VITAE INSTINCT
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VITAE INSTINCT
VITAE INSTINCT
Chapitre 1
Le dernier rendez-vous.
Mélina :
C’était leur dernier rendez-vous, elle le savait. Son cœur se serrait à cette pensée, mais elle se força à sourire devant le miroir. Pendant qu’elle se faisait belle, choisissait ses dessous avec soin, une robe légère, des boucles discrètes, et un élastique pour que ses cheveux ne lui rentrent pas dans la bouche et les yeux quand elle serait dans le feu de l’action, elle tentait désespérément de chasser ses pensées sombres. S’aspergeant le visage à grands coups d’eau pour dissiper ses larmes, elle se parfumait, se rappelant les fois où Mico avait complimenté son parfum. Elle décida de préparer une salade pour Mico, une de ses préférées, celle qu'il aimait tant : haricots rouges, maïs, laitue. Chaque ingrédient qu'elle ajoutait était un souvenir, une douce réminiscence des moments partagés. Leurs rires, leurs discussions tardives, les baisers volés. Elle sentit son cœur se briser un peu plus avec chaque coupe de couteau, mais elle continua, déterminée à rendre ce dernier repas inoubliable.
Mico :
J'étais en transe, n'en pouvant plus d'attendre. J'avais ouvert la grille, laissant le portail fermé comme à l'accoutumée, puis j'avais remonté les marches jusqu'à la maison. N'importe quel voisin, n'importe quel quidam aurait été suspect, et personne ne devait la voir monter jusqu'à chez moi. Mais c'était un risque nécessaire... Je regardais mon téléphone, tournant en rond, la peur nouant mon ventre. "Putain, elle s'est fait attraper," me disais-je, "ils l'ont prise. Son gros con de mari la fait suivre et il l'a attrapée. Ils vont arriver ici d'un instant à l'autre..." Ces pensées tournaient en boucle dans mon esprit, amplifiant mon angoisse. Je me rendis dans la cuisine et attrapai un couteau, mes mains tremblant de peur et d'incertitude. J'entendis une notification sur mon téléphone et mon cœur manqua un battement. C'était un message de Mélina : "J'ai fini la salade, j'arrive !" Je lâchai le couteau qui tomba au sol avec un bruit sourd, expirai un souffle vicié rempli de peur et de désespoir. Mes jambes faiblirent un instant, mais je me forçai à rester debout. Je pris ma tasse de café froide et en bus une longue rasade, cherchant un semblant de réconfort dans ce geste familier. Mes pensées tourbillonnaient, mêlant soulagement et terreur. "Elle va bien, elle arrive. Mais pour combien de temps encore ? Jusqu'à quand pourrons-nous jouer à ce jeu dangereux ?" Je sentais mon cœur battre la chamade, chaque seconde s'étirant en une éternité. Je voulais croire que tout irait bien, mais la peur ne me lâchait pas. "Sois fort," me disais-je, "pour elle, pour nous."
La porte couina et Mélina apparut dans l'encadrement de la porte. C'était la troisième fois qu'un ange passait le seuil de ma maison, et je n'y croyais toujours pas. D'un coup, mes doutes, mes peurs, ma tristesse, tout s'évapora comme une rosée oubliée, et mon visage se fendit d'un sourire idiot, béat. Mélina était une vision de grâce et de beauté. Sa silhouette élancée se découpait délicatement dans la lumière du soir, sa robe légère flottant autour d'elle comme une aura. Ses cheveux, tressés en une natte élégante comme j’aimais tant, cascadaient sur son épaule. Chaque matin, elle prenait le temps de les tresser ainsi, pensant à moi et à la façon dont j’aimais faire glisser mes doigts le long de cette natte. Ses yeux brillaient d'une lumière douce, empreinte de détermination et de tendresse. Chaque pas qu'elle faisait semblait être une danse, chaque mouvement empreint d'une poésie silencieuse. Elle tenait dans ses mains une salade préparée avec soin, et même dans ce geste simple, elle parvenait à insuffler une beauté presque irréelle. Je ne pouvais détacher mon regard d'elle. Je me sentais envahi par une vague de bonheur pur, un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis bien trop longtemps. Tout en elle, de la douceur de son sourire à la grâce de ses gestes, me rappelait pourquoi j'étais prêt à prendre tous les risques pour ces moments volés. Mélina était plus qu'une femme à mes yeux ; elle était une muse, un rêve devenu réalité.
Mélina entra dans la pièce avec une démarche tranquille, comme une brise légère apportant une chaleur inattendue. La porte se referma doucement derrière elle, et elle lança un bonjour vibrant de chaleur, sa voix profonde et mélodieuse résonnant comme une chanson ancienne. Son accent, riche et envoûtant, évoquait des souvenirs de terres lointaines et de récits oubliés, comme la voix d’une matonne joyeuse venue vous libérer de votre enfer après des années d'attente. Elle ôta ses sandales avec une habitude empreinte de sérénité, sortit une paire de chaussettes qu’elle enfila avec soin, puis se dirigea vers moi. Ses gestes, empreints d'une grâce innée, étaient empreints d'une élégance simple mais saisissante. Chaque mouvement et chaque mot semblaient chargés de tendresse, comme une danse silencieuse née des traditions d'un autre monde. Mélina incarnait un mélange fascinant de douceur et de force, une présence réconfortante qui apaisait mes angoisses.
