Polaroid : magasins de souvenirs : patrimoine culturel

magasins de souvenirs : patrimoine culturel . 4 août 2009



Centre ville
panier de touristes
multicolores

°

À chaque monument sa fonction
papier peint pour sourires figés
trompe l’œil comme garde-fou
épreuve contre l’oubli

°

Musique permanente
folklore sans contexte apparent
comble un vide historique

°

La file d’attente
se gonfle et se corne
de glaces à la vanille
de soupirs à la framboise

°

Le temps est inscrit
sur les tickets d’entrée
Il passe comme témoin

°

327 marches en colimaçon
sans même
envisager la chute libre

°

En haut - domine la ville
cartographe en freelance
de la pointe des yeux
s’approprie l’inconnu
cinq minutes environ

°
Condensée, engloutie
en une journée seulement
la culture est une maladie
C’est quand qu’on rentre ?

°

Un dernier effort avant la nuit
Les corps las, gonflés d’échos
rejoignent les forets mécaniques

°

Libérée des mouvements
la ville devient décor
L’ orange se colle dessus

°

Aux gorges de la nuit
une silhouette féminine
à vingt mètres du sol
Son bras patine tire sur la lune
une seule fois par ans

J'adore absolument
"Condensée, engloutie
en une journée seulement
la culture est une maladie" !
Sinon, l'ensemble est trop éparpillé pour moi, et le dernière strophe me paraît incongrue.

Superbe Jérôme !
Ce texte regorge de perles, d'images vraies qui sentent bon le réel et qui font naître des soupirs de plaisirs mais aussi de résignation.

J'ai aimé la taille brève des fragments qui laissent place de suite à l'image dans l'esprit du lecteur, c'est efficace.

Le propos est triste (parce que véridique) et joyeux (parce qu'on aime bien rire en faisant semblant que ce sont les autres qui...), bien joué !

J'ai particulièrement apprécié :

papier peint pour sourires figés
trompe l’œil comme garde-fou
épreuve contre l’oubli

de soupirs à la framboise

Le temps est inscrit
sur les tickets d’entrée
Il passe comme témoin

ou encore

la culture est une maladie
C’est quand qu’on rentre ?

Beaucoup aimé !
Et ça : Un dernier effort avant la nuit
Les corps las, gonflés d’échos
rejoignent les forets mécaniques ça me fait kiffer ! ( je ne suis pas bien sûre de l'emploi du verbe kiffer : transitif, intransitif ? J'ai posé la question à un djeun', il m'a répondu que j'étais une vraie baltringue, moi. Y aurait-il un traducteur ici ?)

Pardon, j'ai oublié d'ajouter LOL !


Et mille excuses de polluer ton fil, Jérome, d'autant que j'ai vraiment beaucoup aimé ton texte, sur un sujet si peu commun ...

coline Dé a écrit:ça me fait kiffer !

écrit comme ça, c'est juste je pense. Tu voudrais l'utiliser comment, autrement ? Se kiffer? Paul et Virginie se kiffent, par exemple ? (exemple nul mais bon, suis trop vieille pour ce verbe :-)))

Merci à tous !