Mouche, Wal Mart
+2
Alfosaure
Zoro
6 participants
Page 1 sur 1
Mouche, Wal Mart
Mouche, Wal Mart
J’avais 8 ans. Je voyageais en Floride pour la première fois. Partout, j’y trimbalais un sentiment d’étrangeté : la chaleur lourde et écrasante; les insectes infectes qui pullulaient et la peur constante qu’une coquerelle tombe du plafond dans mon lit et se mettent à me manger mes ongles d’orteils, cric, crac, cric; les gens habillés différemment et leur langue tout à fait incompréhensible; les femmes en costumes de bain au supermarché; la variété inouïe de friandises. Tout cela me rendait étranger, me déconcertait. Ma maison était on ne peut plus loin. C’était à la fois fascinant et inquiétant : de manière cyclique, la question, « Que va-t-il se passer? », roulait en moi. Dans ce pays, cet univers étranger, Dieu seul sait ce qui pouvait arriver!
Un jour de pluie, nous avons décidé d’aller magasiner… Sur l’autoroute, je regardais les grosses gouttes qui mitraillaient le sol et le capot de notre auto. Des toc toc toc toc toc toc toc foisonnaient au-dessus de nos oreilles. Nous sommes arrivés à un immense centre-d’achat de Tampa Bay… Nous nous sommes alors séparés : moi et ma mère iriont au Wal Mart, mon père, mon frère et ma sœur, à l’entrepôt de Nike. Moi je rêvais déjà du rayon de jouets fantastiques… Qu’y aura-t-il, à cet inconnu palais de l’amusement? Et je m’imaginais des GI Joe révolutionnaires pouvant crier : « Va te faire foutre! » Ou encore : « Si tu me pinces encore une fois, je te flingue, mec! » Surexcité par cette perspective, je sortis de l’auto et courus vers la Wal Mart, situé à environ 100 m de la voiture. « Ne cours pas, ralentis», me dit alors ma mère. Mais j’arrivais déjà devant l’immense magasin... Je me dirigeai vers l’entrée quand soudain, je rencontrai du regard un vieillard qui disait des choses incompréhensibles aux clients qui entraient. Je m’arrêtai net, et me retournai vers ma maman qui marchait lentement vers moi…
Je cessai de bouger. Et alors, une énorme mouche voleta devant mes yeux, puis disparu. Un éclair d’inquiétude me traversa. J’ai regardé à gauche. Disparu. Soudain, je sentis quelque chose de léger se poser sur ma gorge. Je bougeai mon cou, espérant que ce ne soit que le vent, mais alors, je sentis comme une aiguille me percer la peau. Et avec ma main, je tentai de la dégager. Ma mère arriva. Inquiète, elle fouetta le gros insecte qui attaquait ma gorge. Il s’envola.
Après quoi, le regard de ma mère se posa sur ma gorge. Ses sourcils s’élargirent. Je me retins pour ne pas pleurer de peur. Elle me saisit la main. « Suis-moi», dit-elle. Nous entrions dans le Wal Mart. « Reste ici, je vais chercher un baume et ce qu’il faut pour panser ta blessure », déclara-t-elle aussitôt le seuil franchi. Puis elle file dans les rayons de l’immense magasin… Je la regarda partir, retenant mes larmes, et alors, le vieillard qui accueil les clients et leur offrent des paniers, s’approcha de moi. « Oups! your mom forgot you here? Get inside the shopping cart. I’ll catch her! » Encore plus égaré j’étais. Je ne captais pas un mot de ses chinoiseries verbales. Il me saisit par les hanches et me mit dans le panier, sur le banc réservé aux petits, installé devant le guidon. Dès lors, ma peur se transforma en effroi. Je comprenais plus rien. Je ne dis plus rien. Tous les objets et les gens dans le magasin étaient pareils à des étrangetés oniriques. Le vieillard marcha et poussa le panier vers le premier rayon choisi par ma mère. « I’ll catch her, don’t worry », me dit-il vite. Et il tourna vers la surface du linge pour femme, une espèce de large étendue labyrinthique indescriptible. J’avais l’impression d’entrer dans un bazar saturnien, poussé par une créature non humaine masquée. Le vieillard regardait rapidement à droite, à gauche, cherchant quelqu’un. Puis, augmentant sa vitesse, il sortit de Saturne pour aller dans le rayon des boites de céréales. J’aperçus Capitaine Crunch, mais le soupçonna d’avoir été enlevé par les extra-terrestres, et forcé, par la torture, l’écrasement progressif de ses céréales fait au moyen de botte de cow-boys, d’apparaître sur leurs boites de céréales chimiques. Le vieillard se mit à courir. Il tourna au rayon de l’électronique. Sans le reconnaître, j’ai aperçu sur les écrans Mario Bros; comme d’habitude, il tabassait Bowser pour sauver la princesse qui s’occupe durant ses temps libre à se faire capturer. Le vieillard semblait de plus en plus nerveux. Quand un collègue s’approcha de lui, demandant « What are you doing? », il s’enfuit de la section de l’électronique et courut vers le rayon des chaussures. C’est alors qu’il s’est arrêté brusquement. « Oh shit, the boss! » s’exclama-t-il. Il me saisit, me lança sur la tablette d’en haut, et partit. Effaré, je l’observai partir, un dard planté dans la gorge.
