Source
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Source
cette volupté: parler ta vie,
explore-là non comme un songe
mais comme éclatement profond
de la plaine, la nuit
allongeant ce monde terrestre
oblique
comme un phare
où ciel fra
casse
ra
vive
ral
lume
ras
sit à raz-
de-source
*
et de jadis la tristesse mystique
où vagues monts vagues neiges vagues élans
s'enroulaient en un secret cimetière
s'élèvent lors en cathédrales
abruptes
aux hanches somptueuses
aux verdures corsetées
comme une dame de joie
en noces à l'Atlas
explore-là non comme un songe
mais comme éclatement profond
de la plaine, la nuit
allongeant ce monde terrestre
oblique
comme un phare
où ciel fra
casse
ra
vive
ral
lume
ras
sit à raz-
de-source
*
et de jadis la tristesse mystique
où vagues monts vagues neiges vagues élans
s'enroulaient en un secret cimetière
s'élèvent lors en cathédrales
abruptes
aux hanches somptueuses
aux verdures corsetées
comme une dame de joie
en noces à l'Atlas
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Source
Une ballade
oui le jour s'est longtemps caché sous les brises d'ouest
et l'on pensait: ses grands lis d'eau dorment à jamais
et l'on pensait: son soupir ne crèvera plus au-delà de ses fenêtres
mais
comme un siècle nouveau les ombres s'ouvrent
en nous les volets claquent
la mort, délicieuse, surgit
et la rivière exulte ses envoûtements
et l'orage s'abat en mélodie errante
oui le jour s'est lavé
et les rideaux en lesquels s'enrouler se plisser s'étrangler
avec d'atroces parfums de noyade et d'amour
sont devenus légers
je n'ai plus pour ta courbe qu'un désir de sculpteur
pour ma laideur une joie puérile, liante
comme d'un pont, une arche naît, devenue l'horizon
et l'horizon rendu à sa féminité
et mes doigts d'eau douce en forme de delta
à ton ventre de manguier
à ce tragique solaire à peine effleuré
à cette cadence oubliée
font de plus chastes caresses
ma nocturne plaie dans le matin naissant
paysage du corps, ma merveilleuse soif
tu es fait pour la surprise capiteuse
et moi pour boire en chacune de tes pierres, à chacune de tes ciselures
leur fraîcheur
oui le jour s'est longtemps caché sous les brises d'ouest
et l'on pensait: ses grands lis d'eau dorment à jamais
et l'on pensait: son soupir ne crèvera plus au-delà de ses fenêtres
mais
comme un siècle nouveau les ombres s'ouvrent
en nous les volets claquent
la mort, délicieuse, surgit
et la rivière exulte ses envoûtements
et l'orage s'abat en mélodie errante
oui le jour s'est lavé
et les rideaux en lesquels s'enrouler se plisser s'étrangler
avec d'atroces parfums de noyade et d'amour
sont devenus légers
je n'ai plus pour ta courbe qu'un désir de sculpteur
pour ma laideur une joie puérile, liante
comme d'un pont, une arche naît, devenue l'horizon
et l'horizon rendu à sa féminité
et mes doigts d'eau douce en forme de delta
à ton ventre de manguier
à ce tragique solaire à peine effleuré
à cette cadence oubliée
font de plus chastes caresses
ma nocturne plaie dans le matin naissant
paysage du corps, ma merveilleuse soif
tu es fait pour la surprise capiteuse
et moi pour boire en chacune de tes pierres, à chacune de tes ciselures
leur fraîcheur
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Source
II
il y a les dunes de séquoias immenses, gravissant les brumes
comme vagues montantes de pierres obélisques
avec leurs cimes envolées, hautes comme les dents des Andes
striées comme le roc des Alpes
il y a la mer dure, dure, au goût de jungle vietnamienne,
une guerre y est passée, silencieuse,
et nous passons l'histoire, et l'histoire passe en nous
il y a la mer, dure, dure, la terre ferme, la dense, impénétrable
qui vous entoure de tout son rivage
de toute sa morsure
et la détresse rougoie entre ces mondes
terres et ciels, vents et abîmes
ramant comme une
je ne sais quoi
la peau tannée
de braise
ramant avec
je ne sais quoi
debout dans ce coracle
