Tic-tac
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Tic-tac
Tic-tac
(seule la dernière tue)
1.
L’homme est à la fenêtre.
C’est important cette fenêtre parce qu’elle est toujours fermée. De mémoire d’habitant on n’a jamais trop su qui vivait là. Et lui, il a ouvert grand les deux battants de l’unique fenêtre du premier et seul étage de cette toute petite maison qui donne sur la place. Il s’est accoudé, et maintenant il inspecte, méthodiquement les lieux, les gens, la vie. Barbe, cheveux gris et longs, il est vieux. Ses yeux sont fatigués. L’homme est fatigué. L’homme est accoudé à sa fatigue, il regarde la vie, et un intense courant d’air traverse la fenêtre vers la pièce sombre derrière lui.
2.
« N’oubliez pas votre cachet blanc Mme Miranda ». Des soirs elle le prenait, d’autres non. Ça n’y changeait pas grand-chose. Souvent dans la nuit, elle sonnait, elle m’appelait, juste pour me raconter sa vie. Ou les lambeaux de vie qui restaient accrochés à sa mémoire. Il y a un tableau comme ça dans le hall d’entrée, un homme qui regarde des montagnes. Avec sa canne et sa redingote il est monté sur les rochers et il regarde les pics qui dépassent au dessus des nuages. La mémoire de Miranda c’est comme ça, quelques morceaux qui dépassent, durs, et où elle se raccroche pour ne pas tomber dans le vide.
Un soir en touchant ma blouse elle m’a dit « Vous sentez bon la mer. Comme ma douleur.»
3.
A quel moment ça devient une certitude. Jusqu’à quand ça ne restait qu’une présomption.
Je suis rentré à la maison, j’ai enlevé ma chaussure, le pied était en sang. Ça, je pouvais y faire face, c’était précis, sans lâcheté, visible, palpable, le sang sur l’orteil éclaté. Ces p… de rues sont traîtres, les poubelles n’importe où, les poteaux plantés n’importe comment… Bref, j’étais distrait. J’étais complètement ailleurs. Encore dans la réponse de Storm. D’ailleurs je ne me souviens même pas avoir descendu l’escalier de son cabinet.
- … ça va durer combien de temps ?
- C’est la question qu’on me pose toujours et à laquelle je ne réponds jamais. Parce qu’on ne sait pas.
- La seule chose importante c’est Miranda. Elle est rien sans moi, elle est perdue. Il faut que je la mette quelque part, en sécurité.
Il m’a dit qu’il m’aiderait, qu’on trouverait une place où on s’occuperait d’elle jusqu’au bout.
Il n’a pas prononcé le mot. Il a rangé les radios dans l’enveloppe, il m’a regardé dans les yeux jusqu’à ce que ça s’enfonce bien. Jusqu’à ce que je comprenne que cette petite toux qui durait depuis mars et bien c’était ça. Il est comme ça le docteur Storm. On arrive chez lui avec ce qu’il faut d’insouciance et on en sort comme un chêne qu’on va abattre. Il est comme Dieu le docteur Storm. Il dit rien.
« Il est comme Dieu le docteur Storm » … dans la seconde je me suis demandé pourquoi je venais de penser ça alors je suis allé chercher de l’alcool et des pansements.
4.
Le matin Miranda ouvre ses volets côté place. Le gauche d’abord, ensuite le droit, elle les cale avec les petits bonshommes en fonte. Après, avec sa bouteille de Contrexéville elle arrose son bac à fleurs. Alors, forcément, ça coule sur le trottoir, en dessous. On lui a dit, à Hernandez. Hernandez, c’est son mari. Oui, le peintre. Celui qui faisait des toiles, très colorées, pétardes avec des grosses femmes nues. Oui, assez connu. Enfin le matin Miranda elle arrose ses pensées, et aussi les gens en dessous, sur le trottoir. Fatalement.
5.
Storm a dit : Miranda perd la mémoire. Les bizarreries dans son comportement proviennent d'une dégradation de ses fonctions cognitives. D’habitude, je dis : Ah… Mais là j'ai dû froncer le sourcil. Alors il a précisé que ça concernait le raisonnement, la logique, les liens qu’on fait entre les situations présentes et tout ce qu’on a appris.
- Ah….
- Elle s’alimente moins, elle est souvent indifférente.
- Ah….
- Et ça ne va pas s’arranger.
