Journal d'un psychopathe
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Journal d'un psychopathe
C'est avec une ambition dévorante que j'entame aujourd'hui la rédaction
de ce journal, dans lequel mes lecteurs trouveront le récit détaillé de
mes crimes, à commencer par les plus atroces, ceux que je considère
comme mes grands chef-d'œuvres. Pour commencer, je dirais que je suis
un assassin absolument horrible, effroyable, sans remords et haineux ;
ma vie ne se résume qu'à une chose, sentir le sang chaud de mes
victimes couler entre mes doigts. J'en éprouve une sorte d'extase qui à
la fois m'épouvante et me ravit. Jamais je ne me sens aussi vivant,
aussi fiévreux ; jamais le flux de la vie ne coule avec plus d'acidité
dans mes veines que lorsque je parviens à arracher un sanglot à une
femme, un regard effrayé à un enfant. Cela me donne une sensation de
domination absolument délicieuse, qui se confond presque avec un désir
sexuel brutal, qui me rend semblable à une bête. A la vérité, le monde
est bien chanceux d'avoir un tueur comme moi ; en effet, il a fallu
qu'au milieu de cet univers putride, médiocre et stupide, je me dresse
en tant que prototype même de la perfection humaine, en tant qu'un être
à l'intelligence démesurée, à l'adresse indicible, et surtout, aux
désirs frénétiques. Je ne connais point le remords et ne désire point
le connaitre : ce serait m'embarrasser d'une passion supplémentaire.
Mes victimes ont la chance d'expirer entre les bras d'un génie ; et
d'ailleurs ce n'est pas sans un certain désir ostentatoire que je me
suis en tête d'écrire mes exploits : je veux que le monde entier sache
à qui il a affaire. Je veux que mon nom, douce mélodie empreinte
d'horreur, circule comme du poison à travers les couloirs poussiéreux
de l'histoire ; je suis le nouveau Jack L'éventreur. Oh ! qu'il est
agréable de songer que l'on peut détenir, à force d'intelligence et de
cruauté, la vie de l'humanité entière entre ses mains. C'est
extraordinaire ! La cruauté est bien plus forte que la compassion :
c'est elle qui régit l'univers entier. Ayant donc compris et apprivoisé
ce grand mystère depuis ma plus tendre enfance, me voici devenu le
maitre du monde.
Mais cessons de philosopher : un plus grand
intérêt nous appelle ; je dois raconter l'un de mes exploits. Il me
semble que c'était mardi dernier - oh ! que ce souvenir me grandit ! -
j'étais
donc en promenade, près d'un parc naturel, sous le beau soleil de Juin.
Soudain, tandis que je roulais en moi des pensées sombres, mon regard
est tombée sur une ravissante créature, capable de rivaliser en beauté
et en éclat avec Vénus elle-même. Elle était assise sur un banc, à
feuilleter un journal, pensive et joyeuse, comme l'exigeaient ses vingt
ans. Intrigué, j'ai senti se bousculer en moi un torrent de désir
furibond, mêlé à une vague de colère mordante, qui ont allumé dans mes
yeux une flamme cruelle et vengeresse. A pas de loup, je me suis
approché ; il n'y avait personne. Puis, sentant qu'il fallait faire
preuve de délicatesse, j'ai salué la jeune femme, d'une voix caressante
et sensuelle, qui ne manque jamais de faire son effet. Elle a tout de
suite levé la tête et son regard azuré, perçant au travers de ses
longues blondes, a éveillé en moi un sentiment qui était autre que de
la méchanceté, je dois l'admettre. Sur ces entrefaites, j'ai brandi une
grande barre de fer ( que j'avais dissimulé sous mon manteau ) et j'ai
frappé. Mais si fort, que j'ai entendu un bruit semblable à celui d'une
noix qui éclate. J'ai saisi le corps et je l'ai emmené : ma voiture se
trouvait à moins de cent mètres. J'aime prendre des risques et j'avoue
que sur ce coup là j'eusse pu facilement me faire attraper par le
premier salop qui fût venu effectuer son jogging. J'ai emmené le corps
jusque chez-moi et, naturellement, je me suis livré au carnage habituel
: démembrement, mutilation et tout ce qui s'en suit. J'ai gardé les
organes dans des pots à confiture, comme j'ai coutume de le faire.