J’avais 8 ans. Je voyageais en Floride pour la première fois. Partout, j’y trimbalais un sentiment d’étrangeté : la chaleur lourde et écrasante; les insectes infectes qui pullulaient et la peur constante qu’une coquerelle tombe du plafond dans mon lit et se mettent à me manger mes ongles d’orteils, cric, crac, cric; les gens habillés différemment et leur langue tout à fait incompréhensible; les femmes en costumes de bain au supermarché; la variété inouïe de friandises. Tout cela me rendait étranger, me déconcertait. Ma maison était on ne peut plus loin. C’était à la fois fascinant et inquiétant : de manière cyclique, la question, « Que va-t-il se passer? », roulait en moi. Dans ce pays, cet univers étranger, Dieu seul sait ce qui pouvait arriver!
Un jour de pluie, nous avons décidé d’aller magasiner… Sur l’autoroute, je regardais les grosses gouttes qui mitraillaient le sol et le capot de notre auto. Des toc toc toc toc toc toc toc foisonnaient au-dessus de nos oreilles. Nous sommes arrivés à un immense centre-d’achat de Tampa Bay… Nous nous sommes alors séparés : moi et ma mère iriont au Wal Mart, mon père, mon frère et ma sœur, à l’entrepôt de Nike. Moi je rêvais déjà du rayon de jouets fantastiques… Qu’y aura-t-il, à cet inconnu palais de l’amusement? Et je m’imaginais des GI Joe révolutionnaires pouvant crier : « Va te faire foutre! » Ou encore : « Si tu me pinces encore une fois, je te flingue, mec! » Surexcité par cette perspective, je sortis de l’auto et courus vers la Wal Mart, situé à environ 100 m de la voiture. « Ne cours pas, ralentis», me dit alors ma mère. Mais j’arrivais déjà devant l’immense magasin... Je me dirigeai vers l’entrée quand soudain, je rencontrai du regard un vieillard qui disait des choses incompréhensibles aux clients qui entraient. Je m’arrêtai net, et me retournai vers ma maman qui marchait lentement vers moi…
Je cessai de bouger. Et alors, une énorme mouche voleta devant mes yeux, puis disparu. Un éclair d’inquiétude me traversa. J’ai regardé à gauche. Disparu. Soudain, je sentis quelque chose de léger se poser sur ma gorge. Je bougeai mon cou, espérant que ce ne soit que le vent, mais alors, je sentis comme une aiguille me percer la peau. Et avec ma main, je tentai de la dégager. Ma mère arriva. Inquiète, elle fouetta le gros insecte qui attaquait ma gorge. Il s’envola.
