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Poésie en prose : Le temps des papillons de nuit

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Poésie en prose : Le temps des papillons de nuit Empty Poésie en prose : Le temps des papillons de nuit

Message  Fireflyer Jeu 2 Avr 2009 - 18:43

D'abord, c'était un long chemin, un sentier de prairie que l'on ne voit qu'en photos, de ces sentiers cahoteux cerné d'une végétation folle et luxuriante. C'était une mer de verdure où émergeait par endroits un arbre aux larges branches. Au bout de ce chemin, un petit enclos de bois, dont le vernis s'écaillait, marquait une limite entre la propriété et le monde sauvage, et à voir l'état du jardin, il n'y avait pas grande différence entre les deux lieux. En effet, ce terrain à l'abandon avait pris des airs de brousses tropicales, en saison des pluies.
Ensuite, un petit escalier amenait à la terrasse, un promontoire de bois fendu qui laissait, entre les planches, s'échapper quelques touffes de mauvaises herbes qui envahissaient les fondations. Je poussai la porte, dont la poignée me resta dans les mains. Un peu embarrassé, je la posai sur le premier meuble que je vis. Et il y en avait plein. Des commodes, un bureau, un vieux canapé rongé par les mites, et une console sur laquelle était posée, bien au centre d'un napperon de dentelles, une lampe dont les toiles d'araignées remplaçaient l'abat-jour. Sans grand espoir, j'appuyai sur l'interrupteur. Un instant, le vieux système électrique ankylosé par un long sommeil peina à se mettre en marche, puis une petite ampoule au plafond, qui se balançait, poussée par un courant d'air d'origine incertaine, s'embrasa. Soudain, et à ma grande surprise, une lumière filtra sous une porte, au fond du salon. Je tressaillis. Fébrile, et poussé par une vive curiosité, je poussai la poignée et l'ouvrit à la volée.
Ce que je vis dépassait tout ce qu'un homme peut imaginer, et même le plus talentueux des peintres n'aurait pas capturé tel tableau aussi bien que la nature elle-même. Une grande bais vitrée m'offrait un spectacle irrationnel. La falaise, en arc de cercle, cernait une étendue plus sauvage que la prairie. J'étais juste au dessus, avec une sensation d'envol que je n'avais encore ressenti que dans des rêves.
La mer.
A perte de vue, jusqu'à un horizon lointain qui avalait un soleil couchant, et celui-ci tachetait les vagues de bains de lumière pure, comme si des pinceaux adroits tenus par des mains de maîtres avaient coloré soudain cet univers bleu d'une parure dorée qui se reflétait sur les nuages comme un voile pastel.
L'air embaumait l'iode, et sur ma peau je sentais le souffle d'un vent léger chargé d'humidité et de vie; il avait comme un léger gout de sel.
Bientôt l'astre orangé devint rouge, et lorsque sa cime rendit l'âme, laissant l'océan l'engloutir entièrement, quelqu'un éteignit la lumière, la grande lumière, et seuls les nuages les plus lointains laissaient voir sa trace, qui disparaissait pour laisser place à une nuit violacée, durant laquelle on ne sentirait leur présence que par d'abstraites zones sombres. Ils éclipseront les étoiles jusqu'au lendemain. La mer devint noire, comme si un dieu maladroit y avait renversé son encrier, arrêtant un instant d'écrire le cours de la vie, et la laisser dormir.
Le vent s'intensifia. Sa présence devint glacée, oppressante. Une nouvelle lumière daigna redonner de la vie au paysage. Blanche, et pure, la lune repeint tout à ses couleurs. L'eau s'habilla de ses tâches blanches, comme un immense pelage de panthère. Sauvage, brut, indomptable. L'herbe folle sur les falaises devint mauve, comme si le vert la lassait. Et les étoiles s'en mêlèrent, amoindries par le rayonnement de l'astre blanc. Elles se contentaient de briller au loin, comme un autre horizon.
Je délaisse le paysage, et me retourne pour visiter la demeure. Les meubles craquent à l'unisson, et les portes grincent, transformant leur vacarme solitaire en une symphonie lente. Une musique ancestrale qui résonne au coeur de leur histoire antique, une histoire qu'ils me racontent, qu'ils me murmurent doucement, et moi, je les ai écouté. Dehors le vent s'était fait plus dur encore, et par bourrasque il frappait la façade, comme un veilleur pendant que la nature somnole. Il est temps que je la rejoigne. Toutes ces beautés ne sont pas pour moi, et quelque chose me fait fermer les paupières, malgré ma volonté de voir. Quelque chose éclipse mon ouïe, engourdit mon odorat.
Ce n'est pas le temps des hommes curieux, mais le temps des papillons de nuit.
Le temps des papillons de nuit.
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Message  Invité Jeu 2 Avr 2009 - 20:04

Onirique, mystérieux, un texte agréable ...
Je t'ai corrigé quelques fautes et suggéré quelques coups de gomme. Il me semble que tu pourrais l'alléger encore un peu, certains passages sont encore en trop, redondants ou quelque peu cliché " l'astre blanc" pex...