Je suis rentré à l’atelier. J’étais sur un tableau, deux baigneuses après l’averse, entre des plantes exotiques alanguies. J’ai recouvert les gros nuages sombres par un ciel tout bleu.
6.
Souvent je trouve dans ses poches, ou dans son sac, de ces algues brunes, longues, enroulées comme une bobine. Il les ramasse, il les porte sous son nez. Il les respire. Il ne dit rien. Il les met dans sa poche, il les oublie. « Ça sent la mer ».
Mais un jour il a dit « c’est ta douleur ». Je n’ai su que bien après pourquoi. Les laminaires. Parce qu’on n’en parlait jamais. On avait décidé sans se le dire qu’on n’en reparlerait pas. Il ne fallait pas garder l’enfant. Les laminaires, c’est des algues, on vous fourre ça vers l’utérus, et on attend. Ça fait mal, la douleur fait des ronds dans le ventre. Pendant des heures. Lui, il attendait à côté de ma souffrance, les lèvres serrées.
Une fois il m’a dit en respirant le petit rouleau d'algues « c’est ta douleur », mais c’est tout. On n’en a pas reparlé.
7.
Y’a plus de soleil on rentre. Il jette le restant de pain dans le pré, range la bouteille et le saucisson dans le sac. Il est penché devant elle. Elle lui met une grande claque sur les fesses, il se redresse, elle enlace son dos, elle serre très fort ses seins sur les omoplates. Ce mec est un sac d’os. Elle l’embrasse. Le sac d’os peut enfin plier son couteau et ils montent sur leurs vélos. Elle est toujours un peu devant. Dans la petite côte avant le village elle fait tût-tût sur le petit cochon en plastique rose et se laisse rattraper pour qu’il la pousse, la main dans les reins, jusqu’à ce que ça descende. Il fait soir et c’est simple comme la vie, le vélo
8.
Ils sont comme à la fin du film dans les comédies américaines. Beaux, radieux comme une nouvelle voiture avec le klaxon qui fait la cucaracha, et tous ceux qui les connaissent envient cet amour-là.
Je sais, seule la dernière tue, mais les autres, ça compte aussi.
(seule la dernière tue)
1.
L’homme est à la fenêtre.
C’est important cette fenêtre parce qu’elle est toujours fermée. De mémoire d’habitant on n’a jamais trop su qui vivait là. Et lui, il a ouvert grand les deux battants de l’unique fenêtre du premier et seul étage de cette toute petite maison qui donne sur la place. Il s’est accoudé, et maintenant il inspecte, méthodiquement les lieux, les gens, la vie. Barbe, cheveux gris et longs, il est vieux. Ses yeux sont fatigués. L’homme est fatigué. L’homme est accoudé à sa fatigue, il regarde la vie, et un intense courant d’air traverse la fenêtre vers la pièce sombre derrière lui.
2.
« N’oubliez pas votre cachet blanc Mme Miranda ». Des soirs elle le prenait, d’autres non. Ça n’y changeait pas grand-chose. Souvent dans la nuit, elle sonnait, elle m’appelait, juste pour me raconter sa vie. Ou les lambeaux de vie qui restaient accrochés à sa mémoire. Il y a un tableau comme ça dans le hall d’entrée, un homme qui regarde des montagnes. Avec sa canne et sa redingote il est monté sur les rochers et il regarde les pics qui dépassent au dessus des nuages. La mémoire de Miranda c’est comme ça, quelques morceaux qui dépassent, durs, et où elle se raccroche pour ne pas tomber dans le vide.
Un soir en touchant ma blouse elle m’a dit « Vous sentez bon la mer. Comme ma douleur.»
3.
A quel moment ça devient une certitude. Jusqu’à quand ça ne restait qu’une présomption.
Je suis rentré à la maison, j’ai enlevé ma chaussure, le pied était en sang. Ça, je pouvais y faire face, c’était précis, sans lâcheté, visible, palpable, le sang sur l’orteil éclaté. Ces p… de rues sont traîtres, les poubelles n’importe où, les poteaux plantés n’importe comment… Bref, j’étais distrait. J’étais complètement ailleurs. Encore dans la réponse de Storm. D’ailleurs je ne me souviens même pas avoir descendu l’escalier de son cabinet.
- … ça va durer combien de temps ?
- C’est la question qu’on me pose toujours et à laquelle je ne réponds jamais. Parce qu’on ne sait pas.
- La seule chose importante c’est Miranda. Elle est rien sans moi, elle est perdue. Il faut que je la mette quelque part, en sécurité.
