DANS LA MARGE : Pourquoi ?

A force de flamber ta gorge au fond des bars
Dans l'improbable attente de comprendre
T'as foutu ta vie sans dessus-dessous
Y'a plus d'heure au cadran de tes yeux
Et ta main n'esquisse plus qu'un geste vague

Là-bas un saxo coule son air d'évasion
Toujours le même
On dirait des ruelles on dirait des marées
Ou peut-être l'errance d'un sans papiers
Qui ne saurait où poser ses pieds

T'as l'équivalence d'une lettre blanche enfouie dans ta poche
Lourde comme une pierre des mots qu'elle ne dit pas
A force de flamber ta gorge au fond des bars
Dans l'improbable attente de comprendre
Pourquoi ?

le mot "équivalence" m'a gêné, va savoir pourquoi
le pourquoi, en revanche, est pile-poil là où il fallait ;-)
un peu classique mais efficace

On a eu la même réaction, toi en lisant, moi en écrivant !

Romane a écrit:On a eu la même réaction, toi en lisant, moi en écrivant !

ce qui fait qu'on est équivalents, sur ce coup ;-)

Oui chef !

Ça a des allures de réplique de théâtre. Je crois que ces lignes appartiennent davantage à la prose qu'à la poésie en vers.

J'ai bien aimé, sauf "Y'a plus d'heure au cadran de tes yeux".

Quelque chose ne prend pas; je ne saurais dire quoi exactement.
Toutefois pas inintéressant à lire.

Moi, j'aime beaucoup :
Y'a plus d'heure au cadran de tes yeux

Mais je ne sais pas trop sur quel pied danser. Sans-papiers ? lettre blanche ? Du mal à me raconter une histoire avec tout ça !

jonjon21 a écrit:Ça a des allures de réplique de théâtre.

Je m'attendais à tout sauf à ça. Tu pourrais préciser pourquoi ça te fait penser au théâtre, jonjon ?

Romane a écrit:

jonjon21 a écrit:Ça a des allures de réplique de théâtre.

Je m'attendais à tout sauf à ça. Tu pourrais préciser pourquoi ça te fait penser au théâtre, jonjon ?

C'est un texte que j'imagine lu par un acteur sur une scène de théâtre. Il a besoin de la voix de l'acteur pour vivre. Seul, comme ça, ça ne ressemble pas à un poème, même si c'est découpé comme un.

Y'a plus d'heure au cadran de tes yeux
J'aime bien ça.

Comme Jon, je le vois bien récité ce texte, théâtre ou accompagné d'une guitare, je ne fixe pas à tout prix le moyen, mais à haute voix, ça donne quelque chose de pas mal.

bien aimé la dernière strophe

le saxo et les sans papiers moins..

L'ensemble me paraît inégal.
J'ai bien aimé ceci:
"T'as l'équivalence d'une lettre blanche enfouie dans ta poche
Lourde comme une pierre des mots qu'elle ne dit pas"

Sinon:
"T'as foutu ta vie sans dessus-dessous"

L'expression s'écrit: sens dessus dessous.

Il y a une atmosphère, des images, une musique. Je suis vraiment emballé. Peut-être un de mes préférés dans cet appel à textes

Il y a une ambiance particulière dans ces lignes qui donne une tonalité particulière à ces lignes.
Je regrette néanmoins la dimension un peu trop évidente des images qui brident justement l'imaginaire qu'on pourrait recréer autour de tes vers.

Pili a corrigé. ^^

Ni subjuguée, ni indifférente. Je reviendrai le lire. Plus tard.