Arrivés ici, face à face, dans l'instant présent, plus rien n'était sous notre contrôle. L'attraction entre nous était d'une violence inouïe, folle, terrible, sauvage, primale. C'était une danse venue d'un autre âge que nous exécutons à la perfection, un lâcher-prise total où l'âme se trouvait en apesanteur. Chaque centimètre de notre être fusionnait pour ne faire qu'un, et une vibration nous envahissait entièrement, nous élevant jusqu’au septième ciel. Le temps se dissolvait, n'existant plus que dans cette communion ultime. La vie, dans son éclat le plus pur et sa beauté la plus simple, se manifestait pleinement. Être et aimer se fusionnaient en une seule et même expérience, se laissant mourir dans l'étreinte de l'autre. Cela dura le temps d’un baiser, intense et éphémère, avant que Mélina ne tire une chaise pour s'asseoir, le regard encore illuminé par la magie de notre moment partagé.
Je le vis, un bref instant, tandis que je tirais la carafe de café pour le servir. L'éclat dans les yeux de Mélina s'éteignit soudainement. Je ressentis un poignard de douleur me déchirer le ventre, mais je gardai le sourire et remplis les deux tasses avec une précision qui dissimulait mon malaise. La moindre variation d'humeur chez Mélina me rendait malade, une sensation nouvelle et déstabilisante pour moi. Jamais je n'avais connu une telle connexion, une telle vulnérabilité, sans pouvoir en comprendre la cause. Je m'assis à mon tour et pris les mains de Mélina dans les miennes, cherchant réconfort et compréhension dans ce contact tangible. La chaleur de ses mains contre les miennes était un baume pour mon anxiété, une tentative désespérée de maintenir un lien fragile et précieux dans un monde devenu soudainement incertain.
Je m’étais préparé, conscient qu’il y avait tant de choses à mettre à plat. Les derniers jours avaient été un véritable calvaire ; je ne pensais pas la revoir. Chaque jour semblait être le dernier, une épreuve où il fallait avancer sur une corde raide enflammée, les yeux fermés, priant de toutes ses forces pour que tout passe sans encombre. Maintenant que je tenais ses mains dans les miennes, je me remémorais toute la nuit passée à réfléchir à des solutions, à choisir les mots justes, à être précis, car le moindre faux pas, le moindre écart pourrait entraîner des conséquences lourdes et irréversibles.
Mélina :
Par où commencer ? Son mari, ce tyran impitoyable, était lié à des réseaux de trafic mafieux et des énergies spirituelles obscures. Il était un être dangereux, dont la cruauté surpassait celle d’un simple tyran domestique. Il manipulait des forces occultes et des relations criminelles, utilisant sa position pour semer la terreur et maintenir un contrôle étouffant. Il avait perçu, flairé le bonheur nouvellement retrouvé de Mélina, et cela ne lui avait pas du tout plu. Depuis des années, il l’avait maintenue sous une emprise étouffante, comme une femme enterrée vivante. Femme au foyer, vouée aux devoirs conjugaux, éloignée de chez elle, sans savoir parler la langue, tous ses diplômes et ses rêves écrasés, sa vie jetée aux ordures. En plus de tout cela, Mélina avait donné vie à deux enfants, et sa vie était entièrement vouée à leur éducation, à leur bien-être, en plus des exigences de son devoir conjugal. Quinze longues années d’agonie pour elle, supportant avec une résilience inouïe ce que peu de femmes auraient pu endurer sans fléchir.
Chaque moment passé à ses côtés, chaque parole non dite, chaque regard perdu, était le reflet d'une vie gâchée par une oppression silencieuse mais omniprésente. Le poids de la tristesse et du regret pesait lourdement sur les épaules de Mico alors qu'il cherchait à trouver les mots pour panser les blessures profondes infligées par des années de malheur.
Mico :
J’avais envisagé sérieusement de mettre fin aux jours de ce phacochère. Cette pensée m’obsédait, car je savais que ce bâtard avait poussé Mélina à bout. Alors qu’elle avait exprimé son désir de se séparer, de divorcer, il avait utilisé la terreur et la peur pour la contraindre à coucher avec lui. Une violence inouïe qui avait dévasté Mélina, inondant mes messages de désespoir et de honte.
La pauvre s'était réfugiée derrière des pilules, cherchant à calmer son tourbillon intérieur. Ce matin, je pouvais voir ses pupilles dilatées, un effet déstabilisant du traitement qui la maintenait à peine consciente, juste assez pour flotter dans une bulle d’inconscience. J'avais tenté de la convaincre de ne plus prendre ces saloperies, mais je me calmais avec l’alcool tous les soirs alors j’étais mal placé pour donner des leçons.
Je me sentais déchiré entre une rage brûlante et une profonde tristesse. La perspective de voir Mélina sous l’emprise de ce traitement me tourmentait, et je me demandais comment j’avais pu en arriver là. Chaque regard que je posais sur elle, chaque message que je recevais de sa part, était un rappel brutal de la cruauté qu'elle avait endurée.
Je voulais aussi parler de ce coup bas que ce salopard m’avait infligé. Ce monstre avait osé me dire que des taches étaient apparues sur son sexe, prétendant que c’était une preuve qu'elle avait couché avec un autre homme et qu'elle m’avait transmis des maladies sexuellement transmissibles. Mélina, dévastée, m'avait confié ce récit en larmes, me demandant si j'avais eu de nombreuses partenaires et si je me protégeais. Ce salaud était parvenu à pénétrer son esprit, à lui retourner le cerveau avec des accusations infâmes.