Il m’a dit qu’il m’aiderait, qu’on trouverait une place où on s’occuperait d’elle jusqu’au bout.
Il n’a pas prononcé le mot. Il a rangé les radios dans l’enveloppe, il m’a regardé dans les yeux jusqu’à ce que ça s’enfonce bien. Jusqu’à ce que je comprenne que cette petite toux qui durait depuis mars et bien c’était ça. Il est comme ça le docteur Storm. On arrive chez lui avec ce qu’il faut d’insouciance et on en sort comme un chêne qu’on va abattre. Il est comme Dieu le docteur Storm. Il dit rien.
« Il est comme Dieu le docteur Storm » … dans la seconde je me suis demandé pourquoi je venais de penser ça alors je suis allé chercher de l’alcool et des pansements.
4.
Le matin Miranda ouvre ses volets côté place. Le gauche d’abord, ensuite le droit, elle les cale avec les petits bonshommes en fonte. Après, avec sa bouteille de Contrexéville elle arrose son bac à fleurs. Alors, forcément, ça coule sur le trottoir, en dessous. On lui a dit, à Hernandez. Hernandez, c’est son mari. Oui, le peintre. Celui qui faisait des toiles, très colorées, pétardes avec des grosses femmes nues. Oui, assez connu. Enfin le matin Miranda elle arrose ses pensées, et aussi les gens en dessous, sur le trottoir. Fatalement.
5.
Storm a dit : Miranda perd la mémoire. Les bizarreries dans son comportement proviennent d'une dégradation de ses fonctions cognitives. D’habitude, je dis : Ah… Mais là j'ai dû froncer le sourcil. Alors il a précisé que ça concernait le raisonnement, la logique, les liens qu’on fait entre les situations présentes et tout ce qu’on a appris.
- Ah….
- Elle s’alimente moins, elle est souvent indifférente.
- Ah….
- Et ça ne va pas s’arranger.
Je suis rentré à l’atelier. J’étais sur un tableau, deux baigneuses après l’averse, entre des plantes exotiques alanguies. J’ai recouvert les gros nuages sombres par un ciel tout bleu.
6.
Souvent je trouve dans ses poches, ou dans son sac, de ces algues brunes, longues, enroulées comme une bobine. Il les ramasse, il les porte sous son nez. Il les respire. Il ne dit rien. Il les met dans sa poche, il les oublie. « Ça sent la mer ».
Mais un jour il a dit « c’est ta douleur ». Je n’ai su que bien après pourquoi. Les laminaires. Parce qu’on n’en parlait jamais. On avait décidé sans se le dire qu’on n’en reparlerait pas. Il ne fallait pas garder l’enfant. Les laminaires, c’est des algues, on vous fourre ça vers l’utérus, et on attend. Ça fait mal, la douleur fait des ronds dans le ventre. Pendant des heures. Lui, il attendait à côté de ma souffrance, les lèvres serrées.
Une fois il m’a dit en respirant le petit rouleau d'algues « c’est ta douleur », mais c’est tout. On n’en a pas reparlé.
7.
Y’a plus de soleil on rentre. Il jette le restant de pain dans le pré, range la bouteille et le saucisson dans le sac. Il est penché devant elle. Elle lui met une grande claque sur les fesses, il se redresse, elle enlace son dos, elle serre très fort ses seins sur les omoplates. Ce mec est un sac d’os. Elle l’embrasse. Le sac d’os peut enfin plier son couteau et ils montent sur leurs vélos. Elle est toujours un peu devant. Dans la petite côte avant le village elle fait tût-tût sur le petit cochon en plastique rose et se laisse rattraper pour qu’il la pousse, la main dans les reins, jusqu’à ce que ça descende. Il fait soir et c’est simple comme la vie, le vélo
8.
Ils sont comme à la fin du film dans les comédies américaines. Beaux, radieux comme une nouvelle voiture avec le klaxon qui fait la cucaracha, et tous ceux qui les connaissent envient cet amour-là.
Je sais, seule la dernière tue, mais les autres, ça compte aussi.
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Tic-tac
J'aime beaucoup l'ensemble, ça sonne juste et le décalage des points de vue fait circuler un air vif dans ce qui pourrait être lourd et plombant. Il y a juste la première strophe que je ne comprends pas.