qui chante
il y a les dunes de séquoias immenses, gravissant les brumes
comme vagues montantes de pierres obélisques
avec leurs cimes envolées, hautes comme les dents des Andes
striées comme le roc des Alpes
il y a la mer dure, dure, au goût de jungle vietnamienne,
une guerre y est passée, silencieuse,
et nous passons l'histoire, et l'histoire passe en nous
il y a la mer, dure, dure, la terre ferme, la dense, impénétrable
qui vous entoure de tout son rivage
de toute sa morsure
et la détresse rougoie entre ces mondes
terres et ciels, vents et abîmes
ramant comme une
je ne sais quoi
la peau tannée
de braise
ramant avec
je ne sais quoi
debout dans ce coracle
qui chante
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Source
Chambre mansarde mon amour
(autre étude sur les nus - en mouvement rotatif amoureux)
deux corps sont emmêlés
un menton dessus l’autre
bras dsus bras dsous
du coin de l’oeil, l’un voit fenêtre
l’autre l'oreille déjà: MORDUE
la vitre, rectangle parfait,
s’émeut: arrondie par
son ouverture
au monde tournoyant
comme un vent ivre de
notes qui t la chair
c n
o e
u b
r
et tout s'engouffre comme un public dans un théâtre
la vitre: buée
roule boule avec les corps
oubliée
vrille et: SOLEIL
à notre seuil
du dehors
au dedans
de la chambre au
lointain
d'un oeil rêveur
hubloté
couché, au coin
des ombres
aux pieds
des dunes
fenêtre: ouverte
tournis
piquant
SOLEIL
du bout des doigts
et l'odeur froide d'un fleuve
lequel? le Rhin
pour l'ivresse
légère, au coin
du feu
pour la pâleur du désir
que j'ai de toi
ô pâleur alsacienne
de tes mains
colombes du Rhin
ou combles des ruines
pour le SOLEIL
glaçant
d'hiver
bâillant
happé
par feinte braise
SOLEIL
d'où nuite cette chambre
moite et
rusée
SOLEIL - devenu nôtre
(car nous t'avons volé)
deux corps sont enlêmlés
et l’ongle de l'une à l’angle de l'autre
caresse:
la joue
s'ébroue:
le coeur
étreint:
la cuisse
tiédie
et le geste chuchote:
chut, et toi
pelotes
émue
ma joue: hihi
tu GRIFFES: aïe!
un genou dévie,
l'autre
s'écarte
déplie
replie
frôlé: ce d
o
s
en pont cambré
(brrrrh)
sous le drap —
— tiré ) ) ) ) gonflé
de gestes
grimpant
sternum/ tendres
baisent les soupirs ) ) ) ) ô tendres
orteils dé-
collés F
dé- O A
tendus N L
en é- D P
-ventail
E
tendus L
d'un fil
(in- R
visible) A
tiré P
gorgé de nuit immense
et d’envoûtements
le buste dé-
grafé
la lune dé-
vêtue
ventre de l'un bombé sous la moiteur de l'autre
et le miroir
profond : dont tout mouvement
de lui
vers elle va
comme aile dé-
ployée referme
la pointe de
ses plumes
à
ses seins
et l'oreiller plié pour y dormir
ton bisou-nez (blotti
contre-mon-rêve (bâti
dans ton corps
qui tremble (et me
boulverse)
(autre étude sur les nus - en mouvement rotatif amoureux)
deux corps sont emmêlés
un menton dessus l’autre
bras dsus bras dsous
du coin de l’oeil, l’un voit fenêtre
l’autre l'oreille déjà: MORDUE
la vitre, rectangle parfait,
s’émeut: arrondie par
son ouverture
au monde tournoyant
comme un vent ivre de
notes qui t la chair
c n
o e
u b
r
et tout s'engouffre comme un public dans un théâtre
la vitre: buée
roule boule avec les corps
oubliée
vrille et: SOLEIL
à notre seuil
du dehors
au dedans
de la chambre au
lointain
d'un oeil rêveur
hubloté
couché, au coin
des ombres
aux pieds
des dunes
fenêtre: ouverte
tournis
piquant
SOLEIL
du bout des doigts
et l'odeur froide d'un fleuve
lequel? le Rhin
pour l'ivresse
légère, au coin
du feu
pour la pâleur du désir
que j'ai de toi
ô pâleur alsacienne
de tes mains
colombes du Rhin
ou combles des ruines
pour le SOLEIL
glaçant
d'hiver
bâillant
happé
par feinte braise
SOLEIL
d'où nuite cette chambre
moite et
rusée
SOLEIL - devenu nôtre
(car nous t'avons volé)
deux corps sont enlêmlés
et l’ongle de l'une à l’angle de l'autre
caresse:
la joue
s'ébroue:
le coeur
étreint:
la cuisse
tiédie
et le geste chuchote:
chut, et toi
pelotes
émue
ma joue: hihi
tu GRIFFES: aïe!
