Rêve de chêne

Rêve de chêne

N'être qu'arbre et jaillir
Des viscères de la terre
Dans mes doigts dans mes tiges
Cette sève
Qui rampe comme aragne fluide
Cette sève qui lève
Tous mes sexes fibreux dont je crève le ciel

Arbre naître et bondir
A l’assaut de l’azur
Toutes branches écartées
Au printemps ruisselant
Dans les chiures d’oiseaux et les glaviots de l’aube
Quand la nuit tousse encore
ses chimères de brouillard

Tissé de patience et d’écorce
Ma surface plissée comme une eau qu'on effraie
Des racines pétrir les silences et les glaises
Emmêler mon destin aux glus de mon sang vert
Et quand vient le temps des loups
Tout au fond de mon torse
Dormir énormément

Bravo ! Vous trouvez le moyen, tout en étant très dynamique, de rendre la force immobile de l'arbre... J'ai moi aussi essayé d'écrire des poèmes sur le même sujet, mais ne suis pas arrivée à cette puissance évocatrice.

Une préférence pour les strophes deux et trois.

Comme il est tôt sans être trop tard je vais aller me recoucher au pied de cette '" énorme vie "

l'écriture et le choix des mots ont séduit le lecteur pressé que je suis, les mots viennent facilement à mon esprit, pour moi du début à la fin j'ai emprunté le chemain d'une longue métaphore

Que de puissance dans ces mots, que de force dans les images !!
Au pied de cet arbre je suis heureuse :-)
Et puis "les glaviots de l'aube" est beau à damner une dryade.
Félicitations Hellian !

Maaah qu'il a de force cet arbre-poème !

Je te jalouse cette expression magnifique :

Quand la nuit tousse encore
ses chimères de brouillard

Mais je regrette les chiures d'oiseaux, expression un peu familière, je trouve.

Bravo !

Ceci est poème.

la sève irrigue chacun de tes mots
avec un tel arbre , le roseau de la fable aurait moins fait le malin
merci d'être là

pour les arbres..........et Hellian

Je suis venu à cause du titre, et le reste suit avec la puissance d'une poussée. Du solide.

Mon Dieu ! Que j'aime ce déchaînement ..... végétal.

Loreena Ruin a écrit:Maaah qu'il a de force cet arbre-poème !

Je te jalouse cette expression magnifique :

Quand la nuit tousse encore
ses chimères de brouillard

Mais je regrette les chiures d'oiseaux, expression un peu familière, je trouve.

Bravo !

Ben, si j'avais écrit " les cacas d'oiseaux ", t'aurais dit quoi ?

essaie avec

"excréments"
"défécations"

Tu vas voir, ça casse le rythme...

"selles" d'oiseaux ça fait analyses médicales,

"Fèces" C'est limite précieux

Bouse, c'est excessif,

"Guano", agriculteur écolo !

un texte bien charpenté ;-)
j'aime

Chiure est très bien je trouve.
Expression familière et naturelle qui se mêle à la poésie prenante.
On a tous essayé d'écrire sur ce thème je pense.

Très réussi.

Manu(manisa06) a écrit:On a tous essayé d'écrire sur ce thème je pense.

ben pô moi
pourquoi on aurait tous essayé ??

mentor a écrit:

Manu(manisa06) a écrit:On a tous essayé d'écrire sur ce thème je pense.

ben pô moi
pourquoi on aurait tous essayé ??

Ben j'croyais moi ?
Un arbre, ça inspire, c'est de la vie, de la poésie tout ça tout ça donc écriture non?
Ben j'croyais moi ?

La preuve (désolé Hellian de polluer ton fil !)

Un arbre

Un arbre a cette chose de magique
Il peut être pédagogique
Chaque branche est un apprenti sage
Chaque bourgeon en apprentissage.

De la racine jusqu’au dôme
Tous les crayons, les feuilles, les gommes
Forment une classe naturelle
Essence de la vie éternelle.

Un arbre a cette chose de magique
Il peut être généalogique
Chaque branche est une descendance
Chaque bourgeon est une naissance.

De la racine jusqu’au dôme
Toute l’arborescence de l’homme
Ici majestueusement représentée
Tableau de famille enraciné.

Un arbre a cette chose de magique
Il peut être fantastique
Chaque branche est un bras géant
Chaque bourgeon un regard méchant.

De la racine jusqu’au dôme
Dans la nuit ce grand fantôme
Effraie petits et grands
Dans les contes d’enfants.

Des images fortes et un traitement qui me paraît approprié au thème. Cela reste classique sur la forme et en même temps, ces vers libres permettent au poème de s'exprimer et de dégager un message puissant. Bravo !

Ma surface plissée comme une eau qu'on effraie

Digne des plus grands, une perle parmi d'autres ! Bravo Hellian.

Ouais ! Arielle est revenue ! C'est la meilleure nouvelle de la semaine .

Et tant pis si ça remonte !

Hellian ne devrait pas avoir les nerfs en pelote si j'use de son fil pour dire que je suis Ravie de te saluer Arielle!

Poème ECLATANT, de force, de beauté, à la gloire de l'Arbre aujourd'hui tant menacé, pour ne pas dire massacré...
Cet écrit est réjouissant et très réussi dans sa forme. Merci Hellian.
En ce qui concerne chiure, pourquoi pas fiente, chiure évoquant plutôt la mouche, non ?

A chaque fois que j'ai essayé d'évoquer mes sentiments concernant les arbres, en prose ou en vers, le résultat a été dangereusement proche de l'idée que je me fais du ridicule...
Ici, on est plutôt proche du sublime...

P.S savez-vous qu'il existe une algue terrestre, dans nos forêts, du nom de "crachat de lune" ?

Hop ! La courte échelle !

version vocale :

J'aime beaucoup. Merci pour ce délicieux moment de lecture. Je vais l'écouter (si mon ordi me le permet).

Des mots forts et beaux comme le chêne dont vous parlez (puis-je employer le tutoiement ? ) c'est génial d'avoir pu ainsi donner une telle vigueur en décrivant cet arbre !