Re: Tic-tac
La première strophe (appelons ça comme ça...). Je dirais que c'est un passage vie/mort, à interpréter dans le contexte du rebrousse-temps. Une sorte de fenêtre d'Heurtebise. En réfléchissant à ma réponse, je me suis aperçu que je jouais souvent avec la chronologie, comme si le temps était un personnage à part entière dans les petits morceaux d'histoire que j'écris ici ou là. Ici, ce n'était pas prémédité. Mais les consignes successives de l'atelier d'écriture ont amené ce continuum de remontée du temps naturellement, se terminant par le titre et l'épigramme. Comme toi, il me semble, le temps m'interpelle. Alors j'essaie de ne pas le prendre trop au sérieux, nous nous provoquons, lui et moi, un peu. Je ne suis pas sûr, même en atelier, que ce soit complètement anodin.
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Tic-tac
On est un peu perdu , les je , tu, il , les protagonistes de l'histoire s'emmêlent un peu, c'est comme un kaleïdoscope avec ses éléments de base , mouvants et qui se figent à l'instant T comme autant de compositions renouvelées, les différentes facettes d'une vie, on pourrait dire un puzzle aussi pour jouer avec le temps l'espace et qu'importe si le puzzle n'a pas toutes ses pièces; comme la mémoire de Miranda il est troué d'ombre et de lumière. J'aime beaucoup cette construction un peu énigmatique , qui rend bien le côté imprévisible et implacable d'un parcours de vie avec ses moments lumineux et ses recoins sombres, et ses ellipses .
Et en fin de conte, se dire elle peut être douce l'heure ou douleur, la dernière tue mais les autres ça compte aussi, c'est comme un paravent à opposer au néant, à défaut de donner un sens à nos vies. Comme le fait d'écrire, comme la littérature peut-être.
Et en fin de conte, se dire elle peut être douce l'heure ou douleur, la dernière tue mais les autres ça compte aussi, c'est comme un paravent à opposer au néant, à défaut de donner un sens à nos vies. Comme le fait d'écrire, comme la littérature peut-être.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Tic-tac
Il fallait bien qu'un jour ça arrive- ça re-arrive ! -
Quelqu'un qui écrive, non pas quelqu'un qui recopie des succédanés de vues sur internet mais qui de sa plume nous invente une histoire, son histoire. Je dis merci.
Et je dis: continue, ça me plaît...
Ceci dit, c'est court, il va falloir encore faire ses preuves.
Quelqu'un qui écrive, non pas quelqu'un qui recopie des succédanés de vues sur internet mais qui de sa plume nous invente une histoire, son histoire. Je dis merci.
Et je dis: continue, ça me plaît...
Ceci dit, c'est court, il va falloir encore faire ses preuves.
Re: Tic-tac
C'est intéressant, ce ressenti d'ombres et de lumières, parce que c'était un peu le sujet. Notre atelier d'écriture, on l'a surnommé petit à petit l'atelier des pages arrachées. Etre capable d'écrire des pages abouties, libre à nous d'essayer ensuite d'y mettre de la continuité.
Et la proposition était aussi de changer les contraintes du narrateur (externe, ou personnage seul, ou dialogue, ou narrateur externe "froid", qui n'interprète pas, ou au contraire qui analyse...). La question au delà de ce travail, c'est de réfléchir "à la place qu'on donne au lecteur". Je pense que ce sont ces fameuses zones d'ombre.
Oui c'est un puzzle incomplet, oui c'est énigmatique, oui tu as un "travail" à faire au niveau de ta lecture, mais si tu y trouves, au bout, la satisfaction, le plaisir, de t'y être retrouvée, alors tu as gagné, et moi aussi.
Et puis j'adore Georges de La Tour et le Caravage...
Lol : voilà voilà, minute....
Et la proposition était aussi de changer les contraintes du narrateur (externe, ou personnage seul, ou dialogue, ou narrateur externe "froid", qui n'interprète pas, ou au contraire qui analyse...). La question au delà de ce travail, c'est de réfléchir "à la place qu'on donne au lecteur". Je pense que ce sont ces fameuses zones d'ombre.
Oui c'est un puzzle incomplet, oui c'est énigmatique, oui tu as un "travail" à faire au niveau de ta lecture, mais si tu y trouves, au bout, la satisfaction, le plaisir, de t'y être retrouvée, alors tu as gagné, et moi aussi.
Et puis j'adore Georges de La Tour et le Caravage...
Lol : voilà voilà, minute....
