Douce nuit
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Douce nuit
Bill shape et ses cent quinze kilogramme d’apesanteur se glissaient entre les coursives moites. Ses pas de géant maritime faisaient s’enfuir d’invisibles remords et le navire poursuivait sa route de chahut. Comme chaque soir, comme chaque sous officier de pont il quittait son quart en passant par la minuscule salle de musculation…histoire de mettre quelques haltères au défit de la gravité. Puis, c’est les muscles congestionnés, gorgés de sang et de fonte qu’il irait boire une bière sautillante au comptoir du mess. Chemin faisant dans le dédale nocturne d’une aquatique ville guerrière, il croisait quelques regards…éloignés. Déplaçant sa charpente blonde velue il n’attendait plus les gardes à vous secs qui venaient spontanément en s’extrayant droits et raidis du fond de la nuit pacifique. Son autorité était certaine, son aplomb légendaire et ses états d’âme secrets. Parfois, un sourire désolé lui rappelait un combat. Parfois une porte claquait dans les courants d’air en annonçant la prochaine salve. Ce soir, la bière avait le goût de ces souvenirs que l’on se forge dans le fourneau de la bataille. Ce soir, l’océan rappelait à lui ses fils turbulents et ouvrait largement ses bras à cette Atlantide en exil. Les côtes de Chungjin dormaient sous le couvre feu Coréen et les mécanos s’affairaient le cœur battant à parfaire le dispositif. Là haut, bien au-delà de la vigie, ils avaient tout calculé, prévu, anticipé et retenu l’information jusqu’au dernier instant.
Ce soir Bill était plus silencieux que d’habitude, il écoutait l’histoire anonyme s’édifier et l’histoire livresque se fantasmer. Les manuels scolaires se rappellerons t-ils de cet instant ? Huit heures et les lumières virent au rouge, les veilleuses de sécurité prennent le relais. Quelques hommes parlent, parlent de leurs femmes, de leur vie à Monterey, du dernier match entre les Dodgers et les Giants. La plupart sont en désaccord sur les mérites respectifs de leurs équipes favorites, de leurs femmes, de leurs vies. Huit heures et cinq minutes, tous se taisent et une pinte chavire entre les tables rivées au sol. Un matelot bondit angoissé et se saisit de la récalcitrante, faisant rempart de son corps juvénile avant qu’elle ne se fracasse contre les montants d’acier du bar.
Puis le pacha débarqua, parfaitement rasé, clinquant dans son uniforme, la casquette visée. Chacun claqua tant bien que mal du talon entre deux creux de houle. Chacun fut salué individuellement, certains eurent droit à un geste de reconnaissance paternel, une main sur l’épaule. Bill eut pour lui la confirmation que ce soir serait le dernier sous le drapeau. Dans le cliché d’une nuit glaciale, chacun retourna à ses responsabilités spécifiques. Les petites mains s’affairèrent, les superviseurs supervisèrent et les vagues ogresses dévorèrent le temps qui s’écoulait trop vite. L’histoire se remémorera, on se souviendra, que l’on soit fan des Dodgers ou des Giants. À Monterey comme ailleurs on évoquera cette nuit où un périscope transit de froid se dressa entre deux rivages. Une lumière plus belle que toute rompit le couvre feu de Chungjin, une onde de choc sourde et lointaine s’exclama, un bruit incomparable humilia l’océan, une éruption volcanique sous marine se déclencha et Bill se tint simplement à son poste.
Ce soir Bill était plus silencieux que d’habitude, il écoutait l’histoire anonyme s’édifier et l’histoire livresque se fantasmer. Les manuels scolaires se rappellerons t-ils de cet instant ? Huit heures et les lumières virent au rouge, les veilleuses de sécurité prennent le relais. Quelques hommes parlent, parlent de leurs femmes, de leur vie à Monterey, du dernier match entre les Dodgers et les Giants. La plupart sont en désaccord sur les mérites respectifs de leurs équipes favorites, de leurs femmes, de leurs vies. Huit heures et cinq minutes, tous se taisent et une pinte chavire entre les tables rivées au sol. Un matelot bondit angoissé et se saisit de la récalcitrante, faisant rempart de son corps juvénile avant qu’elle ne se fracasse contre les montants d’acier du bar.
Puis le pacha débarqua, parfaitement rasé, clinquant dans son uniforme, la casquette visée. Chacun claqua tant bien que mal du talon entre deux creux de houle. Chacun fut salué individuellement, certains eurent droit à un geste de reconnaissance paternel, une main sur l’épaule. Bill eut pour lui la confirmation que ce soir serait le dernier sous le drapeau. Dans le cliché d’une nuit glaciale, chacun retourna à ses responsabilités spécifiques. Les petites mains s’affairèrent, les superviseurs supervisèrent et les vagues ogresses dévorèrent le temps qui s’écoulait trop vite. L’histoire se remémorera, on se souviendra, que l’on soit fan des Dodgers ou des Giants. À Monterey comme ailleurs on évoquera cette nuit où un périscope transit de froid se dressa entre deux rivages. Une lumière plus belle que toute rompit le couvre feu de Chungjin, une onde de choc sourde et lointaine s’exclama, un bruit incomparable humilia l’océan, une éruption volcanique sous marine se déclencha et Bill se tint simplement à son poste.
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Douce nuit
j'ai l'impression de pas avoir tout compris :-((
et puis c'est trop dense, pas assez aéré, pas de retours lignes, dommage
quant aux fautes, boudiou, les correcteurs d'ortho ça existe !
dommage aussi parce que l'écriture est plaisante et me semble assez "forte"
et puis c'est trop dense, pas assez aéré, pas de retours lignes, dommage
quant aux fautes, boudiou, les correcteurs d'ortho ça existe !
dommage aussi parce que l'écriture est plaisante et me semble assez "forte"
Re: Douce nuit
Oui Island je me suis un peu arraché sur ce texte, j'aurais dû le bosser plus longtemps.
le pilou- Nombre de messages : 82
Age : 48
Date d'inscription : 08/02/2008
Re: Douce nuit
Malgré l'orthographe vacillante et le côté plomos de la mise en page, j'ai davantage adhéré à ce texte, Le Pilou.
Encore !
Encore !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Douce nuit
On sait peu de Bill, malgré le fait que tu en parles beaucoup et ça, je trouve assez bien, parce que ça entretient le mystère. Tout ton texte baigne d'ailleurs dans une forme de mystère qui n'est pas déplaisante, renforcé par la structure dense de l'ensemble.
De temps en temps, quelques longueurs ou une surcharge de mots pour expliquer et décrire. Dans l'ensemble, ça me plaît.
De temps en temps, quelques longueurs ou une surcharge de mots pour expliquer et décrire. Dans l'ensemble, ça me plaît.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Douce nuit
De l'allure, toute une ambiance ! Simple et sobre. J'ai aimé, et pourtant qu'est-ce que j'en ai rien à foutre des histoires de soldats !
Invité- Invité
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