Après quoi, le regard de ma mère se posa sur ma gorge. Ses sourcils s’élargirent. Je me retins pour ne pas pleurer de peur. Elle me saisit la main. « Suis-moi», dit-elle. Nous entrions dans le Wal Mart. « Reste ici, je vais chercher un baume et ce qu’il faut pour panser ta blessure », déclara-t-elle aussitôt le seuil franchi. Puis elle file dans les rayons de l’immense magasin… Je la regarda partir, retenant mes larmes, et alors, le vieillard qui accueil les clients et leur offrent des paniers, s’approcha de moi. « Oups! your mom forgot you here? Get inside the shopping cart. I’ll catch her! » Encore plus égaré j’étais. Je ne captais pas un mot de ses chinoiseries verbales. Il me saisit par les hanches et me mit dans le panier, sur le banc réservé aux petits, installé devant le guidon. Dès lors, ma peur se transforma en effroi. Je comprenais plus rien. Je ne dis plus rien. Tous les objets et les gens dans le magasin étaient pareils à des étrangetés oniriques. Le vieillard marcha et poussa le panier vers le premier rayon choisi par ma mère. « I’ll catch her, don’t worry », me dit-il vite. Et il tourna vers la surface du linge pour femme, une espèce de large étendue labyrinthique indescriptible. J’avais l’impression d’entrer dans un bazar saturnien, poussé par une créature non humaine masquée. Le vieillard regardait rapidement à droite, à gauche, cherchant quelqu’un. Puis, augmentant sa vitesse, il sortit de Saturne pour aller dans le rayon des boites de céréales. J’aperçus Capitaine Crunch, mais le soupçonna d’avoir été enlevé par les extra-terrestres, et forcé, par la torture, l’écrasement progressif de ses céréales fait au moyen de botte de cow-boys, d’apparaître sur leurs boites de céréales chimiques. Le vieillard se mit à courir. Il tourna au rayon de l’électronique. Sans le reconnaître, j’ai aperçu sur les écrans Mario Bros; comme d’habitude, il tabassait Bowser pour sauver la princesse qui s’occupe durant ses temps libre à se faire capturer. Le vieillard semblait de plus en plus nerveux. Quand un collègue s’approcha de lui, demandant « What are you doing? », il s’enfuit de la section de l’électronique et courut vers le rayon des chaussures. C’est alors qu’il s’est arrêté brusquement. « Oh shit, the boss! » s’exclama-t-il. Il me saisit, me lança sur la tablette d’en haut, et partit. Effaré, je l’observai partir, un dard planté dans la gorge.
Zoro- Nombre de messages : 16
Age : 38
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Mouche, Wal Mart
J'aime le rythme rapide du texte, ce point de vue qui "débanalise" la banalité et la fait basculer dans la peur... La fin abrupte aussi me plaît.
Un bémol : je pense qu'il faudrait relire l'ensemble et en corriger les fautes ainsi que les plus grosses maladresses (c'est bien qu'il y en ait, puisque la vision est celle d'un enfant qui s'affole, mais le style me paraît trop négligé, trop rapidement écrit ; par exemple à un moment on a le mot "céréales" qui se répète dans la même phrase).
Cela dit, cette sensation permanente de menace et de dépaysement est bien vue !
Un bémol : je pense qu'il faudrait relire l'ensemble et en corriger les fautes ainsi que les plus grosses maladresses (c'est bien qu'il y en ait, puisque la vision est celle d'un enfant qui s'affole, mais le style me paraît trop négligé, trop rapidement écrit ; par exemple à un moment on a le mot "céréales" qui se répète dans la même phrase).
Cela dit, cette sensation permanente de menace et de dépaysement est bien vue !
Invité- Invité
Re: Mouche, Wal Mart
cela ne m'empêche toutefois pas d'avoir une furieuse envie dme taper un road trip en Floride!socque a écrit:(...)
Cela dit, cette sensation permanente de menace et de dépaysement est bien vue !
merci d'avoir pris le tps de me lire et de me commenter, j'apprécie.
En effet, à le relecture j'ai identifié de nombreuses maladresses stylistiques... Il est p-e tps que j'ouvre à nouveau ma bescherelle: elle hiberne ds ma bibli dpuis plus de 4 ans. :-/
Zoro- Nombre de messages : 16
Age : 38
Date d'inscription : 27/08/2007
Re: Mouche, Wal Mart
Bravo, une angoisse de l'inconnu très bien rendue.
Mon seul reproche: tu commences à faire divaguer le narrateur (avec Saturne et le captaine Crunch), ce que j'aime beaucoup. Mais j'aurais préféré que tu continues sur cette lancée, avec Mario et quand l'employé délaisse l'enfant.
Mon seul reproche: tu commences à faire divaguer le narrateur (avec Saturne et le captaine Crunch), ce que j'aime beaucoup. Mais j'aurais préféré que tu continues sur cette lancée, avec Mario et quand l'employé délaisse l'enfant.