Le pire dans tout cela était le fait qu'il avait réussi à l’atteindre là où ça faisait le plus mal, en la faisant douter d'elle-même et de sa dignité. Il avait utilisé ses manipulations perverses pour la détruire intérieurement, pour l'enfoncer dans une spirale de honte et de culpabilité. C’était un être vil, machiavélique, dont la cruauté n’avait d’égal que la froideur de son calcul.
Mélina :
Mélina était comme brisée, écrasée sous le poids de ces accusations infondées. Les mots de ce monstre résonnaient dans sa tête, la plongeant dans une détresse profonde et insupportable. S'enfuir était impossible pour Mélina. Son amour pour ses enfants était trop profond, trop ancré pour qu’elle puisse envisager de les laisser derrière elle. Chaque pensée de partir sans eux était une torture insupportable, un déchirement de son âme.
Mico :
En même temps, je me trouvais dans une impasse. Bien que je fusse un écrivain connu dans les cercles underground, ma notoriété était encore embryonnaire. Promis à un bel avenir, je peinais à voir ce futur se réaliser, et mes succès restaient pour l'instant une lueur lointaine. De plus, j'étais lié par mes propres responsabilités : une femme et un enfant dont je devais également m’occuper. Notre situation était d’autant plus complexe. La culpabilité de ne pas pouvoir offrir une vie meilleure à Mélina, d’être contraint de rester dans une situation si désespérante, me pesait lourdement.
« On regarde un film, » proposa Mélina, brisant le silence lourd qui pesait dans la pièce. Sa voix, douce et réconfortante, cherchait à alléger l’atmosphère chargée de tension et de tristesse, comme une brise légère dissipant les nuages menaçants.
Je sortis de mes pensées tourmentées, le regard perdu dans un abîme de préoccupations, et fixai Mélina un instant. Son expression, à la fois perplexe et soulagée par cette proposition inattendue, traduisait un mélange de surprise et d’épuisement. « De quoi ? » demandai-je, mes mots trahissant mon état d’esprit fragmenté.
« Un film, » répéta Mélina, en désignant le canapé-lit d'un geste déterminé mais tendre. La simplicité de son invitation, conjuguée à sa volonté d’offrir un répit, eut l’effet d’un baume apaisant. Je saisis enfin le sens de ses paroles et acceptai avec une gratitude silencieuse.
Mélina se leva sans rien dire, alluma la télévision et se dirigea vers YouTube. Elle chercha et lança la chanson "Work It" de Miley Cyrus. Avec un sourire malicieux, elle tendit les bras et commença à se déhancher au rythme entraînant de la musique. D'abord hésitant, je ne pus résister longtemps à la magie du moment. Comme la première fois que nous nous étions rapprochés ce jour-là chez Vita-Instinct, la salle de sport. Miley sur l’écran ne chantait que pour nous, et nos corps n’en firent qu’à leur gré. Ce n’était pas si loin, et pourtant ce moment était si parfait, si joyeux, si complet…
Envoûté par le rythme, je me levai et rejoignis Mélina au centre du salon. Ensemble, nous nous mîmes à danser comme des fous, nos mouvements synchronisés, libérés de toute contrainte. Les rires et les cris de joie se mêlaient à la musique, chaque mouvement exprimant notre bonheur et notre complicité dans cet instant volé à la réalité.
Je fermai les volets avec une rigueur presque cérémonieuse, verrouillant la porte à double tour comme pour sceller notre monde contre les intrusions extérieures. Nos gestes étaient empreints d’une douceur sincère, chaque mouvement reflétant le besoin de créer un refuge, même temporaire, dans notre cocon partagé.
Nous nous installâmes sur le canapé-lit, nous laissant aller dans l’étreinte familière de notre cocon improvisé. Comme à l’accoutumée, nous choisîmes un film avec Jason Statham, un choix convenu qui était devenu une sorte de rituel. Jason Statham se débattait contre des adversaires improbables, cherchant un chinois qui avait bousillé son cœur.
Enlacés tendrement, nous restâmes un long moment dans les bras l’un de l’autre, nos joues se touchant doucement, comme pour laisser couler des gouttes d’éternité dans ce moment fugace mais précieux. La chaleur de notre étreinte était une promesse silencieuse de paix et de réconfort, un répit dans le tumulte de notre quotidien.
Mélina :
Mélina se redressa avec une étincelle espiègle dans les yeux. Elle s’installa à califourchon sur moi, me toisa avec un sourire plein d’humour, et d’un geste langoureux, retira sa robe. Ses mouvements étaient empreints d’une grâce séduisante et d’une légèreté qui contrastait avec la lourdeur des jours précédents.
Nous fîmes l'amour avec une passion dévorante, perdant toute notion du temps dans une étreinte enflammée. L’épuisement nous gagna peu à peu, nos corps se mélangeant dans une symphonie d’extase et de réconfort. Notre union devint une masse d'amour infinie, chaude et folle, où chaque respiration, chaque mouvement, était un cri silencieux de désir et de connexion
Lorsque le moment arriva, nous nous endormîmes paisiblement. Mélina avait posé sa tête sur ma poitrine, ses doigts traçant des signes étranges et secrets sur mes abdominaux, des gestes empreints de tendresse silencieuse. Je caressais la peau fine de son cou, savourant la courbure de ses fesses contre les miennes, le poids délicat de ses jambes sur les miennes.
Le temps avançait, et Mélina devait bientôt partir. Je me levai, les derniers instants de notre intimité encore présents dans mon esprit. Je me dirigeai vers la douche, le cœur lourd. Mélina me rejoignit en riant comme une enfant, la fraîcheur de l’eau ravivant son énergie.