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
Re: Tic-tac
tic tac le temps invite à partager son rythme, dans ce texte, des scenes de la vie ordinaire contées avec justesse
So-Back- Nombre de messages : 3651
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Re: Tic-tac
Un texte de grande et belle facture. J'ai beaucoup apprécié l'articulation narrative et l'intensité qui s'en dégage.Bravo!
HELLION- Nombre de messages : 477
Age : 74
Date d'inscription : 19/08/2017
Re: Tic-tac
Tic-tac ... le timing ... le temps imparti ...
Les paragraphes ...
La maxime qui orne maints cadrans solaires (en italiques) ...
Les torsions du texte qui semble suivre les injonctions d'un moniteur d'auto-école pressé : tournez à droite ... accélérez ... tournez à gauche ... plus vite !
Tout cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille ... mais n'y a-t-il pas une sorte d'imposture à nous faire lire sans précaution un texte enfanté dans la douleur d'un atelier d'écriture ?
Les paragraphes ...
La maxime qui orne maints cadrans solaires (en italiques) ...
Les torsions du texte qui semble suivre les injonctions d'un moniteur d'auto-école pressé : tournez à droite ... accélérez ... tournez à gauche ... plus vite !
Tout cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille ... mais n'y a-t-il pas une sorte d'imposture à nous faire lire sans précaution un texte enfanté dans la douleur d'un atelier d'écriture ?
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 70
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Tic-tac
Oh putain !
(je sais, c'est pas un commentaire. Mais c'est le seul qui puisse signifier le silence qui a suivi ma lecture.)
(je sais, c'est pas un commentaire. Mais c'est le seul qui puisse signifier le silence qui a suivi ma lecture.)
coline dé- Nombre de messages : 353
Age : 24
Date d'inscription : 24/12/2019
Re: Tic-tac
Le temps s'égrène, non pas au rythme régulier d'une horloge avec un ordre chronologique inviolable mais plutôt à celui de l'esprit et des souvenirs, confus, mêlés, heureux ou non, avec des alternances entre avant et maintenant. Pas tellement demain, parce que le temps n'aime pas le futur.
J'aime cet aspect décousu qui traduit l'idée de va et vient dans la tête, des pensées qui se croisent sans se chasser l'une l'autre; c'est hasardeux de se lancer là-dedans car cela peut vite devenir brouillon mais je trouve que ce n'est pas le cas ici.
J'aime cet aspect décousu qui traduit l'idée de va et vient dans la tête, des pensées qui se croisent sans se chasser l'une l'autre; c'est hasardeux de se lancer là-dedans car cela peut vite devenir brouillon mais je trouve que ce n'est pas le cas ici.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 49
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Tic-tac
Sympa, tout ça.
Ah oui, les ateliers d'écriture. Un peu de souplesse, mon cher Midnight. Un atelier n'est pas forcément une chaîne de l'Ile Seguin.
Le principe c'est d'ouvrir une brèche, et la contrainte est toujours plus forte pour l'animateur (trice) que pour les participants. Le travail n'est jamais ni minuté ni fini sur le champ. Et pour la part de ce qui me concerne personnellement, c'est vous dire, je retravaille ce que j'ai écrit, ou ébauché à l'atelier. Un plaisir de ruminant, ces devoirs à la maison. Et la moitié des "numéros" sont nés a posteriori, pour compléter les angles de vue.
Cousus le plus solidement que que j'ai pu, et ne me donnant moi-même comme consigne que d'écrire en rétrograde dans le temps (rétrograde, je sais bien faire...)
'toM l'imposteur
Ah oui, les ateliers d'écriture. Un peu de souplesse, mon cher Midnight. Un atelier n'est pas forcément une chaîne de l'Ile Seguin.
Le principe c'est d'ouvrir une brèche, et la contrainte est toujours plus forte pour l'animateur (trice) que pour les participants. Le travail n'est jamais ni minuté ni fini sur le champ. Et pour la part de ce qui me concerne personnellement, c'est vous dire, je retravaille ce que j'ai écrit, ou ébauché à l'atelier. Un plaisir de ruminant, ces devoirs à la maison. Et la moitié des "numéros" sont nés a posteriori, pour compléter les angles de vue.
Cousus le plus solidement que que j'ai pu, et ne me donnant moi-même comme consigne que d'écrire en rétrograde dans le temps (rétrograde, je sais bien faire...)
'toM l'imposteur
'toM- Nombre de messages : 278
Age : 68
Date d'inscription : 10/07/2014
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