Fireflyer a écrit:D'abord, c'était un long chemin, un sentier de prairie que l'on ne voit qu'en photos, de ces sentiers cahoteux cerné d'une végétation folle et luxuriante. C'était une mer de verdure où émergeait par endroits un arbre aux larges branches. Au bout de ce chemin, un petit enclos de bois, dont le vernis s'écaillait, marquait une limite entre la propriété et le monde sauvage, et à voir l'état du jardin, il n'y avait pas grande différence entre les deux lieux. En effet, ce terrain à l'abandon avait pris des airs de brousses tropicales, en saison des pluies.
Ensuite, un petit escalier amenait à la terrasse, un promontoire de bois fendu qui laissait, entre les planches, s'échapper quelques touffes de mauvaises herbes qui envahissaient les fondations. Je poussai la porte, dont ( je supprimerais ça)la poignée me resta dans les mains. Un peu embarrassé, je la posai sur le premier meuble que je vis.
Et il y en avait plein. ( maladroit)
Des commodes, un bureau, un vieux canapé rongé par les mites, et une console sur laquelle était posée, bien au centre d'un napperon de dentelles, une lampe dont les toiles d'araignées remplaçaient l'abat-jour. Sans grand espoir, j'appuyai sur l'interrupteur. Un instant, le vieux système électrique ankylosé par un long sommeil peina à se mettre en marche, puis une petite ampoule au plafond, qui se balançait, poussée par un courant d'air d'origine incertaine, s'embrasa. Soudain, et à ma grande surprise, une lumière filtra sous une porte, au fond du salon. Je tressaillis. Fébrile, et poussé par une vive curiosité, je poussai la poignée et l'ouvrit (ouvris) à la volée.
Ce que je vis dépassait tout ce qu'un homme peut imaginer, et même le plus talentueux des peintres n'aurait pas capturé tel tableau aussi bien que la nature elle-même. Une grande bais vitrée m'offrait un spectacle irrationnel. La falaise, en arc de cercle, cernait une étendue plus sauvage que la prairie. J'étais juste au dessus, avec une sensation d'envol que je n'avais encore ressenti que dans des rêves.
La mer.
A perte de vue, jusqu'à un horizon lointain qui avalait un soleil couchant, et celui-ci tachetait les vagues de bains de lumière pure, comme si des pinceaux adroits tenus par des mains de maîtres avaient coloré soudain cet univers bleu d'une parure dorée qui se reflétait sur les nuages comme un voile pastel.
L'air embaumait l'iode, et sur ma peau je sentais le souffle d'un vent léger chargé d'humidité et de vie; il avait comme un léger gout de sel.
Bientôt l'astre orangé devint rouge, et lorsque sa cime rendit l'âme la formulation me parait étrange...
, laissant l'océan l'engloutir entièrement, quelqu'un éteignit la lumière, la grande lumière, et seuls les nuages les plus lointains laissaient voir sa trace, qui disparaissait pour laisser place à une nuit violacée, durant laquelle on ne sentirait leur présence que par d'abstraites zones sombres. Ils éclipseront (éclipseraient)l es étoiles jusqu'au lendemain. La mer devint noire, ( joli !) arrêtant un instant d'écrire le cours de la vie, et la laisser dormir. ( je supprimerais, d'ailleurs le temps n'est pas correct)
Le vent s'intensifia. Sa présence devint glacée, oppressante. Une nouvelle lumière daigna redonner de la vie au paysage. Blanche, et pure, la lune repeint (repeignit) tout à ses couleurs. L'eau s'habilla de ses tâches (taches) blanches, comme un immense pelage de panthère ( de panthère blanche !). Sauvage, brut, indomptable. L'herbe folle sur les falaises devint mauve, comme si le vert la lassait. Et les étoiles s'en mêlèrent, amoindries par le rayonnement de l'astre blanc. Elles se contentaient de briller au loin, comme un autre horizon.