Je pris le gant de crin et le gel douche, la lavant doucement. La mousse se déposa sur le bout de son nez, et je soufflai pour la faire s’envoler, un sourire amusé aux lèvres. Ensuite, nous échangâmes une dernière étreinte passionnée.
Mélina, dans un geste espiègle, me lava avec soin, s’attardant en riant sur mon sexe, qui avait atteint ses limites. Il nous restait encore un peu de temps. Enveloppée dans une serviette comme un cocon fragile, Mélina se tourna vers moi avec un regard affamé, ses yeux brillants de l’éclat d’un désir simple mais profond. « Je suis morte de faim ! » proclama-t-elle, la voix teintée de jeu et de sincérité.
« Pas de soucis, » répondis-je avec un sourire empreint de tendresse. Je me dirigeai vers la cuisine, chaque mouvement empreint d’une détermination joyeuse. Préparant avec soin des torsades, ornées d’œufs durs, de tomates juteuses, et généreusement saupoudrées de parmesan, je laissai flotter le parfum de la cuisine comme une promesse de réconfort dans ce moment précieux.
Mélina, enroulée dans sa serviette, fit remonter sa culotte le long de ses cuisses potelées avec une certaine nonchalance, puis enfila le haut de pyjama qui m’allait comme une tunique légère. Nous nous dirigeâmes ensemble vers la table, nos gestes empreints d'une complicité simple et joyeuse.
Assis côte à côte, fourchette en main, nous nous nourrissions non seulement des mets préparés avec soin, mais surtout de la compagnie inestimable de l'autre. Les éclats de rire résonnaient dans la pièce, une mélodie de bonheur qui s’entrelace avec le bruit des ustensiles. Nos regards se croisaient avec une intensité enfantine, comme si nous cherchions à nous ancrer dans cette bulle éphémère de bonheur, à ignorer le monde extérieur. Nous savions que ce moment était éphémère, insaisissable comme un arc-en-ciel, mais malgré cela, nous nous lovâmes l’un contre l’autre comme si l’éternité nous avait été offerte par les dieux en personne.
Le temps semblait s’étirer et se contracter en même temps, chaque instant devenant une éternité et chaque rire une perle précieuse. Le tic-tac de l’horloge, habituellement rassurant, se faisait presque menaçant, rappelant le passage inexorable des heures. À travers les persiennes fissurées, le soleil déclinait doucement, transformant la lumière en une lueur dorée et mélancolique, comme pour souligner la beauté poignante de ce moment volé.
Dans cet instant suspendu, nous nous retrouvions perdus dans une parenthèse enchantée. Nous savourions chaque bouchée, chaque éclat de rire, chaque regard échangé avec une intensité nouvelle. Nous savions, bien que non-dits, que chaque seconde était précieuse, une goutte d’éternité dans un océan de temps implacable. Le monde extérieur s’évanouissait, laissant place à une intimité précieuse, fragile et infinie. Mon cœur battait à tout rompre alors que je me tenais près de la fenêtre, observant les silhouettes menaçantes des hommes en bas. La sueur froide coulait le long de mon dos tandis que je me débattais avec mes pensées tourmentées. Chaque mouvement des hommes, chaque éclat de lumière venant de la rue semblait amplifier ma panique. Le crépuscule enveloppait la pièce, et l’ombre croissante semblait amplifier la menace extérieure.
Pendant ce temps, (maintenant je le sais, ou je le présume) Mélina, avec des gestes précipités, se dirigea vers la cuisine. Elle sortit la petite fiole dissimulée dans sa culotte, ( ou laissé sur place depuis sa première visite ?) sa main tremblante. Le liquide sombre à l’intérieur semblait vibrer d’une menace silencieuse. Ses doigts agiles, mais marqués par le stress, versèrent le poison dans les tasses. Le bruit du liquide se mélangeant au café était comme une sentence implacable, résonnant dans la pièce silencieuse.
Elle revint avec une rapidité désespérée, ses yeux évitant les miens. Les tasses fumantes étaient posées sur la table avec une nervosité palpable.
« Tiens, bois un peu de café avant que ça refroidisse, »
Je pris la tasse sans vraiment la regarder. La chaleur du café contre mes mains était presque réconfortante, mais une ombre de malaise planait sur moi. Je levai la tasse, observant le liquide sombre en tourbillonner en surface. Mes pensées se bousculaient entre l'inquiétude croissante pour Mélina et la menace palpable des hommes en bas.
Mélina, debout à côté de moi, regardait chaque mouvement avec une anxiété palpable. Ses yeux, fixés sur la tasse, semblaient suivre chaque geste de façon fiévreuse. Le silence était oppressant, chaque cliquetis des ustensiles et chaque bruit dans l’immeuble en contrebas se transformaient en un coup de gong menaçant.
Je portai enfin la tasse à mes lèvres…
Chapitre 1
Le dernier rendez-vous.
Mélina :
C’était leur dernier rendez-vous, elle le savait. Son cœur se serrait à cette pensée, mais elle se força à sourire devant le miroir. Pendant qu’elle se faisait belle, choisissait ses dessous avec soin, une robe légère, des boucles discrètes, et un élastique pour que ses cheveux ne lui rentrent pas dans la bouche et les yeux quand elle serait dans le feu de l’action, elle tentait désespérément de chasser ses pensées sombres. S’aspergeant le visage à grands coups d’eau pour dissiper ses larmes, elle se parfumait, se rappelant les fois où Mico avait complimenté son parfum. Elle décida de préparer une salade pour Mico, une de ses préférées, celle qu'il aimait tant : haricots rouges, maïs, laitue. Chaque ingrédient qu'elle ajoutait était un souvenir, une douce réminiscence des moments partagés. Leurs rires, leurs discussions tardives, les baisers volés. Elle sentit son cœur se briser un peu plus avec chaque coupe de couteau, mais elle continua, déterminée à rendre ce dernier repas inoubliable.
