Derrière la chapelle
+2
Alskay
le pilou
6 participants
Page 1 sur 1
Derrière la chapelle
Il fait nuit dans un hôpital désert et je m’assomme. Il est deux plombes du mat dans un hôpital psychiatrique et je m’affale. Derrière la chapelle un arbre crayonne des formes bizarres. On dirait un éléphant amputé de son postérieur. Sa trompe fatiguée déroule ses feuilles sur le sol. Il fait triste dans l’enclos sombre, les fous sont tous endormis. Ganesh donne paisiblement la réplique à Jésus et je m’écroule en analysant le vol d’un insecte. Celui-ci s’écrase en crépitant dans la chaleur de l’halogène. Une odeur d’été mourant, portée par une minuscule volute, s’enroule sur elle-même et grésille jusqu’à mes narines étonnées.
Il fait nuit dans ce grand hôpital psychiatrique où tous les délires sont éteints. Il y a trois téléphones et aucun ne sonne. Il n’y a plus âme qui erre et je m’abrutis en écoutant Elvis. « Suspicious mind » résonne un temps entre les murs et je lutte. Je boxe contre l’abruti de gestionnaire en ressources inhumaines qui m’a planté là. Mais j’ai beau danser en rythme, je tente en vain d’esquiver ce con qui me bloque dans les cordes. Irrémédiablement, méthodiquement il me fait goûter aux lois de Newtown et m’agrafe dans les coins. Je m’assois lourdement sur mon tabouret dans le silence d’une salle vide. Cette fois encore il s’en est fallut de trois fois rien pour que je mange le tapis. Alors, affamé et désœuvré je me résigne et ouvre le petit emballage d’aluminium. Et tel un animal claustré je bouffe, j’émiette, je dégouline mon sandwich jambon / beurre / jambon / cornichon / fromage / beurre.
Il fait nuit pour quatre heures encore et pour tant de nuits encore. Il fait nuit et il ne fait pas grand-chose à vrai dire. Peut être qu’en m’en allant j’irai claquer dix sacs à castodrama, histoire de me payer une corde ou un arc à souder. Ici, il y a mille raisons pour se mettre à boire, et deux cents raisons de rater une tête d’épingle dans un col alpin. Ici je suis cadre infirmier et après avoir rectifié deux ou trois futilités administratives, j’encadre la vacuité portée à l’état de cristal.
Il fait nuit dans ce grand hôpital psychiatrique où tous les délires sont éteints. Il y a trois téléphones et aucun ne sonne. Il n’y a plus âme qui erre et je m’abrutis en écoutant Elvis. « Suspicious mind » résonne un temps entre les murs et je lutte. Je boxe contre l’abruti de gestionnaire en ressources inhumaines qui m’a planté là. Mais j’ai beau danser en rythme, je tente en vain d’esquiver ce con qui me bloque dans les cordes. Irrémédiablement, méthodiquement il me fait goûter aux lois de Newtown et m’agrafe dans les coins. Je m’assois lourdement sur mon tabouret dans le silence d’une salle vide. Cette fois encore il s’en est fallut de trois fois rien pour que je mange le tapis. Alors, affamé et désœuvré je me résigne et ouvre le petit emballage d’aluminium. Et tel un animal claustré je bouffe, j’émiette, je dégouline mon sandwich jambon / beurre / jambon / cornichon / fromage / beurre.
Il fait nuit pour quatre heures encore et pour tant de nuits encore. Il fait nuit et il ne fait pas grand-chose à vrai dire. Peut être qu’en m’en allant j’irai claquer dix sacs à castodrama, histoire de me payer une corde ou un arc à souder. Ici, il y a mille raisons pour se mettre à boire, et deux cents raisons de rater une tête d’épingle dans un col alpin. Ici je suis cadre infirmier et après avoir rectifié deux ou trois futilités administratives, j’encadre la vacuité portée à l’état de cristal.
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Derrière la chapelle
Salut le pilou,
j'ai lu ton texte, et malgré quelques étincelles plutôt jolies je n'ai pas beaucoup aimé.
Tout d'abord : où veux-tu en venir ? Dans ce paragraphe que tu partages avec nous, il ne se passe strictement rien, et le thème principal est l'ennui.
Thème pas évident, si tu veux mon avis, pour captier le lecteur dès le début, l'ennui.
Ensuite, il y a trop de fautes de syntaxe ou d'images trop faciles et maladroites : hôpital désert ; le coup de l'éléphant etc.
