voyages voyagent

Les sans-culottes et les gauchistes ont ceci en commun de revendiquer ce qu’ils ne portent pas ;
Et ils ont rarement le sens du rythme. Qui plus est.
Useux, taiseux et fatigueux on sait qu’ils sont partout, mais ne les voit jamais autant qu’on les entend.
Quant à la droite, on sait ce qu’il en est….

Comme la terre n’est pas plate, j’en caresse les courbes et j’explore ses contours dans le charnel voyage du temps qui se déroule.

J’ai tout perdu, mes illusions.
La mappemonde tourne et j’y pose l’index :Vaux-le-Vicomte, quel manque de chance et quel dépaysement.

C’est là qu’on va ?
Le son brûlant d’un vers de Nerval dans l’oreille hésitante, le lieu que je ne connais pas, ne pas savoir s’il existe,
Être ivre de fantasmes et ne pas s’en repaître. On va à Vaux, le songe, laisse moi donc rêver.
Je parais au premier rang de ta pièce de théâtre, comme chaque soir.

Si l’on voyage, on s’aime ? Je voyage sur toi car le temps a l’air de dire qu’on s’aime. Mes doigts sont là pour écrire et te toucher, pour conjurer le sort de ne pas se défaire et ne pas être ivre. Est-ce que toi aussi tu n’es au monde que lorsque nous nous mêlons ?

Mes doigts ivres de toi dans ton corps fatiguant et mes agiles offenses et mes doigts qui s’échappent et le pinceau écrit et mes doigts dans les tiens et ma plume dans les tiens et mes doigts qui te touchent ou sinon je m’ennuye : et je m’ennuie longtemps avant de m’ennuyer. Et mes doigts te font tout, puis enfin, écrivent nos histoires.

On migre tout le temps,
Tous.
On migre de masse.
On a de fucking bonnes raisons ! Et puis est-ce qu’on demande aux fucking cigognes si elles ont de fucking bonnes raisons ? On a tous de fucking bonnes raisons de fucking tous migrer ! Ou alors, on fucking fuit un fucking présent dont on est jamais fucking satisfait ?

Pose pas de question : on migre. A Vaux, ailleurs, partout, sur ton corps : je voyage. Voir si la terre est douce ou si ta peau est ronde.
Voudrait-on vraiment tous voir plus loin que sous nos peaux ?

On migre climatique, on migre de désir. On migre toujours tous, sans cesse, moi pour la peau douce ou alors les yeux verts. C’est vrai que tes yeux verts, c’est vrai : valent l’asile. Enfermez-nous pour eux, enfermons-nous.

Tes yeux verts. Ta peau de soie. Ou simplement partir... Comme l’émeraude de la mer ou je migre et voyage de nos doigts et nos corps. On se rend compte qu’on se rencontre, ou simplement de rares voyages sont doux souvent?

Parfois quand c’est trop compliqué j’ai envie d’oublier qu’on est à où que ce soit, et simplement te caresser derrière l’oreille de ma langue qui migre, habile, et qui t’explore entière quand tes mains sur les miennes envisagent autre chose que le lieu ou nos corps ont l’obligation d’être. On est ailleurs avec l’amour, le désir, toi et tes yeux.

Ne serait-ce les cons, les couards ou ceux qui mentent : la loi du plus faible est toujours la meilleure ¨ !

J'ai peu l'habitude de ce rythme et de cette sensation de dispersion, mais cela ne m'est pas désagréable. Du coup, j'apprends à aimer. Un peu saccadé, comme des mots "balle" que l'on jetterait et qui rebondiraient dans "tous les sens".

Ces deux passages m'ont plus particulièrement plu:
J'y vois de très belles images de la féminité
Voir si la terre est douce ou si ta peau est ronde.

et le désir et la sensualité des corps, source d'inspiration.

Mes doigts ivres de toi dans ton corps fatiguant et mes agiles offenses et mes doigts qui s’échappent et le pinceau écrit et mes doigts dans les tiens et ma plume dans les tiens et mes doigts qui te touchent ou sinon je m’ennuye : et je m’ennuie longtemps avant de m’ennuyer. Et mes doigts te font tout, puis enfin, écrivent nos histoires."

Un brin de tristesse mais beaucoup de vie.
J'ai bien aimé