Mico :
J'étais en transe, n'en pouvant plus d'attendre. J'avais ouvert la grille, laissant le portail fermé comme à l'accoutumée, puis j'avais remonté les marches jusqu'à la maison. N'importe quel voisin, n'importe quel quidam aurait été suspect, et personne ne devait la voir monter jusqu'à chez moi. Mais c'était un risque nécessaire... Je regardais mon téléphone, tournant en rond, la peur nouant mon ventre. "Putain, elle s'est fait attraper," me disais-je, "ils l'ont prise. Son gros con de mari la fait suivre et il l'a attrapée. Ils vont arriver ici d'un instant à l'autre..." Ces pensées tournaient en boucle dans mon esprit, amplifiant mon angoisse. Je me rendis dans la cuisine et attrapai un couteau, mes mains tremblant de peur et d'incertitude. J'entendis une notification sur mon téléphone et mon cœur manqua un battement. C'était un message de Mélina : "J'ai fini la salade, j'arrive !" Je lâchai le couteau qui tomba au sol avec un bruit sourd, expirai un souffle vicié rempli de peur et de désespoir. Mes jambes faiblirent un instant, mais je me forçai à rester debout. Je pris ma tasse de café froide et en bus une longue rasade, cherchant un semblant de réconfort dans ce geste familier. Mes pensées tourbillonnaient, mêlant soulagement et terreur. "Elle va bien, elle arrive. Mais pour combien de temps encore ? Jusqu'à quand pourrons-nous jouer à ce jeu dangereux ?" Je sentais mon cœur battre la chamade, chaque seconde s'étirant en une éternité. Je voulais croire que tout irait bien, mais la peur ne me lâchait pas. "Sois fort," me disais-je, "pour elle, pour nous."
La porte couina et Mélina apparut dans l'encadrement de la porte. C'était la troisième fois qu'un ange passait le seuil de ma maison, et je n'y croyais toujours pas. D'un coup, mes doutes, mes peurs, ma tristesse, tout s'évapora comme une rosée oubliée, et mon visage se fendit d'un sourire idiot, béat. Mélina était une vision de grâce et de beauté. Sa silhouette élancée se découpait délicatement dans la lumière du soir, sa robe légère flottant autour d'elle comme une aura. Ses cheveux, tressés en une natte élégante comme j’aimais tant, cascadaient sur son épaule. Chaque matin, elle prenait le temps de les tresser ainsi, pensant à moi et à la façon dont j’aimais faire glisser mes doigts le long de cette natte. Ses yeux brillaient d'une lumière douce, empreinte de détermination et de tendresse. Chaque pas qu'elle faisait semblait être une danse, chaque mouvement empreint d'une poésie silencieuse. Elle tenait dans ses mains une salade préparée avec soin, et même dans ce geste simple, elle parvenait à insuffler une beauté presque irréelle. Je ne pouvais détacher mon regard d'elle. Je me sentais envahi par une vague de bonheur pur, un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis bien trop longtemps. Tout en elle, de la douceur de son sourire à la grâce de ses gestes, me rappelait pourquoi j'étais prêt à prendre tous les risques pour ces moments volés. Mélina était plus qu'une femme à mes yeux ; elle était une muse, un rêve devenu réalité.
Mélina entra dans la pièce avec une démarche tranquille, comme une brise légère apportant une chaleur inattendue. La porte se referma doucement derrière elle, et elle lança un bonjour vibrant de chaleur, sa voix profonde et mélodieuse résonnant comme une chanson ancienne. Son accent, riche et envoûtant, évoquait des souvenirs de terres lointaines et de récits oubliés, comme la voix d’une matonne joyeuse venue vous libérer de votre enfer après des années d'attente. Elle ôta ses sandales avec une habitude empreinte de sérénité, sortit une paire de chaussettes qu’elle enfila avec soin, puis se dirigea vers moi. Ses gestes, empreints d'une grâce innée, étaient empreints d'une élégance simple mais saisissante. Chaque mouvement et chaque mot semblaient chargés de tendresse, comme une danse silencieuse née des traditions d'un autre monde. Mélina incarnait un mélange fascinant de douceur et de force, une présence réconfortante qui apaisait mes angoisses.
Arrivés ici, face à face, dans l'instant présent, plus rien n'était sous notre contrôle. L'attraction entre nous était d'une violence inouïe, folle, terrible, sauvage, primale. C'était une danse venue d'un autre âge que nous exécutons à la perfection, un lâcher-prise total où l'âme se trouvait en apesanteur. Chaque centimètre de notre être fusionnait pour ne faire qu'un, et une vibration nous envahissait entièrement, nous élevant jusqu’au septième ciel. Le temps se dissolvait, n'existant plus que dans cette communion ultime. La vie, dans son éclat le plus pur et sa beauté la plus simple, se manifestait pleinement. Être et aimer se fusionnaient en une seule et même expérience, se laissant mourir dans l'étreinte de l'autre. Cela dura le temps d’un baiser, intense et éphémère, avant que Mélina ne tire une chaise pour s'asseoir, le regard encore illuminé par la magie de notre moment partagé.
