L'acteur

L'acteur

Il a la face de traviole
Comme un vieux fruit tout déridé
Ses touffes d’argent un peu folles
Dansent sur son crâne éméché

Debout il monte en abrégé
Ses nippes sont d’un ridicule
Et on voit des dents délabrées
Quand s’esclaffe le monticule

Il sent l’alcool, le tabac froid,
Quand il marche, c’est de guingois
Ses yeux hagards louchant de trop

Pourtant, à l’ombre des tréteaux,
Un seul de ses pas, une œillade
Et toute la ville s’évade.

J'aime bien le sujet, et trouve qu'il aurait peut-être mérité davantage de développement. Ici, je reste un peu sur ma faim, je trouve que le poème tourne court, et que les derniers vers sont faibles par rapport à l'évocation du début.
Sinon, j'ai apprécié le rythme, j'aime beaucoup les octosyllabes.

Pour ma part j'aime qu'il ne soit pas plus long , cela laisse une impression , des directions où le chemin nous reste à faire ...

je suis assez d'accord avec Poussetontraino. Tel quel, cela vous a un petit air de pochade ou d'encre de Chine, en quelques traits vifs et bien ajustés. Il n'en fallait pas plus.

Non, pour moi, l'évocation est réussie.

ecrit réussi, d'une brinquebalance imaginée, funeste, et optimiste à la fois

Saint Georges a écrit:L'acteur

Il sent l’alcool, le tabac froid,
Quand il marche, c’est de guingois
Ses yeux hagards louchant de trop

Hop, je garde ça avec moi pour ce soir!! j'aime bien.

Ha, la rime à tout prix ...
Un portrait bien brossé, n'a-t-il pas une histoire en plus d'un physique, cet acteur ?

Une strophe supplémentaire n'aurait pas été pour me déplaire, histoire de donner un supplément d'âme au spectacle monté par cet acteur et offert au public.

Sinon pour une fois, la présence de ces rimes régulière ne m'a pas (trop) dérangée, je trouve qu'elles ne sont pas trop présentes (mais je sais ne pas être fan du genre de nature).

C'est un portrait rieche et bien croqué, juste un peu trop laconique sur la faim, à mon goût.

Pour mon cas , je suis rentré dans le texte au point que je n'ai pas su voir la presence des rimes ...
Dans mon idée ( au risque de me repetter sous un autre angle ) le fait que le texte soit court laisse des horizons larges pour s'imaginer le personnage à notre idée après la tienne :-)

J'ai bien aimé, déjà parceque j'aime beaucoup les acteurs. Les bons !
Les trois derniers vers sont essentiels, pour "réhabiliter" en quelque sorte le personnage.
Pour ma part, je changerais le titre, pour qu'on ne sache pas à l'avance qu'il s'agit d'un acteur, ainsi la fin aurait encore plus de valeur.
Portrait savoureux. Merci.

Saint Georges a écrit:Un seul de ses pas, une œillade
Et toute la ville s’évade.

J'ai pensé tout de suite à Léautaud... qui n'était pas acteur, quoique il en aurait eu le talent. Quoi qu'il en soit, le poème dit avec rythme et ironie ce que je pense depuis longtemps : la passion talentueuse n'est jamais formatée.

Bravo.

Saint Georges a écrit:Et on voit des dents délabrées
Quand s’esclaffe le monticule

Je n'ai pas saisi le sens de monticule, ici...