un genou dévie,
l'autre
s'écarte
déplie
replie
frôlé: ce d
o
s
en pont cambré
(brrrrh)
sous le drap —
— tiré ) ) ) ) gonflé
de gestes
grimpant
sternum/ tendres
baisent les soupirs ) ) ) ) ô tendres
orteils dé-
collés F
dé- O A
tendus N L
en é- D P
-ventail
E
tendus L
d'un fil
(in- R
visible) A
tiré P
gorgé de nuit immense
et d’envoûtements
le buste dé-
grafé
la lune dé-
vêtue
ventre de l'un bombé sous la moiteur de l'autre
et le miroir
profond : dont tout mouvement
de lui
vers elle va
comme aile dé-
ployée referme
la pointe de
ses plumes
à
ses seins
**
*
*
et l'oreiller plié pour y dormir
ton bisou-nez (blotti
contre-mon-rêve (bâti
dans ton corps
qui tremble (et me
boulverse)
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Source
Putain ! mais pourquoi tes textes et cette dernière version ne trouvent pas de commentaires ???
Je lis la poésie et la forme et derrière tout le travail pour les lire... je le sais pour les avoir éprouvés, donnés, offerts, et personne ???
Ce n'est pas seulement beau d'une beauté textuelle, c'est sensuel et sexuel et c'est foutrement bon !
Merci Art. Ri pour cette source de vie et cette vue sur la chambre mansardée !
Merci !
Je lis la poésie et la forme et derrière tout le travail pour les lire... je le sais pour les avoir éprouvés, donnés, offerts, et personne ???
Ce n'est pas seulement beau d'une beauté textuelle, c'est sensuel et sexuel et c'est foutrement bon !
Merci Art. Ri pour cette source de vie et cette vue sur la chambre mansardée !
Merci !
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Source
ton commentaire me touche beaucoup
merci
merci
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Re: Source
Pussicat: c'est qu'il faut prendre un temps et un espace particulier pour répondre sur les textes de Art.Ri. La lecture renverse, inonde, traverse, la réponse mérite qualité et moment spécial
Art. Ri: Scotchée. Ouah........magnifique, tout.
Art. Ri: Scotchée. Ouah........magnifique, tout.
Re: Source
Art. Ri a écrit:Une ballade
oui le jour s'est longtemps caché sous les brises d'ouest
et l'on pensait: ses grands lis d'eau dorment à jamais
et l'on pensait: son soupir ne crèvera plus au-delà de ses fenêtres
mais
comme un siècle nouveau les ombres s'ouvrent
en nous les volets claquent
la mort, délicieuse, surgit
et la rivière exulte ses envoûtements
et l'orage s'abat en mélodie errante
oui le jour s'est lavé
et les rideaux en lesquels s'enrouler se plisser s'étrangler
avec d'atroces parfums de noyade et d'amour
sont devenus légers
je n'ai plus pour ta courbe qu'un désir de sculpteur
pour ma laideur une joie puérile, liante
comme d'un pont, une arche naît, devenue l'horizon
et l'horizon rendu à sa féminité
et mes doigts d'eau douce en forme de delta
à ton ventre de manguier
à ce tragique solaire à peine effleuré
à cette cadence oubliée
font de plus chastes caresses
ma nocturne plaie dans le matin naissant
paysage du corps, ma merveilleuse soif
tu es fait pour la surprise capiteuse
et moi pour boire en chacune de tes pierres, à chacune de tes ciselures
leur fraîcheur
(Mais oui c'est vrai, on dit j'y reviendrai quand j'aurai le temps, un temps "de qualité" comme dit Armor! Et puis voilà, les jours passent...
Merci Pussicat pour cette saine colère!)
Tu sais déjà comme j'aime ta poésie, Art.Ri; cet extrait-là, particulièrement, ouvre grand les bras du matin!
à quand une publication?
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Source
oui, moi aussi je trouve très belle ta poésie.
je crois que de mettre bout à bout des poèmes aussi riches décourage paradoxalement le commentaire...même si c'est par modestie que tu le fais :-)
je crois que de mettre bout à bout des poèmes aussi riches décourage paradoxalement le commentaire...même si c'est par modestie que tu le fais :-)
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