Je le vis, un bref instant, tandis que je tirais la carafe de café pour le servir. L'éclat dans les yeux de Mélina s'éteignit soudainement. Je ressentis un poignard de douleur me déchirer le ventre, mais je gardai le sourire et remplis les deux tasses avec une précision qui dissimulait mon malaise. La moindre variation d'humeur chez Mélina me rendait malade, une sensation nouvelle et déstabilisante pour moi. Jamais je n'avais connu une telle connexion, une telle vulnérabilité, sans pouvoir en comprendre la cause. Je m'assis à mon tour et pris les mains de Mélina dans les miennes, cherchant réconfort et compréhension dans ce contact tangible. La chaleur de ses mains contre les miennes était un baume pour mon anxiété, une tentative désespérée de maintenir un lien fragile et précieux dans un monde devenu soudainement incertain.
Je m’étais préparé, conscient qu’il y avait tant de choses à mettre à plat. Les derniers jours avaient été un véritable calvaire ; je ne pensais pas la revoir. Chaque jour semblait être le dernier, une épreuve où il fallait avancer sur une corde raide enflammée, les yeux fermés, priant de toutes ses forces pour que tout passe sans encombre. Maintenant que je tenais ses mains dans les miennes, je me remémorais toute la nuit passée à réfléchir à des solutions, à choisir les mots justes, à être précis, car le moindre faux pas, le moindre écart pourrait entraîner des conséquences lourdes et irréversibles.
Mélina :
Par où commencer ? Son mari, ce tyran impitoyable, était lié à des réseaux de trafic mafieux et des énergies spirituelles obscures. Il était un être dangereux, dont la cruauté surpassait celle d’un simple tyran domestique. Il manipulait des forces occultes et des relations criminelles, utilisant sa position pour semer la terreur et maintenir un contrôle étouffant. Il avait perçu, flairé le bonheur nouvellement retrouvé de Mélina, et cela ne lui avait pas du tout plu. Depuis des années, il l’avait maintenue sous une emprise étouffante, comme une femme enterrée vivante. Femme au foyer, vouée aux devoirs conjugaux, éloignée de chez elle, sans savoir parler la langue, tous ses diplômes et ses rêves écrasés, sa vie jetée aux ordures. En plus de tout cela, Mélina avait donné vie à deux enfants, et sa vie était entièrement vouée à leur éducation, à leur bien-être, en plus des exigences de son devoir conjugal. Quinze longues années d’agonie pour elle, supportant avec une résilience inouïe ce que peu de femmes auraient pu endurer sans fléchir.
Chaque moment passé à ses côtés, chaque parole non dite, chaque regard perdu, était le reflet d'une vie gâchée par une oppression silencieuse mais omniprésente. Le poids de la tristesse et du regret pesait lourdement sur les épaules de Mico alors qu'il cherchait à trouver les mots pour panser les blessures profondes infligées par des années de malheur.
Mico :
J’avais envisagé sérieusement de mettre fin aux jours de ce phacochère. Cette pensée m’obsédait, car je savais que ce bâtard avait poussé Mélina à bout. Alors qu’elle avait exprimé son désir de se séparer, de divorcer, il avait utilisé la terreur et la peur pour la contraindre à coucher avec lui. Une violence inouïe qui avait dévasté Mélina, inondant mes messages de désespoir et de honte.
La pauvre s'était réfugiée derrière des pilules, cherchant à calmer son tourbillon intérieur. Ce matin, je pouvais voir ses pupilles dilatées, un effet déstabilisant du traitement qui la maintenait à peine consciente, juste assez pour flotter dans une bulle d’inconscience. J'avais tenté de la convaincre de ne plus prendre ces saloperies, mais je me calmais avec l’alcool tous les soirs alors j’étais mal placé pour donner des leçons.
Je me sentais déchiré entre une rage brûlante et une profonde tristesse. La perspective de voir Mélina sous l’emprise de ce traitement me tourmentait, et je me demandais comment j’avais pu en arriver là. Chaque regard que je posais sur elle, chaque message que je recevais de sa part, était un rappel brutal de la cruauté qu'elle avait endurée.
Je voulais aussi parler de ce coup bas que ce salopard m’avait infligé. Ce monstre avait osé me dire que des taches étaient apparues sur son sexe, prétendant que c’était une preuve qu'elle avait couché avec un autre homme et qu'elle m’avait transmis des maladies sexuellement transmissibles. Mélina, dévastée, m'avait confié ce récit en larmes, me demandant si j'avais eu de nombreuses partenaires et si je me protégeais. Ce salaud était parvenu à pénétrer son esprit, à lui retourner le cerveau avec des accusations infâmes.
Le pire dans tout cela était le fait qu'il avait réussi à l’atteindre là où ça faisait le plus mal, en la faisant douter d'elle-même et de sa dignité. Il avait utilisé ses manipulations perverses pour la détruire intérieurement, pour l'enfoncer dans une spirale de honte et de culpabilité. C’était un être vil, machiavélique, dont la cruauté n’avait d’égal que la froideur de son calcul.
Mélina :
Mélina était comme brisée, écrasée sous le poids de ces accusations infondées. Les mots de ce monstre résonnaient dans sa tête, la plongeant dans une détresse profonde et insupportable. S'enfuir était impossible pour Mélina. Son amour pour ses enfants était trop profond, trop ancré pour qu’elle puisse envisager de les laisser derrière elle. Chaque pensée de partir sans eux était une torture insupportable, un déchirement de son âme.
