendre comme ça, maintenant… Oh c'est dur.

Tout ce que vous avez écrit m'a beaucoup touché, moi je n'ai pas les mots, pas encore.

Je t'aime aussi Gaëlle.

On passe, on a du temps, on s'arrête sur un fil : Janis
L'heure se brise

J'hésite entre ouvrir ou fermer ma fenêtre
une fois
deux fois
trois fois, quatre fois

alors je finis par laisser ma baie vitrée béante

de toute façon j'ai l'intime conviction que ceux qui ont passés la porte en savent plus sur nous que ce que nous aurions jamais pu leur dire, leur écrire

Je garde tes dessins, ta lettre et tes mots près de mon lit

Ma Janis


Janis Joplin - Summertime (Live Grona Lund 1969) par robeu

Parfois je me surprends à attendre un mot de toi, à vouloir te parler, et cet élan se brise sur ton absence définitive. Plus rien à l’autre bout que l’on puisse raccorder à ce vœu, juste ce vide et le manque. Tu demeures si vivante et pourtant, on ne saura jamais la suite de Folco.

Admin a écrit:À force de courir, on en arrive presque à oublier que la vie est une chienne acariâtre qui dévore ses petits un jour ou l'autre. Pour certains, plus tôt que d'autres.
Regrets et tristesse.

Oui

A ma Janis qui ne mourra jamais

Aux voiles lactées et aux ténèbres sombres,

A ceux-là, Janis

Qui brisent sur brises leurs volcans

Il n'y a rien
Jamais rien d'autre

RIEN D'AUTRE

Rien

une étoile peut-être

(pauvres que nous sommes)

---

< Messages déplacés et reformatés (ils n'avaient, sauf erreur, rien à faire sur le fil « Pas que du cinéma »).
La Modération. >

M. avait tord

tout se conjugue : passé, présent, futur

t'es tu vois ma belle

(bon n'en profite non plus pour te faire un archange hein ! ;-))

le monde sans souffle t'attend

comme la maison déserte,

comme la peur dans la forêt,

courir sans souffle


tu vois

ma Janis je connais les étoiles

le temps passait reveindra

c'est du judo mais ça reviendra ma belle

tu seras là alors que les autres rient

j'ai envie de t'aimer comme une star de cinéma, merde

belle belle belle étoile

J'avais envie de voir Janis en haut de la pile, parce que au moins elle, ne sera jamais virtuelle.