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Un homme une femme

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Un homme une femme Empty Un homme une femme

Message  gypoete Jeu 22 Aoû 2024 - 17:29

Un homme une femme une femme un homme
S’allongent le soir dans le même lit
Se tournent le dos pendant que lui lit
Avant de sombrer dans un triste somme

Ils dorment ensemble enfin c’est tout comme
Le drap s’est plié dans un mauvais pli
Un brouillard épais plonge dans l’oubli
Le chemin d’Eden où pousse la pomme

Leur en souvient-il qu’ils s’aimaient beaucoup
Le corps se consume aux brûlots de l’âme
Qui perd en amour en paye le coût

Et tant pis pour moi si la nuit m’affame
M’assoiffe me perd me tue me rend fou
Je ne suis qu’un homme et elle est ma femme.


21 août 2024

gypoete

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Un homme une femme Empty Re: Un homme une femme

Message  Pussicat Sam 24 Aoû 2024 - 11:00

Impressions de lecture, de lecture hachée, comme si la construction des phrases manquait de liant - peut-être est-ce intentionnel pour ainsi marquer la disparition de liens entre les deux personnages - toutefois, ils partagent un même lit, donc il existe encore quelque chose qui les lie.

Dans ce tercet, il me semble lire un empilement de vers d'où la fluidité est absente, genre citation "pensées". La tranche de vie du texte se concentre sur le coucher, or à la lecture, il semble embrasser la totalité de leurs instants de vie. L'expression de l'amour qu'ils se portent serait donc contenue dans l'acte physique de baise qui n'existerait plus Leur en souvient-il qu’ils s’aimaient beaucoup.

J'avoue ne pas saisir ce tercet...
Qui perd en amour en paye le coût apparemment l'addition à payer c'est l'absence d'acte... fini le temps des cerises. L'amour physique ne pourrait-il pas se transformer en quelque chose d'autre au fil du temps ? Une entente tacite, ils partagent le même lit mais pas touche !
Ou alors, plus rien n'existe entre les personnages, plus rien, nada, aucun sentiment, ils seraient devenus deux étrangers et paient l'addition ; mais dans ce cas, pourquoi partager un même lit, un même espace, conjointement...

Le corps se consume aux brûlots de l’âme je lis et relis... je pensais que c'était le temps qui consumait les corps (en tous cas, c'est ce que je ressens... ;), les brûlots de l'âme, ce serait quoi ? Le feu de l'amour physique dans toute sa force ? si c'est le cas, je le veux ! Ne jamais rien regretter, vivre et ne penser qu'à ça.

gypoete a écrit:Leur en souvient-il qu’ils s’aimaient beaucoup
Le corps se consume aux brûlots de l’âme
Qui perd en amour en paye le coût

Je ne saisis pas le passage du "ils" au "je", suis horripilée par le possessif "ma", encore plus si l'adjectif est utilisé pour faire ressortir l'abnégation du personnage sacrifié sur l'autel de la fidélité - comprenez ma douleur, ma souffrance, je ne suis qu'un homme, je suis né ainsi, avec des besoins ici inassouvis...

gypoete a écrit:Et tant pis pour moi si la nuit m’affame
M’assoiffe me perd me tue me rend fou
Je ne suis qu’un homme et elle est ma femme.

Ils partagent un même lit, donc ils dorment bien ensemble et non pas "tout comme" ; si dormir est bien dormir... et toujours cette sensation de lecture hachée, ce manque de fluidité dans l'écriture, de liant entre les vers... et puis, la référence biblique est mignonne, avec le sous-entendu que c'est Eve la coupable, encore et toujours...

gypoete a écrit:
Ils dorment ensemble enfin c’est tout comme
Le drap s’est plié dans un mauvais pli
Un brouillard épais plonge dans l’oubli
Le chemin d’Eden où pousse la pomme

Cette répétition dans le premier vers comme décor planté, ce tableau sans musique, cette étrange tournure "Se tournent le dos pendant que lui lit" : ils font la même action en même temps ? Il lit déjà, allongé sur le dos, puis se tournent dans un même mouvement ? Il lit donc à présent allongé sur le côté ? Pas clair... pourquoi ne pas dire qu'elle lui tourne dos pendant que lui lit, indifférent à ses fantasmes, ses envies... et pourquoi le somme est triste, parce qu'ils n'ont pas fait l'amour ?

Tu comprends que je n'ai pas été emballée, et dès les premiers vers... je ne lis pas de musique, je n'entends pas de musique, mais un tableau pale.
Je retiens Le drap s’est plié dans un mauvais pli, un poil de jalousie, j'aurais bien aimé l'écrire...

gypoete a écrit:Un homme une femme une femme un homme
S’allongent le soir dans le même lit
Se tournent le dos pendant que lui lit
Avant de sombrer dans un triste somme



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Message  Polixène Sam 24 Aoû 2024 - 13:02

J'apprécie ce sonnet, qui chante une résignation sereine, avec pas mal de rythme!
Musicalement, j'ai crispé sur "qui perd en amour en paye le coût"
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Message  gypoete Sam 24 Aoû 2024 - 17:10

Merci Pussicat. Merci Polixène.

Pussicat : ton analyse est extrêmement pertinente. J'ai aimé la lire.

Tu dis : Apparemment l'addition à payer c'est l'absence d'acte, ou alors, ils seraient devenus deux étrangers et paient l'addition ; En réalité, c'est les deux à la fois. Qui s'éloigne en pensée s'éloigne physiquement, puis qui s'éloigne physiquement s'éloigne en pensée, et ça devient un cycle infernal, une pente, une dégradation, un cercle vicieux où seul le cercle reste vicieux. Dans "Le corps se consume aux brûlots de l’âme", les brûlots de l'âme, c'est les douleurs psychologiques, les peines, qui débouchent sur une douleur physique.

Tu m'as mis le doute avec ton analyse sur : cette étrange tournure "Se tournent le dos pendant que lui lit". Effectivement , il y a peut-être un problème de synchronisation.

Polixène: Je crois que le rythme vient des vers en 5-5. J'ai écrit d'autres sonnets en 4-6 qui donnent un rythme plus subtil.

Merci.


gypoete

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