En fait, je ne vois pas où tu veux en venir, c'est trop court comme passage ! =-)
j'ai lu ton texte, et malgré quelques étincelles plutôt jolies je n'ai pas beaucoup aimé.
Tout d'abord : où veux-tu en venir ? Dans ce paragraphe que tu partages avec nous, il ne se passe strictement rien, et le thème principal est l'ennui.
Thème pas évident, si tu veux mon avis, pour captier le lecteur dès le début, l'ennui.
Ensuite, il y a trop de fautes de syntaxe ou d'images trop faciles et maladroites : hôpital désert ; le coup de l'éléphant etc.
En fait, je ne vois pas où tu veux en venir, c'est trop court comme passage ! =-)
Alskay- Nombre de messages : 242
Age : 38
Date d'inscription : 06/08/2008
Re: Derrière la chapelle
En fait là où je travaille il y a vraiment un arbre en forme d'éléphant. D'autre part je ne veux emmener les gens nul part, juste une réflexion succintte sur l'aliénation.
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Derrière la chapelle
débauche d'images pour un délire incontrolé
tout ceci donne un texte, ma foi, mal équilibré, mais avec un potentiel, délirant, mais le lieu s'y prête
maladroiteset je m’assomme.
mal dessinéesun arbre crayonne des formes bizarres.
éruditesGanesh donne paisiblement la réplique à Jésus
joliesUne odeur d’été mourant, portée par une minuscule volute, s’enroule sur elle-même
mal sentiesmes narines étonnées.
fatiguéestous les délires sont éteints.
lyncheennesElvis. « Suspicious mind »
savoureusesIl fait nuit et il ne fait pas grand-chose à vrai dire.
amusantesPeut être qu’en m’en allant j’irai claquer dix sacs à castodrama
amusantes encorehistoire de me payer une corde ou un arc à souder.
sybillinesrater une tête d’épingle dans un col alpin.
trop, vraiment trop... d'aucun diraient pseudo lyriquesj’encadre la vacuité portée à l’état de cristal.
tout ceci donne un texte, ma foi, mal équilibré, mais avec un potentiel, délirant, mais le lieu s'y prête
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Derrière la chapelle
Coucou,
Moi je n'ai pas trop accroché non plus. Peut être aussi parce que ce n'est pas mon genre de lecture. J'accroche pas trop avec les histoire en "Je".
Moi je n'ai pas trop accroché non plus. Peut être aussi parce que ce n'est pas mon genre de lecture. J'accroche pas trop avec les histoire en "Je".
carrie23- Nombre de messages : 55
Age : 41
Date d'inscription : 19/08/2008
Re: Derrière la chapelle
Le plus drôle dans cette affaire c'est qu'il s'agit d'une description "précise" de ce que je faisais juste avant d'écrire le texte (5 min de décalage pas tellement plus) : la musique...c'est celle là, l'éléphant, la chapelle etc...
Finallement je deviens peut être fou ? Non ?débauche d'images pour un délire incontrolé
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Derrière la chapelle
Non tu ne deviens pas fou, mais écrire un texte c'est différent de prendre une photo.
Tu n'as pas l'air de très bien prendre les commentaires que l'on fait sur ton texte - tu les prends mal dans le sens où l'on ne remet pas en question l'existence de cet arbre en forme d'éléphant, ni du fait que tu faisais tout ça. Et d'ailleurs on s'en fiche que se soit réel. =-P
Là ce sur quoi je t'ai critiqué personnellement, c'est le texte en lui même, et rien d'autre. A savoir : syntaxe, imagery, style, etc.
Tu n'as pas l'air de très bien prendre les commentaires que l'on fait sur ton texte - tu les prends mal dans le sens où l'on ne remet pas en question l'existence de cet arbre en forme d'éléphant, ni du fait que tu faisais tout ça. Et d'ailleurs on s'en fiche que se soit réel. =-P
Là ce sur quoi je t'ai critiqué personnellement, c'est le texte en lui même, et rien d'autre. A savoir : syntaxe, imagery, style, etc.