Ensuite, je suis allé me coucher, tranquillement. Demain, je chercherai
une autre victime, dont je vous raconterai le meurtre, si le précédent
vous a intéressé ...
de ce journal, dans lequel mes lecteurs trouveront le récit détaillé de
mes crimes, à commencer par les plus atroces, ceux que je considère
comme mes grands chef-d'œuvres. Pour commencer, je dirais que je suis
un assassin absolument horrible, effroyable, sans remords et haineux ;
ma vie ne se résume qu'à une chose, sentir le sang chaud de mes
victimes couler entre mes doigts. J'en éprouve une sorte d'extase qui à
la fois m'épouvante et me ravit. Jamais je ne me sens aussi vivant,
aussi fiévreux ; jamais le flux de la vie ne coule avec plus d'acidité
dans mes veines que lorsque je parviens à arracher un sanglot à une
femme, un regard effrayé à un enfant. Cela me donne une sensation de
domination absolument délicieuse, qui se confond presque avec un désir
sexuel brutal, qui me rend semblable à une bête. A la vérité, le monde
est bien chanceux d'avoir un tueur comme moi ; en effet, il a fallu
qu'au milieu de cet univers putride, médiocre et stupide, je me dresse
en tant que prototype même de la perfection humaine, en tant qu'un être
à l'intelligence démesurée, à l'adresse indicible, et surtout, aux
désirs frénétiques. Je ne connais point le remords et ne désire point
le connaitre : ce serait m'embarrasser d'une passion supplémentaire.
Mes victimes ont la chance d'expirer entre les bras d'un génie ; et
d'ailleurs ce n'est pas sans un certain désir ostentatoire que je me
suis en tête d'écrire mes exploits : je veux que le monde entier sache
à qui il a affaire. Je veux que mon nom, douce mélodie empreinte
d'horreur, circule comme du poison à travers les couloirs poussiéreux
de l'histoire ; je suis le nouveau Jack L'éventreur. Oh ! qu'il est
agréable de songer que l'on peut détenir, à force d'intelligence et de
cruauté, la vie de l'humanité entière entre ses mains. C'est
extraordinaire ! La cruauté est bien plus forte que la compassion :
c'est elle qui régit l'univers entier. Ayant donc compris et apprivoisé
ce grand mystère depuis ma plus tendre enfance, me voici devenu le
maitre du monde.
Mais cessons de philosopher : un plus grand
intérêt nous appelle ; je dois raconter l'un de mes exploits. Il me
semble que c'était mardi dernier - oh ! que ce souvenir me grandit ! -
j'étais
donc en promenade, près d'un parc naturel, sous le beau soleil de Juin.
Soudain, tandis que je roulais en moi des pensées sombres, mon regard
est tombée sur une ravissante créature, capable de rivaliser en beauté
et en éclat avec Vénus elle-même. Elle était assise sur un banc, à
feuilleter un journal, pensive et joyeuse, comme l'exigeaient ses vingt
ans. Intrigué, j'ai senti se bousculer en moi un torrent de désir
furibond, mêlé à une vague de colère mordante, qui ont allumé dans mes
yeux une flamme cruelle et vengeresse. A pas de loup, je me suis
approché ; il n'y avait personne. Puis, sentant qu'il fallait faire
preuve de délicatesse, j'ai salué la jeune femme, d'une voix caressante
et sensuelle, qui ne manque jamais de faire son effet. Elle a tout de
suite levé la tête et son regard azuré, perçant au travers de ses
longues blondes, a éveillé en moi un sentiment qui était autre que de
la méchanceté, je dois l'admettre. Sur ces entrefaites, j'ai brandi une
grande barre de fer ( que j'avais dissimulé sous mon manteau ) et j'ai
frappé. Mais si fort, que j'ai entendu un bruit semblable à celui d'une
noix qui éclate. J'ai saisi le corps et je l'ai emmené : ma voiture se
trouvait à moins de cent mètres. J'aime prendre des risques et j'avoue
que sur ce coup là j'eusse pu facilement me faire attraper par le
premier salop qui fût venu effectuer son jogging. J'ai emmené le corps
jusque chez-moi et, naturellement, je me suis livré au carnage habituel
: démembrement, mutilation et tout ce qui s'en suit. J'ai gardé les
organes dans des pots à confiture, comme j'ai coutume de le faire.