Mico :
En même temps, je me trouvais dans une impasse. Bien que je fusse un écrivain connu dans les cercles underground, ma notoriété était encore embryonnaire. Promis à un bel avenir, je peinais à voir ce futur se réaliser, et mes succès restaient pour l'instant une lueur lointaine. De plus, j'étais lié par mes propres responsabilités : une femme et un enfant dont je devais également m’occuper. Notre situation était d’autant plus complexe. La culpabilité de ne pas pouvoir offrir une vie meilleure à Mélina, d’être contraint de rester dans une situation si désespérante, me pesait lourdement.
« On regarde un film, » proposa Mélina, brisant le silence lourd qui pesait dans la pièce. Sa voix, douce et réconfortante, cherchait à alléger l’atmosphère chargée de tension et de tristesse, comme une brise légère dissipant les nuages menaçants.
Je sortis de mes pensées tourmentées, le regard perdu dans un abîme de préoccupations, et fixai Mélina un instant. Son expression, à la fois perplexe et soulagée par cette proposition inattendue, traduisait un mélange de surprise et d’épuisement. « De quoi ? » demandai-je, mes mots trahissant mon état d’esprit fragmenté.
« Un film, » répéta Mélina, en désignant le canapé-lit d'un geste déterminé mais tendre. La simplicité de son invitation, conjuguée à sa volonté d’offrir un répit, eut l’effet d’un baume apaisant. Je saisis enfin le sens de ses paroles et acceptai avec une gratitude silencieuse.
Mélina se leva sans rien dire, alluma la télévision et se dirigea vers YouTube. Elle chercha et lança la chanson "Work It" de Miley Cyrus. Avec un sourire malicieux, elle tendit les bras et commença à se déhancher au rythme entraînant de la musique. D'abord hésitant, je ne pus résister longtemps à la magie du moment. Comme la première fois que nous nous étions rapprochés ce jour-là chez Vita-Instinct, la salle de sport. Miley sur l’écran ne chantait que pour nous, et nos corps n’en firent qu’à leur gré. Ce n’était pas si loin, et pourtant ce moment était si parfait, si joyeux, si complet…
Envoûté par le rythme, je me levai et rejoignis Mélina au centre du salon. Ensemble, nous nous mîmes à danser comme des fous, nos mouvements synchronisés, libérés de toute contrainte. Les rires et les cris de joie se mêlaient à la musique, chaque mouvement exprimant notre bonheur et notre complicité dans cet instant volé à la réalité.
Je fermai les volets avec une rigueur presque cérémonieuse, verrouillant la porte à double tour comme pour sceller notre monde contre les intrusions extérieures. Nos gestes étaient empreints d’une douceur sincère, chaque mouvement reflétant le besoin de créer un refuge, même temporaire, dans notre cocon partagé.
Nous nous installâmes sur le canapé-lit, nous laissant aller dans l’étreinte familière de notre cocon improvisé. Comme à l’accoutumée, nous choisîmes un film avec Jason Statham, un choix convenu qui était devenu une sorte de rituel. Jason Statham se débattait contre des adversaires improbables, cherchant un chinois qui avait bousillé son cœur.
Enlacés tendrement, nous restâmes un long moment dans les bras l’un de l’autre, nos joues se touchant doucement, comme pour laisser couler des gouttes d’éternité dans ce moment fugace mais précieux. La chaleur de notre étreinte était une promesse silencieuse de paix et de réconfort, un répit dans le tumulte de notre quotidien.
Mélina :
Mélina se redressa avec une étincelle espiègle dans les yeux. Elle s’installa à califourchon sur moi, me toisa avec un sourire plein d’humour, et d’un geste langoureux, retira sa robe. Ses mouvements étaient empreints d’une grâce séduisante et d’une légèreté qui contrastait avec la lourdeur des jours précédents.
Nous fîmes l'amour avec une passion dévorante, perdant toute notion du temps dans une étreinte enflammée. L’épuisement nous gagna peu à peu, nos corps se mélangeant dans une symphonie d’extase et de réconfort. Notre union devint une masse d'amour infinie, chaude et folle, où chaque respiration, chaque mouvement, était un cri silencieux de désir et de connexion
Lorsque le moment arriva, nous nous endormîmes paisiblement. Mélina avait posé sa tête sur ma poitrine, ses doigts traçant des signes étranges et secrets sur mes abdominaux, des gestes empreints de tendresse silencieuse. Je caressais la peau fine de son cou, savourant la courbure de ses fesses contre les miennes, le poids délicat de ses jambes sur les miennes.
Le temps avançait, et Mélina devait bientôt partir. Je me levai, les derniers instants de notre intimité encore présents dans mon esprit. Je me dirigeai vers la douche, le cœur lourd. Mélina me rejoignit en riant comme une enfant, la fraîcheur de l’eau ravivant son énergie.
Je pris le gant de crin et le gel douche, la lavant doucement. La mousse se déposa sur le bout de son nez, et je soufflai pour la faire s’envoler, un sourire amusé aux lèvres. Ensuite, nous échangâmes une dernière étreinte passionnée.
Mélina, dans un geste espiègle, me lava avec soin, s’attardant en riant sur mon sexe, qui avait atteint ses limites. Il nous restait encore un peu de temps. Enveloppée dans une serviette comme un cocon fragile, Mélina se tourna vers moi avec un regard affamé, ses yeux brillants de l’éclat d’un désir simple mais profond. « Je suis morte de faim ! » proclama-t-elle, la voix teintée de jeu et de sincérité.
