O douce nuit...

Texte autour de Noël (2ème essai)


Je ne sais pas si c'est pareil pour vous mais moi, au fil des années, j'ai de plus en plus de mal à supporter les fêtes de fin d'année et en particulier les réveillons, d'autant que la préparation m'est plus d'une fois retombée sur le dos.
Je fais des efforts méritoires pour faire quand même bonne figure mais ça devient de plus en plus difficile et, en discutant la semaine dernière avec ma soeur et mon beau-frère, je me suis aperçue qu'ils étaient à peu près dans le même état d'esprit que moi.
Nous en avons ras le pompom il faut dire les choses comme elles sont.
Et c'est alors que nous avons réalisé que, cette année, en y mettant un peu du nôtre, nous pourrions échapper à cette corvée et passer enfin le réveillon de nos rêves, c'est-à-dire : pas de réveillon du tout !
Nos enfants (des garçons) sont mariés et tout le monde sait bien que les filles préfèrent souvent passer Noël avec leurs parents... donc pas avec nous !
Quant à nos propres parents : ils sont morts ! Non sans quelque difficulté, il faut le dire puisqu'ils ont tous dépassé les 90 ans et qu'un certain "papy" a même trouvé le moyen de fêter ses cent ans .
Vous me direz que Noël devait leur être devenu une corvée eh bien : vous avez tort ! Ils en raffolaient ! J'ai même vu ma mère, lors de son dernier réveillon, engloutir une douzaine d'huîtres avant que nous n'ayons eu le temps de dire "ouf" alors que le sel lui était strictement interdit ! Comment ça, c'est nous qui l'avions forcée ? Mais pas du tout ! Au contraire ! Si nous n'avions pas mis un frein à son enthousiasme les douze douzaines y passaient !
Bref, j'en reviens à notre réveillon-qui-sera-tout-sauf-un-réveillon. Nous avons, hier soir, longuement discuté du menu :

- sardines ou harengs pomme à l'huile ?
- lentilles saucisses fumées ou escalopes de dinde haricots verts ?
- fromage ou rien du tout et directement :
- clémentines ?

Personnellement, j'avais même envisagé de passer ce réveillon seule (le nirvana), d'autant que de passer la soirée avec un hareng pommes à l'huile n'est pas pour me faire peur, mais ma sœur insiste pour que je me joigne à eux.

Il reste quelques obstacles :

- espérer que Ginette (ma voisine) qui sera seule, car fâchée avec tous ses proches et à qui, par simple humanité, je ne pourrai pas ne pas proposer de l'inviter, me fera la même réponse que l'année dernière : "j'aime autant rester avec mon chien" !
Quelle sagesse ! je suis admirative !
- dissuader Hervé (un vieux copain divorcé) qu'il est tout à fait inutile qu'il fasse 600 kilomètres pour réveillonner avec nous.

Bref, je sens qu'on va y arriver cette année !

Tu nous diras...
Je crois que tu pourrais écrire sur n'importe quel sujet, Plotine, même un texte aussi plat que celui-ci parvient à me faire sourire ; tout est dans le ton.

Ben moi celui là je l'ai trouvé bof-bof, banal, sans la petite étincelle drôle qui lie la sauce...Comme si échapper aux corvées inutiles était un exploit extravagant. Suffit de dire non.
Pas convaincue cette fois.

A voir comme vous pèse le père Noël, à voir comme Rebecca semble avoir mis le doigt où ça fait mal, serait-ce pas plutôt qu'un père Noël violeur, un père Noël violé que vous souhaiteriez?

Un goût d'inachevé, pour ce texte.

C'est curieux le moule dans lequel chacun de nous a gonflé, pour avoir passé ces moments de fête en compagnie de solitaires de tous poils, je découvre sur le seuil ultime des paliers de décompression, le plaisir enfantin de construire des villages enneigés, d'aller m'asseoir à la table de personnes en vie, de concocter des bricoles de repas, et de suivre les surprises de quelques enfants encore heureux de dénouer des ficelles.
Le gâtisme avant l'âge sans doute.
Tant mieux que de laisser reposer notre " cynisme " quotidien au moins une fois par an afin qu'il conserve sa saveur pour les vraies circonstances.
Sinon, notre plume est libre de rayer ou non le canson de notre point de vue.

Je suis d'accord avec Rebecca, je n'ai pas vu l'intérêt, et ce n'est pas de coller des points d'exclamation un peu partout qui en insuffle automatiquement.

Mes remarques :
« Je fais des efforts méritoires pour faire quand même bonne figure » : la répétition se voit, je trouve
« discutant la semaine dernière avec ma sœur »
« ras le pompon »