Alfosaure- Nombre de messages : 151
Age : 47
Localisation : Mons - Belgique
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Mouche, Wal Mart
Personnellement, je trouve étrange qu'une mère abandonne son môme à l'entrée d'un Wal-Mart (on sait que les Wal-Mart ne sont pas Disneyland...), pour aller chercher un baume pour soigner ce qu'il est présenté comme une blessure, alors qu'il s'agit d'une simple piqûre d'insecte. Si cette plaie nécessite à ce point un soin urgent, il y a là contraste trop fort avec le fait de planter un gosse de 8 ans seul à l'entrée d'un tel lieu de passage et de foule.
Pas sûre d'avoir saisi la subtilité des dernières lignes, lorsque le vieux a lancé ce que je prenais être le narrateur sur la tablette d'en haut, j'ai dû louper un épisode...
Pas sûre d'avoir saisi la subtilité des dernières lignes, lorsque le vieux a lancé ce que je prenais être le narrateur sur la tablette d'en haut, j'ai dû louper un épisode...
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Mouche, Wal Mart
J'ai trouvé le début du texte réellement très bon, puis la suite m'a un peu déçue, surtout à partie de "après quoi".
Finalement, comme Sahkti, je pense qu'il faut mieux faire comprendre la situation et la motivation des personnages. Par exemple : la mère cheche du baume parce qu'elle comprend que c'est pas grave, mais le gamin lui pense que ça l'est peut-être. Aussi, je ne comprends pas ce vieillard.
La toute fin est bien à mon goût.
J'ai pris beaucoup de plaisir, je trouve que le début est réellement très bon, pour le fond, pour le style, un peu déçu par la suite mais je pense que c'est améliorable.
Finalement, comme Sahkti, je pense qu'il faut mieux faire comprendre la situation et la motivation des personnages. Par exemple : la mère cheche du baume parce qu'elle comprend que c'est pas grave, mais le gamin lui pense que ça l'est peut-être. Aussi, je ne comprends pas ce vieillard.
La toute fin est bien à mon goût.
J'ai pris beaucoup de plaisir, je trouve que le début est réellement très bon, pour le fond, pour le style, un peu déçu par la suite mais je pense que c'est améliorable.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Mouche, Wal Mart
Je rejoins Sahkti, je ne suis pas certaine qu'une mère laisse son enfant seul, à l'entrée d'un magasin, en temps normal. De surcroit, à l'étranger ? Un enfant bléssé. Si c'est grave, autant qu'elle l'emmène avec elle ! Non ?
Et la fin... Il n'y a pas de fin, ou alors j'ai rien compris...
Et la fin... Il n'y a pas de fin, ou alors j'ai rien compris...
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: Mouche, Wal Mart
"cric crac cric", "toc toc toc ..." pas fan du procédé
quelques soucis de temps. Exples : "Je la regarda partir", "je .... le soupçonna" ...
quelques tournures pas forcément bien choisis : "Encore plus égaré j’étais"
des passages pas très clairs : "J’aperçus Capitaine Crunch, mais le soupçonna d’avoir été enlevé par les extra-terrestres, et forcé, par la torture, l’écrasement progressif de ses céréales fait au moyen de botte de cow-boys, d’apparaître sur leurs boites de céréales chimiques."
d'accord avec la remarque sur la mère qui laisse l'enfant seul.
et aussi d'accord avec Loup pour souligner que le début est bien meilleur que la fin. Le coup du "lancer" sur la tablette du haut, ma foi, je suis perplexe également.
Ceci étant dit, j'ai pris un réél plaisir à lire ton récit qui malgré quelques maladresses reste captivant et original. Serait ravi de lire la suite du voyage en Floride !
quelques soucis de temps. Exples : "Je la regarda partir", "je .... le soupçonna" ...
quelques tournures pas forcément bien choisis : "Encore plus égaré j’étais"
des passages pas très clairs : "J’aperçus Capitaine Crunch, mais le soupçonna d’avoir été enlevé par les extra-terrestres, et forcé, par la torture, l’écrasement progressif de ses céréales fait au moyen de botte de cow-boys, d’apparaître sur leurs boites de céréales chimiques."
d'accord avec la remarque sur la mère qui laisse l'enfant seul.
et aussi d'accord avec Loup pour souligner que le début est bien meilleur que la fin. Le coup du "lancer" sur la tablette du haut, ma foi, je suis perplexe également.
Ceci étant dit, j'ai pris un réél plaisir à lire ton récit qui malgré quelques maladresses reste captivant et original. Serait ravi de lire la suite du voyage en Floride !
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum