En souvenir d'une autoroute nocturne

La première plaque suisse, je l'ai croisée à Mulhouse. Des bâlois. Pas étonnant, ce sont des voisins. C'est tard Mulhouse. Juste avant la frontière. Comme un signe de la fermeture du territoire.
Après, il n'y avait plus que cela. Logique. La Suisse, c'est rempli de Suisses...
C'est à la première plaque genevoise que j'ai eu ce pincement. Violent. Presque la nausée tellement il était intense. Puis les larmes. Elles, je ne les ai pas retenues. Conduire sous un torrent de perles d'eau. Dangereux. Chaque plaque prenait le statut de souvenir. De lieu connu. De sécurité. De personnes. Chaque ville prenait un visage. Etonnant comme l'attachement à ce pays devenait douloureux. Et comme la Suisse me le rendait pourtant si mal. Le même effet que l'héroïne. Jouissivement mortel.

Le retour. Les derniers Suisses, j'ai cru les perdre à Mulhouse. Ce qui me semblait très tôt. Peut-être qu'à cinq heures du matin, ils dormaient encore tous. Non, à Lausanne, deux heures plus tôt, il y avait déjà des lève-tôt. Ou des couche-tard. Ha oui, pourquoi pas...
J'en ai retrouvé à Strasbourg. A nouveau perdus. Puis le Luxembourg. Une aire d'autoroute. Des Argoviens. Et moi un sourire con. Comme un signe indien de voir l'insigne CH me poursuivre jusqu'ici. Ils ont vu le sourire. Contagion. Un coup de chaleur dans le coeur. Et ces punaises de larmes qui ont refait surface. Flûte, parfois, on aimerait congeler son coeur.

J'ai repris la route. En faisant au revoir de la main. Comme une môme de quatre ans qui quitterait la mer. Arrivée à l'échangeur Liège/Bruxelles, une vision, un trouble. Les Argoviens dans le rétro! Destination identique.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Comme si un lieu de naissance, même à un échelon supérieur, faisait qu'il y aura toujours quelque part un battement de coeur helvétique. Mince, contre ça, je crois qu'on ne peut pas lutter.

Maintenant, je sais au moins une chose: ma voiture charrette ne dépasse pas les 200 kilomètres/heure...

Emotion à l'état brut, écorché ;-)
C'est fou ces coïncidences quand on est émotionnellement tout chamboulé...C'est le pouvoir du coeur, de tripes. Moi, j'y crois. Tu as fait signe et le signe t'as été rendu ;-))))))))

Tes déplacements nous valent de beaux textes, Sahkti. Je me souviens d'un texte (lointain) dans un aéroport...
Ce ne sont peut-être pas les plus beaux textes mais ce sont les plus intéressants, à mon avis.
Ils racontent une expérience ou des sensations personnelles. C'est, comme on dit, du vécu.
Ça raconte quelque chose qui, personnellement, m'intéresse beaucoup et de plus c'est spontané, bien raconté, du vrai, quoi ! .

Je n'ai pas très bien compris le 200 à l'heure : tu as voulu les suivre ? ou les semer ?

Saint Jean-Baptiste a écrit:Je n'ai pas très bien compris le 200 à l'heure : tu as voulu les suivre ? ou les semer ?

Je voulais arriver, fuir, me dépêcher

je crois que je n'ai pas tout compris ! :-((
Je sens bien qu'il y a un trop-plein d'émotions dans ce texte, je vois bien à quoi ça se rapporte, mais j'avoue que je me suis totalement perdu dans la géographie ! Pas arrivé à suivre le fil, le trajet, pour rester prosaïque. Dommage car j'aurais sans doute mieux apprécié. Faut sans doute que je relise.

Pareil que Mentor. Pas compris non plus Sahkti ?

Il est un peu fouillis ce texte. Alors c’est vrai que ça laisse un peu le lecteur en marge du texte mais en même temps ça nous livre pleinement la confusion des sentiments.

c'est pas très grave, c'était au départ pas destiné à être écrit ni posé quelque part, c'était juste une envie, un souvenir de voyage que j'ai eu envie de partager. Quant à la géographie, me semble que les villes citées sont connues... :-)

Je reprends :
Tu es à Mulhouse. Juste avant la Suisse. Donc tu vas en Suisse ?
"Après il n'y a plus que ça". Des Suisses. Logique, on doit être en Suisse.
Plaque genevoise. Toujours logique si on est en Suisse. On approche donc de Genève ?
"Le retour" : ??? Donc on était pas en Suisse ? Mais là, tu y es ? En tout cas tu étais à Lausane.
Tout à coup : Strasbourg ! Mince, on monte ? Oui, puisque Luxembourg. Avant l'échangeur tu accélères pour atteindre Bruxelles.
Voilà comment j'ai vu le trajet (en relisant !).
Très chaotique dans ma petite tête. Désolé de décortiquer, c'est juste pour te dire que, oui, les villes citées sont connues, mais que... enfin, tu as compris ! ;-)

Trajet aller: E411 Bruxelles-Luxembourg, Strasbourg, Mulhouse, Bâle, Lausanne, Genève. Au retour, tu inverses.
Ce texte parle d'un aller-retour effectué sur un seul week-end, donc tu as l'aller (début du texte) et puis le retour.

Sahkti a écrit:Trajet aller: E411 Bruxelles-Luxembourg, Strasbourg, Mulhouse, Bâle, Lausanne, Genève. Au retour, tu inverses.
Ce texte parle d'un aller-retour effectué sur un seul week-end, donc tu as l'aller (début du texte) et puis le retour.

d'aaaaaaaaaaaccord ! Là c'est déjà mieux, merci ! ;-)

J'ai l'impression de lire ce que je vis quand je fais un bout de route auprès d'autres plaques BE :o)))

c'est fou le monde qu'il ya sur une autoroute...
on pourrait comparer les emotions aux voitures, il y a en a foison.

j'aime bien mais je suis jamais allé en suisse.

chykolalayouch a écrit:j'aime bien mais je suis jamais allé en suisse.

dépêche-toi avant qu'ils ne ferment complètement leurs frontières! :-(

Ben moi, j'y suis en Suisse, en ce moment même ! Attendez, je regarde un peu par la fenêtre ... une, deux, trois plaques GE, je ne ressens rien ... j'essaie encore quatre, cinq, tiens un VS, non toujours rien ... ;-)))

Sinon, pour être sérieux, mitigé aussi ! je sens qu'il y a de la matière, on devine la fatigue et la sensibilité à fleur de peau, on comprend bien cette envie de se raccrocher à des plaques de voiture ... mais sur la forme, un peu perdu, un peu comme un trop plein que tu aurais déversé rapidement, en vrac...

un VS? Mince, gaffe alors... ;-))

c'est prenant toutes ses émotions : au contraire je trouve que c'est progressif et ça ne part pas dans tous les sens !!! Merci car j'ai voyagé avec toi en tout cas!!!

Sahkti a écrit:

chykolalayouch a écrit:j'aime bien mais je suis jamais allé en suisse.

dépêche-toi avant qu'ils ne ferment complètement leurs frontières! :-(

il pourra y aller s'il change juste un peu son pseudo en Chocolalayouch ! :-))

Sahkti, il faudra quand même que tu l'expliques un jour : aimes-tu la Suisse oui ou non ?
"Un battement de cœur helvétique"
"...attachement douloureux à ce pays"
Et tu ne rates pas une occasion de taper dessus !

Alors explique ! ;-)

J'aime un Suisse, pas la Suisse

Sahkti a écrit:J'aime un Suisse, pas la Suisse

Et tu dis ça, comme ça, devant tout le monde !
;-)) Oups ! Mais pardon, je ne voulais pas être indiscret...

Un vrai coup de sang, un coup de larmes. J'imagine peut-être ces émotions qui submergent quand on est seul dans sa voiture pour les ressentir.
C'est vrai que ton texte est confus mais s'il ne l'avait pas été, je me dis qu'il aurait peut-être été moins percutant, moins vrai.

C’est bizarre. J’ai pensé : on dirait qu’il y a des trous. Des trous dans la route et que des mots s’y sont perdus. Vrai qu’il manque quelque chose à ce texte pour nous le rendre intelligible.
Il suffirait de pas grand chose pourtant. J’aime bien l’ambiance amorcée là.