Par quoi justifies-tu ce passage au présent ?Je délaisse le paysage, et me retourne pour visiter la demeure. Les meubles craquent à l'unisson, et les portes grincent, transformant leur vacarme solitaire en une symphonie lente. Une musique ancestrale qui résonne au coeur de leur histoire antique, une histoire qu'ils me racontent, qu'ils me murmurent doucement, et moi, je les ai écouté. Dehors le vent s'était fait plus dur encore, et par bourrasque il frappait la façade, comme un veilleur pendant que la nature somnole. Il est temps que je la rejoigne. Toutes ces beautés ne sont pas pour moi, et quelque chose me fait fermer les paupières, malgré ma volonté de voir. Quelque chose éclipse mon ouïe, engourdit mon odorat.
Ce n'est pas le temps des hommes curieux, mais le temps des papillons de nuit.
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Message  Invité Jeu 2 Avr 2009 - 20:06

J'ai mangé un bout de ton texte ( ce que je trouvais joli) après "la mer devint noire"...

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Message  Fireflyer Jeu 2 Avr 2009 - 20:44

Merci beaucoup pour ta critique Coline Dé !
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Message  Loreena Ruin Ven 3 Avr 2009 - 10:18

Un bon texte je trouve, qui m'a promené au grès des images qu'il faisait naître dans mon esprit... Vraiment, j'ai aimé. Pour les maladresses, Coline Dé a fait le tour je crois, il ne reste plus pour toi qu'à retravailler... à fluidifier un peu.

Juste un détail : pourquoi appelles-tu cela de la "poésie en prose" ? C'est plutôt de la prose poétique pour moi... ou même de la prose tout court (ce qui n'a rien de dévalorisant, hein^^).
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Message  Invité Ven 3 Avr 2009 - 10:25

Il existe quelques maladresses dans l'expression, des lourdeurs plutôt, mais ce texte assez dense laisse paradoxalement une impression de fraîcheur. Attention à ne pas tomber dans les poncifs (du genre "l'astre orangé"). C'est vraiment bie nécrit dans l'ensemble.
Vers la fin, tu passes d'un coup et sans que cela soit justifié, du passé simple au présent, il faudrait revoir ce passage.

"Le vent s'intensifia. Sa présence devint glacée [...]
Je délaisse le paysage, et me retourne pour visiter la demeure [...]"

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Message  Invité Ven 3 Avr 2009 - 18:35

Oui, c'est bien écrit ! Il y a de jolies images et un style à étoffer, vraiment !
Seulement, et je ne saurais dire pourquoi avec précision, le texte ne m'a pas emporté... désolé !
Un peu rimbaldien, tout de même, quelques senteurs de sa prose que je retrouve ici, oui...

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Message  Invité Dim 5 Avr 2009 - 13:43

Cela se lit avec plaisir; je suis d'accord avec coline Dé pour les corrections et je déplore la non concordance des temps.
Peut-être n'as-tu pas assez relu ton texte (et corrigé) avant de le soumettre. C'est moins agréable que le travail de création, mais c'est indispensable.
Merci pour le plaisir que j'ai eu à lire ton écrit poétique.

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Message  Invité Mer 8 Avr 2009 - 13:56

Le mélange passé-présent est assez déroutant, mais pas désagréable. J'ai trouvé l'écriture du texte dans l'ensemble assez lourde, et ne menant pas à grand-chose (je veux dire qu'après avoir lu, je ne voyais pas trop finalement ce qui avait été décrit, les images ne se sont pas vraiment imposées à mon esprit).

J'ai noté cette phrase qui me paraît typique des défauts du texte :
"A perte de vue, jusqu'à un horizon lointain qui avalait un soleil couchant, et celui-ci tachetait les vagues de bains de lumière pure, comme si des pinceaux adroits tenus par des mains de maîtres avaient coloré soudain cet univers bleu d'une parure dorée qui se reflétait sur les nuages comme un voile pastel." (La présence de deux relatives commençant par "qui", à mon avis, donne tout de suite une impression gauche, et, à la fin de la phrase, l'impression laissée me paraît trop nébuleuse.)

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Message  Sahkti Mar 28 Avr 2009 - 8:18

Tout cela me paraît bien chargé, presque laborieux, et m'empêche d'aller à l'essentiel, à cette émotion ressentie face à ce spectacle fascinant. Une écriture luxuriante, excessive, pour décrire un tableau qui l'est tout autant, c'est sans doute là que ça pêche à mes yeux. Tu devras ans doute essayer de te recentrer sur la possibilité d'évoquer en peu de mots des images riches. Travail certes peu aisé mais je crois que ton texte y gagnerait beaucoup en fluidité
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