Alskay- Nombre de messages : 242
Age : 38
Date d'inscription : 06/08/2008
Re: Derrière la chapelle
bé moi il me plaît pas mal ce texte, je lui trouve un "charme" particulier
les pensées délirantes de l'infirmier me parlent
le "bloc" que forme ce texte, sans aération, presque sans respiration, oppresse autant que si on était soi-même enfermé là
découvrir que le narrateur est infirmier, donc qu'il peut sortir, permet enfin une respiration, un soulagement
oui, bien rendu à mon avis
les pensées délirantes de l'infirmier me parlent
le "bloc" que forme ce texte, sans aération, presque sans respiration, oppresse autant que si on était soi-même enfermé là
découvrir que le narrateur est infirmier, donc qu'il peut sortir, permet enfin une respiration, un soulagement
oui, bien rendu à mon avis
Re: Derrière la chapelle
Merci à tous et merci Mentor tu es toujours aussi aimable. En effet tu as perçu ce que je tentai de faire "passer". En fait, il serait possible de travailler sur cette idée peut être...celui (le soignant) qui est au front de l'enfermement d'autrui (psychique et physique). Celui qui prête une partie de sa propre psyché pour étayer l 'autre et qui pourtant...irrémédiablement s'interroge sur son propre enfermement. J'ai tenu à usiter le terme "claustrer" car il y a une double référence : spatiale et psychanalytique (rappelant davantage la castration, l'impuissance). Il est de bon (ou mauvais) ton de souligner la multiplicité des comportements défensifs observés chez les soignants psychiatriques et que j'ai empiriquement pu constater (petites ou grosses obsessions, penchant pour l'alcool, hyperactivité, automédication, recherche de l'affrontement physique chez certains hommes, légère parano et peur de tourner le dos aux patients et aux portes).
Il convient de souligner que si ces penchants déviants sont qualitativement remarquables il n'y a pas non plus de raison d'exagérer leur valeur quantitative. Toutefois je m'interroge : "l'institution totale en conférant à la rigueur procédurière le statut de norme n'appelle t-elle à l'émergence de comportements pervers ?"
Merci je crois que j'ai là le premier bout d'une future question de recherche...
Il convient de souligner que si ces penchants déviants sont qualitativement remarquables il n'y a pas non plus de raison d'exagérer leur valeur quantitative. Toutefois je m'interroge : "l'institution totale en conférant à la rigueur procédurière le statut de norme n'appelle t-elle à l'émergence de comportements pervers ?"
Merci je crois que j'ai là le premier bout d'une future question de recherche...
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Derrière la chapelle
Il y a là une exploration, pas vraiment réussie mais il y a de l'idée, des notions d'ennui et d'enfermement. Une mise en abîme du vide qui répond en écho à la douleur engendrée par ce creux.
Sujet difficile et casse-figure si on veut éviter d'ennuyer le lecteur en lui parlant d'ennui.
Tu sembles avoir mis surtout l'accent sur la structure du texte, sa composition en éléphant (ou en girafe, peu importe) et un processus que tu décryptes pas à pas en oubliant qu'il t'appartient à toi mais non au lecteur. Celui-ci est extérieur et n'a pas vécu de la même façon que toi les 5 minutes qui précèdent le texte.
Dès lors, le risque est grand de voir le lecteur ne rien comprendre/se sentir rejeté/avoir une image faussée de la réalité.
Le besoin de parfaire la forme a pris le dessus sur le contenu, parce que tu maîtrises ce dernier dans ta tête. Logique, puisqu'il est tien. Celà ne signifie pas que le lecteur doit avoir lui aussi vécu ces choses pour les comprendre mais tu devrais davantage tenter de l'impliquer dans ton processus et non pas lui servir un truc hermétiquement personnalisé.
Quoi qu'il en soit, il y a une démarche et un propos intéressants.
Sujet difficile et casse-figure si on veut éviter d'ennuyer le lecteur en lui parlant d'ennui.
Tu sembles avoir mis surtout l'accent sur la structure du texte, sa composition en éléphant (ou en girafe, peu importe) et un processus que tu décryptes pas à pas en oubliant qu'il t'appartient à toi mais non au lecteur. Celui-ci est extérieur et n'a pas vécu de la même façon que toi les 5 minutes qui précèdent le texte.
Dès lors, le risque est grand de voir le lecteur ne rien comprendre/se sentir rejeté/avoir une image faussée de la réalité.
Le besoin de parfaire la forme a pris le dessus sur le contenu, parce que tu maîtrises ce dernier dans ta tête. Logique, puisqu'il est tien. Celà ne signifie pas que le lecteur doit avoir lui aussi vécu ces choses pour les comprendre mais tu devrais davantage tenter de l'impliquer dans ton processus et non pas lui servir un truc hermétiquement personnalisé.
Quoi qu'il en soit, il y a une démarche et un propos intéressants.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Sujets similaires
» Derrière le manoir
» Dans la chapelle mortuaire
» Derrière Walter
» Le thé derrière Mars
» Derrière l'huis
» Dans la chapelle mortuaire
» Derrière Walter
» Le thé derrière Mars
» Derrière l'huis
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum