De Villon à Prévert

DE VILLON A PRÉVERT

C'est contre un dieu jaloux, à jamais courroucé
Que l'homme vaniteux à l'âme suffisante
A pour toucher les cieux bâtit Babel géante;
Et fit de la parole un abîme, un fossé.
Le fils n'entendait plus les mots sages du père,
Ni du frère ou l'ami; Aucun ne fut compris
Pour achever cette œuvre, en payant fort le prix,
De guerres en conflits, rien ne sortit de terre.

L'homme! Alors éclairé par ses humanités
En se faisant poète, éduqua cette bête
Au langage grouillant, pêle-mêle en sa tête;
Puis vint le temps, absous de ses absurdités,
Au fil des ans, les lois soumettent, inflexibles,
Le verbe obéissant aux rigides carcans
De cette poésie ou s'opposent deux camps;
Les classiques passés aux modernes passibles.

Le classique se plaît sur les sentiers tracés
Même si sur ses pieds, il sue, il compte et trime,
Qu'il rature aussitôt quand trop pauvre est la rime,
Mais il retient l'idée et les vers déplacés;
Diérèse ou encor de justes synérèses
Se mêleront alors aux chants mélodieux
Composés par un cœur à l'amour précieux
Qui délaisse la mode et chimère et fadaises.

Le moderne se plaît dans la ronce et halliers
Et dessine un chemin souvent impénétrable
Que seuls les initiés comprennent cette fable
Ou des vers insensés sont par magie alliés.
L'exercice à ses yeux, peut sembler moins pénible
Ce n'est qu'illusion, ou s'écrit "liberté";
Peut-il se libérer d'un fer jamais porté?
Quelle errance émouvante à l'enfance terrible !

Ne me demandez pas pour un des deux choisir;
Car je ne saurais pas en libres vers, écrire,
Ne sachant pas aux mots anarchiques sourire,
Ni même de percer leur sibyllin soupir.
Bien que mon attirance aille vers la musique,
D'une ode ou d'un sonnet, des poètes passés,
Aux pieds sûrs ciselés et des vers embrassés,
Je ne saurais parfaire un poème classique.

Le poète moderne aujourd'hui va grand trot;
Avant de s'envoler sur des vers en délire
Fut souvent enchaîné aux notes d'une lyre,
De Ronsard à Hugo, en passant par Marot.
Même l'ami Brassens, libertaire, anarchiste,
Offrait à ses copains, auteurs de leurs chansons
Des fascicules pour versifications;
Quand il revendiquait d'être un vrai passéiste.

Pardonnez au bon maître et profane ombrageux;
Si nous sommes trop tard, un peu moyenâgeux.

débat sur les classiques les modernes, a chaque époque correspond une tonalité, en ce qui me concerne Brassens Ferré Brel m'ont par leurs chansons contribuaient a me pencher sur leurs mots leurs poesies

Je n'y retrouve ni Villon, ni Prévert, mais j'entends comme un écho du grand Hugorateur.

Celui-là je l'aime beaucoup, le rythme est fluide et profond le propos. Personnellement, j'ai commencé par le classique, puis suis allé vers le vers libre et là je redécouvre le classique. La forme ici est fixe, mais le poème n'est pas "passéiste" non plus.

J'aurais pu titrer ce poème "Du passé au présent" Mais deux noms de poète que j'aime, en titre me semblait plus approprié. Chers poète je vous remercie de vos commentaires constructifs qui aident a l’amélioration de l’écriture.

C'est pavé... de bonnes intentions
la poésie chez moi est avant tout musique
avant tout même avant tout
musique rien que cela
revisiter l'histoire de l'art poétique
deviser sur les anciens et les modernes
y'a pas de choix
c'est tout !
je prends le tout et m'y pends
C'est pavé... de bonnes intentions ;
au fait, où donc est passé le garnement Villon, moderne-ancien, il s'est enfui ? Mieux vaut pour lui;-))
et Prévert ? Il a ouvert la cage et s'est envolé

c'est pas ma came Jeangeo, je dirai, pour expliciter : perso, j'ai dépassé cette fausse querelle pour chercher ma voie, et c'est du travail !

A bientôt de vous lire