Pantoum de Noël en charentaises

Pas de sapin mais la télé
pour farcir de chants de Noël
leurs charentaises éculées
fourrées d'antiques ritournelles

pour farcir de chants de Noël
un réveillon à la télé
fourré d'antiques ritournelles
piaffent de clinquantes poupées

un réveillon à la télé
dans un  déluge de paillettes
piaffent de clinquantes poupées
comme des anges en goguette

dans un déluge de paillettes
ils entonnent l'hymne joyeux
comme des  anges  en goguette
au chevet de deux  petits vieux

ils entonnent l'hymne joyeux
jubilate in excelsis
au chevet de deux petits vieux
ronflant en chœur de profondis

jubilate in excelsis
minuit n'a pas encor sonné
ronflent en chœur de profondis
deux jésus devant leur télé

C'est pas sensé être érotique le pantoum ? Je me demande d'ailleurs si ma méconnaissance du latin ne me cache pas quelque chose du poème :-)

La fête est plus ancienne que son nom, le solstice d'hiver, le jour le plus sombre et le plus froid de l'année, a toujours été le moment privilégié pour invoquer lumière et chaleur, en symbole et/ou bien autrement !

réussi mais pas folichon ton Pantoum en pantoufles - la vieillesse ? un naufrage douillet en charentaises ... ))))

La plus récente de tes images illustre à merveille ce poème ! Il n'y manque que le papé.

Excellente description qui fait hésiter entre le rire et l'attendrissement à l'égard des petits vieux, et la colère et le chagrin à l'égard des poupées-dindes empaillettées.
Mais tu réussis à tout y mettre et tout équilibrer.

Joyeux Noël!

Le propos en lui-même m'apparaît infiniment mordant, voire satirique. Les "charentaises" du titre laissent d'emblée entrevoir que le confort matériel décrit ici doit être lu à rebours d'une certaine pauvreté affective. En effet, ces deux vieux sont seuls. Le pantoum se prête assez bien au tournoiement obsessionnel d'un décor artificiel, de carton-pâte ("clinquantes poupées", "déluge de paillettes", "anges en goguette"), au centre duquel trône, sublime sur son piédestal, incomparable démiurge, chantre de la modernité, ouvrant et fermant le poème, le téléviseur. Cet objet de culte constitue en soi un plat de banquet ("farcir de chants de Noël", "fourré d'antiques ritournelles" suggèrent assez l'image du chapon dont on se gave). Le jeu de contrastes entre la lumière et les ténèbres, entre le "jubilate in excelsis" de la béatitude télévisuelle et le "de profondis" de la passivité humaine ("ronflent") s'avère  particulièrement savoureux.

ben pour dire la vérité c pas terrible, nan , vrt pô

jubilate, jubilate... jubilatoire, oui.
Et excellent point de vue technique, comme toujours. Je ne suis pas spécialiste donc incapable de déceler d'éventuelles petites failles (pour autant qu'elles existent), mais à l'oreille et à l'oeil, ça se tient plus que très bien.
Et le propos me plaît pour sa caustique amertume.