« Pas de soucis, » répondis-je avec un sourire empreint de tendresse. Je me dirigeai vers la cuisine, chaque mouvement empreint d’une détermination joyeuse. Préparant avec soin des torsades, ornées d’œufs durs, de tomates juteuses, et généreusement saupoudrées de parmesan, je laissai flotter le parfum de la cuisine comme une promesse de réconfort dans ce moment précieux.
Mélina, enroulée dans sa serviette, fit remonter sa culotte le long de ses cuisses potelées avec une certaine nonchalance, puis enfila le haut de pyjama qui m’allait comme une tunique légère. Nous nous dirigeâmes ensemble vers la table, nos gestes empreints d'une complicité simple et joyeuse.
Assis côte à côte, fourchette en main, nous nous nourrissions non seulement des mets préparés avec soin, mais surtout de la compagnie inestimable de l'autre. Les éclats de rire résonnaient dans la pièce, une mélodie de bonheur qui s’entrelace avec le bruit des ustensiles. Nos regards se croisaient avec une intensité enfantine, comme si nous cherchions à nous ancrer dans cette bulle éphémère de bonheur, à ignorer le monde extérieur. Nous savions que ce moment était éphémère, insaisissable comme un arc-en-ciel, mais malgré cela, nous nous lovâmes l’un contre l’autre comme si l’éternité nous avait été offerte par les dieux en personne.
Le temps semblait s’étirer et se contracter en même temps, chaque instant devenant une éternité et chaque rire une perle précieuse. Le tic-tac de l’horloge, habituellement rassurant, se faisait presque menaçant, rappelant le passage inexorable des heures. À travers les persiennes fissurées, le soleil déclinait doucement, transformant la lumière en une lueur dorée et mélancolique, comme pour souligner la beauté poignante de ce moment volé.
Dans cet instant suspendu, nous nous retrouvions perdus dans une parenthèse enchantée. Nous savourions chaque bouchée, chaque éclat de rire, chaque regard échangé avec une intensité nouvelle. Nous savions, bien que non-dits, que chaque seconde était précieuse, une goutte d’éternité dans un océan de temps implacable. Le monde extérieur s’évanouissait, laissant place à une intimité précieuse, fragile et infinie. Mon cœur battait à tout rompre alors que je me tenais près de la fenêtre, observant les silhouettes menaçantes des hommes en bas. La sueur froide coulait le long de mon dos tandis que je me débattais avec mes pensées tourmentées. Chaque mouvement des hommes, chaque éclat de lumière venant de la rue semblait amplifier ma panique. Le crépuscule enveloppait la pièce, et l’ombre croissante semblait amplifier la menace extérieure.
Pendant ce temps, (maintenant je le sais, ou je le présume) Mélina, avec des gestes précipités, se dirigea vers la cuisine. Elle sortit la petite fiole dissimulée dans sa culotte, ( ou laissé sur place depuis sa première visite ?) sa main tremblante. Le liquide sombre à l’intérieur semblait vibrer d’une menace silencieuse. Ses doigts agiles, mais marqués par le stress, versèrent le poison dans les tasses. Le bruit du liquide se mélangeant au café était comme une sentence implacable, résonnant dans la pièce silencieuse.
Elle revint avec une rapidité désespérée, ses yeux évitant les miens. Les tasses fumantes étaient posées sur la table avec une nervosité palpable.
« Tiens, bois un peu de café avant que ça refroidisse, »
Je pris la tasse sans vraiment la regarder. La chaleur du café contre mes mains était presque réconfortante, mais une ombre de malaise planait sur moi. Je levai la tasse, observant le liquide sombre en tourbillonner en surface. Mes pensées se bousculaient entre l'inquiétude croissante pour Mélina et la menace palpable des hommes en bas.
Mélina, debout à côté de moi, regardait chaque mouvement avec une anxiété palpable. Ses yeux, fixés sur la tasse, semblaient suivre chaque geste de façon fiévreuse. Le silence était oppressant, chaque cliquetis des ustensiles et chaque bruit dans l’immeuble en contrebas se transformaient en un coup de gong menaçant.
Je portai enfin la tasse à mes lèvres…
Rezkallah- Nombre de messages : 52
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Date d'inscription : 21/03/2015
Re: VITAE INSTINCT
Bonjour à tous,
Je viens de finir d'ecrire un nouveau roman, si vous êtes chaud pour le lire, laissez un message
VITAE INSTINCT
Une relation adultère qui tourne mal. Louvna Zokulinki, mariée à un puissant mafieux des pays de l'Est, empoisonne son amant, Mico Smil, le laissant dans le coma. Et si Mico détenait des informations cruciales sur les affaires de ce mari dangereux ? Seule possibilité : Gwen Gould, sa propre femme et puissante médium, doit sonder l'esprit de l'homme qui l'a trahie. Va-t-elle accepter de revivre cette histoire passionnée ?
Je viens de finir d'ecrire un nouveau roman, si vous êtes chaud pour le lire, laissez un message
VITAE INSTINCT
Une relation adultère qui tourne mal. Louvna Zokulinki, mariée à un puissant mafieux des pays de l'Est, empoisonne son amant, Mico Smil, le laissant dans le coma. Et si Mico détenait des informations cruciales sur les affaires de ce mari dangereux ? Seule possibilité : Gwen Gould, sa propre femme et puissante médium, doit sonder l'esprit de l'homme qui l'a trahie. Va-t-elle accepter de revivre cette histoire passionnée ?
Rezkallah- Nombre de messages : 52
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