Ensuite, je suis allé me coucher, tranquillement. Demain, je chercherai
une autre victime, dont je vous raconterai le meurtre, si le précédent
vous a intéressé ...
hugofan- Nombre de messages : 86
Age : 32
Date d'inscription : 19/04/2009
Re: Journal d'un psychopathe
Oui, j'aime bien ce genre d'histoire, mais il faudra vous renouveler pour les prochains meurtres ! Celui-là était un peu rapide à mon goût, les organes un peu vite expédiés dans leurs pots de confiture...
Mes remarques :
« mon regard est tombé (et non « tombée ») sur une ravissante créature »
« une grande barre de fer ( que j'avais dissimulée »
« j'avoue que sur ce coup-là »
« tout ce qui s'ensuit (et non « s’en suit ») »
Mes remarques :
« mon regard est tombé (et non « tombée ») sur une ravissante créature »
« une grande barre de fer ( que j'avais dissimulée »
« j'avoue que sur ce coup-là »
« tout ce qui s'ensuit (et non « s’en suit ») »
Invité- Invité
Re: Journal d'un psychopathe
Je préfère de loin le " journal d'Edith " de Patricia Higthsmith.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Journal d'un psychopathe
" Le précédent " est un peu vite torché. Un peu plus d'hémoglobine, de cris, de suppliques, de rires sardoniques ! Faut pas nous promettre un festin, avant de nous lâcher sur les apéricubes !
Bon, à qui le tour ? ^^
Bon, à qui le tour ? ^^
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Journal d'un psychopathe
Je trouve que ça sonne faux.
Un psychopathe ne s'embarrasserait pas de qualificatifs tels que ceux-là :
Un psychopathe ne peut pas s'envisager de la sorte, car il n'a pas conscience que ce qu'il fait est mal.
Si c'est un meurtrier, comme ici, dans ce journal, il racontera le tout différemment, comme une œuvre-d'art, comme un passe temps... mais, sans jamais évoquer l'horreur ni l'abomination.
A retravailler donc... car l'idée est somme toute assez bonne.
;-)
Un psychopathe ne s'embarrasserait pas de qualificatifs tels que ceux-là :
Je ne vais pas relever tous les autres.Pour commencer, je dirais que je suis
un assassin absolument horrible, effroyable, sans remords et haineux ;
Un psychopathe ne peut pas s'envisager de la sorte, car il n'a pas conscience que ce qu'il fait est mal.
Si c'est un meurtrier, comme ici, dans ce journal, il racontera le tout différemment, comme une œuvre-d'art, comme un passe temps... mais, sans jamais évoquer l'horreur ni l'abomination.
A retravailler donc... car l'idée est somme toute assez bonne.
;-)
Mure- Nombre de messages : 1478
Age : 47
Localisation : Dans vos pensées burlesques.
Date d'inscription : 12/06/2009
Re: Journal d'un psychopathe
Moi je l'ai pris comme un pastiche et ça m'a fait rire.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Journal d'un psychopathe
bis.lemon a a écrit:Tu devrais lire American Psycho de Brett Easton Ellis, ou Glamorama...
Et puis j'ai du mal avec le corps qu'on traîne sans effort apparent.
D'autres remarques :
Je ne connais point le remords et ne désire point
le connaître
Ce n'est pas sans un certain désir ostentatoire que je me
suis en tête d'écrire mes exploits (mot manquant)
me voici devenu le
maître du monde.
Elle a tout de
suite levé la tête et son regard azuré, perçant au travers de ses
longues blondes (mot manquant)
J'eusse pu facilement me faire attraper par le
premier salop qui fût venu effectuer son jogging. (salaud)
Invité- Invité
Re: Journal d'un psychopathe
Si la première partie peut se concevoir comme émanant d'un esprit sain, torturé un peu, mais sans plus, la seconde pêche par son invraisemblance dans l'action.
J'en veux pour preuve la mise en pratique de tes conseils au Parc de la Tête d'Or hier matin. J'ai tout de suite été repéré.
Non. Ce scénario n'est pas bon.
L'écriture elle, a le mérite d'être travaillée.
J'en veux pour preuve la mise en pratique de tes conseils au Parc de la Tête d'Or hier matin. J'ai tout de suite été repéré.
Non. Ce scénario n'est pas bon.
L'écriture elle, a le mérite d'être travaillée.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Journal d'un psychopathe
Mais pourquoi l’arme ferait-elle l’histoire ? Je ne dis pas qu’un bisounours fasse meilleure littérature qu’un psychokillmoitantquetupeux, mais il n’y quand même risque de tarte à la crème à la fin, non ? A tout le moins, pourquoi ne pas changer d’angle ; la victime, par exemple, elle n’a rien à dire, la victime ? Elle n’est là que pour tripailler dans la joie avec le psychoj’enpeuxplustellementjem’éclateàtuerletempsetlesgens ? Allez, tuez m’en encore deux douzaines, la route est longue jusqu’à l’usine.
Serial killer
Je trouve ce texte bien écrit mais dérangeant. Je ne comprends pas bien que l'on fasse de la publicité pour un serial killer. La violence me fait peur, et je ne puis la voir ou l'entendre sans frémir.
Amicalement
Claire d'Orée
Amicalement
Claire d'Orée
Claire d'Orée- Nombre de messages : 113
Age : 63
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 17/12/2009
Re: Journal d'un psychopathe
Le parti pris de la narration interne ne demanderait-il pas de laisser transparaître la folie dans le style autant (voire plutôt ...) que dans les actions décrites?
Philomène- Nombre de messages : 114
Age : 42
Date d'inscription : 12/12/2009
Re: Journal d'un psychopathe
Subjectivement parlant, je ne vois pas l'intérêt de raconter des crimes gratuits ; pour cela il y a Sade, et il me semble ne pourra écrire mieux sur ce registre "sadique" justement... D'une certaine manière, par pure question de cohérence, je trouve que cette horreur manque singulièrement de détails !
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 51
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: Journal d'un psychopathe
Est-ce que cette présentation ne nuit pas au texte ? Je me demande si une autre mise en page, avec des aérations différentes, ne serait pas meilleure.
Eu un peu l'impression de me plonger dans l'histoire de JB Grenouille et ses récits meurtriers, mais la passion et la tension en moins. Peut-être parce que certaines parties sont ici trop rapidement expédiées et ça vaudrait la peine que tu les approfondisses.
Et puis ce psychopathe, je le trouve trop vaniteux pour être honnête. Je préfère les types froids et calculateurs qui ne la ramènent pas trop parce qu'ils sont capables de faire saigner quelqu'un; ça me paraît plus efficace.
Eu un peu l'impression de me plonger dans l'histoire de JB Grenouille et ses récits meurtriers, mais la passion et la tension en moins. Peut-être parce que certaines parties sont ici trop rapidement expédiées et ça vaudrait la peine que tu les approfondisses.
Et puis ce psychopathe, je le trouve trop vaniteux pour être honnête. Je préfère les types froids et calculateurs qui ne la ramènent pas trop parce qu'ils sont capables de faire saigner quelqu'un; ça me paraît plus efficace.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 49
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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